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Resilience

Par Rocca

65 réponses


Rocca - 12/01/2024 à 16h01

9ème jour, je tiens bon !! Par contre je prend pas mal de cbd en compensation, pas grave je l avais prévu, je préfère ça pour la transition ça me calme bien et ne me provoque aucune addiction physique (le mental c est autre chose …) l arrêt du CBD mélangé au tabac est programmé pour le 1er février, j ai déjà arrêté la clope et remplacé par la vapote, et bien évidement je suis addict à la vapote … le jour ou je déciderai d arrêter la nicotine ça sera un autre combat surement aussi difficile…

Mon corps va mieux, beaucoup d hydratation et vitamines, j ai les idées plus claires, mon visage a dégonflé, plus de plaques rouges de sur le front, plus de brulures d estomac.
Je vais réattaquer tranquillement le sport dès lundi, j avais prévu début février mais je me sens prêt à reprendre doucement et ça va me faire du bien.

Je suis content car ce matin j ai fait les courses, je suis passé par le rayon alcool et j ai pas craqué. En rentrant je me fais un thé vert citron gingembre pour me remplir l estomac.

Une journée un peu plus positive coté moral.

Rocca - 15/01/2024 à 11h50

12ème jour. J'ai passé tout le week end avec une douleur au plexus solaire, comme une compression. une douleur de stress. Ce matin on a de la chance ici d avoir un grand soleil, ça fait du bien, je vais marcher en forêt me changer les idées.

J'essaie de travailler à transformer cette énergie négative de stress bloqué en moi en énergie positive. De m auto convaincre qu' en fait cette énergie est tout simplement celle du feu intérieur qui est bloquée et a besoin de circuler, de s exprimer. Je commence à faire des exercices de Qi Gong via vidéos youtube pour travailler sur cette énergie. J essaie aussi la méditation avec exercices de respiration.

Pas de craving particulier si ce n est cette boule douloureuse au chacra du plexus et un petit moral.

Rocca - 17/01/2024 à 11h03

J 14

ça fait bizarre d être sobre h24, la préhension de la vie est différente. Le doute, le stress et les problèmes ne sont plus masqués par le produit, plus d anesthésie cérébrale pour les supporter…

Je dois réapprendre à m organiser, planifier mes tâches et solutionner mes problèmes par ordre de priorité. C'est pas facile de se mettre un coup de pieds au cul !! combattre la procrastination et la fuite qui m'empêche de faire face à l'adversité. C'est tellement plus simple d'être dans le monde des bisounours, anesthésié par le produit, mais ça ne solutionne rien et rajoute d autres problèmes...


C'est un sacré travail personnel pour reconditionner le cerveau, retrouver la volonté de se surpasser au lieu de subir ...

Profil supprimé - 17/01/2024 à 18h02

Salut Rocca,

Que dire, les parcours alcooliques sont tellement similaires... Je me retrouve dans ton récit, avec 4 ans de moins et une seule addiction, mais la pire: l'alcool.

J'avais coupé (je consomme massivement mais épisodiquement) et puis là j'en suis au 4e jour, bières fortes + 1 bouteille de vodka par soir. Je retrouve ces sentiments terribles d'anxiété permanente, d'épuisement physique et psychique, les stratagèmes pour faire entrer/sortir les bouteilles, prendre 3 douches par jour pour ne pas se faire cramer par l'odeur.

J'ai perdu gros quand ça a vraiment dérapé il y a maintenant 3 ans (toujours trop bu depuis maintenant 19 ans, mais avant ça n'avait pas autant de conséquences destructrices). Accident alcoolisé, suspension de permis, chômage et tout mon temps pour me dégommer en continu, plongée directe dans une grosse dépression jusqu'à penser au suicide tellement je ne supportais plus la vie, que j'adore pourtant lorsque je suis sevré.

J'étais en coloc avec mon meilleur ami, il est parti au bout de quelques semaines de carnage. Jamais violent, mais lourdingue, stressant, peur que je m'étouffe dans mon vomi, irritable si je n'avais pas ma ration, réveils en pleine nuit pour aller acheter de l'alcool...

J'ai essayé de renouer contact mais il m'a répondu que c'était fini pour lui. Tous mes autres "amis" m'ont laissé tomber du jour au lendemain, je n'ai plus que quelques connaissances à qui je n'ai pas encore montré mon côté sombre. Sans la GRANDE patience et l'amour de mes parents, je serais aujourd'hui à la rue. Je m'étais toujours dit "j'aurai un gosse à 30 ans", et bin j'ai déjà perdu 7 ans de moments passés avec mon hypothétique enfant. Dur psychologiquement.

J'ai réussi à arrêter 4 mois cette année, je me suis dit que je devais bien ça à mon corps. Excellente période, des bonnes nuits de sommeil, de la confiance en soi, du sport... Mais je ne parviens pas à passer le cap de la sobriété totale. Mes plus grands moments de plaisir c'est d'aller au resto, mais je ne me vois pas ne plus prendre une bonne bière en mangeant. Le truc c'est que je ne bois pas ces bières pour le goût, je prends systématiquement la plus forte, en pinte. J'essaye de restreindre ma consommation à 2 pintes lors de ces soirées, mais ça dérape bien souvent, et finit en black-out terribles, je casse mes lunettes, je perds mes papiers, et puis c'est culpabilité terrible...

Et puis quand j'ai réussi à ne pas boire plusieurs jours/semaines d'affilée et que je me sens bien, bon allez je peux m'en mettre une ce soir, une seule et demain on reprend le droit chemin... Pas gagné.

Ce qui est terrible c'est cette sensation d'avoir franchi un cap irréversible. Pour mes parents je suis un alcoolique, ils s'inquiéteront toute leur fin de vie (est-ce qu'on va m'appeler cette nuit pour me dire qu'il est mort, qu'il a tué quelqu'un en bagnole...) et je serai toujours "suspect", mes amis ne reviendront pas et je leur en veux de m'avoir laissé tomber (même si je comprends que pour eux je suis une sorte de lépreux, ils n'ont pas cette notion de maladie que j'ai mis du temps à accepter), et je porterai toute ma vie une énorme culpabilité sur ce temps perdu, toutes ces belles choses que j'aurais pu faire et que j'ai gaspillées en picole, tout le mal que j'ai involontairement fait à mon entourage...

Et malgré tout ça je n'arrive pas à haïr cette drogue qui détruit tout et à foncer vers ce qu'il me reste de temps pour en faire du beau, je suis encore aujourd'hui prêt à tout briser pour 2-3h où je ne me sens plus seul et où rien ne peut plus m'atteindre...

J'espère que tu tiens le choc, toutes les choses négatives qui nous arrivent sont liées à l'alcool, une fois passés les 3 premiers jours violents de sevrage c'est plus facile, pour la suite et c'est le plus dur il faut être dans l'acceptation, l'acceptation que le bonheur n'est possible qu'à la seule condition de rester sobre.

Tiens-moi informé de ton avancée happy

Rocca - 17/01/2024 à 19h20

salut alkogolik,

Merci pour ton partage.

Effectivement je culpabilise aussi sur tout ce temps perdu où j aurais pu construire ma vie au lieu de la détruire, mais selon certains philosophes, pour avancer il faut arriver à se pardonner, accepter , tourner la page et éviter les ruminations mentales, d'où la résilience. On ne refera pas le passé donc regardons devant.

Je suis comme toi sur le fait que je n arrive pas (encore) à couper définitivement avec l'alcool, certainement parce que nous n avons pas encore eu de graves conséquences physiques du à l excès, enfin pour le moment... Quelqu un à qui on annonce une cirrhose du foie ou une dégénérescence mentale et nerveuse aura une réflexion différente ...

Plus j avance dans mon travail sur moi, plus je suis entrain de prendre conscience que si j arrive à supprimer totalement l alcool de ma vie et de ma tête, donc abstinence totale, c'est en fait me libérer d 'une tentation qui est quasi permanente dans notre société...

Reboire un coup aux anniv, à noël, l été en fin d aprem devant un coucher de soleil ... seulement 2 verres ?? pour moi impossible, déjà je me fais la bouteille de rosé puis une deuxième et là je me sens bien... Je le sais, donc je n'ai plus le choix que de stopper si je veux m'en sortir ... Sinon je continue à boire puis j aurais une fin de vie morbide ... Un choix qui parait facile mais finalement pas tant que ça !

Renaissance11 - 17/01/2024 à 20h43

Bonjour Rocca

Tu peux être fier de toi. Chaque jour passé sans alcool est une réelle victoire. Je suis passée par là il y a maintenant plus de deux ans et je peux te dire qu'à aucun moment je n'ai regretté le fait d'avoir déposé les armes et décidé de ne plus boire une goutte d'alcool. Je ne dis pas que la démarche et simple... Néanmoins il m'étais impossible d'envisager une consommation modérée. Incapable de me limiter, ma consommation était devenue quotidienne. Tristesse, honte, dépression et j'en passe, j'avais l'impression d'être au plus bas. J'ai eu la chance d'avoir un déclic suite à un débordement, et avant de causer trop de troubles dans ma vie, même si ma vie de couple était fortement compromise.

Mais quel bonheur d'avoir repris le contrôle de ma vie avec ses hauts et ses bats. Il faut du temps pour se reconstruire (surtout psychologiquement) mais là encore, le bénéficie est tellement conséquent ! Aujourd'hui après plus de 2 ans sans une seule goutte d'alcool, je me sens tellement bien, heureuse, forte et fière. Il est plus que possible de vivre sans alcool, même si j'étais la première à penser que c'était impensable !

Ne lâche rien, tout est plus simple sans alcool

Profil supprimé - 18/01/2024 à 12h16

D'accord avec toi sur le fait que le réel déclic serait lié à la confrontation directe avec la mort. J'ai du sursis sur la tête à cause de délits routiers, ça ne m'a pas (encore) calmé.

Et d'accord également sur cette forme de philosophie. Quand je suis sobre, je me surprends à me sentir chanceux d'être seul, je me sens libre, je peux reconstruire une nouvelle vie où je veux à l'aide de ma lourde expérience. Quand on a vécu l'alcool, les passages aux urgences où tu repars avec ton pantalon qui pue la pisse, les gardes à vue, les sevrages infernaux, la perte d'êtres chers, la honte, la culpabilité, recommencer/retomber... Je me dis que quelque part on est beaucoup plus forts que la moyenne.

Pour ma part je suis persuadé de pouvoir gérer une conso raisonnée, avant le discours c'était abstinence totale, mais de plus en plus de scientifiques parlent de modération. Pour ma part avant l'alcool j'avais des tocs, je sais que tout est lié à une anxiété démesurée, une forme d'insécurité, une intolérance à la frustration. J'ai déjà vu plusieurs psy, malheureusement aucun ne m'a encore convaincu et armé d'outils pour combattre le craving.

Ce dont je me rends compte, du moins me concernant, c'est que ce sont les quantités consommées qui créent la difficulté. Si je bois mes deux pintes au resto, le lendemain c'est gérable, fatigue, fébrilité, mais encore assez de raison pour se dire "OK c'était cool, maintenant si tu y retournes aujourd'hui danger". En revanche quand je me fais ma petite soirée vodka/youtube là c'est reparti...

Je me surprends, j'en suis à 5 jours, je suis épuisé mais j'arrive à ne pas boire la journée. Et du coup pas de manque, pas d'insomnie ni de cauchemars terribles. Fébrile et anxieux toute la journée mais pas d'envie irrépréssible pour me calmer, seulement il m'en reste et le soir j'y retourne. Il m'en reste pour une soirée, demain devrait être le jour J avec du valium et des litres de flotte. L'alcoolique est un sacré scientifique dans le fond, on expérimente beaucoup, beaucoup de choses.

Quand tu écris résilience, quels sont tes outils?

Rocca - 18/01/2024 à 14h21

@Renaissance11 : merci pour ton témoignage et félicitations pour tes 2 ans de sobriété. Bravo

@alkogolik: Au sujet de la résilience, je t invite vivement à regarder sur youtube les vidéos de Boris Cyrulnik, qui va te mettre sur la voie si tu es en accord avec l'idée.

il y a un travail mental d acceptation. Accepter les erreurs, le gâchis qu on a pu faire, et surtout ne plus avoir de ruminations mentales sur ce passé !!! c est fait, c est fait ! on avance. Idem quand tu perds un proche ou qu' il t arrive une galère, tu peux travailler sur la résilience d autre façons. Il y a de très bonnes vidéos aussi sur le mindset et la pensée positive.

Au lieu de m autoconvaincre que l alcool calme mon mal être intérieur et me rend joyeux, désinhibé, je travaille sur l auto manipulation mon cerveau dans le sens inverse, que tout le stress que je ressens et mon blocage au chacra du plexus solaire est simplement mon énergie de vie positive qui ne circule pas correctement, pour cela il faut faire des exercices de respiration, du qi Gong, tai chi, méditation, yoga, arts martiaux, des activités qui t amène a concentrer et faire circuler l Energie vitale ....Le sport aussi pour évacuer les tentions et générer des andorphines, tu sais très bien qu'après une séance on se sent bien et détendu, pas besoin de picoler.

15eme jour, je suis toujours un peu déprimé, je rigole pas vraiment, j'ai l impression d'être perdu. Pas d alcool, je prends mon mal en patience et continue à travailler sur le reconditionnement positif.

Profil supprimé - 18/01/2024 à 15h05

Intéressant, je vais m'intéresser à ces vidéos.

Ce travail est extrêmement fastidieux... Comment peut-on rester accro à un truc qui ne créé que des problèmes? Extrêmement toxique pour le corps et le cerveau, pourquoi arrive-t-on par réflexe à enlever immédiatement sa main du feu et pas à ne pas prendre le premier verre, qui en plus est tellement bon après une période d'abstinence...

Avec le cerveau alcoolisé, je deviens feignant du corps et de l'esprit... Pourquoi arrêter alors que la solution est simplement de boire un coup. Et pourtant j'ai l'impression qu'il y a comme un "modjo" quand je bois. Tous les problèmes sans exception et pas spécifiquement liés à l'alcool me retombent dessus quand je suis en phase de fébrilité totale...

Je sais que ça va s'arrêter au plus tard ce week-end pour moi. Mais le déclic n'y est toujours pas...

Félicitations pour tes 15 jours, il y a des millions de gens qui sont parvenus à la sobriété, je ne vois pas pourquoi pas nous.

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