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Par Drunkette

932 réponses


Helen - 27/10/2022 à 13h17

Bonjour à tous,


J'ai vu le médecin du CSAPA, il m'a demander quel était mon but, bien sûr j'ai compris que c'est un arrêt définitif, même si je ne sais pas encore comment on peut passer les fêtes de fin d'année sans alcool par exemple. Je dois trouver mes réponses. Je débute ma cure le 7 novembre, une semaine plus tôt que prévu. Je suis super contente, j'ai hâte.

Je sais que les premiers jours surtout je vais être chouttée, c'est comme ça que je dois arriver à ne plus boire, pas le droit de conduire donc un bon de transport pour se rendre tous les jours à l'hôpital voir l'infirmière et pour des activités de groupe. Je compte effectivement beaucoup sur ces activités de groupe pour m'aider à trouver toute les réponses que je cherche.

La semaine prochain entretien avec l'infirmière qui me donnera tout le planning des RV des 2 semaines, ainsi que mon ordonnance de médicaments et arrêt maladie.

Je vous tiendrai bien sûr au courant de l'évolution.

Bonne journée à tous

thegoodwife - 28/10/2022 à 09h24

Bonjour Helen,

Je crois que je n'arrête pas seule, je suis en psychothérapie depuis 3 ans, ça doit aider.

Mais j'ai arrêté le tabac du jour au lendemain alors que je fumais 10 à 15 clopes par jour.
Dépendante à tout, bouffe, clopes, jeu vidéo, anxiolytiques, alcool .. même sport...
Pour le tabac, il y a 7 ou 8 ans, toujours à tousser, j'avais des difficultés à respirer, l'impression de mourir etouffée régulièrement. Un jour en sortant du tabac avec mes 4 paquets, je me suis allumée une clope et je l'ai éteinte au bout de 2 taffes.
J'ai filé les paquets à un pote. Les plaintes de mes enfants et de mon entourage ont dû m'atteindre à ce moment là. Ça n'a pas été simple, j'en ai bavé, rêvé... Mais le retour du souffle a été tellement plus libérateur que je tiens toujours (en ayant toujours l'envie de cloper dès que je sens la fumée).

Pour l'alcool, le contexte m'invite à prendre en mains ma dépendance. Indirectement, grâce à mon psy, je découvre que je suis dépendante à tout et n'importe quoi. Je ne lui ai pas parlé de l'alcool mais il doit le deviner à travers d'autres choses.
Dépendante un jour, dépendante toujours.

Mon géniteur est alcoolique non soigné depuis ma plus tendre enfance, dépressif non soigné, ça va avec... Il décline fortement des suites d'un cancer digestif clairement dû à l'alcool et la charcuterie qui va avec, pertes de mémoire, d'équilibre... Le tableau est moche.

Si j'ai atterri chez mon psy c'est à cause de la dépression (et des bonbons anxio et antidépresseurs qui vont avec), je vois bien que j'ai des blackout après certaines soirées... Mauvaise pente.
JE NE VEUX PAS FINIR COMME LUI.
Je ne peux pas que mes enfants me définissent par ma dépendance.

Bref, j'ai des raisons d'arrêter que je n'aurais probablement pas vues si je n'avais pas été rattrapée par mon psy.

Alors, J+3 aujourd'hui.
Les maux de tête sont plus faibles, merci dolicrane. Je compense clairement par la bouffe et le sport.

Ah oui, après le tabac j'ai développé une dépendance au sport, je courais des heures et des heures (mais mon corps à dit mécaniquement stop au bout de quelques semi-marathons).
Oui on peut avoir picolé à ne plus se souvenir de la veille et être encore plus fière d'avoir réussi à boucler ses 15km du dimanche matin ! Et se dire, bah si j'arrive à courir après ça, y'a pas de problème !
Et bah si en fait.
Maintenant quand je ne peux pas faire autre chose , je pédale sur mon vélo d'appartement... Mais je modère mes excès.

Je suis excessive pour tout. C'est dur de se dire qu'il faut tout modérer tout le temps et que dès qu'on lâche un peu on glisse vers une dépendance réelle.
J'ai vu un nutritionniste pendant des années aussi (ça allait bien avec le sport) et dès que j'ai arrêté d'être suivie... Rebond bouffe !

Bref, tabac, alcool, sport, bouffe, même problème. Je n'ai pas fini mon travail avec mon psy, mais j'arrive à l'étape où le contexte m'invite à m'occuper de l'alcool. Donc je ne considère pas que je fais ça dans aide, je suis aidée indirectement.
Et soyons pragmatiques, je fanfaronnerai quand j'aurai tenu plusieurs années.

Je te souhaite que ta cure marche Helen ! Quelque soit le chemin, nous serons mieux sans ces produits.
Et ce qui compte, c'est de se connaître et de s'occuper de soi pour aller mieux.
Tu nous tiens au courant STP

(Le tutoiement est parti tout seul, désolée)

Bisou merci bisou


Nath74z - 29/10/2022 à 09h42

Bonjour tout le monde,

Le forum est bien calme en ce moment !
Helen bon courage pour ta cure, et thegoodwife, bravo pour ces trois jours de passés dans la sobriété. J’ai ce côté aussi un peu excessive en tout, « boulimique » de choses, mais alors m’aventurer à aller courir un lendemain de cuite… j’ai jamais fait !!!
Je l'ai déjà dit mais prendre conscience des dangers de l’alcool a été LE déclic pour moi. En plus cette semaine une personne de mon immeuble que je connaissais très bien est décédée des suites de l’alcool. Ce monsieur a passé ses dernières années en chaise roulante à cause de chutes qu’il avait faites en étant ivre (enfin, je n’étais pas chez lui quand il est tombé mais la situation laisse peu de doutes…), dont une lui avait causé une fracture à la hanche et l’a laissé impotent. J’ai été témoin de sa déchéance et de sa désolation, les dernières années, il faisait sous lui, il avait une cirrhose mais a continué à boire, il a passé son temps à faire des AR entre l’hosto et son domicile. Et maintenant il est parti. C’était un monsieur très gentil, très intelligent, drôle, mais sa vie aura été un immense gâchis. L’alcool tue, tout simplement. A petits feux douloureux.
Les blackout et les chutes que j’ai pu moi-même faire m’avaient alertée mais pas au point d’arrêter, mais quand même, tomber une ou deux fois m’avait fait peur. Je m’étais dit que si j’étais tombée sur un coin de meuble… D’alertes en alertes, je pense que l’idée d’arrêt s’est peu à peu installée, d’ailleurs ces trois dernières années j’avais bien levé le pied, et quand je me suis mise à fortement m’intéresser aux effets de l’alcool sur le foie et le cerveau je me suis dit que continuer n’était plus une option. Je me suis vue, plus tard, vieille alcoolique, me retournant sur mon passé et buvant de plus belle pour oublier que je n’avais pas accompli le tiers des choses pourtant pas folles que j’aurais aimé accomplir, je me suis vue regardant ma vie défiler, une vie morne, sombre, passée assise chez moi la bouteille devant moi, enfermée au lieu de m’ouvrir au monde, une vie vers le bas, non réalisée, non accomplie, stoppée, abandonnée…
Aujourd’hui samedi, ça fait trois semaines que je n’ai pas bu. Je ne dis pas qu’avec le retour du soleil l’idée d’un petit rosé en terrasse ne me vient pas, mais la voix de la sagesse est la plus forte et c’est tant mieux.
Je vous souhaite à tous un bon week-end sobre et agréable.

thegoodwife - 02/11/2022 à 07h47

Bonjour Nath74z

Bravo pour ces 3 semaines ! C'est super.

De mon côté j'ai tenu une réunion de famille avec 1/5 de coupe sans y toucher. Fierté.

C'est déjà un moment désagréable d'habitude, force est de constater que sans picoler, c'est pire. Problème.

Je commence à douter de mes capacités à tenir l'abstinence totale sur la durée.
J+7

Je vais essayer d'éviter les réunions familiales car sinon, je vais craquer.
Pas encore eu de situations avec des amis, mais comme en général c'est plutôt sympa, je suis plus confiante. Ce serait dommage d'éviter des situations et d'aboutir à un désert social, c'est pas mon objectif.

C'est pas facile cette affaire...

Les témoignages précédents aident, merci à vous tous, et à ceux qui ont partagé leurs trucs pour répondre aux propositions alcoolisées etc.

Détermination !

Merci bisou merci

thegoodwife - 02/11/2022 à 07h54

Nath74z
Merci pour le message que tu as écrit.
Désolée pour ton voisin, il n'a pas eu une fin de vie très agréable.
Ça fait réfléchir.
Motivation pour continuer les efforts.
Bisou merci bisou

ciaobella - 05/11/2022 à 11h13

Bonjour,
Je me reconnaît bien la a la lecture de votre post.
Moi aussi tout juste inscrite.
J'ai commencé a boire quand mon mari partait en déplacement car me retrouver seule était difficile.
Puis nous buvons régulièrement du vin 1 ou 2 verres le soir après le boulot. Boulot stressant donc on decompresse... mais très vite la bouteille y passait le soir mais avec mon mari on se disait après tout c'est pas grave on a bien le droit on a des boulots stressants !
Puis au fil des années j'ai commencer a piquer des bouteilles de vin dans la cave puis mon mari l'a vu a plusieurs reprises... a chaque fois "c'est pas moi" ... quand il a fallu avouer que si c'est moi... ca doit faire 6 ans de cela... a la suite de la naissance traumatique de ma fille
Apres se sont les pb de dos en arrêt pendant 6 mois sous anti douleur avec alcool...
Puis la rechute du cancer de mon père et son décès en 2020
Les déménagements et a chaque fois mon mari conciliant me fait 1 électrochoc a chaque découverte de bouteille ou canette cachée, c bon demain j'arrête... puis ca repart un coup de stress et on rachete 1 2 3 bouteilles ...
Ce matin 9h30 mon mari me surprend a prendre 1 biere dans le frigo, a la base je la prend au cas ou il y aurai 1 tentation, et oui demain mon père aurai eu 66 ans... mais la pour lui c'est trop il veut partir emmener les enfants
Moi je me degoute j'ai honte
Il est mon pillier si il part vraiment je m'effondre.
J'ai besoin d'aide d'arrêter cette consommation qui me détruit et qui détruit ma famille
Voilà mon histoire
J'espère vraiment que cet électrochoc va m'aider a tt arrêter.
Je compte aussi sur les chat pour m'encourager dans cette démarche

jessy77 - 06/11/2022 à 08h51

Bonjour à tous,
Je vous lis et comprends pleinement vos inquiétudes "vais-je résister à un verre en terrasse?" "comment affronter les fête de fin d'année? les fêtes de familles? les soirées entre amis?..."
L'appréhension du premier week-end abstinent puis celui où on commence à réaliser que tous nos week-end seront désormais sans alcool si on s'y tient... Donc vais-je tenir?
Après 19 mois d'abstinence, ces questions se font rares car je sais le bien être que je vis quotidiennement sans alccol.
Je garde en tête cette libération que je me suis offerte en disant "non, je ne bois plus d'alcool" quand on m'a proposé un verre.
Alors quelques conseils qui m'ont bien aidés et qui j'espère vous aideront à passer les différents caps :
- trouvez votre boisson de remplacement, celle qui vous procurera une certaine satisfaction et vous permettra de partager tous ces moments conviviaux (anniversaires, noël, réveillons, mariages...)
Moi, j'ai trouvé des trucs sympas en fonction des circonstances : je suis la pro des virgin mojitos pour les soirées "auberge espagnole" (ainsi je propose les deux versions à tout le monde), j'apporte des bulles sans alcool pour les événements à fêter (festillant, frexenet, foussy ... il faut les goûter mais c'est pas mal... Par contre, j'ai appris à systématiquement apporter ma bouteille, seuls mes proches en achètent quand ils me reçoivent)
Pour les apéros je me fais des virgins spritz avec du martini sans alccol et du tonic.
J'avais commencé avec des jus de fruits mais trop sucré pour moi et j'avais le sentiment d'avoir 10 ans...
Par contre, au resto, je me suis rabattue sur les eaux pétillantes, ils ont des progrès à faire sur les softs... Il y a parfois de très bons cocktails sans alcool mais ça n'accompagne pas touours bien le repas...
J'ai testé tous les vins sans alcool et mon constat est sans appel : c'est vraiment pas terrible...
J'ai vite compris que je ne voulais pas renoncer à tous ces moments, j'aime prendre l'apéro, faire des soirée entre amis... Mais je me suis rendue compte que j'appréciais bien mieux ces soirées sans les effets de l'alcool (au moins je m'en souviens et j'évite de me ridiculser, de dire des choses regrettables.... et je suis fraiche le lendemain!)
- lors des moments de doute, d'envie de céder, gardez en tête vos motivations (l'état du voisin à la fin de sa vie, l'image que vous avez de votre père, les souvenirs douloureux des lendemains, le sentiment de honte, les crises d'angoisse) puis regardez vous avez fièreté dans le miroir... Vous avez réussi à cesser de vous mentir, vous avez eu le courage d'affronter votre problème!

Rien n'est jamais gagné mais tout est possible!
Bravo à tous pour votre courage!

Zozo94 - 06/11/2022 à 14h15

Bonjour à toutes et à tous,

@thegoodwife, félicitations pour les 7 jours, j'espère que tu as pu tenir le coup ces derniers jours.

Pour ton inquiétude concernant la durée, c'est tout à fait normal, surtout sur le début de l'abstinence, de paniquer à l'idée de "la durée" à tenir car théoriquement c'est le plus longtemps possible. Ma technique pour ne pas me démoraliser, c'est de réfléchir jour après jour. Même après 6 mois je réfléchis toujours comme ça, surtout dans les coups durs. Se dire qu'on va devoir vivre une vie entière sans ça c'est beaucoup trop impressionnant et anxiogène.

Et deuxième technique pour ton début d'abstinence, c'est d'éviter qq temps les situations qui te mettraient trop en danger. J'ai dû refuser quelques invites au départ au moins le premier mois, quand c'était des contextes de soirée, potes fêtards voire resto car la simple vue/odeur d'alcool ou ambiance pouvait me déclencher de grosses envies très difficiles à gérer moralement (sensation de tristesse, de stress etc.). C'est déjà assez difficile comme ça, pourquoi se faire du mal en s'exposant à ses plus grande faiblesses ? Il y a des moments, c'est aussi important de penser à soi pour certaines choses, tant qu'on ne lèse personne.

Voilà j'espère que j'ai pu aider, bon courage à tout le monde et bonne semaine

Helen - 08/11/2022 à 14h08

Bonkour a tous, Thegoodwife et Nath74z,

J'ai donc commencé mon sevrage ambulatoire depuis hier matin, ou midi surtout. 40 mg de Valium par jour pendant déjà trois jours puis diminution progressive. Pas envie d'alcool hier, malgré une bouteille de vin entamée sur la table. J'entame mon deuxième jour sereinement.

Dimanche soir j'ai fêté mon dernier apéro, un peu trop puisque je n'ai plus de souvenir après 20 h 30, je pense que mon compagnon m'a couchée.

Je crains un peu les diminutions de doses, j'espère que l'hôpital connaît son domaine, je nai'pas trop de doute.

Je conseille à tout ceux qui n'arrive pas seul à arrêter de passer par ce sevrage ambulatoire

Je vous tiendrai informé de la suite.

Bonne après midi et bon courage à tous

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