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père alcoolique

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Bonjour, je sais qu'il y a déjà beaucoup de post pour ce genre de souci, mais j'espère trouver des réponses concrètes.

Mon père est alccoolique. Malheureusement, nous ne sommes vraiment pas proches, cela fait plus de 10 ans qu'ils nous a quitté ma mère et mon frère et moi. Pendant des années nous n'avions aucun contatc, nous vivons à l'etranger, lui est revenu en France vivre chez sa mère. Puis je suis également venue pour mes études, et là depuis 4-5 ans on se voit un peu. Je me rends compte de la gravité de la situation depuis quelques mois, précisemment depuis la décès de ma grand mère.

J'ai dû gérer toute seule l'hospitalisation ( durant 5 mois, un enfer...) et l'enterrement de ma grand mère en mars, alors que je fais de 7/7j, je travaille pour financer mes études, payer mon loyer... depuis mes 18 ans je dois me gérer seule, et il ne s'est jamais soucier de moi. Tout ça pas pour avoir votre pitié, mais pour vous situer un peu, et expliquer pourquoi je n'ai vraiment aucune envie de me lancer là dedans.

Mais pourtant tout les jours j'y pense... Je sais qu'au moindre souci, ça sera à moi de gérer. S'il se fait hospitaliser, ou arreter, ou quoique ce soit. Ca va me retomber dessus.

Et ce serait clairement soulagant de le savoir bien, en vie, en bonne santé, loin de moi. Là, je me culpabilise tout le temps, je sais qu'il est entrain de sombrer, il a énormement de soucis de santé, et se laisse aller complètement. Son médecin et son travail mon déjà alerté plusieurs fois.

Je me suis renseigné sur les centres de soins et hospitalisations, mais j'avoue qu'il y a trop d'infos sur internet, et je ne sais pas comment m'y prendre.

L'hospitalisation dans un hopital public ça me fait peur ayant ou l'occasion d'en visiter pas mal avec ma grand mère, c'est vraiment une catastrophe, un centre privé, on a pas les moyens...

Il y a aussi des rénuions, est ce que c'est efficace? J'irai avec lui chaque fois pour l'obliger.

Ou alors je devrais peut-etre le lacher pour qu'il réagisse? Mais il ne l'a pas fait pendant des années, je sais qu'il s'en veut et qu'il ne veut pas nous perdre, mais il est aussi très lache...

Si vous pouvez me renseigner, me conseiller....

Merci beaucoup

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1 réponse


Moderateur - 30/09/2015 à 16h35

Bonjour Flore,

A un moment vous écrivez : "Et ce serait clairement soulagant de le savoir bien, en vie, en bonne santé, loin de moi. Là, je me culpabilise tout le temps, je sais qu'il est entrain de sombrer, il a énormement de soucis de santé, et se laisse aller complètement ".
Si je réarrange ce que vous écrivez : votre père est en train de se laisser aller dans son alcoolisme et les problèmes qui en découlent (santé) ne font que s'agraver. Face à cette situation vous vous sentez coupable, notamment parce qu'il faut faire quelque chose mais que vous n'avez pas réellement l'envie ni le temps de vous en occuper. Votre besoin serait de vous sentir rassurée, soulagée de savoir qu'une solution est trouvée : soit qu'il se prenne en main, soit qu'il soit pris en charge par d'autres.

Personne ne peut décider à sa place de se prendre en charge et vous ne pouvez pas l'obliger non plus à se soigner. Oubliez vos idées de le "forcer" à aller aux réunions de groupe ou de trouver à sa place un centre hospitalier. Vous ne pourrez l'aider que s'il demande de l'aide ou en l'accompagnant dans une démarche qu'il a choisi.

Mais pourquoi au juste devrait-il faire une telle démarche ? Pour vous faire plaisir et vous déculpabiliser ? Ce n'est pas comme cela que cela marche non plus.

Vous en dites suffisamment dans votre message pour que nous comprenions qu'à un certain moment il a abandonné sa famille et qu'il n'a plus que vécu avec sa mère aujourd'hui décédée. Ce sont probablement ses choix et il n'a sans doute pas été capable d'affonter son alcoolisme jusqu'à présent. Toujours est-il que le lien entre lui et vous semble bien ténu. Il existe cependant puisque vous vous sentez "investie" de quelque chose vis-à-vis de lui. Mais les aléas passés de ce lien font que vous aimeriez bien en même temps qu'il soit "loin de vous" et que vous n'ayez pas à vous en soucier. Il y a d'un côté le devoir filial et de l'autre peut-être des affects perturbés, des reproches silencieux.

De manière tout à fait intéressante aussi vous écrivez qu'il "nous a quitté" alors que cette expression est à la fois de l'ordre de la rupture de couple et de la mort. Par ailleurs dans tout votre texte vous n'auriez pas écrit que vous étiez sa fille, nous pourrions nous demander si vous n'étiez pas sa mère ou sa conjointe : celle qui a toutes les responsabilités et veut placer un enfant difficile ou doit s'occuper d'un conjoint en mauvaise santé. Je veux dire par là que vous vous retrouvez à une place étrange et des questions intéressantes seraient : pourquoi vous ? Qui ou quoi vous met à cette place (pourquoi faut-il que cela retombe nécessairement sur vous ?) ? Est-ce uniquement parce que vous êtes revenue en métropole ? Où est le reste de votre/sa famille ?

J'ai le sentiment, à vous lire, que vous avez, préalablement à toute tentative pour l'aider, à clarifier votre relation avec lui. Retrouvez le fil de vos affects à son égard, déterminez s'il vous a abandonné un jour et que cela a été une petite mort pour vous ou si c'est toujours un père que vous aimez, que vous pouvez pardonner et que vous aimeriez voir aller mieux. Non pour vous "soulager" mais parce que c'est votre père et que vous y tenez peut-être.

Cela me semble d'autant plus important que s'il y a bien une source de motivation à se faire soigner pour un alcoolique c'est la qualité des relations qu'il a autour de lui : des relations qui lui font montre d'amour malgré sa maladie et qui ne l'infantilisent pas pour autant. Ce sont des leviers pour qu'il ait envie de s'en sortir ou de faire des efforts. S'il n'y a pas cela - et dans votre texte vous nous donnez l'impression que vous cherchez à l'aider parce que vous n'avez pas le choix - il y a peu de chance pour qu'il trouve le courage d'aller mieux et il préférera sans doute l'alcool à la souffrance.

Pour vous "aider" mais aussi pour répondre à vos questions sur la prise en charge alcoolique, vous pouvez vous adresser à un Centre de Soins, d'Accompagnement et de Prévention des Addictions (CSAPA) proche de chez vous. C'est gratuit, confidentiel, et vous y rencontrerez des professionnels prêts à écouter votre situation et vos doutes. Consultez notre rubrique "Adresses utiles" pour trouver les coordonnées du centre le plus proche : http://www.alcool-info-service.fr/Adresses-utiles

Cordialement,

le modérateur.

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