Carte - 27/03/2023 à 16h33

Bonjour Poupy

Dans les grandes lignes, il te faut 6 mois d'abstinence pour voir la lumière du tunnel.
6 mois pas facile mais la règle 1 jour après l'autre 24h sans alcool c'est 24h de gangé

Bon courage

Sylvain

Caro03 - 29/03/2023 à 08h37

Bonjour Poupy,

Je serai moins sévère que Carte, et tant mieux si cela peut t'encourager mais tout dépend de chacun de nous, on l'a bien compris. Je n'ai pas dépassé un mois dans mon errance, ma tristesse, mes remises en question sur tout, mon envie de voir personne ; je pouvais rester assise le regard perdu sans rien faire et envie de ne rien faire pendant de longues minutes pour ne pas dire des heures. Fatiguée aussi, bien sûr. En fait c'est une période nécessaire pour se reconnecter, se retrouver, refaire connaissance avec soi-même, pour pouvoir penser à autre chose que "le produit".
Au départ on peut démarrer très fort avec une rage de vivre et de s'en sortir, j'avais moi, une boulimie de fruits et de légumes, une envie terrible de mettre mon foie au repos, je marchais beaucoup, j'avais une pêche d'enfer et puis cela retombe un peu, même beaucoup, un peu comme ce que tu vis actuellement. Mais il faut tenir et accepter cette mollesse, cette errance car cela permet vraiment de nous retrouver.
J'ai tenu trois mois, puis j'ai eu une consommation très modérée mais même si je ne me suis pas tout à fait "reperdue", je recommence depuis hier, car il n'y a vraiment pas photo, la vie est bien meilleure et beaucoup plus supportable dans l'abstinence totale. Plus de prises de tête avec le calcul des jours avec et des jours sans, plus ces interminables dialogues qui passent en boucle dans notre tête entre le petit ange et le diablotin comme l'a décrit Fwinny, la Liberté, voilà ce qu'on gagne en continuant à se battre pour sortir de ce cercle infernal.
Patience, c'est une maladie, on ne peut courir un marathon quand on a de la fièvre, alors n'exigeons pas trop de nous, soyons indulgent avec nous-mêmes.
Oui, il y aura des sensations de grand vide, on n'aura plus envie de voir certaines personnes, on n'aura plus envie de se forcer à maintenir des relations et une vie sociale, et alors ? On est en convalescence, laissons le temps faire les choses mais tout cela en vaut vraiment la peine.
Ayant déjà goûté à trois mois d'abstinence je suis trop heureuse de m'y replonger à nouveau.
Alors patience Poupy, prends soin de toi, tu vas te retrouver !
Courage à tous !

Profil supprimé - 29/03/2023 à 09h40

Merci Carte, merci Caro !
Voilà des mots qui font du bien....
En effet, je suis en grande interrogation car j'espérais me sentir mieux plus vite j'avoue....
J'ai déjà connu une abstinence de 5 mois, mais j'étais dans le tenir, et là j'ai l'impression que d'avoir vraiment réalisé que la modération n'était pas possible, je suis un peu dans le deuil...
Le deuil d'une certaine Moi, je sens bien qu'il s'agit d'une modification en profondeur et ça me fait un peu peur...
Pourtant, à 50 ans, j'ai plus envie de faire de belles randonnées que des soirées alcoolisées, mais pendant longtemps pour moi c'était normal de picoler pour faire la fête...
Pourtant, que de gueules de bois, que d'angoisses, que de sueurs, que de journées gâchées....
Je n'ai curieusement aucune envie de boire depuis ces 20 jours, mais je crois que c'est l'inconnu qui me fait peur....
Alors j'entends bien ce que vous dites... patience, tolérance, bienveillance....
Ce sentiment de vide est dingue, quoiqu'aujourd'hui ça va un poil mieux, en tout cas aucune envie de replonger...
J'ai moi aussi souvent le besoin de m'isoler, d'être seule.... les sollicitations me pèsent...
Enfin je me dis que ça va aller de mieux en mieux n'est-ce pas ?!
Bon retour dans l'abstinence Caro, tu repars à 0 mais tu ne repars pas de 0.
Bon courage et bonne journée !

Caro03 - 29/03/2023 à 14h22

Nous sommes à peu près de la même génération Poupy, j'ai 58 ans et moi aussi j'ai plus envie de randonnées que de soirées alcoolisées, l'âge y est certainement pour beaucoup, la sagesse pointe le bout de son nez, on a besoin de passer à autre chose mais on ne sait pas trop quoi, à part la solitude et le silence, pour moi il n'y a que dans ces moments que je me ressource, que je reprends des forces, mais cela ne va pas meubler le reste de ma vie !
Difficile c'est vrai cette période de deuil, cette impression de grand vide, cette alternance de jours où on est plein d'entrain et d'autres où il semble qu'on soit au fond du trou, démotivée, démoralisée.

On va y arriver !

Profil supprimé - 30/03/2023 à 10h55

Coucou,

Pfff.... toujours une grande fatigue et pas le moral....
jour 21 aujourd'hui c'est cool quand même...
Pas vraiment envie de boire mais peur de l'avenir, de ce que sera ma vie sans....
Comme tu dis Caro, que mettre à la place ??
je crois que ce poison a créé un grand vide en partant, même si bien sûr je suis heureuse de laisser derrière moi les angoisses, et tout le toutim...
ca va Caro, tu tiens bon ?
Et vous autres vous en êtes où ? Guillaume, Espoir ?
Belle journée à vous tous....

Caro03 - 30/03/2023 à 13h31

Bonjour à tous,

Normale cette fatigue Poupy, et cela va de pair avec la baisse de moral, on est rarement démoralisé quand on a une pêche d'enfer.
Félicitations pour tes trois semaines, ! Je suis à trois jours mais tellement convaincue que je ne recommancerai pas qu'en fait je ne compte pas les jours cette fois. En effet, à la dernière prise lors de la consommation modérée, bah oui parce qu'au début c'est modéré, forcément, on y croit, c'était deux whisky et j'ai encore tout raté et rien vu du programme TV ! Une loque sur le canapé et bien sûr une nuit agitée.
Il y a un moment où on en a tellement marre d'en avoir marre que c'est le déclic, enfin un énième déclic.
Ridicule le nombre de fois où j'ai arrêté, pensant que c'était la bonne....
M'être inscrite sur ce site est une garantie supplémentaire de ne pas replonger, je pense à vous tous, nous avons les mêmes moments difficiles, les mêmes interrogations, on se sent moins seul.
Reste à remplir ce vide laissé par l'alcool : je pense qu'il peut y avoir de bonnes surprises car on s'est tellement perdu de vue qu'en se retrouvant tout peut arriver. D'abord on reprend plus longuement soin de soi, puis ensuite de sa maison et on peut se découvrir des passions par la suite, le côté nature peut être très apaisant comme thérapie, des plantes vertes au jardin et potager, la marche, le sport.... Et la vie prendra son sens....
Bonne journée !

Carte - 30/03/2023 à 15h03

Bonjour à tous
C'est top une communauté pour s'entraider dans ces moments compliqués.
Nous avons tous il me semble les mêmes déboires, espoir, rechute, déprime, solitude, dépression et j'en passe.
Perso, j'en suis à 14 ans de bagarre avec cette maladie qui ne s'arrêtera jamais.
Les rechutes, je ne les compte plus.....
La seul chose sur lequel je suis vraiment persuadé est que la vie sans alcool est possible.
J'ai eu la chance de connaitre de très longue période sans alcool, la dernière 5 ans.... Et comme toujours , le moindre problème grave à surmonter et ZOU c'est reparti avec l'alcool "ce sympathique copain qui permet d'oublier tout" car nous croyons tous que nous sommes capable de gérer ce besoin....Perso, je n'y arrive pas. c'est ZERO ZERO ou beaucoup
Après un travail de fond avec une Psy, j'attaque maintenant ma deuxième année sans alcool. Avec l'expérience, je sais que je dois rester à l'eau. Demain est un autre jour et je ferai avec.... Fini la flagélation de la rechute... je vie avec
Bon courage à tous, acceptez votre maladie, c'est comme ça.
Sylvain

Profil supprimé - 02/04/2023 à 11h20

Bonjour à tous !

J 24 ... je commence à me sentir un peu mieux... comme j'ai pu le lire sur ce forum, je crois que vient l'heure du bilan; l'impression d'avoir gâché beaucoup de choses est forte et douloureuse, mêlée à l'espoir de vivre une vie paisible...
Car il est là pour moi le hic, comme pour beaucoup je crois; j'ai toujours aimé les sensations fortes, les too much, une certaine envie de me sentir exister fort.
Mais je crois que je n'ai jamais connu rien d'autre alors je ne peux comparer, c'est ce qui est difficile...(sauf pendant mes grossesses, j'ai toujours dit que c'était les plus beaux moments de ma vie, et bien sûr je ne buvais pas....)
J'ai souvent pensé qu'une vie paisible était une vie ennuyeuse....
Aujourd'hui j'aspire fort à cette sérénité et j'espère, comme en témoignent d'autres, que je vais me redécouvrir, et découvrir d'autres façons de vivre.
J'ai cette fois ci la conviction que pour moi c'est 0.
Et finalement, le "plus jamais" qui m'angoissait commence positivement à faire son chemin
Si "plus jamais" c'est "plus jamais" d'angoisse, de gueules de bois, de préoccupations sur l'alcool, de cachettes, de honte, de culpabilité, de loupés, de regrets, eh bien finalement je veux bien....
Je n'ai encore pas été confrontée au fait de refuser un verre, mais je crois que beaucoup de gens autour de moi seront contents pour moi, voire soulagés.
Je sais que seule la patience paiera; car les moments de vide sont encore très présents.
J'essaye de me remettre à la lecture, j'ai repris la danse africaine, et cette fois j'y suis totalement présente, alors que régulièrement je m'enivrais pour y aller, autant dire qu'au niveau mémoire de la chorégraphie c'était pas terrible...
Les souvenirs désagréables me reviennent les uns après les autres.... je me rends compte que déjà très jeune l'alcool était un pb, a toujours été un problème....
J'ai du mal à réaliser que j'entame une nouvelle vie, je crois que c'est ça qui me fait peur, l'inconnu.
L'alcool en soit ne me manque pas, je n'ai pas d'envie curieusement.
Je m'interroge juste sur ce que j'ai vais faire sans car c'est vrai que ça prend une sacrée p.... de place c'est terrible !!
Je suis en train de me dire qu'il faudrait peut-être que j'ouvre un fil, j'ai pas vraiment respecté la charte ?!
Bonne journée à tous !!

Luth - 11/04/2023 à 12h49

Bonjour à toutes et à tous,

La première chose que je veux écrire ici ,c’est un grand merci à tout ceux qui partagent leurs histoires et leurs problèmes.
Un grand bravo aussi à ceux qui tiennent et ceux qui veulent le faire.

Aujourd’hui pour moi c’est le jour 2 sans alcool , j’ai décidé d’arrêter de boire, je veux expulser ce poison de ma vie.

J’ai 31 ans, et je bois depuis que j’ai 15-16 ans pour m’amuser et me détendre, tu parles d’une détente…c’est devenu l’enfer…pour info je fais 53kg.

Week end très compliqué, depuis plusieurs année je fais l’autruche et je refuse de voir mon alcoolisme, sauf que bah ça m’a rattrapé…(et des grosses conneries dangereuses j’en ai trop fait…)
J’ai vrillé…qu’est ce que je m’en veux.. je me suis fait peur à moi même en m’énervant sur ma copine ( c’était la première fois, enfin celle ou j’ai eu peur et ou je me souvient, je suis calme et gentil d’habitude mais alors la, un monstre... j’ai tellement honte et peur moi aussi de cette personne)

J’ai trop bu ce week-end alors que je me disais, aller un petit coup de blanc ca va aller, sauf que ca a été 3 bouteilles perso sur deux jours à la maison ,(a prendre l’apéro avec ma compagne , elle ne boit que des bières) puis dimanche, je vais chez mon oncle et la l’alcool coule a flot, je me dit aller un peu de crémant, puis la bouteille que j’ai ramené, que je bois tout seul à table, les autres sont au rouge ( je n’en bois plus car je marque trop, et puis l’haleine me trahit ) puis bières, deux , trois, cinq , je me souvient plus…en plus je déteste boire ces bières elle me flingue le ventre. et puis la crise de folie, le produit a parlé…
j’hurlais sur ma copine, je lui fait subir mes colères, mes énervements, un comportement minable.
j’étais en colère de son incompréhension alors que j’avais trouvé un solution pour un évènement musical que l’on devait faire ensemble. Vraiment je me suis vu délirer et lui en vouloir..
Qu’est ce que je fais après j’appelle mon frère en pleurs car je fais une première crise d’angoisse, je suis toujours en train de boire des bières et de pleurer à ce moment la…
Heureusement il me raisonne et je vais me coucher.

Le lendemain matin, retour de la crise d’angoisse ( je n’en n’avais jamais fait avant) et puis ma compagne me debrief la veille… Horrible, j’ai faillait me foutre en l’air le matin tellement j’avais honte de moi, je pensais que même en me suicidant ca réglerai la chose.. Putin qu’est ce que j’étais mal, qu’est ce que ce produit c’est de la merde ! Et la j’appelle la hotline de alcool info service et ca m’a fait du bien, j’étais isolé dans ma consommation. Puis je trouve le forum, ouf je suis pas seul et d’autres gens ont ce type de réaction et decident de se soigner et de se sevrer.

Je ne me rendais même pas compte que quand je parlais mal à ma compagne c’était de la violence verbale ( pour moi c’était « mais elle est c****, elle comprend rien ! ») je n’arrivais même plus à comprendre ses émotions et qu’elle pouvait être penné de mon comportement et que je lui ai fait vivre l’enfer. Si je n’arrête pas je sais que je vais la perde et tout le reste. Le produit a pris toute la place, il a gagné maintenant je n’en veux plus.

JE DECIDE d’enlever l’alcool et les bouteilles de ma vie ! C’est allé trop loin. JE VEUX ETRE PLUS FORT ! JE VAIS ETRE PLUS FORT !

Les messages d’entraide et de soutien mon permis de comprendre que je n’étais pas seul dans cette maladie et ce qu’elle fait sur le cerveau, qu’elle est capable de prendre toute la place d’en notre vie et de détruire toute les belles choses accomplie afin de ne laisser que les doutes et la solitude. Jamais je n’aurai crus que l’alcool pourrait me rendre fou/mechant/violent/egoiste. Je pensais être au dessus de tout ça mais c’est faux, si je bois le produit me contrôle, alors maintenant c’est NON.

Je monte aujourd’hui à bord du train de l’abstinence avec vous et je vais tenir.