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Journal de liberté

Par rewinder

353 réponses


rewinder - 21/10/2020 à 12h30

Billienova, j'ai juste un mot à te dire, je vais l'épeler pour que tu le reçoives bien bien bien : M.E.R.C.I. La prochaine répét c'est vendredi, je te garantis que je vais jouer comme un sauvage, mes caisses vont se demander ce qui me prend. Je leur dirais que c'est de ta faute ! Keep on rockin' toi aussi, camarade.
PS : j'suis pas passé à la supérette ce matin. Maintenant l'objectif c'est de ne pas y aller c't'ap. Ni demain. Ni après demain. Ni après après demain (ouibon, je pense que tu as compris, hein...)

rewinder - 21/10/2020 à 12h43

Encore un truc : depuis le début de mon sevrage, je suis sous Baclofène (10g 3x par jour, c'était la prescription de mon médecin, qui m'a dit lors d'un rendez-vous ultérieur que je pouvais si je le voulais tripler la dose) . Après ma ré-alcoolisation de mercredi dernier, j'ai donc triplé la dose. résultat : des vertiges, un sommeil irrépressible (vraiment, à en avoir du mal à faire les quelques mètres qui séparent mon studio de la chambre) . Et pour autant, aucune efficacité sur la "suppression de l'envie d'alcool fort". Suis-je le seul dans ce cas ? Est-ce que d'autres confrères et consoeurs sous Baclofène également voudraient me faire part de leur ressenti avec ce médoc ?

billienova - 21/10/2020 à 16h28

Rewinder,

Pas de superette, c'est cool ça! Si au passage vendredi tu pouvais donner 2 ou 3 coups sauvages sur la grosse caisse pour moi, mon Mister Hyde a tendance à se pointer le weekend. Au plaisir de te lire!

rewinder - 21/10/2020 à 21h06

Billienova, vendredi soir je te fais un solo de double grosse caisse rien que pour faire chier les chiens qui nous aboient dessus. Si après ça ils ne filent pas tout doux, eh ben... je te ferai un solo de triple grosse caisse. Je sais pas trop comment ça peut se faire, mais je trouverais. Hasta la vista, camarade.

rewinder - 22/10/2020 à 10h46

Bien. Donc je connais maintenant mon ennemi, et je le connais précisément, puisque grâce à notre modérateur préféré, j’ai même appris son nom : le craving, ce besoin irrépressible de consommer. J’ai découvert, en allant trainer sur le net, que cette saloperie venait, notamment, du gyrus cingulaire antérieur et du cortex orbifrontal. Je savais même pas que j’en avais un, de gyrus cingulaire (mon imbécile de correcteur orthographique ne sait même pas l’écrire !) antérieur.
De toute façon, on s’en fout de savoir d’où ça vient, puisqu’on ne dispose pas d’interrupteur à gyrus (enfin, y’a l’option lobotomie, mais je n’envisage pas d’y recourir pour l’instant) Par contre, j’ai découvert que des chercheurs de l’université de Plymouth avaient prouvé qu’il y avait un moyen de « détourner l’attention » du craving. Je vous le donne en mille : Tetris. Si, si (https://www.sciencesetavenir.fr/s...-bon-remede-contre-le-craving_104329 ). Ma vieille Game Boy Pocket a rendu l’âme il y a déjà fort longtemps, mais bon, il y a de fort bonnes versions sous forme d’app, sur les téléphones et tablettes. Je testerai ça bientôt à mon avis, et je vous tiens au courant.
J’ai aussi découvert, sur le forum « psychoactif.org » que la bonne vieille acétylcystéine aurait un effet anti craving. Je vous mets le lien aussi (https://www.psychoactif.org/forum...mple-pour-lutter-contre-craving.html ) , il y a dans cet échange des liens vers des articles pointus (mais en anglais) sur les recherche qui ont été menées sur le sujet. L’acétylcysteine est un médoc sans danger, on la connait sous le nom d’Exomuc ou Mucomyst, c’est un truc qu’on prend pour se dégager le nez (à mourir de rire quand tu sais que c’est notamment très efficace dans le décrochage de…la coke)

Et je continue à chercher encore d’autres kung-fu pour lutter contre les saloperies envoyés par mon gyrus cingulaire antérieur et mon cortex orbifrontal.

rewinder - 22/10/2020 à 11h47

A y est, j'ai installé Tetris sur ma tablette et mon téléphone. Ca existe, "tetris-infos-service" ?

rewinder - 25/10/2020 à 17h34

Quand j’ai voulu m’inscrire sur ce site, au début du mois d’aout dernier, j’ai du m’y prendre à je ne sais plus combien de fois. Je voulais pas qu’on puisse m’identifier, non pas que je crois à Big Brother (je ne crois pas au Père Noël, alors c’est pas pour croire en ces débilités de théories du complot), mais parce que j’ai honte, point barre. Honte d’être un alcoolo, honte de laisser partir en live toutes les bonnes choses que compte ma vie. Ma chérie, mon job, ma musique, mes films, mes photos, ma poésie, et tutti quanti.
Alors j’ai carrément créé une adresse mail anonymisée, j’avais l’impression d’être Fax Mulder. Mais chacune de mes inscriptions plantait (tout cela en fait parce que j’étais tellement bourré que j’oubliais de cocher la case « je ne suis pas un robot ». En même temps, c’est un acte manqué - Bon, Rewinder, tu te calmes avec la psychologie de supérette, hein.)
Alors, justement, Rewinder. Ma dernière inscription, je l’ai fait alors que j’étais sur le point de renoncer. J’ai mis mon adresse mail principale, celle avec mon nom et mon prénom, et pis quand le log m’a demandé un identifiant, j’ai regarder la console de mixage juste à coté de moi, et mon regard est tombé sur la touche « rewind » Et voila.
Je savais pas pourquoi. Je ne suis pas un mec tourné vers le passé. Peut-être trop tourné vers l’avenir - pas assez vers le présent, bref. Mais ce choix, en quelques millisecondes, c’était, je le crois maintenant, une intuition.
Une intuition du fait que j’allais pas y arriver du premier coup (enfin, du 15e coup, parce que mine de rien j’avais un peu déjà essayé avant). Une intuition du fait qu’il allait falloir que je rembobine ma cassette perso, pour revenir à chaque fois au début de ce beau film où je choisis de vivre. Une intuition du fait que tenir bon est l’expression de ma liberté, de ma volonté d’exister sans être contraint par ce poison. Une intuition du fait que décrocher est une suite de tentatives, une suite de combat, une suite de larmes comme de joies, une intuition du fait que lutter contre l’alcool, c’est choisir de s’aimer et de s’arrêter de se juger.
Voilà, on est dimanche 25 octobre 2020, il est 17h32, j’ai vidé ma dernière bouteille d’alcool de patate, et j’appuie une nouvelle fois sur la touche REWIND.

Olivier 54150 - 27/10/2020 à 17h42

Rewinder

Votre journal me touche beaucoup. Quel beau travail, quelle belle écriture.
Je voudrais "participer" au cas où ça pourrait aider.

Je ne connais pas de meilleure façon que la vôtre pour briser les chaînes de l'addiction alors par où commencer ?
En partageant mon expérience, un résumé de mon histoire ?
Aller, j'me lance.

Lorsque je me suis aperçu que je ne pouvais même pas ralentir ma consommation, j'ai vite déduit que j'étais alcoolique.
Pas grave, tellement de gens boivent.
J'me suis lâché et bu de plus en plus.
J'avouerai à qui voulait bien l'entendre mon addictions, pas question de me cacher pour boire.

A force de retards,d'absences au boulot, d'accidents de voiture, de regards tristes venant de ma famille, et mon incrédibilité grandissant, je décidais d'aller voir mon médecin, qui après deux consultations sur le sujet m'envoi chez un alcoologue à Metz.
Après un questionnaire de "2000" questions le diagnostic est alcoolodepressif sévère et le traitement consiste à 10 jours de sevrage à l'hôpital et quelques semaines de cure loin de tout, dans les Alpes.(au grand hôtel du mont blanc, établissement à l'abandon aujourd'hui)

J'ai dis non, bien sûr... Puis j'ai dis oui deux jours après, car je ne voulais pas mourir trop tôt pour voir grandir mes enfants.. quand même !

C'était l'été 1998 et je ne pouvais pas rester plus de 6h sans boire. Il me fallait mes six Ricard pour être bien, normal.

Un sevrage vraiment dur. Dès mes premier jour sans alcool je me suis mis à écrire ma tristesse, mes rancoeurs, mes désirs... pour m'exorciser en quelques sortes.
J'ai commencé à me poser des questions existentielles sans jamais m'arrêter.
L'écriture à toujours été mon meilleur psy.

Chercher à comprendre les mécanismes d'addictions, de dépendances à mon niveau...
L'alcoolique qui veut vivre sans alcool, dois en faire son histoire, j'en suis convaincu.

Je ne voulais pas de traitement médicamenteux mais j'ai commencé à fumer du thc, mauvaise idée, ou pas, l'essentiel étant de ne pas replonger dans l'alcool. J'ai fumé longtemps et beaucoup puis arrêter aussi...

Pas d'internet à l'époque, les AA trop loin et pas très envie. Le psy du coin par période, et des livres, beaucoup de livres.

Mon abstinence ma fait déprimé longtemps, je dois le dire mais revivre attaché à une bouteille, non, c'est trop dur, pour moi, pour mon entourage. J'ai pris cette cure comme un investissement à vie.

J'ai pris tout ça un peu comme une "fatalité" je dis toujours que si je suis allergique au arachides, je ne vais pas me faire une tartine de beurre de cacahuète, idem pour l'alcool.

Voilà, j'ai aussi crée un petit site où je rassemble les choses qui m'ont fait avancer et que je partage ici de temps en temps.
Il y a un article sur le lobi de l'alcool grandement responsable des fameux "craving" à mon avis.

https://olivierm54.wixsite.com/communications/news-and-events

Encore merci pour votre témoignage, précieux et aidant, n'en doutez pas.
Merci au modérateurs très pro tout en restant humain.

Au plaisir de vous lire.
Olivier.


billienova - 28/10/2020 à 10h13

Hello Rewinder,

Ca fait quelques jours que je ne m'étais pas connectée (un peu moins besoin peut-être...), mais aujourd'hui c'est mercredi et tout comme toi c'est un jour difficile, je suis seule à la maison, du coup je me dis "tiens comment va l'ami Rewinder"?A t-il réussi à contenir sa bête? Sa grosse caisse a t-elle résistée à ses coups acharnés?
Te lire m'a donné beaucoup d'espoir, m'a fait comprendre beaucoup sur moi, sur ce fléau, sur le fait qu'il ne faut jamais baisser la garde (la bête est sournoise, tapis derrière le moindre relâchement, elle est prête à bondir et nous faire boire l'alcool de patate jusqu'à la lie)
Je ne te refais pas le laïus des passions, mais j'ai l'impression que tu débats seul, parler à mes proches me fait du bien, plus mon généraliste, et l'addicto que j'ai vu la semaine dernière et que je dois revoir dans un mois.
Je te propose donc un deal, essayons de nous soutenir, via un truc comme messenger ou mail ou je ne sais pas comment, mais on trouvera si tu le souhaites.
Pourquoi ça tombe sur toi? Pourquoi toi et pas une autre personne en souffrance sur ce site? Parce que tu as écrit que tu continuerais ce journal de liberté si ça pouvait aider une personne, ç'est le cas pour moi, je veux juste te rendre la pareille.
Keep'on fighting Rewinder. Take care

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