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Par Drunkette

932 réponses


barti - 15/12/2020 à 11h48

Bonjour les amis,
Je vois que tout le monde s'accroche et c'est sacrément encourageant.

Perso, je vais mieux, je tiens bon ; l'envie de boire, même si elle est toujours bien présente à la tombée de la nuit (et en ce moment, il fait nuit tôt !) s'amenuise quelque peu.
Par contre, je ne parviens pas à lutter contre cette envie frénétique de me remplir l'estomac qui, avec du salé en début de soirée, qui avec du sucré en fin de soirée. C'est une catastrophe ! Je ne prends pas de poids car je pense que l'arrêt de l'alcool contrebalance mais qu'est-ce que je mange !
Et au bout de bientôt 6 semaines, on ne peut pas dire que ça se calme..
A chaque jour suffit sa peine, je reste centré sur mon abstinence et tant pis pour le moment si je mange comme un Gorē.

C'est drôle en même temps, j'ai l'impression d'avoir complètement transposé mon addiction à l'alcool par cette addiction à la nourriture. Je grignote en cachette, m'en veux un peu ensuite, culpabilise pour ma santé. Tout y passe ! exactement comme avec l'alcool.
Bon, c'est probablement 10 fois moins puissant qu'avant mais quand même, je me dis que c'est incorrigible ! Et rassurant sans doute. Le besoin d'une transition j'espère et simplement une transition...

C'est super Jessy que tu tiennes. Ça ne semble pas simple avec ton compagnon et tes ruses semblent fonctionner. Pense à toi et rien qu'à toi.
Pas de conseil à donner mais tente pour la prochaine fois de ne boire que la moitié du verre, puis quelques gorgées et montre ainsi à ton compagnon que tu es la même, que tu ne le trahis pas, ne le lâche pas au seul prétexte que tu ne bois plus avec lui. Il s'apercevra peut-être après coup que tu es restée la même, en mieux ! et que ta décision doit être respectée, qu'elle n'engage que toi et qu'elle n'a pas d'incidence sur vos moments passés. Chérie ta liberté et apprends lui à la chérir pour toi.

Pour la famille et l'entourage, c'est un sujet que nous évoquons beaucoup ici et tu es loin d'être un cas isolé.

Personnellement, je refuse d'en faire un sujet de discussion avec mes proches. C'est ma décision, je ne suis déjà pas certain de réussir à la tenir alors hors de question de me mettre une pression supplémentaire en embarquant tout le monde là-dedans. Exception faite pour mon épouse et encore, ce sont toujours des discussions par bribes, beaucoup de non-dits et un encouragement bienveillant de sa part.

En résumé, si tu ne veux pas en discuter avec ta mère et tes filles, ne le fais pas. Tu es libre !

Pour le moment, me concernant, quand je ne veux pas aborder ce sujet et que mes proches me voient un verre de jus de tomates à la main, me proposent un verre que je décline, selon mon degré de proximité avec eux, ça varie entre : "non merci, je fais une petite pause en ce moment", et "un peu barbouillé aujourd'hui, je ne veux pas tenter le diable". Si cela se répète, j'inter change les réponses !

Et voilà, ainsi on passe à autre chose et personne ne disserte sur ce que je devrais ou ne devrais pas faire.
C'est peut-être un peu lâche, pas très courageux mais non en fait, ça me regarde moi, pas les autres. Et je me passe des commentaires..

Ça me fait penser à certain d'entre nous qui se sentent obligés de prévenir en amont les amis invités du fait que cette fois, on ne boira pas. Pourquoi fait-on cela ?
Avons-nous si peu confiance en nous que nous pensons indispensable de prévenir l'autre que nous ne nous mettrons pas la tête à l'envers avec lui ?
Qu'il vient à notre rencontre pour ce seul motif ?
Que nous ne valons pas mieux qu'être un copain de beuverie avec lequel nous ne serions bon qu'à boire ?

Prenons confiance en nous. Montrons aux autres par l'expérience que nous pouvons être d'agréable compagnie sans nous torcher littéralement. Et persuadons-nous qu'à de rares exceptions près, l'immense majorité de nos proches nous aiment pour ce que nous sommes, pas pour ce que nous buvons.

Alors fini les précautions d'usage pour expliquer de façon alambiquée et maladroite que peut-être, nous ne boirons plus en leur compagnie. Ils sont invités, ils viennent et on passe une bonne soirée. Point. Chassons ce maudit breuvage de nos vies et ne le remettons pas au centre de tout en permanence. Il adore ça... !

Je vous embrasse et prenez soin de vous.


Barti, 40 jours de nouvelle vie

Profil supprimé - 15/12/2020 à 12h40

Merci Barti pour tes excellents conseils que je vais appliquer.
Je donne trop d'importance à ce verre! Il ne doit plus être au centre de mes préoccupations.
Bonne journée à tous!!!

Profil supprimé - 16/12/2020 à 19h05

Bonsoir à tous

Une semaine aujourd'hui... Et je tiens plus ou moins bon malgré un quart d'accroc à mon abstinence hier soir.
Invitée chez une cousine qui avait prévu l'apero, je n'ai pas pu lui dire un non franc et massif... C'est donc pleine de regret que j'ai accepté un quart de verre de vin. Mais je me suis arrêtée là, presque facilement... Le remord n'a pas bon goût ! Même quand il est caché dans un verre de vin !
Mais ce qui me rassure c'est que j'ai réussi à me limiter et à retrouver ma sobriété aujourd'hui, avec des envies certe, mais pas insurmontables...
J'appréhende donc beaucoup moins les fêtes de fin d'année en me disant que je peux céder à une exception légère sans dérapage.

Bon courage à vous tous et tenez bon !

Bonne soirée à vous.

Drunkette - 17/12/2020 à 10h45

Bonjour à tous,

25 ème jour sans une goutte ! OHHHHH Yeaah ! Et si j'ai réfléchi, deux soirs d'entorses seulement depuis le 06/11 !

Bienvenue à tous, c'est incroyable tout ce monde. Je ne vais pas pouvoir dire un mot à tous mais bravo, bienvenue, courage et haut les coeurs, on va y arriver blunk

Je repère que Rosita est venue puis est repartie... Reviens ! Tu as besoin d'encouragements tu en trouveras ici.

Jessy et Didou, bravo pour vos progrès avec vos conjoints.
Je n'ai pas participé à la discussion sur sexe et alcool. Mais de mon point de vue c'est très féminin, la libido féminine ayant des secrets et des aléas qui mériterait un fil de discussion propre blunk....

Barti, égal à lui même , prolixe et encourageant, questionnant, interrogeant nos méandres, mettant en lumière nos mécanismes communs face à ce monstre que nous essayons de dompter.

Témoigner ici permet à tous ceux qui lisent de voir qu'ils ne sont pas seuls, mais aussi de voir que c'est grave. Que ce que l'on a c'est bien une addiction, c'est bien de l'alcoolisme.

Olivier est là pour nous montrer qu'on peut y arriver. Et...le petit passage de Rosita montre aussi à quel point ce n'est jamais gagné.... Ouch !

Je sais que quelque soit vos choix les uns et les autres pour les épreuves des fêtes à venir, nous serons bienveillants les uns envers les autres.

Je vous promets d'assumer, de revenir , même si je dérape, comme je l'ai fait au début de mon témoignage.

Davidoff31 - 18/12/2020 à 12h17

Bonjour a toutes et tous !
Premier test réussi hier ... Repas chez un ami de très longue date de chez qui je repars généralement tenant a peine debout...
J'ai dit que je ne boirais pas d alcool, du coup , personne n'en a pris ( nous étions 3)
Je n'ai pas osé parler de mon addiction, de mon abstinence (1mois et demi).
J'étais quand même assez anxieux, tendu. Je le suis encore, malgré un super repas, l après midi jeux de société. Bref vraiment super moment.
Au moment de partir, mon pote me dit attends je t accompagne, je vais voir si j'ai du courrier... et dehors , il me sors " ca va c'est pas trop dur d arrêter ? "
Surpris, je réponds euh non comme un con.
Arrivé chez moi, je lui envoie un message en lui demandant, ta question, c'était pour le tabac ? ( j'ai tout arrêté en même, j'étais un gros fumeur également)
Il me répond non , pas seulement.
Je lui dis donc, t'avais remarqué que j'étais tombé dans l'alcool ?
Il me répond oui , d ailleurs les dernières fois ou on s'est vu je te l'avais dit, fait attention etc....
Ce qui est vrai, sur le coup, j'avais pas compris, le déni. Je savais pertinemment que je buvais comme un trou , tout les jours...
Bref , me sens coupable de pas avoir ouvert les yeux avant de passer pour un poivrot si lui l'a remarqué, certainement d'autres personnes aussi, qui n osent pas le dire ?
Qu'il ne boivent pas d alcool parce que je suis invité, c'est sympa, c'est un geste gentil de sa part, mais du coup je me sens différent maintenant....

Bon week-end à tout le monde !

barti - 18/12/2020 à 13h28

Bonjour camarades!
44 ème jour d'abstinence, on dirait que ça tient...
Et toujours motivé pour aborder les fêtes à venir sans une goutte. Je suis preneur de vos meilleurs cocktails de remplacement si certains d'entre vous en ont tenté.
Très content d'avoir de tes nouvelles Drunkette et je partage, faisons nous la promesse de revenir sur ce fil après les fêtes, évoquer nos réussites et nos échecs.
Bon courage à toutes et tous et prenez bien soin de vous et de vos proches

Barti

Profil supprimé - 18/12/2020 à 15h33

Bonjour à tous,

Le rapport à l'alcool et aux autres... Pas simple... soit ils s'en sont rendus compte et peut-être vivent-ils notre démarche comme un soulagement, soit ils s'étonnent de nous voir refuser un verre "tu es malade? rien de grave j'espère..."
Ce midi, repas de Noël avec les collègues (en respectant les gestes barrières bien sûr). Il est vrai que je ne refuse jamais un verre lors de ces occasions, mais je me limite beaucoup, je bois un verre ou deux pour garder le contrôle (je ne peux pas me permettre de donner une image négative car je représente l'autorité dans mon travail). Mais ce midi, quand je me suis servie un verre d'orangina, une collègue est venue vers moi : "ça ne va pas? tu as un souci?"... Gros malaise... Je ne savais pas quoi répondre.. Je lui dis : "je ne bois plus en ce moment".. Elle m'a demandé si c'était un problème médical, j'ai dit que oui...
Ce qui me ramène à Noël... Que vais-je dire à ma mère? J'essaie de prendre un jour à la fois... Je voudrais pouvoir ne rien boire du tout sans avoir à me justifier... Pas facile d'assumer ces règles sociales quand on vous a mis dans une case "bonne vivante". Ne puis-je pas rester dans cette case avec un verre soft?
Je regarde et écoute autrement ce qui m'entoure. Dans les films ou les séries, on vit une bonne ou une mauvaise nouvelle avec un verre d'alcool... On se moque des "poivrots" en finissant son verre de vin...
Je pense que les gens identifient l'alcoolique comme celui qui se met minable au petit matin mais ne se rendent pas compte que d'avoir l'envie de boire chaque soir est déjà une forme d'alcoolisme...le début de la fin...

Un nouveau week-end commence, un nouveau défi aussi.

Bon courage à tous!

Jessy

Olivier 54150 - 18/12/2020 à 16h39

Bonjour à tous

David, ton petit récit me touche.
Ne pas parler de son problème d'addictions à un amis de longue date montre à quelle point le sujet est encore tabous dans notre société.

Pour justifier ma consommation je disais souvent que l'apéro était ma passion, et j'étais sincères dans mon ignorance.

Suite aux soucis que la dépendance implique, c'est à un amis que j'ai osé en parler pour la première fois.
Je lui ait dit timidement que je n'arrivais plus à me passer de l'apéro.
Il me répond sur un ton compatissant :
"Regarde, je bois un Ricard et toi pendant ce temps tu en bois quatre."

Sa réponse ne m'a pas "choqué" sur le coup, mais je pense que grâce à cet aveu, je suis passé progressivement de " je n'arrive plus à me passer de l'apéro" à "je suis accro" à "je suis alcoolique "
Être alcoolique, celà me semblais suffisamment grave pour que j'en parle à ma famille puis à mon médecin sans même douter un instant ce que cela allait impliquer...
Quelques mois plus tard je partais en cure pour ne plus jamais boire... pourvu que ça dure.

C'est en écrivant ceci que je peux voir "l'effet papillon" d'un simple échange avec mon ami.
Il n'a pas fallut grand chose en faite, juste un instant où j'ai posé devant lui, ma vulnérabilité, sans masque, sans arguments.

Jessy, tu n'as pas à justifier les raisons de ta non consommation. Tu as le droit de rester sobre et en bonne santé.
Mais tu peux toujours dire que tu fais un régime, que tu prends un médicament, que tu conduis, que tu veux rester en forme, que le goût ne te plaît plus ou simplement que tu es devenu allergique à l'alcool.
Surtout le regard de l'autre, si cet autre est normalement constitué, ne sera que meilleur si tu es sobre plutôt qu'alcoolisé. C'est garantie.

Barti : une dose de Pulco citron, une ou deux pincés de sel, et du Perrier (attention ça mousse)


Bon courage
Oliv

Toustroke - 18/12/2020 à 22h45

Bonjour à tous,
Toujours le même plaisir à vous lire, témoignages spontanés qui viennent nourrir nos volontés mises
à rude épreuve, réflexions profondes sur qui nous sommes ou cherchons à être, expériences qui
confortent ou dérangent, nous nous posons des questions pour trouver la force de ne pas quitter
l’étroit chemin qui commence à sinuer dangereusement au-dessus des obstacles festifs qui se
présentent.
Aujourd'hui, c’était le repas de fin d’année de mon entreprise. Une réelle épingle au bord du vide à
négocier sans trébucher sous peine de plonger. Dix jours de préparation préalable en décidant de
participer à un apéro boulot au rhum (oui on boit dans ma boite) une semaine avant, soit 3 jours à
me convaincre que je dois arriver à participer normalement sans alcoolisation sinon c’est no way
pour la fin d’année. Attendez-vous, si vous évoluez dans un milieu masculin et macho, à de
l’étonnement, de la moquerie, de la pitié, de l’insistance, en gros rien mais absolument rien, ni
personne, qui vous incite à dire que vous essayez de ne plus boire ce qui ne vous met pas du tout en
confiance pour le faire … mais j'ai tenu 45 minutes à coup de coca en prétextant un repas avec amis
à suivre pour m’échapper, pas glorieux mais une première bataille de gagné !
Une semaine plus tard, le repas de fin d’année se veut festif donc alcoolisé. Pas le temps de dire ouf
que j’ai une pinte dans la main, le bras tendu fraternellement tous ensemble dans un geste qui nous
uni (?). Toujours aussi lâche, je prends le risque de tremper les lèvres sans boire, un doute m’assaille,
vais-je basculer, vais-je le poser et annoncer la blague de l’année dans mon pull de Noel ridicule ?
Tu vas foutre en l’air 25 jours d’abstinence pour respecter quoi, un code social, une réputation, pour
réveiller mister Hyde parce que la pression de la “fête” te donne la sourde impression qu’il est bien
meilleur que toi dans ces moments-là ? Non, non, non, j'ai pensé profondément au forum que je lis
quotidiennement pour cet instant plus précisément. Alors discrètement, je suis allé à ma voiture, un
téléphone à l’oreille, la pinte dans la main, ai discrètement jeté la bière pour la remplacer (à trois
reprises) par un placébo sans alcool … toujours pas fier de ne pas assumer mais je ne m’en sens juste
pas capable maintenant. Bientôt j’ôterai ce caillou de ma chaussure, promis. Un litre et demi d’eau
gazeuse à la place d’une bouteille de vin l’année dernière au même moment et je rentre chez moi le
cœur léger. Deuxième bataille de gagné.
Le confinement joue en notre faveur mais les fêtes sont un réel obstacle à contourner. C'est en me
préparant un minimum que je n’ai pas replongé aujourd’hui: sans un retour préalable contrôlé dans
l’univers alcoolisé, sans mes placebos j’étais foutu.
Alors, amis combattants, ne partez pas la fleur au fusil, l’embuscade aura lieu, soyez lucide,
anticipez, armez-vous, nous allons gagner d’autres batailles.

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