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Par ddaniele

Bonjour à tous et toutes,
Cinq jours que mon deuxième sevrage a commencé. Deuxième car il y a eu plusieurs essais vite avortés et un sevrage réél de deux/trois mois il y a un peu plus de dix ans.
Plus de 30 ans que je bois (j'ai 51 ans), l'alcool est devenu quotidien il y a 26 ans, il est vraiment excessif depuis 6/7 ans.
Depuis un an ou deux, je remarque l'épuisement de mon corps, le poids pris, l'essoufflement, les pbs gastriques..., je sens que si je continue ma fin va vite arriver. Je veux me donner une dernière chance avant le point de non-retour.
Alors, malgré tous les avantages que je trouve à boire pour gérer mon quotidien, ma vie, j'ai décidé d'arrêter.
Trouver le moment du déclenchement est bien difficile, repoussé...jusqu'à ce jour où on me conseille une intervention chirurgicale assez lourde, indépendante de l'alcool, qui m'obligerait à ne plus boire.
Je saisis alors la perche, avec peur, questionnements, regrets?...je sens que c'est une question de survie et "qu'on" m'envoie le déclic nécessaire, qu'il est temps...
Et tout se passe au mieux : opération réussie, pas de symptômes de sevrage, pas tellement de manque psychologique, une sorte d'acceptation.
Mais voilà, 5 jours sont passés, je suis rentrée chez moi et là ça se complique. Les envies sont là, la peur de ne pas résister aussi, alors j'écris ce message, peut-être qqs-uns d'entre vous étant passés par là pourront me soutenir un peu durant les qqs semaines à venir, me conseiller, me réexpliquer le pourquoi du comment...
Je veux arriver à une abstinence totale et définitive.
Merci de m'avoir lue et peut-être de m'aider.
Danièle

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33 réponses


Carte - 06/06/2022 à 07h16

Bonjour ddaniele

Bienvenue à toi sur le forum et oui je pense que tu vas recevoir une aide importante pour t'aider dans ta démarche.

Perso je suis aussi dans cette démarche de ne plus boire quoi que ce soit. J'ai aussi 52 ans et alcoolique depuis plus de 3 ans.

Alors quoi te dire. Dans un premier temps, avoir une aide d'un Addictologue, de ton médecin traitant et d'un psy pour t'accompagner car eux sont des professionnels de cette addiction comme d'autre et peuvent avoir les clés pour t'aider fortement dans ta démarche.
Après tu as les aides médicamenteuses qu'iront aussi importante (son mon avis perso)

Après la démarche de ne plus boire pendant 5 à 7 jours, tu n'es plus dans le manque physique mais maintenant dans la partie psychologique qui est à mon sens la plus compliqué. Perso j'attaque ma journée 134. sur ces 134 jours, je n'ai consommé que 16 fois. Le but est de ceux satisfaire de son parcours et de se féliciter soi même.
Je suis aidé par un traitement de médicament, une visite chez l'Addictologue 1 fois par mois et le psy toute les semaines. La partie psy est importante pour travailler le fond de cette addiction et d'essayer de se retrouver soi même. Comme ont dit, il faut s'aimer soi même avant d'aimer les autres.... Donc trouver le calme dans sa tête et apprendre à vivre différemment. Tu verras ce n'est si difficile que cela, mais il faut se remettre en cause soit même et changer peut être sa façon de vivre, de côtoyer les autres pour que demain l'alcool soit un loin souvenir.

Courage à toi, mais la chose la plus importante à mon sens c'est que tu as décidé d'arrêter ceci est le plus important. Avec cette envie et cette force, tu vas trouver les solutions pour te libérer.
Mais fais toi aider, c'est encore pus simple

Bonne journée à l'eau fraiche, coca, chocolat, sport, sortie, cinéma,activité ect ect etc ect

Sy

ddaniele - 07/06/2022 à 12h43

Merci beaucoup pour ta réponse Carte.
Je suis suivie par un addictologue, et ayant déjà fait un sevrage il y a 10 ans, vu beaucoup de thérapeutes/intervenants...
J'ai encore en tête ce qu'ils m'ont dit de mettre en place pour "penser " à autre chose.
Je les mets en place comme je peux, mais ça ne me suffit pas, c'est pour ça que je pense que vos retours peuvent encore plus m'aider.
Mes pensées réclament en effet toujours de l'alcool, j'ai même rêvé que je rebuvais cette nuit...j'étais déçue de moi.
Là il est midi, je n'ai envie que d'une chose, un verre.
Je ne sais pas si je vais réussir à tenir, j'ai peur d'échouer encore. Je sais que je ne dois plus rien boire.
Quand tu dis "mais il faut se remettre en cause soit même et changer peut être sa façon de vivre, de côtoyer les autres pour que demain l'alcool soit un loin souvenir" ça me parle tellement...saurai-je le faire? saurai-je changer mes habitudes et accepter de gérer autrement mes soucis, mes angoisses, mon ennui?
il me manque tellement ce "soulagement, apaisement, cette bulle de plaisir" qu'est l'alcool pour moi. Est-ce que ça passe un jour ce manque? trouve-t-on un palliatif pour le même plaisir?
Bonne journée et encore merci.

Carte - 07/06/2022 à 15h57

Bonsoir ddaniele

Merci pour ton retour. Et oui ton ressenti est celui de l'ensemble généralement des alcooliques.
Cette envie de boire qui apaise l'esprit... c'est le plus compliqué à gérer à mon sens car c'est le serpent que se mange la queue. Cercle vicieux qui est très difficile à rompre et donc de casser ses habitudes
Après que tu es des rechutes ou des faux pas... C'est pas très grave... Nous en avons tous, il faut les assumer et repartir le lendemain dans le combat.... A force de tomber, à un moment, tu trouveras la force pour combattre cette maladie.... C'est une maladie et tu n'y es pour rien. C'est comme ça et tu n'es pas seul.

Et oui pour te rassurer, après un temps qui est propre à chacun, ton cerveau va te laisser tranquille.... Dans mon message j'écrivais alcoolique depuis 3 ans, LOL il manque un zéro c'est 30 ans.. j'ai été abstinent pendant 5 ans de 2013 à 2018 et j'ai le souvenir que l'alcool n'était plus dans mes pensées.... Alors oui, plus les jours vont passer sans alcool et plus facile sera le combat. Mais comme toute chose, il faut du temps. Demande pas à ton cerveau de te laisser maintenant au calme. Cela fait des années que tu lui donnes sa donne, il est habituer et de plus il aime ça... Enfin c'est l'idée que nous nous donnons. En réalité, c'est un poison, qui dérègle tout...

Donc courage à toi, persiste dans l'effort et soit toi même ta propre satisfaction... Vivre sans alcool est faisable, souhaitable et le meilleur est devant toi.... Mais jour par jour, avoir des objectifs atteignable et faire les choses par étape.

Cette phrase est importante pour moi; à méditer
Comme disait Héraclite : on ne se baigne jamais 2 fois dans la même eau. Ainsi malgré les apparences rien ne se rejoue éternellement à l'identique. Les apparences peuvent être trompeuses mais le fond est toujours à se défaire et refaire. C’est peut-être là l’intérêt de nos vécus. La curiosité de ce qui change sous l’écume du temps. avec l’expérience en plus.

Courage force et persuasion

Sy

ddaniele - 09/06/2022 à 12h26

Merci Carte, tes retours m'aident beaucoup.
10 jours sans alcool, ça ne m'était pas arrivé depuis plus de 10 ans...
Les avantages: je suis plus calme, j'échange mieux avec les autres, je n'ai plus besoin de faire une sieste l'après-midi, je sens que mon corps s'allège, je digère beaucoup mieux, je me sens moins essoufflée.
Les inconvénients : tendance à ressentir de l'ennui, du vide, la lutte lancinante contre mes envies de prendre un verre, j'ai faim tt le temps, le manque d'ivresse, d'euphorie planante...
J'ai lu bcp de fils et je m'y retrouve tellement, c'est dingue en effet ce retour des autres, étonnés de ma sobriété (pourtant personne ne sait pour l'alcool) et cette propension à me faire du coup boire "juste" un verre...je n'ai jamais autant entendu parler d'alcool que depuis que je n'en prends plus.
Un jour après l'autre...éternelle question : vais-je réussir cette fois-ci?
Bonne journée à tous.

Carte - 09/06/2022 à 15h10

Bonsoir ddaniele


Le plus important est d'être heureuse.

Demande à une personne de la rue qui n'a rien, pas de logement, pas de vie de famille, pas de travail, pas d'argent, pas de copain, pas d'avenir en fin de compte... C'est quoi le mieux pour lui? Boire et oublier ? ou rester sobre?
Question d'un anthropologue qui a écrit un livre sur l'accompagnement des alcooliques dans notre société Française.

Cela me laisse toujours dans la méditation car je n'ai pas trouvé le juste milieu

Courage à toi, temporise et relativise... Le meilleur est devant toi et avec toi

Sy

Abby77 - 10/06/2022 à 10h09

Bonjour Ddaniele,

Je suis comme toi, en début d'arrêt avec de sérieuses difficultés à tenir...on peut peut-être s'entraider ?

Perso j'ai 40 ans, je bois de manière excessive depuis une vingtaine d'années. Je n'ai réussi à m'arrêter que pendant mes grossesses...puis repris aussitôt à chaque fois. De la bière, rarement des choses plus fortes, mais tous les soirs, et souvent le midi aussi...ce qui entraine des après-midis complètement saoule, avec les enfants et même au boulot. Il faut que j'arrête, pour mes enfants, pour mon mari, pour moi...j'en suis à mon deuxième jour et déjà sur le point de craquer ce midi. Du coup je suis venue ici pour vous lire et retrouver un peu de volonté...ce qui accentue encore un peu la difficulté, c'est que je suis femme de brasseur, et que je vis dans les bouteilles et les odeurs de fermentation. Même pas besoin de sortir acheter un pack ! Mon mari est capable de boire un verre et de s'arrêter, moi non...

Pour le moment je n'ai pas encore trouvé la force de consulter, mais je crois bien qu'il le faudra si je n'arrive pas arrêter seule cette fois-ci. Vous lire fait un bien fou, on se sent moins seule !

Allez, prochain combat, ce midi, et ensuite ce soir, ce sera plus dur...

Bonne journée à tous et courage !

ddaniele - 10/06/2022 à 11h51

Bonjour Abby,
Je serai ravie qu'on s'entraide en effet.
Comme toi, je me suis arrêtée pdt ma grossesse et ai repris ensuite.
Je buvais dès 10h00, pfs même avant, au travail aussi. Comme je tiens bien l'alcool il me fallait au moins 30 cl pour que je change de comportement, mais je n'ai jamais eu une réflexion ni un soupçon énoncé. Après le repas du midi (le plus repoussé pour pouvoir boire plus longtemps) je m'arrêtais mais avais besoin d'une sieste. Je reprenais vers 17h, 18h...merci aux pastilles à la menthe...je m'arrêtais après le dîner, plus envie.
Je me suis occupée de ma fille en étant alcoolisée, j'ai conduit alcoolisée, j'ai travaillé alcoolisée...
J'avais (ai) honte, mais j'y trouvais tellement de bien-être malgré tt.
Cela faisait des mois que j'avais envie d'arrêter mais n'y arrivais pas et cette immobilisation forcée par cette opération fut la meilleure des opportunités, je l'ai saisie.
Tu peux être très fière de cet arrêt que tu arrives à faire ainsi, de toi-même, il faut bcp de courage.
Tu n'es pas aidée par le contexte en effet! Mais tu verras au bout d'un moment tu n'aimeras plus sentir l'odeur de cet alcool, et tu te demanderas peut-être comment tu as fait pour sentir ça toi-même, sur toi.
Ton mari se doute-t-il de qqchose? qqn d'autre? qui pourrait t'aider et te soutenir?
Moi non, donc en effet ce forum est libérateur et soutenant.
Je me suis longtemps fait suivre (addicto, psy, sophro, aide-éduc...), et suis toujours suivie par un addictologue. J'ai essayé plusieurs traitements, ça ne marche que si tu es déterminée à ce que cela le soit, en tt cas pour moi. D'ailleurs là j'y arrive sans aucun médicament alors que sous j'ai bcp échoué.
Mais toi, si tu n'as jamais essayé d'arrêter je te conseille de consulter (ça reste entièrement anonyme), des médicaments peuvent t'aider à passer cette épreuve, des conseils, du soutien, de la bienveillance sont salutaires également et font tenir. ça m'a bcp aidé.
Bon courage pour ce midi, bois un jus (de tomates pour moi), de l'eau pétillante, un soda...et mange rapidement, l'envie va passer. Pareil pour ce soir.
Au plaisir de lire de tes nouvelles.
Danièle




Carte - 10/06/2022 à 12h05

Bonjour Abby77

Bienvenue à toi

Je suis aussi alcoolique depuis plus de 30 ans et les rechutes ont été permanentes

Je suis suivi depuis 146 jours avec un spécialiste addiclogue , plus une psychologue Un travail de fond et le parcours du combattant mais faut avoir confiance et l'estime de soi.

Sous médicament, je suis heureux aujourd'hui de n'avoir consommé que 16 soirs en 146 jours,

Rien de gagné, juste maintenant le force de continuer dans le combat.
Après je l'espère , cette envie disparaitra et je serais passé à ne plus y penser, ni même de calculer les jours

A chaque jour suffit sa peine

Courage à toi. mais je t'assure que cela est faisable

Sy

ddaniele - 11/06/2022 à 19h49

Quelle journée difficile pour une alcoolique...premier barbecue, la famille autour de moi, du rosé, tt ce que j'aime...et j'ai du boire de l'eau. Un manque énorme...
Là, tt le monde est parti mais l'envie d'un verre reste là, j'en viens à me dire "et si, plus tard, je rebuvais un peu, seulement pdt ces repas festifs?", et je repense à ce que vous mettez sur vos fils : rechutes immédiates, profondes, allergie à l'alcool, ne plus boire du tout pour que le cerveau n'en réclame plus...
Demain sera pire, mon frère nous rejoint, avec du champagne, et l'alcool va couler ds les verres...vais-je résister encore? pour combien de temps?
Danièle

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