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Paré au décollage

Par Fwinny

21 réponses


continuer - 28/03/2023 à 10h31


Bonjour,

Je comprend tout à fait cette situation de boire alors qu'au fond on se sent assez bien et que l'on sait que cela ne servira à rien. Le cerveau nous la fait à l'envers très souvent. Il nous "trompe".

C'est une très bonne chose d'aller au CSAPA. Moi, j'ai mis longtemps avant de me décider à y aller. Et maintenant c'est comme un refuge pour moi. Je peux appeler, aller au groupe de parole, vider mon sac et mes souffrances et je repars mieux, apaisée.

Les professionnels sont là pour nous aider, nous soutenir, dédramatiser les situations. On rencontre des gens comme nous au groupe de parole. On est tous différents dans notre consommation d'alcool, mais l'échange est primordial. Il faut avoir un endroit hors de la famille et des amis pour parler de l'alcool. L'entourage ne peut pas comprendre la souffrance que c'est, il peut épauler, mais ne peut pas savoir ce que c'est cette addiction.

Tant qu'on a pas vécu cela, on ne peut pas imaginer ce que c'est.

J'ai envie de vous dire que ce n'est pas grave si vous avez craqué. A chaque fois on apprend quelque chose, c'est comme une petite pierre dans l'édifice que l'on se construit. La fondation est bien là : c'est la prise de conscience et l'acceptation que l'on a un problème. Il est bien là le coeur du travail.

Le reste se fera petit à petit, avec des hauts, des bas, des moments difficiles, mais il se fera. La vraie force c'est de se poser des questions sur soi, la vraie force c'est d'avoir compris que l'on a un problème, la vraie force c'est de ne pas se décourager même si on trébuche encore et encore. Je dirais même que ne pas y arriver comme on le voudrait n'est en aucun cas grave, à partir du moment où on entame un travail. Force et courage !

Fwinny - 21/04/2023 à 14h02

Un petit message pour dire où j'en suis de ma démarche (c'est aussi un moyen pour moi de tracer, et de pouvoir me refaire le fil de temps en temps).
Je ne suis pas allé voir le CSAPA.
Après avoir tenu 14 jours sans boire, j'ai bu un dimanche soir. Pas content de moi, d'autant qu'il n'y avait pas de raison.

Puis à nouveau 9 jours sans boire.
Puis un week end marquant, avec ma famille élargie, ou je savais que la tentation serait là. J'ai bu, mais sans me mettre KO, je l'avais anticipé, je m'étais préparé mentalement, et j'avais accepté que je pourrais boire.
Puis 1 semaine sans alcool, et le week end dernier, avec de la famille aussi, à nouveau de l'alcool le soir. J'ai refusé le midi. Par contre le soir, j'y suis allé fort (enfin ON y est allé fort) : 2 whisky, 1/2 bouteille de vin par personne, 1 rhum pour le digo.
2 soirs de suite.
Ce qui est trop.

Depuis, plus d'alcool, ce soir c'est J5 et je vais tenter de passer le week end sans boire.

Comme plusieurs sur ce forum, j'aimerai réussir à ne pas mettre ma conso à 0, plutôt de la limiter à des moments où ça me fait vraiment plaisir.
Donc je me mets des règles "intangibles", non soumises à interprétation, et j'espère réussir à les tenir :

* pas d'alcool en semaine (je le tiens bien ça!)
* pas d'alcool quand je suis juste avec ma femme et mes enfants, il n'y a aucune raison, et encore moins d'être ivre. (ça c'est un peu plus dur mais ça a l'air de tenir)
* même le week end, avec des amis, pas d'alcool le midi (ça je pense le tenir mais ça dépendra avec qui).

Le plus dur pour moi, ça va être la deuxième règle, parce que c'est tellement tentant un petit whsiky en fin de semaine...
le pb est qu'il en appelle forcément d'autres chez moi. Il faudrait que j'ajoute une règle du style "pas plus de 2 verres par jour" mais ça je sais que je n'y arrive pas. Et si je plante une règle, ça sera tellement facile psychologiquement de me dire que puisque j'en ai outrepassé une, je peux outrepasser les autres. Donc je me mets des règles "atteignables" en espérant réussir à réduire de plus en plus.

Bon, je tente comme ça, et en conservant en tête que je suis addict, et donc que je ne dois pas considérer comme "normale" toute autre consommation.
Et on verra ce que ça donne dans 1 mois, 2 mois, 3 mois.
en attendant, je me dis que chaque journée passée sans ingurgiter d'alcool, je me fais du bien au cerveau, du bien au corps, du bien à ma santé et mon bien être. Donc je prends!

Je vais suivre aussi les quelques autres expériences du forum sur le même type, j'ai envie d'y croire.

A suivre!

continuer - 21/04/2023 à 14h28

Bonjour,

Oui chaque journée sans alcool est déjà un bon point. Je crois hélas que quand on est addict, il est très difficile de retrouver une consommation raisonnable. Le cerveau a imprimé... et j'ai fini par comprendre qu'il est plus difficile de lutter pour ne pas trop boire que de stopper totalement.

Après des années de lutte à essayer de maîtriser, il me semble difficile de revenir comme "avant" quand on était pas malade. Même en faisant des crises d'alcoolisation 2 ou 3 fois par mois, je me considère malade, car c'est violent.

J'ai décidé de faire une cure de 5 semaines. Pour comprendre le mécanisme, pour comprendre comment j'en suis arrivée là.

C'est très bien ce que vous faites. Vous vous posez des questions, vous êtes lucide. Vous apprendrez toujours un peu plus sur vous-même. Vos capacités, vos limites. Il faut du temps pour faire le tour de ce qui est "gérable" et de ce qui ne l'est plus. Vous avez du courage. Continuez ainsi.

Fleurdelys - 21/04/2023 à 15h19

Bonjour,

Tu sais,si tout ça était une histoire de volonté...je pense plutôt que c'est un problème de gestion des émotions.Le fait que tu étais bien,que tu avais passé un bon week-end,t'as amené à te dire dans ta tête :''Tiens,je vais juste boire un verre pour clôturer ce beau week-end'',puis petit à petit,cette envie devient irrépressible,tu as eu un gros craving et je sais combien c'est dur de se raisonner dans ses moments la.

Le truc positif,c'est que tu as déjà tenu quinze jours, ne considère pas ce faux pas comme un échec ,mais comme une piqûre de rappel.

Bon week-end et ne culpabilise pas trop, ça sert à rien.

continuer - 24/04/2023 à 10h10

Bonjour,

Oui, c'est complètement vrai. La volonté n'a rien à voir là dedans. Et encore oui : LA GESTION DES EMOTIONS.

L'alcool vient éteindre la frustration, la peur, l'angoisse, le passé etc... On a vu que cela fonctionnait à merveille au début, et notre cerveau a tout enregistré. C'était une solution de survie. Et quelque part, heureusement que l'alcool a été là...

Et puis un jour on est face à la réalité. On en peut plus. On en a marre d'en avoir marre. Marre de tous ces lendemains, de ces week-ends gâchés, de passer à côté d'un tas de choses... Marre de la honte, marre de demander "pardon", marre de la culpabilité, marre de se demander si on a encore dit, fait des choses sous alcool, marre de SE PERDRE, de pleurer, de CREVER.

Courage à tous ceux qui luttent.

Fwinny - 04/05/2023 à 09h59

Je poursuis mon auto analyse big-smile
le week end dernier (il y a 10 jours), j'ai rompu 6 jours d'abstinence en buvant du whisky. Je me suis dégommé les 3/4 d'une bonne bouteille, je ne m'en suis pas vraiment rendu compte sur le moment.
Je me suis embrouillé avec ma femme sur un sujet de merde. Et le lendemain matin, j'ai vu tout ce que j'avais bu, je me suis fait peur. En 2h30!
J'ai fait un calcul sur internet, j'étais à 2,9 grammes a priori...

trop dur lelendemain.

Bref, cette semaine rebelote, motivé par cet écart, je me réabstine. Arrive le week end : je gère le vendredi soir malgré une soirée avec des copains.
Je gère le samedi. Je gère le dimanche. Yes, j'ai validé 7 jours.
Et le lundi soir, je craque, sans raison aucune si ce n'est qu'à un moment mon cerveau bascule et me dit "ok, c'est bon, ce soir tu peux te faire plaisir".
Pour éviter l'état de la dernière fois, j'ai ouvert une bouteille de vin. Je l'ai fini, mais au moins c'est vachement moins fort qu'une bouteille de whisky.
Donc j'étais mieux le lendemain.

Au final, là où je "craque" à chaque fois, c'est le dernier soir du week end. Pourquoi ? Est ce que j'appréhende inconsciemment la reprise du travail ? Aucune idée.
Je dis "je craque", mais ces 2 dernières semaines ça n'a pas été un combat. Quand j'ai eu des envies d'alcool en semaine, ou le reste du week end, je me suis battu contre moi même, et je n'ai pas bu.
ça a été dur, mais j'ai tenu.
Mais les 2 fois où j'ai craqué, je savais que j'allais boire. Je me suis rangé tout de suite quasiment sur le "ok, ce soir c'est ok".
Il faut encore que je comprenne ce phénomène. Pourquoi tout d'un coup je ne vois plus la raison de l'abstinence ? Puis ça revient ?
Est ce que inconsciemment je ne suis pas assez convaincu ? Est-ce que j'ai vraiment envie de m'arrêter finalement, où est ce que ma raison me dit qu'il faudrait mais qu'inconsciemment je me vois encore boire "de temps en temps" ?

Bon, encore plein de questions.
Mais je continue à me dire que chaque jour pris sans alcool est bon à prendre, et j'en ai beaucoup beaucoup moins qu'il y a quelques semaines/mois.

Moderateur - 04/05/2023 à 10h19

Bonjour Fwinni,

Tout d'abord bravo pour vos progrès et votre esprit d'analyse !!

Ce qui est bien dans ce que vous écrivez c'est que vous analysez ce qui se passe et que vous n'allez pas l'air de trop vous maltraiter d'avoir fait ces écarts. Vous essayez de comprendre et c'est la bonne attitude !

Si je puis me permettre ce commentaire je crois que vous devriez chercher du côté de votre état d'esprit. Vous êtes en combat contre l'alcool, vous vous forcez à vous priver et à un moment donné vous avez besoin de souffler. Vous vous mettez la pression et il faut la relâcher. Je ne suis pas étonné que vous vous remettiez à boire non pas dans les moments "sensibles" mais juste après, quand vous n'avez plus à vous mobiliser. L'envie de boire qui a été retenue revient alors en force.

Alors vous avez raison : il ne faudrait pas boire d'alcool. Mais il ne faut pas le vivre sous le mode "privation" ou résistance. Je lis souvent dans ce forum que "capituler" devant l'alcool aiderait. On peut l'écrire aussi sous la forme de "faire son deuil" de l'alcool. C'est quelque chose qui n'est pas forcément facile à faire mais en tout cas l'idée, je crois, c'est qu'il faudrait que "ne pas boire" devienne plus naturel pour vous, plus "intégré" à ce que vous êtes et voulez être. C'est sans doute une question "d'alignement" entre vous et votre décision.

Je vous laisse y réfléchir.

Bien cordialement,

le modérateur.

Fwinny - 04/05/2023 à 14h33

Merci pour cette analyse que je trouve très pertinente.
ça rejoint la notion d'émotion évoqué par Fleurdelys et Continuer.

Mais oui c'est possible. J'ai fait le plus dur, et donc je relache tout.

A méditer.

Today - 04/05/2023 à 15h26

Bonjour Fwinny.

C'est pas simple tout ça.
De quoi s'y perdre parfois....abstinence...modération...
Compliqué de se dire "c'est fini ?!?! Plus une goutte de toute ma vie ?!?!".
Modérateur a raison. C'est un deuil à faire....et comme tout deuil, cela prend du temps. Il y a des étapes avant d'arriver à l'acceptation.
C'est pour cela que le "un jour à la fois" à tout son sens....vivre ce que l'on a à vivre sur l'instant sans anticiper sur ce que l'on aura à vivre après. Nous sommes là dans le présent, l'avenir reste hypothétique. Juste aujourd'hui je ne bois pas, après je verrai. Savoir être content de ne pas avoir bu pendant "x" jours c'est bien mais ne pas rester sur le calcul de ce "x" jours. Ça met une pression. Un impératif de perfection.

Je lis sur d'autres fils de discussion que ce n'est pas grave de rechuter un soir, qu'il faut reprendre dans la foulée l'abstinence. Parfois à le lire "trop" souvent, j'ai un peu le ressenti que ça en devient une norme....mais que l'on oublie que, effectivement ce n'est pas grave, mais qu'il ne faut pas rester sur ce "c'est pas grave", qu'il est important d'en tirer une "leçon", de s'en servir pour comprendre. Sinon ça ne sert à rien.

Mais le plus important au final est de savoir ce que l'on veut vraiment. Tant que l'on reste dans le "j'arrête", "non finalement je boirai un peu mais en me limitant", on reste dans l'incertitude, un flou....ce qui peut être plus stressant au final car pas de "cadre défini".
Les forums c'est aidant mais il y a aussi parfois le revers dans le sens où lorsque l'on n'a pas encore réussi à se situer, lorsque l'on est encore fragile, lire le témoignage de ceux qui "boivent un verre de temps en temps" nous fait nous dire "bah c'est possible pour lui/elle, donc je peux aussi".
Mais vous avez un esprit analytique qui vous aidera bien dans la direction que vous déciderez de prendre .

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