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Par Drunkette

932 réponses


Today - 21/10/2022 à 09h41

Bonjour à tous.

@helene.
Avant ce dernier arrêt, j'avais déjà arrêté une 1ère fois pendant 3mois. Reprise en douceur au départ "c'est ok maintenant je gère" et c'est parti en dégringolade évidemment, surtout ayant eu une "excuse" pour avoir besoin de cet alcool quotidiennement (décès soudain d'un proche....doublé d'une relation "amoureuse" pas forcément très saine, même si je ne m'en suis aperçue que bien après).
Par la suite j'ai tenté comme d'autres la modération (compter mon nombre d'unités ingérées chaque soir, prendre des alcools avec un degré moindre)....c'etait bien entendu voué à l'échec me concernant.
Et puis il y a eu un matin, un de trop et là ça n'a plus été possible. Je crois que j'étais arrivée au bout de ce que je pouvais.....ça a débordé, j'étais dans un état qui ne m'a pas quitté de la journée. Je n'arrivais plus à contenir cette angoisse, ce mal être accumulés. Ça a été juste en moi, cet instinct de survie : continuer à mourir à petit feu ou bien juste vivre.
Je suis allée voir un médecin généraliste. J'ai juste posé que j'étais alcoolique et que j'avais besoin d'aide cette fois-ci. Il m'a demandé quel était mon objectif : abstienence ou modération. Mon choix était déjà là. Abstinence. Couper avec ce produit était juste la seule solution. Je suis repartie avec ordonnance de vitamines et un anxio.
J'ai "remplacé" par du Schweppes. S'il n'y en a pas en soirée, et bien c'est coca ou autre soda tout simplement.
En amont, j'avais débuté un suivi avec psychologue.....pas pour mon alcoolisme mais pour m'aider dans ma séparation. Ça faisait longtemps que j'y allais (depuis mon divorce), mais je crois que le vrai "travail" à ce niveau là a débuté après mon arrêt, je pense même grâce à mon abstinence, au fur et à mesure. Maintenant on reparle de mon alcoolisme, car maintenant je ne suis plus dans le déni. Je travaille à me reconstruire, ce qui m'a amené à mon alcoolisme finalement et à me lancer (et persévérer) dans des relations toxiques. Je travaille sur la base "qu'est ce qui en moi a fait que cela ait été possible".
Je n'ai jamais vu d'addictologues ni été en csapa.
Il n'y a plus eu une goutte d'alcool depuis.
C'était juste décidé. Le seul "contrat" à ce niveau là a été celui que j'ai fait avec moi-même.
C'est ainsi aujourd'hui. Demain je ne sais pas.
Je fonctionne ainsi.

Quand aux troubles addictifs de nos "soignants", comme le dit carte, ce sont aussi des humains, avec leurs failles. Il est même possible que beaucoup d'entre eux présentent les mêmes failles que les nôtres et que celles-ci les aient orientés vers ces métiers de soignants "tenter de se soigner en soignant l'autre".

Bonne journée à tous

Helen - 21/10/2022 à 10h17

Bonjour Today,

Je ne remercie de nous avoir raconté ton parcours. C'est formidable d'avoir arrêté l'alcool sans être passée par la case cure, ou suivi au CSAPA.

Il m'est arrivée de ne pas être capable de me rendre à mon travail 2 jours, tellement j'étais encore alcoolisée, je suis tombée deux fois également avant de me coucher et ne plus me souvenir de ce qu'il s'était passé la veille. Je pensais que ça serait un déclic pour moi, mais plus les jours passent et moins j'arrive à avoir de jour sans alcool.

Mon compagnon a été capable d'arrêter du jour au lendemain, depuis j'ai rusé pour boire en cachette ce qui me répugne, j'ai honte.


C'est pour cette raison que j'ai demandé à faire une cure, ce que je n'aurai pas imaginé il y a un an. J'aî hâte d'y être. Je crois très fort en son pouvoir, quitte à m'assommer pendant quelques jours, mais je crois que ç'est ce qui arrive les premiers jours..

Bonne continuation sur ton chemin de l'abstinence.et à tous ceux qui ont réussi.

Bonne journée

Olivier 54150 - 21/10/2022 à 16h54

Bonjour Today, bonjour Helen, bonjour à tous.

Un petit mot pour vous féliciter et vous encourager dans cette démarche de sortir ce poison de sa vie.

Comme toi Helen c'est décourager par mes tentatives vaines d'une conso moindre que je me suis livré corps et âme à la médecine.
C'était en 1998, j'étais incapable de rester 24h sans alcool. (10 jours de sevrage à l'hôpital et 5 semaine en post cure dans les Alpes) et depuis l'alcool est bani de mon organisme. Pour dire que ça peut fonctionner.

Côté thérapie, psychologue et tout ça, je suis toujours "dérouté" de lire que l'on consulte pour aller mieux sans prendre en compte une consommation d'alcool problématique. Pour moi c'est vraiment prendre le pb à l'envers, encore faut-il que cet "alcool médicaments" soit pris consciemment.
Si on asphyxie ses émotions avec un psychotrope, je pense qu'aucune remises en question n'est possible et donc aucun thérapeute ne peut quoi que ce soit pour soi.

Ni voyez aucun jugement ni de vérité, c'est juste mon expérience.
Alcool, canabis, benzo ou même une passion amoureuse c'est toujours après sevrage que j'ai trouvé un peu de lumière et des réponses.
Il m'arrive encore de prendre un de ces comprimé "magique" (Tranxen ou pire) lorsque me détendre est trop difficile. Je sais que pour moi, cela doit être ponctuelle et le plus espacé possible.
Les émotions, positives ou négatives doivent être vécue, c'est elles qui nous libère du passé, nous prépare à l'avenir.

Pour moi, pas de magie, arrêté de s'empoisonner est juste une étape. Un comportement addicte ne disparaît pas par enchantement même après de longues périodes d'abstinence.
Je crois aussi qu'un des moyens efficaces pour ne pas y retourner est:
d'en faire sont histoire.
Comment ne pas boire si on oublie sa relation problématique à l'alcool ? C'est impossible.
Et quelle histoire finalement.
M'être sortie de cette enfer reste pour moi une fierté quotidienne malgré les années, c'est clairement la meilleure chose que j'ai faites pour moi dans cette vie.

Ne plus boire ne règle pas tout bien sûr, mais quand même, chaque déboires est bien plus facile à gérer sans alcool et là, c'est sans aucun doute que je l'affirme.

Bon courage et merci à tous pour vos partages.
Oliv

Today - 21/10/2022 à 19h32

Je suis d'accord avec oliv sur le fait qu'il n'y a pas de magie.

Aller voir un psychologue ou autre professionnel pensant /espérant que ce professionnel résoudra tout est voué à l'échec. Le professionnel accompagne, guide mais nous sommes seuls à avoir la clé en nous. Seul à avoir ce "pouvoir" de décision.
Je ne regrette cependant pas le suivi en amont de mon arrêt, peut-être cela a-t-il aidé à m'y préparer inconsciemment. C'était ma 2ème bouée de secours.

Mais en toute honnêteté, comme dit oliv et d'autres abstinent de longue date, l'arrêt n'est que le début, une étape nécessaire pour pouvoir "voir" le fond du problème, reconstruire, se reconstruire.
Penser que seul arrêter de boire suffira ne peut fonctionner sur du long terme, du moins pour moi.
Il faut travailler pour identifier le pourquoi de cette addiction.....cette "sensibilité" à la dépendance. Et ce afin de pouvoir s'en prémunir ensuite.

Je ne me considère pas comme "formidable" d'avoir pu réussir à arrêter de boire sans cure ni suivi csapa. Juste "chanceuse".
Je ne me considère pas non plus "sauvée" mais en rémission.
13mois de sobriété, c'est 13mois pour y voir plus clair, mieux me connaître mais aussi et surtout savoir que ce sera là à vie en moi. Dependante d'un jour, dépendante toujours.
13mois aussi pour mettre en place des outils pour me prémunir de rechutes ou de dépendance à une autre substance.
J'ai toujours un anxio sur moi au cas où car plutôt un anxio qu'une bouteille....mais j'ai fait en sorte de ne pas continuer à en prendre trop longtemps car ne voulais de transfert d'une addiction à une autre.
J'ai appris à vivre et accepter mes émotions afin de savoir les laisser s'en aller.

Bon week-end à tous

Fleurdelys73 - 22/10/2022 à 00h15

Bonsoir,

Je suis venu sur le fil au début, vite fait certes,mais j'ai tout lu depuis. Je suis ce qu'on peut apeller la faiblesse incarné. La reine de demain j'arrête...
Je gère mais pas tout le temps, et le boom la culpabilité, la honte et même mes non réveils, barty, tu m'impressionne, david tu me ressemble, mon compagnon sais tout, je ne cache rien, ma meilleure amie boie plus que moi au final, à chaque diète elle est fière de moi, je pense que nous somme entouré de personne qui nie leur addiction, je suis Cindy et alcoolique et je vous remercie pour vos messages et votre sincérité.

Helen - 22/10/2022 à 09h31

Bonjour Olivier-54150,

Tout d'abord toutes mes félicitations pour ce chemin. Ça fait 24 ans d'abstinence ?

Pour la thérapie, effectivement il faut prendre en compte tout son parcours de vie en y incluant bien entendu tabac, alcool, drogue et tout ce qui est addictif et autre embuche de vie. Ma psy est au Csapa donc effectivement elle prend le problème dans le bon sens : quelle est la raison qui m'a poussé à boire et à être alcoolique.

Je suis d'accord que toutes les émotions sont à accepter, bonnes ou mauvaises, c'est ce qui fait ce que l'on est.

J'espère un jour pouvoir raconter mon chemin d'abstinence comme toi.

Bon courage à tous

Profil supprimé - 23/10/2022 à 15h01

Bonjour, ça m'a fait beaucoup de bien de vous lire.

J'ai 74 ans et je suis mariée. A la retraite, j'ai des occupations extérieures prenantes.

J'ai donc décidé ce que je procrastinais depuis un long moment : arrêter de boire de l'alcool! Pour me booster j'ai fait deux choses :
- D'abord, j'ai enfin officialisé ma relation avec l'alcool, oui je suis alcoolique : de l'alcoolisme mondain à l'alcoolisme tout court il n'y a que quelques verres et beaucoup d'excuses...
- J'ai annoncé à mon mari ma démarche. Je lui ai demandé de me soutenir. Non seulement il a accepté mais il réduit sa consommation.

J'en suis à mon deuxième jour d'eau fraîche et j'ai remplacé le Gin tonic par ... du tonic.

A la maison, ça va.

Lors des manifestations et assemblées générales où je dois me rendre et qui se terminent par "un moment convivial autour d'un verre", ça va être plus difficile. Beaucoup ont des jus de pommes ou de fruits variés, le jus de pommes c'est bien parce que la couleur évite les questions et les remarques. Les eaux pétillantes ne sont pas mal non plus.

J'espère tenir. Chaque jour sans alcool est une victoire.
Courage!

A bientôt à vous lire,
Pitchoune

Helen - 24/10/2022 à 09h49

Bonjour Pitchoune,

Je souhaite que vous arriviez à être abstinente. Ce ne sera pas tous les jours facile

Bonne journée et bon courage

thegoodwife - 25/10/2022 à 08h00

Bonjour,

La lecture de vos message fait écho... Je n'aurais jamais pensé écrire ici un jour.

Fille d'alcoolique, je comprends que je le suis moi aussi.

43 ans et une glissade progressive qui se voit par ces kilos qui ne partent plus et mon fils qui clame à droite à gauche qu'on fait des apéros tout le temps...

J'ai honte d'avoir mal au crâne ce matin, car j'ai bu hier soir. Je contrôle très bien quand je suis avec des amis, mais chez moi, non.z

Aujourd'hui je reprends la main.
Je veux que la honte s'en aille, qu'elle ne me caractérise plus, je veux être fière de moi, que mon mari et mes enfants le soient.

Objectif consommation zéro.
C'est parti !

Merci bisou merci


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