Muchon - 08/02/2024 à 16h41

Cher Rocca,

J'ai lu tes postes avec beaucoup d'intérêts. Sachant que chaque minute sans la boisson est une victoire, 36 jours, c'est beau!

Je ne suis pas moi même touchée par la maladie, mais je vis avec depuis ma tendre enfance. Et voir quelqu'un qui travaille dur pour s'en sortir me réconcilie avec mon vécu, un peu par procuration je dirais. Alors purée, on se connait pas mais je suis fière de l'être humain que tu es. Je te trouve très sage et bienveillant envers toi, et ça s'est primordiale.

Pour les AA, la prière au début et à la fin il faut la voir comme un moyen de ritualiser l'instant. On ouvre une séance en dehors du temps et de l'espace. Prie qui tu veux pour ça, Dieu, l'univers, la science, Khrishna, Winnie l'ourson, mais met y du coeur, c'est important pour toi et pour inscrire ta démarche.

La répétition est importante aussi, à chaque fois je t'encourage à essayer de raconter ton histoire par les yeux d'un autre. Cela aide aussi à prendre du recul et ça donne à ton témoignage un peu de hauteur. Il y a toujours des petits détails que tu as loupé et qui peuvent te permettre de mieux comprendre tes ressentis.

La discipline ça a du bon parfois, y aller quand on a pas envie c'est bien, et c'est courageux.

Voila enfin bon, chaque histoire est différente, un jour après l'autre...

Bien à toi

Rocca - 08/02/2024 à 17h13

Merci Muchon pour ton message rempli de bienveillance.

Je ne pense pas avoir encore assez de recul pour analyser mon vécu en visualisant de l extérieur, c'est une bonne idée et je vais essayer de le faire par écrit.

C'est vrai que la répétition c'est ce qui crée le changement, que j'ai mis en pratique pour changer mes habitudes.

Ce qui me gène dans le groupe de parole, plus profondément, c'est que je suis assez antisocial et solitaire, donc me retrouver à parler devant une dizaine de personne pour répéter de fait ce que j'ai déjà analysé par moi même ne m'avance guère plus. Ecouter les autres personnes témoigner par contre permet dans un sens de se "rassurer" de ne pas être seul dans ce combat. Mais pour le coup il y a ce forum qui est très bien et permet d'avancer dans ma réflexion personnelle.

Je verrais bien, j'y prendrais peut être goût, peut être que d'y aller va m'aider à me resociabiliser un peu

Rocca - 12/02/2024 à 15h58

40ème jour sans alcool

Aujourd hui je me sens moralement fatigué, surement le contrecoup de l euphorie des premiers jours de combats gagnés.

Ma seconde réunion chez les AA m'a mis le cafard. Je ne donnerai pas de détails car il y a un devoir de discrétion mais il y a vraiment des gens au bout du rouleau. Suis je prêt à accueillir en moi la souffrance des autres alors que déjà j'ai du mal à m en sortir avec la mienne ?? ....

Je ressens de nouveau un vide intérieur, une tristesse, je n'irais pas chercher de l'alcool pour faire passer ces émotions. Je dois accepter que c'est ainsi, aucun jour ne se ressemble, il y aura des jours meilleurs. Je sais que si je vais boire ça va me faire un shoot de dopamine qui va me rendre superficiellement bien, mais ça ne changera pas le fait que la vie est ainsi, faites de haut et de bas, et que je dois composer avec.

C'est vraiment pas facile de garder un mindset positif tous les jours.

Kaka2701 - 13/02/2024 à 08h13

Rocca @ ne baisses pas les bras moi cela fait déjà 27 jours et c est la déprime je ne vois plus personne pour éviter de boire ! Pas facile ! Anniversaire saint Valentin et bien je ne le fait pas cette année ! J ai l impression d être en prison

Albertin - 13/02/2024 à 09h40

Bonjour à tous,
Bonjour Rocca, bonjour Kaka2701

Je comprends les moments de doute, de phase où passées les premières semaines sans alcool la lassitude arrive. Pour ma part, l’élément le plus déstabilisant, après disons 3 semaines ou 1 mois, a été le temps libre qu’il faut aménager. Quand on ne boit plus, on a beaucoup, beaucoup plus de temps pour soi, parce que le temps que l’on passait à boire et celui que l’on passait à récupérer des cuites, et bien ça nous fait du temps en plus. Mais à quoi s’ajoute une vie plus plate, plus banale, parce que les pics d’euphorie liés à l’absorption d’éthanol n’existent plus. Et il faut composer avec l’évitement nécessaire des occasions où l’on pourrait être tenté.

On passe du carnaval à l’ataraxie, et l’alcool n’est jamais très loin, qui réclame sa récompense (une petite entorse) pour avoir été si sage. C’est cette « vie d’après » que j’essaie de domestiquer, la caser dans des quotidiens. Pour l’instant je crois que j’y arrive, en me bricolant une vie en bémol, plus sereine certainement. J’essaie de privilégier l’action à l’introspection, alors que je serais plus naturellement porté à m’écouter. Parmi ces actions, j’ai effectué des analyses médicales, les premiers résultats sanguins juste après le sevrage d’il y a un an n’étant pas excellents sans être irréversibles. Le suivi de semestre en semestre et le retour à une moyenne plus rassurante ont été un bon phare en cas de doute sur la nécessité de poursuivre la sobriété : si je ne bois pas, au moins je le fais pour mon foie ! (ça évite de trop gamberger, ça domestique l’envie de boire.)

Dans le même effort de d’apprivoisement de la sobriété, pour l’inscrire dans le quotidien, j’ai tenté et je pense avoir partiellement réussi à m’accrocher au fait que c’est beaucoup plus confortable de se souvenir de tout au travail. La récompense de ne plus boire est d’en faire « moins » mais « mieux » au travail.
Je crois qu’il ne faut pas trop en faire, pas trop se charger mentalement, pour progressivement accepter l’idée qu’on ne fait plus voler son dragon. Mais comme pour nous tous, la vie d’après n’est pas une histoire écrite d’avance, et la seule chose qui compte pour moi en cas de doute est juste qu’il ne faut pas ingérer d’éthanol.


Au plaisir de vous lire

Force à vous tous !

Rocca - 13/02/2024 à 10h13

Bonjour Kaka

Félicitation tu tiens aussi ton engagement de sobriété. C'est clair que c'est pas facile mais je pense que ça deviendras de plus en plus facile avec le temps, quand nous aurons mis de la distance avec le produit et pris de nouvelles habitudes positives qui nous font du bien.

On aura toujours des coups de déprime de temps à autres, tu dis te sentir en prison, c'est une prison mentale que tu te crée. Essaie d'ouvrir la porte, tu as la clé quelque part dans ton cerveau.

Ne te prive pas de vivre la saint valentin si tu as un amoureux, trouve toi des softs à boire que tu aimes. Pour ma part j'adore la monster gout tropical, que je me réserve pour les apéros.

Des fois c'est pas plus mal de couper avec l entourage qui picole, j'ai un pote qui est alcoolique aussi, et quand il m appelle bourré je me rend compte qu'il est totalement abrutit dans ces moments et je n'ai pas plaisir à discuter avec lui. Je lui ait dit d'ailleurs et j'ai l'impression que je suis un tampon quand il boit, il m appelle jamais quand il est sobre pour prendre des nouvelles, il m appelle que quand il est défoncé pour parler de lui et raconter des conneries. Quand j'étais bourré je rentrais dans le délire mais j'y arrive plus.

force et honneur

Rocca - 13/02/2024 à 10h22

Bonjour Albertin,

C'est toujours un plaisir de te lire. C'est clair que sans l alcool on a beaucoup de temps libre à combler, une vie plus plate, pas du tout dans le même délire. J'aime bien la philosophie que tu as acquise pour apprivoiser la sobriété, j'essaie d'aller sur ce chemin.

Merci

Kaka2701 - 20/02/2024 à 21h07

Bonsoir à tous j ai pris l apéro vendredi soir deux verres et samedi soir un verre trop fière de moi !!! Mais les apéros sont plus courts!!!!

Rocca - 21/02/2024 à 10h21

Bonjour Kaka,

Félicitations, si tu arrives à contrôler le produit c est top . Fais quand même attention ça va vite de reprendre une habitude quotidienne. Prends soin de toi.

De mon côté, je suis au 49 eme jour d abstinence. Plus d attirance incontrôlable vers le produit.