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Par Drunkette

932 réponses


barti - 25/05/2022 à 14h33

Excellent Olivier la métaphore de la cocote minute!

Bon, j'ai un peu mal aux cheveux à force de décortiquer l'image mais oui, tu vois juste comme souvent (toujours?) et l'enjeu est maintenant de gérer le contenu de la cocote sachant qu'il restera toujours un fond de sauce.
Autre métaphore qui m'a beaucoup aidé et venant de David: celle de la guerre (une bonne et une mauvaise nouvelle quand on arrête de boire: j'ai perdu la guerre - mauvaise nouvelle - la guerre est finie - bonne nouvelle). Et alors si je me risque à fusionner les deux images, guerre et cocote, cela revient à identifier le défi qui se pose à nous comme la nécessaire construction de la paix. Et il est plus simple de faire la guerre que de construire la paix comme il est plus simple de cuisiner sous pression que d'apprendre à cuisiner autrement.

Nouveau défi, ou tout au moins, nouvelle manière d'appréhender ce défi: ça ça m'excite et me passionne! Merci de m'avoir reboosté avec ces mots si simples.

Bon courage à tous et à nos fourneaux ou nos conférences de la paix...!

Barti

Olivier 54150 - 25/05/2022 à 15h13

Oui Barty, la guerre et fini.
Mais le truc maintenant, c'est d'entretenir la paix. Comme Vauban à su très bien le faire avec ses remparts très élaborés...

Lyna11 - 28/05/2022 à 10h56

Merci pour cette image de cocotte Olivier ... elle va parler et faire bcp de bien à pamal de monde.
Quand je m'alcoolisais mochement sur la fin, la soirée était géniale jusqu'à ce que mon autre moi fasse bouillir la cocotte et que le fond de ma marmite ne remonte par bribes incompréhensibles. Le problème c'est que ça ressortait avec tellement de colère refoulée que je suis devenue violente...
Depuis un an et demi j'ai ouvert ma cocotte j'ai vidée les trois quart avec un psy et puis j'ai fais pause... il reste des choses très au fond mais j'ai toute la vie pour la nettoyer maintenant...
Si on m'avait dit que le simple fait d'arrêter de boire m'aurait apporté autant je l'aurai peut être fais plus tôt...et si on retourne la situation dans l'autre sens je me remercie d'avoie fait siffler ma cocotte, d'être aller eteindre le feu avant de tout perdre...

La guerre est finiehappy

barti - 08/06/2022 à 09h50

Salut les amis !

J’espère que vous allez bien et que vous tenez le coup en ce début d’été propice à toutes les tentations, observant penauds tous ces gens normaux prendre tranquillement un verre avec insouciance et légèreté…
J’ai de plus en plus de mal à de plus penser à l’alcool, à rester déterminé et sûr de mes croyances, de ma volonté et de ma détermination.

J’ai beau théoriser avec vous, et Dieu que vous m’aidez, je ne pensais pas qu’après 580 jours d’abstinence, je ressentirai encore ce mal-être tenace et cette envie irrépressible de boire qui revient plus souvent que de raison. Furtivement mais régulièrement, me traverse l’idée que je vais re-boire un verre de temps en temps, raisonnablement, en pleine conscience, goûtant un plaisir limité et fugace des effets de l’alcool. Je résiste, reviens à la raison mais je sens que la rupture est proche.

Je vais être seul une semaine, sans femme et enfants cet été et avoue redouter ce moment. Non que je craigne la solitude mais ce que je crains par-dessus tout c’est au contraire tellement l’apprécier que je ne me mette deux trois murges en cachette, loin des yeux des miens, comme un petit retour à la normal et une introspection alcoolique bien méritée après tous ces efforts.

Bref, vous l’aurez constaté, je ne suis pas au meilleur de moi-même, et bien entendu et comme toujours, dans un contexte où tout devrait rouler : nouveau boulot en septembre bien plus intéressant que celui que je fais aujourd’hui, nouveau défi professionnel d’un métier que je rêvais de faire (bon, rêver c’est un peu fort, tout ça reste que du boulot), enfants et épouse en grande forme, plein de projets familiaux… Et pourtant. Ou, et justement. Fichue culpabilité, fichue confiance en soi, fichue incapacité à maîtriser mes passions.

Alors, là, maintenant, je crois que j’ai besoin d’autre chose que ce fil pour avancer, pour poursuivre ce magnifique chemin débuté avec et grâce à vous.

J’ai envie de franchir le pas des groupes de parole, en physique, face à face. Je m’interroge un peu sur les deux associations bien connues, AA et Vie libre. Les deux organisent des réunions dans mon coin. Avez-vous un avis sur l’une et l’autre ? Des différences d’approche, de méthodes ?
Ça nécessitera aussi que j’en parle à mon épouse car ce n’est pas tout à fait anodin de consacrer une ou plusieurs soirées par mois à aller s’occuper d’un putain de problème dont on est responsable (peut-être pas coupable…) mais je suis prêt, je crois qu’il en va de ma poursuite de l’aventure de l’abstinence et par ricochet de ma vie !
Comme à mes débuts, hors de question d’aller voir un psy ou un addictologue, vous m’avez fait découvrir tout le bien fondé de l’aide entre pairs et je crois j’ai trouvé là ma béquille et ma solution.

Merci à ceux qui auront quelques conseils à me donner sur la question !
Je pense bien à vous.

Barti

Moderateur - 08/06/2022 à 12h59

Bonjour Barti,

Je suis rarement intervenu dans ce remarquable fil de discussion d'entraide dont vous êtes l'un des moteurs. Mais aujourd'hui vous avez besoin de soutien. Je vois que vous êtes victime de craving, il y a encore une marche que vous avez à monter pour vous en débarrasser. J'espère pouvoir vous aider par ces quelques réflexions.

Dans votre avenir proche, vous le dites vous-même, vous allez avoir une formidable occasion pour reboire. Personne autour de vous pendant une semaine alors que vous avez cette petite musique lancinante du "pourquoi pas ?" qui vous trotte dans la tête. Après tout, après 580 jours et +, pourquoi ne pas se récompenser un peu, n'est-ce pas ?

Le (mauvais) tour qu'est en train de vous jouer votre cerveau c'est de valoriser intensément la perspective de la "récompense alcool" à court terme et de diminuer la valeur d'une vie sans alcool pour vous. Cela arrive maintenant parce que vous savez que vous allez avoir une occasion en or et parce qu'aussi, jusqu'à présent, vous avez vécu votre abstinence dans la maîtrise. Le contrôle c'est bien pour commencer mais cela ne peut pas durer toute une vie non plus. Vous avez un besoin de "relâchement" et c'est là qu'est le danger aussi bien que la marche que vous avez encore à monter.

On ne peut nier votre besoin de vous relâcher et de vous récompenser. D'ailleurs vraiment bravo pour tout ce parcours que vous venez de réaliser. Vous méritez amplement une récompense pour vos efforts mais vous savez aussi que cela ne peut pas être l'alcool.

L'enjeu de vous relâcher sur votre abstinence sans en faire une cause de rechute passe, je crois, par l'acceptation pleine et entière de votre différence. Vous êtes (ancien) alcoolique, vous avez cette allergie à l'alcool qui fait que vous n'êtes pas comme les autres à pouvoir boire à la moindre occasion ni à pouvoir faire de l'alcool une récompense. Ce cap que vous avez à passer c'est de ne pas en faire une frustration mais une libération. Je vous conseille de revenir sur ce qui pourrait vous aider à accepter cela, à accepter que vous avez évolué et que c'est votre nature, désormais, de ne pas boire d'alcool et que cela vous apporte plein d'avantages. Votre cerveau essaye de ne pas vous faire voir ces avantages aujourd'hui mais ils sont réels et ce sont les seuls.

Peut-être sera-t-il bientôt temps pour vous, d'ailleurs, d'arrêter de compter vos jours d'abstinence tout en continuant à l'être bien entendu ? Je ne dis pas qu'il faut le faire demain mais c'est une manière de lâcher prise et d'en faire quelque chose de naturel. Cela participe du lâcher prise et de l'intégration de votre condition de non buveur comme étant dans votre nature pleine et entière désormais.

Si vous passez le cap de cette tentation, de cette petite musique qui monte en vous, vous allez vraiment faire un grand pas encore. Si cela vous aide, les groupes de parole sont les bienvenus. Comme vous le dites l'entraide c'est votre truc et c'est très bien. Je ne prendrai pas parti entre les AA et Vie Libre, je vous invite tout simplement à essayer un groupe puis l'autre. Vous verrez bien celui dans lequel vous vous sentez le mieux. Chaque groupe, même au sein de la même association, a ses spécificités et ses affinités, personne ne peut dire à l'avance celui qui vous correspondra le mieux.

Même sans cette aide, revenez sur vos fondamentaux : sur ce qui vous a poussé à arrêter de boire, sur ce que vous faisait l'alcool, sur ce que l'abstinence vous a apportée.... Mettez les choses en perspective : vous êtes en train de vous tracer un avenir professionnel - peut-être est-ce un peu angoissant ? - qui a l'air de vous plaire. Est-ce que la reprise de l'alcool ne remettrait pas cela en cause ? Parfois la "réussite" fait peur et on préfère échouer. C'est peut-être aussi cela le piège actuel pour vous. Ne vous posez pas trop de questions sur pourquoi vous seriez comme cela, vous savez juste ce qu'il faut faire : qu'il ne faut pas reboire pour ne pas tout remettre en cause et pouvoir profiter de vos avancées.

Barti vous avez tout notre soutien ! N'hésitez pas aussi à appeler notre ligne d'écoute pour en parler.

Cordialement,

le modérateur.

ddaniele - 09/06/2022 à 12h44

Bonjour Barti,

Toute nouvelle sur ce forum et dans la sobriété je lis vos messages/fils depuis qqs jours.

J'entends ton appel à l'aide en ces temps en effet si compliqués que sont l'été et les congés, le petit rosé qui désaltère, le cocktail en fin de soirée, le temps libre pour boire sans s'inquiéter du reste de la journée ou soirée.

J'admire la durée de ton abstinence, mais tout comme le modérateur je pense qu'à un moment il ne faut plus compter en jours. Pourquoi ne pas seulement se décrire comme autre/nouveau/renaît... depuis (une date)? Ainsi il n'y a pas la crainte de devoir cesser de compter les jours en cas de rechute, ou de tt reprendre à zéro, se dire tout simplement qu'il y a un avant et un après, marqués par cette date.
L'après ne doit pas redevenir l'avant, sinon il faudra tout recommencer ou abandonner...pas après tous ces efforts, ces progrès, cette estime de soi redorée...

Tu vas chercher (et trouver) de l'aide dans les groupes de parole, tu en as eu l'idée car tu ne veux pas chuter, tu as encore donc toutes tes ressources pour avancer et résister.

L'approche d'un boulot enfin recherché, apprécié, le fait que tt aille bien autour de toi donne sûrement envie de (re)devenir comme les autres qui ont le droit eux, "aux récompenses" alcoolisées ou autres, mais tu, nous, n'es pas comme tt le monde. Tu vas réussir à trouver encore des plaisirs, des joies, à faire ce nouveau job tant espéré, sans alcool.

Bien à toi.
Danièle

Yur - 09/06/2022 à 16h36

Bonjour à tous, fait long temps que je vien pas ici et pas tt lis que c'est dit ici. Je suis tombé au fond du pot car j'ai pas pris au sérieux que après une cure bien réussi, je pouvais tombé bien bas. Car la rechute n'est pas que des envie de beboir et les desaboir avec la justice, c'est tout que je vien de perdre. Ma famille. Je passe au tribunal bien tôt, pour essayé de défendre le indéfendable car j'ai pas réussi à me tenir loin de mon adduction. Alcoolique un jour... Alcoolique tt les jours. Je commence à me dire que mes efforts ont été que du vent . Je vous souhaite beaucoup de courage aussi pour allez devant et pas se laissé. Car le première ver c'est toujours la bouteille qui part. Courage à vous tous et à moi aussi contre cette maladie. À bientôt

barti - 10/06/2022 à 09h55

Salut les amis,

Alors là, modérateur, je ne sais comment vous remercier pour votre réponse ! D’avoir mis des mots sur mes maux me soulage énormément. J’ai eu beau lire moult références dans ce fil au « craving », notamment grâce à Olivier qui l’a souvent évoqué, je n’avais jamais compris de quoi il s’agissait exactement et l’avais associé à la rechute.
Ce phénomène que vous décrivez semble être tout à fait ce que je ressens en ce moment et « conscientiser » cela me fait me regarder d’un œil nouveau. Même si les marches sont encore nombreuses à franchir, celle-ci n’est pas des moindres et me rendrait presque enthousiaste désormais de la vivre.
Simplement se dire que ce que l’on vit est normal, qu’il s’agit d’un processus autant physique, physiologique que psychique, banal au sens où tous les anciens alcooliques vivent ce moment ou ces moments, et bien cela aide, cela soulage.

Je ne vais pas vous dire que tout est réglé et que je repars comme en 40 dans le chemin de l’abstinence heureuse mais oui, vraiment, je me sens beaucoup plus apaisé.
Je vais encore réfléchir un peu sur les groupes de parole pour voir à quel point le relâchement nécessaire, la déconnexion progressive avec les décomptes, l’obsession de l’arrêt, la vie d’avant est compatible avec cette nouvelle démarche.

Bienvenue sur ce fil et sur les autres Daniele et sois certaine que l’écriture et les échanges sur ce site sont une source extraordinaire de force pour aller mieux et se soigner de cette foutue maladie.
Une petite pensée pour toi Yur, et je partage une pensée simple prêtée à Confucius je crois ; « la plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber mais de se relever à chaque chute ». Et tu vas te relever ! On te comprend.

A très bientôt et prenez soin de vous

Barti

Carte - 10/06/2022 à 11h42

Bonjour barti

Confiance et estime de soi. C'est l'élément que tu vas avoir en continuant l'abstinence

Bonne journée

Sy

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