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Journal de liberté

Par rewinder

353 réponses


rewinder - 09/09/2020 à 08h40

Dans 1h30 environ, cela fera 504 heures, soit 3 semaines, que je suis libre. Ma confiance va croissante : j'étais déterminé il y a 3 semaines, mais inquiet sur ma capacité à tenir face aux tentations de replonger. Mais au fil des semaines, chaque micro-victoire me conforte, me rend fier de moi, et donc plus fort à chaque fois. Pour la première fois depuis... je ne sais même plus combien d'années, au lieu de me réveiller la tête dans le c.. en me traitant de tout les noms et en me disant "merde, faut que t'arrêtes" - juste avant de me servir le premier verre de la journée - , pour la première fois donc je me réveille avec au contraire, un petit sourire vainqueur aux lèvres : encore une journée de liberté qui commence. Chaque jour son fight, chaque fight son jour !
Et puis, il y a aussi le regard des autres, de ma femme qui s'étonne de ma disponibilité et de ma mémoire retrouvée, de la disparition de mes irritations. Il y a mon corps qui réagit en me foutant la paix, qui maigrit alors que je ne fais aucun effort de régime particulier (5 kilos en trois semaines, quand même...)
Je le dis et je le redis à mes frères et sœurs en ivresses trop régulières : jamais l'alcool ne vous donnera les plaisirs et la force que la maitrise de votre vie peut vous donner.

Profil supprimé - 10/09/2020 à 13h03

Hello rewinder.

Très belle écriture pour ce journal émouvant et réjouissant.
Oui tu as retrouvé la liberté, la vie et l'amour (ceux pour et des autres , mais surtout l'amour pour toi-même, le self-love essentiel je pense dans un processus de "recovery" )

Alors je te répondais sur la discussion que j'avais créée le 17 août dernier, - bien en retard désolée - que j'étais tout à fait enthousiaste à l'idée de créer un groupe zoom de discussion non AA pour commencer .
Et créer un page FaceBook ou en rejoindre une ?

Je pense néanmoins que nous aurions besoin d'un professionnel de la relation d'aide pour encadrer le groupe. Qu'en penses-tu ?

Je suis très intéressée par ton expérience d'arrêt de 3 ans. Il est certain que quand on y pense l'avenir fait peur, même si le présent est rempli de fierté et de joie !

Je pense à aller sur la lune pour Noël, si la covid le permet. (hi hi ! )

Aujourd'hui, c'est mon premier anniversaire sans alcool depuis 31 ans (wtf ?!! ) .
Et hier mon premier concert rock sans alcool et sans clopes.. J'ai dansé et je me suis amusée et j'ai fais ma vaisselle en rentrant ! ha ha !

Je ne crois pas que l'alcoolisme soit une maladie ... et je serais ravie d'en débattre avec toi !

FORZA !!
bisettes
annette / 46 ans ce jour et sobre depuis 1 mois et 6 jours ! yeeepeee !!!

Bravi

rewinder - 16/09/2020 à 07h01

16 septembre 2020, 7h du matin. Dans 3 heures, cela fera exactement un mois que j'ai arrêté de boire. J'ai déjà écris dans les post précédents les très nombreux effets positifs, qui continuent. Le sentiment surtout d'être à nouveau le pilote de mon propre bateau. De pouvoir s'engager à faire un truc, et d'être sur de le faire. Toujours rien de définitivement gagné, bien sur, c'est même pour ça qu'à partir d'aujourd'hui, je passe au Baclofène de manière régulièer, 3 fois par jour. J'ai tenu mon petit pari intime, tenir un mois sans béquille, maintenant il faut que je tienne le reste des mois de ma vie, et pour cela, je vais m'aider avec la chimie.

Pour Annette From Mars : OK pour le groupe Facebook avec un professionnel de la relation d'aide. Et surtout, j'aimerais que tu développes la différence que tu conçois entre maladie et addiction. Je n'ai pour ma part aucun a priori, si ce n'est que je ne veux plus du discours moralisateur disant que l'alccolisme est un "défaut de fabrication" chez nous. C'est pour cela que je parle de maladie, de quelque chose qui se soigne, se domine, n'est pas une fatalité.

rewinder - 24/09/2020 à 14h08

Aujourd'hui, 1 mois, 1 semaine et 1 jour que je ne bois plus. Hier, pour la première fois, j'ai eu une vraie grosse alerte, et encore aujourd'hui je suis sur mes gardes. Je vous raconte.
Je suis musicien amateur, batteur dans un groupe de punk. Nous n'avions pas répété depuis le 15 aout dernier (date à laquelle je m'étais mis en l'air à la sauce XXL). La répét se passe chez l'un d'entre nous, dans un studio bien aménagé, avec console de mixage, une sono, deux ordis pour nous enregistrer... un frigo et une pompe à bière.
Une parenthèse ici pour vous raconter que j'ai pris la première cuite de ma vie à l'occasion d'un concert : je jouais avec des zicos professionnels qui m'intimidaient beaucoup (j'avais 15 ans) et la peur me paralysait. Pendant les balances, le mec qui était aux claviers est allé me chercher un coca avec un truc dedans. Cinq minutes après, j'étais nettement plus détendu... C'était du sky qu'il y avait avec le coca, bien sur. Depuis cette "première fois", l'alcool est associé pour moi à la pratique de la musique, comme à la lutte contre le stress.
Donc, hier, première répét depuis un mois et demi, première répét depuis que j'ai arrêté de boire. En arrivant au local, je tombe sur le gratteux, avec un demi à la main. Là, ça m'est tombé dessus comme la peste : une envie de boire, viscérale, violente. Je l'ai maitrisée. Elle est revenue à plusieurs reprises dans la soirée - d'autant plus qu'il y avait sur le bar une bouteille de coca et une autre de whisky...- mais j'ai tenu bon. Par contre j'étais d'une humeur de pitbull. J'ai monté le volume des retours(enceinte personnelle de chaque musicien) pour me "saouler de son", et j'ai cogné comme un bucheron, et c'est passé.
Ou presque, car ce matin, en allant faire les courses, j'ai soudain été repris par l'envie d'acheter une bouteille, de replonger. Il y a quelques minutes à peine, alors que j'étais en train d'écrire ce post, c'est à nouveau revenu. J'ai eu recours à une de mes "manoeuvres de reprise de contrôle", à savoir un simple exercice de respiration, pendant 2 minutes. Et j'ai repris le contrôle.
Voilà, je voulais raconter cela, d'une part car je veux que ce "journal de liberté" puisse peut-être aider quelqu'un à décrocher à son tour, en lui disant que l'ennemi peut se planquer au coin d'un bois, et te sauter à la gueule à n'importe quel moment. Mais aussi parce que raconter aux autres comment je me bats et je me débats avec cette dépendance, c'est aussi un moyen de sortir du huis-clos entre moi et elle.

Moderateur - 24/09/2020 à 16h09

Bonjour Rewinder,

Merci pour votre journal et tous ces partages remarquables. Je tiens à vous dire que vous êtes lu et nul doute que d'autres personnes trouveront l'inspiration auprès de vous.

Ce que vous décrivez ci-dessus montre de manière frappante combien, même à des années de distance, des situations similaires peuvent déclencher l'envie de boire. Vous avez été confronté à un contexte vous rappelant votre initiation à l'alcool et ce qui fut finalement le début de votre apprentissage avec cette boisson.

Mais vous avez su garder le contrôle et cela montre que vous faites vraiment un beau travail sur vous-même et que vous avez de la ressource. Dans les jours qui viennent l'envie de boire va peut-être vous tarauder effectivement - un déclencheur d'envie ancien et bien ancré a été réactivé - mais en continuant à le dominer vous aller le décourager.

Je crois qu'en sortant de cette épreuve vous serez encore plus fort (mais restez vigilant).

Vous avez du courage et de la force mais néanmoins permettez-nous de vous encourager encore plus. Vous avez tout notre soutien et notre reconnaissance pour venir tenir ici votre journal en toute sincérité.

Bien cordialement,

le modérateur.

rewinder - 24/09/2020 à 17h45

Bonjour Modérateur,

Merci sincèrement pour votre message. Vos encouragements, votre bienveillance dénuée de jugements me touchent, et me font du bien. Cela me fait également prendre conscience de quelque chose, qui est à la fois "négatif" et "positif" (je mets des guillemets car je crois en fait que tous les faits comportent à la fois une dimension négative et positive, mais bon, on n'est pas là pour faire de la philosophie de supérette dont je vais arrêter de ce pas de m'interrompre moi-même...)
Ce dont j'ai pris conscience, c'est que la réussite actuelle de ma désintoxication est liée au fait... que j'essaie de me désintoxiquer depuis 2002, soit depuis 18 ans. Avec, comme je l'ai déjà écrit plus haut dans ce journal, des moments de réussite, et des échecs. Or, ce sont en grande partie ces échecs, que j'ai cherché à comprendre, à analyser, qui sont à la source de ma réussite actuelle. Toutes ces tentatives précédentes n'ont pas été inutiles, elles n'ont pas été du temps perdu. "Connais-toi toi-même", disait le père Socrate (ah, saperlipopette, le retour du philosophe de supérette...)
C'est la raison pour laquelle je dis que tout cela est autant positif que négatif : OK, il m'a fallu 18 ans pour me bâtir une solidité qui me permette aujourd'hui de m'en sortir ; mais cela veut dire aussi que MEME AU BOUT DE 18 ANS de tentatives avortées, il est toujours possible de réussir. Il n'y a pas de fatalité. C'est cette folle certitude qui est, aujourd'hui, ma meilleure "arme de construction massive" contre les petites voix perfides de ma dépendance.

Profil supprimé - 24/09/2020 à 19h14

un enorme bravo a toi Rewinder. tu as déja 50% de réussite avec ta decision de l'arret . moi c'est ce que je me dit tous les jours apres 3 mois d'arret. tu verra, il y a des caps,c'est normal parait il, il ne faut pas craquer , chaque jour est une victoire et une liberation . c'est un pur bonheur de revivre n'est ce pas? bon courage a toi. tu vas gagner

rewinder - 25/09/2020 à 12h33

Merci Belitt, bravo à toi aussi. Oui, c'est un vrai bonheur de revivre, d'être à nouveau fier de soi-même. Je savais déjà pour les caps à passer, ayant fait déjà plusieurs tentatives d'arrêt. Mais celle-là est la bonne, je le sens au plus profond de moi.

rewinder - 29/09/2020 à 07h22

Hier, après une journée normale, je me suis endormi comme une masse à 22h30, et ce matin je me suis réveillé à 6h30 ! J'AI DORMI 8 HEURES, d'une traite, sans rien prendre pour m'aider à dormir. La dernière fois que ça m'était arrivé, c'était.... pff, je sais pas, genre au 14e siècle... J'ai une patate à faire décoller la fusée Ariane à coup de pied au c... Allez, hop, Champomy pour tout le monde, et Tourtel pour les autres !

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