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Par Drunkette

932 réponses


Lilith510 - 23/09/2022 à 12h06

Bonjour,

Merci pour vos nombreux témoignages. Pour moi, cela fait 10 mois que je suis abstinente. Suivie psychologique et psychiatrique, on m'a conseillé d'aller à un groupe de parole AA. Quelle ne fut pas ma surprise d'entendre le mot Dieu durant cette réunion. Pour moi qui suis agnostique, ce n'est pas Dieu qui m'a mis le verre dans la main, ce n'est pas Dieu qui ait décidé de re-prendre ma vie en main. Même Dieu nous demande de boire du vin (buvez mon sang...). Les présentations également : bonjour je suis X et je suis alcoolique.... tout cela m'a mis mal à l'aise. N'oublions pas le "je ne montrerai à personne que me fait de la peine ; si on me blesse, je ne le laisserai pas voir ! Mais c'est à cause de cela que j'ai bû, à me taire, à tout encaisser sans ne rien dire !! cela me bouffait de l'intérieur. Tout cela vient à l'encontre de tout ce que j'ai appris en clinique. Je voulais juste vous apporter le témoignage de cette réunion à laquelle je ne pense pas revenir.

Je continue ma route de petit chaperon rouge en ayant au coin de l'oeil le loup alcool qui attends que je tombe.

Merci de m'avoir lu,

Nath74z - 10/10/2022 à 14h59

Bonjour tout le monde,

Merci pour ce fil. Je me permets de sauter dans le train… J+3… Un peu de fatigue, douce cela dit, bien plus agréable que celle qui suit un soir d’excès, peut-être aussi parce qu’elle ne s’accompagne pas de culpabilité et de mal au crâne, et parce que je sais qu’elle va finir par disparaître si je continue sur cette bonne voie.
Votre fil est une bouffée d’humanité et d’espoir. J’ai passé une bonne partie de ma soirée d’hier à vous lire, d'une traite. Merci tout spécialement à Drunkette qui l’a ouvert, à Barti pour l’énergie très positive qu’il transmet, à Olivier, à tous les autres qui se livrent avec tant de sincérité. Bravo à ceux qui s’en sont libérés et courage à ceux qui peinent à rester abstinents.
Je me reconnais dans tant de vos témoignages.
Vous me tendez un miroir, et je l’accepte même si ça fait bizarre de se dire qu’on est alcoolique. J’ai longtemps associé ce mot à des images terribles (les sdf épaves du quartier par exemple, ou mon pauvre voisin désorienté, bouffi et couperosé, au bide clairement rempli d’ascite) dans lesquelles je ne pouvais pas me reconnaître ; maintenant je l’associe à cette simple réalité : la modération pour moi est une illusion.
Le nœud de départ en ce qui me concerne, ça a été mes études, très exigeantes et pendant lesquelles j’étais seule, ma famille très loin. Au bout de 4 ans, j’ai lâché, cette solitude je ne pouvais plus, j’ai bu seule, de temps en temps. Rien de dramatique en apparence et je n’ai pas dévalé la pente d’un coup. Huit ans plus tard, pour boire plus, ou être moins seule, ou les deux !, je me suis mise à sortir, je suis devenue la « fêtarde », que je ne suis pas du tout naturellement. Doucement, comme ça, je me suis transformée, trahie, humiliée… Cette m** d’alcool m’a conduite. C’est comme ça, ce chemin c’est le mien. Maintenant, j’ai une vie stable que j’aime, mais le Diable était présent depuis bien trop longtemps à mes côtés pour décamper dès que tout est allé mieux. L’alcool est vraiment le point noir de ma vie, ma prison intérieure.
Bref… J+3 !
Je continuerai à vous lire et à témoigner.
Merci encore et bonne journée à tous.

Olivier 54150 - 10/10/2022 à 20h18

Bonjour NATH

Bienvenue
Avant tout, bravo pour cette prise de conscience, cette lecture et cette belle plume. happy
S'identifier aux autres qui boivent beaucoup pour des raisons que l'on jugeait "autre", se dire que finalement nous sommes comme eux... Invite effectivement à plus de compassion. Vers les autres mais surtout pour sois, la culpabilité n'aide pas beaucoup... On ne choisit pas de devenir dépendant à cette cochonneries.
Le pourquoi du comment est très vaste et n'est pas très utile aux rétablissement.

Ce qui fait la différence, c'est cette prise de conscience et comprendre les mécanismes de l'addiction pour ne plus y retourner.
Qu'une vie autrement est possible.

Écrit nous encore, n'hésite pas à poser des questions... Les mots couché sont souvent salutaire.
A très vite et bon courage.
Oliv

BjKzj - 11/10/2022 à 16h32

Bonjour à toutes, et tous.

Je monte également dans le train ...
55 ans, et 15 ans avec au moins une bouteille de vin le soir...

J+3 à l'instant T, et lire et relire vos témoignages m'aide beaucoup.

Je dois avouer que je pense déjà ressentir un mieux-être, petit à petit.
Mais l'épisode 18h30-20h00 est terrible à passer.
Le reste du temps, ca va.

Merci pour vos partages, on se sent moins seul ;o))

Arnaud

Nath74z - 11/10/2022 à 18h07

Bonjour tout le monde,

Bon courage à toi Arnaud, à un jour près, nous en sommes au même point.
Merci Olivier pour ta rapide réponse et tes encouragements !! En revenant sur « le pourquoi du comment » je voulais juste présenter dans les grandes lignes mon CV d’alcoolique Je n’ai pas du tout l’intention de me livrer à trop d’introspection, non que la connaissance de soi soit inutile en toutes circonstances, mais dans le cas de l’alcool, elle l’est, pour moi en tout cas.
Faut arrêter de picoler, parce que c’est dangereux, point barre !
DANGEREUX.
C’est comme ça que j’ai arrêté la clope. Il y a sept ans. C’est quand j’ai pris très fortement conscience que la cigarette était mortelle. Je n’ai plus pu dissocier la clope du danger. Chaque fois, sur la fin, quand j’en allumais une, je prenais peur et me voyais les poumons arrachés.
Là où la clope est moins sournoise que l’alcool c’est que, quand même, on tousse, on se racle la gorge, on fait des bronchites l’hiver… Il y a des signes physiques des méfaits du tabac à haute dose. Or, comme chacun sait, le foie se meurt en silence, et les symptômes physiques dus à trop d’alcool mettent beaucoup plus longtemps à apparaître. En plus, les méfaits du tabac, on en parle partout, il y a ces visuels atroces sur les paquets etc. Je ne sais plus qui disait sur le forum (Olivier justement je crois ?) que s’il y avait le même battage politico-médiatique sur les dangers de l’alcool que sur ceux du tabac, les gens se rueraient moins sur les bouteilles. Oui ! C’est aussi là la difficulté de l’arrêt de l’alcool, je trouve. La prise de conscience des dangers est beaucoup plus dure parce que ces dangers sont voilés pour les questions économiques qu’on sait.
J’ai lu qu’au Japon, pour renflouer ses caisses, l’Etat avait carrément décidé d’inciter les jeunes à acheter de l’alcool ! Bon, on n’en est pas ouvertement là en France, mais entre leurs étiquettes de vin à images de châteaux, leurs packagings toujours plus aguicheurs sur les bières et autres, la prévention sanitaire étouffée à cause de ces enjeux économiques… ça aide pas. Il faut vraiment faire soi-même l’effort de creuser le sujet pour réaliser l’étendue des dégâts que peut causer l’alcool. Et comme autour de soi tout le monde picole parce que c’est « normal », notre cerveau, pas si méchant mais un peu faible un peu couillon, se dit « Non mais t’es parano quand même, regarde, si c’était si dangereux ils boiraient pas là, tous, et la Ville n’autoriserait pas des pubs pour le whisky partout ! » … Quand je pense « danger de l’alcool » et que je me balade dans mon quartier cerné de bars et de vitrines emplies de bouteilles, je me dis qu’on s’est créé une société toxique et assassine, et que lutter contre l’alcool c’est se battre non seulement contre ses propres penchants mais aussi contre cette société qui fait tout pour nous y replonger : le combat est quand même sacrément dur.
Tout ça pour dire que j’en suis où j'ai peur pour mes organes. (Je dis "organes" et pas "santé" parce que ce mot employé à longueur de temps n'est plus assez incarné pour moi.) Et étant donné que c’est la compréhension du danger du tabac qui m’avait fait renoncer à la clope, je me dis que c’est encourageant pour l’arrêt définitif de l’alcool… Enfin, je sais que la bête est sournoise, qu’elle rôde partout et que mes défenses de petit humain sont toutes relatives…

Voilà pour aujourd’hui. A J+4 .

Arnaud, tiens bon pour cette heure fragile. Je suppose que d’autres plus aguerris que moi auront des conseils avisés à te donner pour tenir le cap. Moi aussi c'est mon heure d'"appel". Je dîne plus tôt, car je sais qu'une fois que j'ai dîné, l'envie de boire du vin passe.

Bonne soirée à tous, et merci d’être là, ça me fait du bien de vous lire et d’écrire.
A bientôt.

BjKzj - 12/10/2022 à 09h44

Bonjour Nath, bonjour à toutes et tous.

Merci pour ce partage.
J+4 également donc ;o))

Effectivement, comme toi Nath, je me mets à manger plus tôt, et l'envie passe, aidée de 2 tourtel.
Une douche aide aussi à faire passer l'envie.
Les nuits sont plus agréables, et les matins beaucoup plus frais.

Il faut, parait-il, 21 jours au cerveau pour se déprogrammer.
Plus que 17 jours à tenir ...
On se raccroche à ce que l'on peut ...

Belle journée à tout le monde.

Lilith510 - 12/10/2022 à 12h42

Bonjour,

Déjà bravo pour les débuts de sevrage !! Je vais vous donner quelques astuces qu'on m'a dit en clinique et chez la psychologue, à savoir :

L'envie d'alcool passe en 20 minutes, si vous avez envie de boire vous arrêtez de faire ce que vous faites et réfléchissez à cette envie : pourquoi ce moment, à cet instant ?
Changer le point d'ancrage, en effet, lorsque nous buvons nous avons toujours un endroit où on le fait... un fauteuil ou autre (changer le de place, ou enlever le directement),
C'est la foire aux vins en ce moment, lorsque je vais Fare des courses je me mets un mur psychologique entre le rayon et moi : il n'existe pas.
Si vous invitez des gens chez vous dites à vos invités de ramener leur propre vin ou autre et si la bouteille n'est pas finie, il la ramène,
il ne faut plus avoir ce conditionnement d'acheter même pour quelqu'un d'autre de l'alcool.
Eviter toutes les bières, vins etc sans alcool sinon cela va vous frustrer et n'enlèvera pas ce gout d'alcool,
Et si pendant une fête, vous sentez que vous allez craquer;;; fuyez ....

Tout ces petits conseils m'aident beaucoup.

Bon courage à vous.

Ingrid

Olivier 54150 - 12/10/2022 à 12h51


Bonjour à tous.

Bravo Nath pour cette petite synthèse très juste et encore plus que ça.
Nous avons rarement idée jusqu'où peut aller le lobby de l'alcool.

""La prise de conscience des dangers est beaucoup plus dure parce que ces dangers sont voilés pour les questions économiques qu’on sait""
Et c'est rien de la dire.

En France on ne consomme pas de vin, on le déguste. On ne bois pas sans excès mais avec modération, on parle de terroir, de goût...etc etc

Se battre ou se lamenter contre tout ça et peine perdue mais en avoir conscience est à mon avis, très aidant.

Regarder dans les rayons alcool toutes ces bouteilles habillé comme des paquets de bonbons... Toutes ces belles étiquettes et couleurs... chacun doit y trouver son compte.

Lu il y à quelques années "comment l'alcool détruit la jeunesse" du Pr Amine Benyamina et Marie Pierre Samitier où tout celà et expliquer en détail.

J'en ais fait un petit résumé sur ce petit site, " le lobby de l'alcool": https://olivierm54.wixsite.com/communications/news-and-events

Notre foi étant incapable de traiter correctement l'éthanol, il s'attaque effectivement à tous nos organes sans exception dès la première gorgée. Difficile à croire et interdit de le dire.

Arnaud, ça peut être aidant de savoir que lorsqu'on arrête un psychotrope, notre notion du temps changent littéralement. L'alcool est un véritable bouffeur de temps.
Donc le truc serait de planifier ses journées heure par heure. Peut être.

Qui bouffe le temps bouffe la vie, perso je n'ai pas vu grandir mes enfants.

Oliv

Carte - 12/10/2022 à 14h15

Bonjour à tous

Un petit message pour encourager vous tous dans les débuts des divers processus permettant demain d'être totalement abstinent.
Soyez tous fier de votre combat et jamais se culpabiliser si ce soir demain vous reprenez 1 verre ou 2.
La reprise et l'arrêt d'alcool est très très souvent ce qui caractérise la première année de prise de conscience.

Ce qu'il faut absolument éviter ce sont les très gros excès. Boire 1 verre ou 2 et revenir à l'eau pendant 3 à 4 jours.
Plus vous aurez de jour d'abstinence et plus cela va vous permettre de passer à des périodes d'abstinence de plus en plus long.

Je dis cela, je dis rien, nous sommes tous différents avec nos parcours avec l'alcool.

Perso, je bois depuis 32 ans. J'ai attaqué cette année 2022 avec le ferme intention de stopper. Je vais terminer mes 235 jours sans alcool. De ce 1er janvier au 12 octobre, j'aurai fait 17 soirées alcoolisé en ne dépassant jamais 3 verres. Jamais 2 soirées à la suite avec de l'alcool et maintenant, je m'aperçois que je peux tenir 20 à 28 jours sans trop de problème.

Force et courage

Sylvain

Voilà un petit message d'information pour vous encourager tous.


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