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Resilience

Par Rocca

Bonjour,

Je fais la démarche de venir sur votre forum pour mettre des mots sur mon problème, vider mon sac, évacuer mes démons intérieurs et trouver une lueur d'espoir.

Mon histoire avec l addiction à l alcool et autres comportements commence assez jeune, à l âge de 14 ans. (les jeux vidéos vers 10 ans); La dérive a commencé par quelques bières sur la plage entre copains et quelques joints, à une consommation quotidienne de tabac, cannabis et d'alcool. A l adolescence se sont ajoutés les les vidéos adultes. La consommation a vite dérapée à une isolation et une consommation solitaire quotidienne.

Je vous passe les problèmes judicaires avec le permis de conduire, suspensions, annulation, et stage de 6 mois en prison pour multi récidives alcool et cannabis au volant… je n'ai d'ailleurs depuis plus jamais conduit alcoolisé, mais je m enferme chez moi pour consommer …

J ai maintenant 41 ans, malade alcoolique et de l addiction en général, j'ai réussi à stopper ma consommation de cannabis il y a 4 ans, mais l'alcool a pris de plus belle.

Cette année j ai eu une période de 4 mois d abstinence de janvier à avril, et des qu'est arrivé le mois de mai et les beaux jours, étant dans le sud, j'ai repris les apéros et je n arrive pas à me fixer le limites et ça redevient rapidement quotidien. En fin d année je commençais à être bouffi et pas bien dans ma peau, un craving terrible et un début de tremblement, un cercle infernal.
Je me suis vu en décembre 2023 boire 1 bouteille d 1.5 l de ricard par jour, avec les plaques rouges qui commencent à apparaitre sur le visage, je ne pouvais plus continuer ainsi.

J'a arrêté de boire depuis 6 jours, j ai pris conscience que je suis malade car avant je m auto manipulais pour cautionner cet accès facile au plaisir, je souffre de ces addictions, j en ai encore beaucoup d autres à régler, mais chaque chose en son temps, l'alcool étant le plus destructeur sur mon corps , mon cerveau et mon comportement.

L'abstinence me paraît impossible, garder le contrôle lorsque arrive l été m est difficile, c est comme si mon cerveau conscient se déconnecte et je recommence.

Je suis malade de l addiction au sens large, toujours dans l excès et j en souffre beaucoup, je me suis totalement isolé, plus de vie sociale.

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65 réponses


Rocca - 10/01/2024 à 11h23

7 ème jour de sobriété. Le craving est là, j'ai un petit moral, je ne souris plus, c'est comme si mon âme s était disloquée, la flamme éteinte.

Je lis beaucoup de vos témoignages, ça me donne du courage pour ne pas succomber à la tentation.

Un jour de plus, je dois tenir pour sortir de l'enfer et construire une vie sans artifices.

C'est très dur

Sakura2 - 10/01/2024 à 12h51

Courage à toi,
Déjà 7 jours de tenus malgré l’envie forte que tu ressens, c’est déjà une petite victoire.
10eme jour ici. Je n’ai pas d’envie en journée au travail seulement quand je rentre chez moi. Ce n’est pas l’idéal mais je me fais du déca (3 petits mugs et ça permet de faire passer l’envie pour le moment).
Bonne journée et encore courage pour continuer à tenir bon

Eidole - 10/01/2024 à 13h23

Bonjour Rocca,
courage à toi, tu as fait le plus dur. Les premiers jours sont difficiles puis ça l'est de moins en moins.
Je fais encore des rêves où je bois de l'alcool, comme quoi le cerveau est conditionné et perturbé par l'arrêt.
Bon courage!

Chacha13 - 10/01/2024 à 13h38

Bonjour Rocca

je suis de l autre côté de la barrière ; conjointe d un homme qui boit.

Ma place n est peut-être pas dans ce forum, mais j avais envie de vous répondre..... tenez bon.... ça vaut le coup .

Quand vous dites que vous êtes seule, plus de vie sociale, âme disloquée, flamme eteinte.... je me reconnais et pourtant ce n est pas moi qui ait un problème avec l'alcool .
Je suis un dégât collatérale.

J imagine votre détresse .
Je me permets juste de vous adresser quelques ondes positives et mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année qui je l'espère vous donneras l'envie de voir l'avenir avec le sourire.

Albertin - 10/01/2024 à 16h25

Bonjour à tout le monde,
bonjour Rocca

Soyez le bienvenu ici !

Même démarche pour moi il y a un an. Le déclic et l'envie d'arrêter toute consommation d'alcool après des décennies de gros abus...
Le mois de janvier 2023 a été salutaire en ce qui me concerne, et aussi la lecture des témoignages du forum. Plus une goutte depuis un an, et je ne regrette absolument pas l'abstinence, bien au contraire.

C'est difficile au début, on boit beaucoup d'eau, des tremblements, mais jour après jour on tient la rampe !

Force à vous, et continuez à venir nous raconter !

Rocca - 10/01/2024 à 18h13

Merci pour vos messages

@sakura : bravo egalement pour tes 10 jours, le soir je bois aussi beaucoup de tisanes et ça donne un bon support pour resister au craving.

@Eidole: c'est clair que le cerveau a été completement déréglé. bon courage également.

@chacha13: Merci pour votre beau message de soutien. J ai lu votre message relatant votre histoire avec votre conjoint, j ai vécu la même chose avec une ex copine et on se séparait aussi 2 fois par mois ... a l époque je n ai pas eu de déclic, ça a évidement terminé par une séparation ... Je n aurais pas de conseil à vous donner si ce n est que selon moi,c est à Monsieur d avoir ce fameux déclic et la force de résister à la maladie. J imagine que vous en avez déjà parlé avec lui Si l envie de faire ce gros travail personnel ne vient pas de lui c est peu probable qu il arrete

@Albertin : Merci pour l accueil. Bravo pour vos 1 an de sobriété ! comment arrivez vous à gérer le craving sur le long terme ? medicaments ? volonté ? substitut ?

Chacha13 - 10/01/2024 à 18h31

Chapeau Albertin.

Ça donne de l'espoir.


Albertin - 11/01/2024 à 16h33

Bonjour à tous !

Merci aussi pour vos messages. Lire, et être lu, ça permet de continuer de mettre des mots sur cette saleté qu’est l’alcool…

Plus précisément sur la durée d’un an, les premiers jours étaient plutôt en mode sidération. Un peu comme si on vous évacuait brutalement d’une fête pour vous mettre dans une chambre insonorisée. J’ai « décroché » du jour au lendemain en janvier 2023 sans avertir personne, j’ai dit stop au milieu d’une après-midi où je picolais, et j’ai ensuite laissé la bouteille de whisky entamée sur l’étagère pendant des mois avant de la vider dans l’évier. Et aussi pour la cigarette au même moment, pareil le paquet laissé sur l’étagère.

Clairement la lecture des files de ce forum a fait le « déclic » en début 2023, je me suis rendu compte que je ne pourrais jamais me modérer, la seule solution était l’abstinence. Je procrastinais de semaine en semaine, parce que je ne savais pas trop comment procéder. On lit parfois que c’est dangereux de s’arrêter tout seul à cause du delirium tremens, du manque de vitamines… qu’il faut se faire accompagner. Là j’ai été au plus court, mon seul médicament a été de boire de l’eau. Je ne dis pas que c’est la façon la plus orthodoxe de décrocher mais ça a marché pour moi.

Les premiers jours, le craving est constant, on est sidéré, on tremble, on dort la moitié du temps… Il faut être patient avec soi-même, faire des « petits trucs » comme ranger un peu chez soi, sortir petit à petit dans le quartier. Pas de médicaments, pas de substituts, je n’ai même pas essayé de me préparer des boissons qui remplacent l’apéritif, comme des jus de gingembre. Peut-être que des substituts sont utiles à certains, mais je ne peux pas en témoigner directement vu que je n’ai pas été en position de tester.

Ensuite les semaines et les mois d’après l’arrêt. Le corps avait été bien secoué pendant des décennies d’absorption de 4 à 5 (plutôt 5 ou 6 sur la fin) bouteilles de 70cl de whisky par semaine. Presque l’équivalent de 3 bouteilles de vin par jour… plus la clope. Le foie avait morflé, mais dans mon cas pas de façon irrécupérable, juste besoin d’un gros, gros, repos. Le corps est formidable, c’est lui le premier qui vous remercie d’arrêter l’alcool, et rien que pour ça, ça vaut le coup. Encore aujourd’hui mon cerveau me dit : pourquoi pas s’en jeter un petit ? et là la réponse est que je ne peux pas infliger ça à mon foie, il mérite mieux ! Le sommeil revient aussi.
Donc oui, le craving reste là même après des mois d’abstinence, plus discret mais il est encore présent. Ce n’est plus le craving quotidien assassin de 18h. Plutôt celui qui vous tombe dessus de temps en temps, parce qu’on aimerait fêter une bonne nouvelle, avec un godet ou une clope, ou alors qu’on voudrait oublier une journée un peu pénible… pour l’instant j’ai réussi à le déjouer, en pensant à autre chose, en me couchant souvent à 20 heures… on passe d’une vie alcoolisée trépidante, avec ses euphories et ses descentes, à une vie sans alcool plus régulière. Je ne regrette pas l’ancienne vie, elle me laisse assez de souvenirs comme ça, des cuites, pour éviter de m’en fabriquer d’autres.

Enfin, dans cette nouvelle vie plus régulière, on s’habitue à mieux gérer les problèmes quand ils arrivent, sans boire « préventivement » parce qu’on sait qu’on aura une journée dure, et reboire après soit parce que ça s’est bien passé ou au contraire boire parce que ça s’est mal passé. C’est peut-être ça, la sérénité. Sans alcool, on peut mieux gérer tous les problèmes.

Souhaitons nous de garder la force !

Et au plaisir de vous lire !

Rocca - 11/01/2024 à 20h29

Merci pour ton partage Albertin

Quand je réfléchis à ce que j essaie de masquer ou combler avec mes addictions, en retraçant le passé, je me souviens , déjà en bas Age, être accroc à sucer mon pouce, ensuite me ronger les ongles de manière compulsive, fumer du cannabis à 14 ans et commencer l alcool, qui les deux sont devenus rapidement quotidiens. Pourquoi alors si jeune, avoir déjà besoin de substitut à soi même pour affronter la vie ? heureusement que j avais un cerveau qui fonctionnait bien j ai quand même eu mon bac mention bien en étant totalement déchiré. Le problème c est qu'à l époque le cannabis m aidait à me concentrer, faire le vide autour de moi, et l alcool permettait de contrer le coté stone de la fumette. Suite à un problème judiciaire alcool et stup au volant, suspension de permis, mise à l épreuve et j ai du malgré moi arrêter 6 mois. A 19 ans je n arrivais plus à suivre les études en étant sans produits et j ai lâché les études supérieures, impossible de me concentrer , je voyais des points noires au milieu de mon champ de vision... fin de cette sanction je reprend de plus en plus belles mes addictions mais je ne suis plus scolarisé. Par la suite je n''ai jamais réussi à me stabiliser dans un travail, à 41 ans j ai plus d une trentaine de boulots différents à mon actif, pareil niveau sentimental, ma relation la plus longue a durée 3 ans mais sans vivre sous le même toit. Peur de l engagement, lassitude de la routine.
Je suis devenu solitaire, me suis isolé, heureusement que j ai une fifille doberman adorable et une copine depuis quasi 2 ans qui a réussi à me supporter.

L'origine ? Un problème affectif surement, fils unique d un père alcoolique et d une mère qui travaillait beaucoup, violences entre mes parents, divorce, un beau père narcissique, une isolation des l adolescence sur les jeux vidéos dans ma chambre avec les joints et les bières. Le scooter à 14 ans qui permet d aller facilement voir les potes et partager/chercher les produits.
J'ai réussi à identifier qu'à la base le problème vient d un manque affectif, un manque de confiance en moi et une instabilité (aggravé par la consommation quotidienne excessive de cannabis et d alcool pendant 20 ans)

Comment combler ce vide affectif, ce vide existentiel qui sommeille toujours en moi ?J 'ai beau y mettre des mots je n arrive pas à évacuer ce mal être, j'ai peur de devoir reconsommer pour "retrouver ma flamme" "mon grain de folie"

désolé c est un peu brouillon mais je laisse sortir ce qui me passe par la tête ça fait du bien

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