Bonjour,
Je suis un homme de 40 ans, je consomme de l'alcool depuis 22 ans en très grande quantité surtout dans ma jeunesse.
Pour vous faire une petite idée, à cette époque, pour finir un TP à rendre le lendemain, je veillait tout en buvant un demi-litre de rhum à moi tout seul et le lendemain après livraison de mon TP on fêtait ça avec beaucoup de bière. Maintenant j'en suis à cinq pintes de bière lors des sorties entre potes qui se tiennent généralement à au moins une fois par mois.
Entre les bêtises causées par la non maitrise de soi, les soirées, les téléphones, porte feuille, autres effets personnels oubliés et perdus, et la santé qui est complètement négligée. En tant que consommateur depuis 22 ans, j'estime que ça en fait beaucoup pour toute une vie. J'ai essayé d'arrêter plusieurs fois mais pas avec les bonnes méthodes, pas pour les bonnes raisons et avec des motivations éphémères.
En 2015, j'ai consulté une addictologue, rechute après trois mois.
En septembre 2022, j'ai pris un rendez-vous chez un hypnothérapeute mais j'ai replongé après un mois.
Tout ça me ramène ici, pour me faire aider, pour avoir des soutiens, des mots qui motivent mais aussi pour témoigner des dégâts que fait l'alcool et de dire haut et fort que ça vaut le coup de s'en débarrasser.
Voici mon énorme parcours et plusieurs conséquences néfastes dont je vais partager les points marquants, peut être que ça pourrait aussi aider d'autres personnes. C'est un peu long alors accrochez vous.
Toute cette partie s'est passé à Madagascar, mon pays d'origine.
En 2005, j'ai bu beaucoup de bière et en suite du rhum avec les potes, en sortant du bar je tenais plus l'équilibre, résultat : j'étais tombé sur la tête sur une marche d'un escalier, j'avais eu 3 points de suture, si ça ne suffisait pas, à l'hôpital, le lendemain, j'avais signé une décharge pour sortir parce que le soir il y aurait une autre soirée, au moins cette fois j'étais sobre parce que j'étais sous antibiotique.
En 2006, si on buvait le samedi, la gueule de bois du lendemain on décidait de l'atténuer en re-buvant, et ça s'enchainait sur toute la semaine. Résultat : ma bourse m'a été refusé sur le premier trimestre par manque d'assiduité.
Fin 2006, j'avais fait un stage pour créer un site web, j'avais eu la première paie de ma vie, conséquente par rapport aux bourses d'étude habituelles. Et, bien-sûr, il y avait beaucoup d'alcool. Le soir, tout le monde était parti et on était juste deux à être resté en permanence au bureau, moi et mon binôme de stage, on avait décidé de prendre la voiture du patron pour aller chercher de l'alcool, aucun de nous n'avait de permis et pourtant. J'avais conduit et j'avais fait un accident, mineur, matériel mais qui aurait beaucoup de conséquence sur mon porte feuille, au final, ma toute première paie a servi à couvrir les dépenses des réparations.
En 2007, alcool et déception amoureuse, ça ne va jamais ensemble, là, changement radical de comportement, j'étais devenu violent verbalement mais aussi physiquement, en buvant mes problèmes de coeur revenaient systématiquement dans ma tête et pour de raisons que j'ignore, je démarrais au quart de tour et je m'en prenais à mes amis et ce à chaque fois qu'on buvait, les amis s'étaient même habitués à ce nouveau comportement, ça s'était installé sur des années, j'était ainsi jusqu'à ce que j'ai fini mes études fin 2008.
En 2010, journée d'entreprise, j'avais beaucoup bu et sans plus aucune retenue, j'avais mal parlé à un collègue en lui disant qu'il était mal payé que moi, en suite s'en suivait une bagarre générale que j'avais déclenchée, j'ai dû présenté mes excuses à tout le monde, le lundi prochain, seul, debout, devant.
En 2011, je m'étais marié (on est séparé maintenant) avant le mariage mon ex tolérait que je boive, mais après le mariage, j'aurais dû comprendre que mes habitudes d'avant ne pouvaient pas aller avec une vie commune, les nuits blanches, les rentrées à la maison en mauvais état, sans parler des dépenses et ce pendant quatre ans et même que je m'étais fait piquer l'ordinateur de l'entreprise parce qu'après avoir bu, on avait trop tardé le soir dans un quartier mal famé, la note s'était fait ressentir sur la paie suivante. Tout ça a beaucoup contribué à notre divorce après.
En 2015, pendant la procédure de divorce, je m'étais juré que je n'allais plus boire, j'avais pris rendez-vous chez une addictologue, ça a marché pendant 3 mois, sans une seule goûte d'alcool, mais au bout de ces trois mois, ça a commencé par « ok, d'accord pour un seul verre », les fois d'après je m'étais dit que je n'allais pas m'en privé par contre je devais respecter une limite, chose qui n'a pas été respecté puisque maintenant je suis à cinq pintes par sortie.
En 2018, en arrivant au boulot à 8h, je suis toujours matinal, j'avais vu qu'il n'y avait personne, j'avais donc décidé d'aller prendre le petit déjeuner dans un resto à côté, puis s'en suivait une idée bizarre, une bière, deux, trois et je comptais plus, en suite j'étais revenu au boulot, personne ne remarquait parce que j'étais revenu avec l'arrivée des retardataires et que mes affaires étaient déjà là alors c'était comme si je revenais d'une réunion. S'en suivait l'insolite, je m'étais assoupi, et je ronflais, dans l'open space, la honte. On évoque encore cette histoire lors des retrouvailles.
Cette partie s'est passé en France.
Début 2019, retour de soirée à 6h du matin, je m'étais assoupi dans le RER C et on me réveillait au terminus, puis je reprenais au sens inverse, et je refaisais le même scénario plusieurs fois dans la matinée.
En 2020, même scénario mais cette fois j'avais perdu mon téléphone, je ne sais pas si ça avait causé un perturbation dans le RER, auquel cas j'en suis désolé.
En 2020, en période de confinement, il était possible de commander de l'alcool sur les plateformes de commande en ligne. Comme j'étais seul, c'était très tentant, ensuite c'était devenu une habitude, mais le souci ce n'était pas seulement l'alcool mais le coût aussi, il y a les frais divers déduits par la plateforme, mais comme l'alcool est « la priorité », alors je fermais les yeux, résultat : zéro économie à la fin des mois, ça s'était étalé sur plusieurs mois.
En 2022, mon supérieur m'avait fait une petite remarque : « t'as une bonne descente », ça m'avait fait un petit déclic alors en septembre j'avais pris la décision de consulter un hypnothérapeute. Il devait y avoir deux rendez-vous mais je n'avais honoré que le premier, j'avais quand même tenu un mois.
Depuis, jusqu'à maintenant, j'en consomme jusqu'à cinq pintes à chaque sortie dont la fréquence est de deux à trois, quatre fois par mois. À noter que c'est ma fréquence à moi, sur un mois ce n'est jamais la même compagnie, les amis eux, ils arrivent à se maitriser, ce qui n'est pas mon cas. Quand un pote appelle, je ne dis pas non, quand un autre appelle, je répond encore présent.
Dernièrement, depuis les derniers mois de 2024, j'ai une mani bizarre, je me suis mis à boire du vin, seul à la maison, dans le genre ou une bouteille ne suffit pas pour une soirée, une fois j'en ai même bu trois, je faisais l'aller-retour entre chez moi et le supermarché, le vendeur qui me connais m'a fait un petit clin d'oeil. Et cette fois là, la honte, je me baladais avec la bouteille en question à la main, sans sac, sans rien.
En 2025, début mai, j'étais sortie avec une personne qui a une histoire triste avec l'alcool, elle a perdu son père dans son jeune age à cause de l'alcool, elle m'a supplié d'en finir avec ce fléau, j'ai accepté le souci est que le résultat n'arrive pas assez vite à son goût du coup elle est partie mais surtout surtout que je voulais le faire par moi même sans l'aide de personne, me croyant assez fort pour. Très mauvais idée !
En réalisant mon souhait cette fois-ci, j'aurai ma victoire et par la même occasion j'honore ma promesse à cette belle personne même si elle ne le saurait pas
PS: En relisant mon texte, j'ai pris connaissance de l'ampleur des conséquences sur moi et sur les autres.