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Comment ne plus penser à l'alcool

Par Cocotte56

Bonjour,

je suis une femme de 37 ans. Il y a 4 ans je suis tombée en grave dépression et je me suis mise à boire en plus de mon traitement. Au début j'avais le sentiment que cela me faisait du bien moralement ça apaisait beaucoup de choses mais ensuite j'ai compris que l'alcool empirait l'état dépressif.
C'est de l'alcool du soir en semaine et puis le week end je commence en préparant le repas du midi puis cela se poursuit tout l'après-midi.
Aujourd'hui cela fait 5 jours que je n'ai pas bu une goutte mais je ne pense qu'à ça, je n'ai pas de symptômes physiques mais cela me hante c'est terrible et la nuit dernière dans mon sommeil j'ai rêvé que je buvais.
J'essaie de m'occuper un maximum, mais pourquoi j'y pense sans arrêt ? Dès le matin je me dis comment vais-je faire ce soir pour ne pas boire et c'est insupportable....
Est-ce qu'il y a des personnes dans le même cas et est-ce que ce que cela va passer au bout d'un moment ? Je me sens désespérée. Merci de m'avoir lue

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11 réponses


phedon - 21/02/2023 à 15h49

Bonjour,

J'ai exactement le même problème, et je pense qu'on est loin d'être les seuls.
Pas de symptômes physiques également, mais au bout de quelques jours sans boire ça tourne à l'obsession mentale : comment vais-je faire aujourd'hui pour ne pas boire ? une question qui tourne en boucle toute la journée, dès le réveil, et qui s'arrête comme par "magie" une fois que je craque. et les lendemains on ne connait malheureusement que trop bien, je vais pas épiloguer là dessus c'est à en devenir cinglé.
je m'occupe du mieux que je peux, le travail, le sport, je viens ici discuter etc mais à un moment c'est trop pesant, insupportable comme tu dis.
et en effet pour avoir déjà tenté je ne sais combien de fois d'arrêter, ces pensées obsédantes s'estompent au fil du temps, ça peut varier selon les personnes mais plus le temps passe, moins le cerveau réclame sa dose d'alcool. et comme tu as si bien compris ça soulage sur le coup mais empire l'état dépressif sur le long terme. à l'inverse l'abstinence est difficile à vivre au début mais d'après les témoignages de beaucoup elle est bénéfique voire salutaire sur la durée.
voilà j'ai beau dire ça je suis à deux doigts de craquer aussi, c'est difficile. courage.

Cocotte56 - 23/02/2023 à 17h33

Bonjour Phedon, merci pour ta réponse. Je suis à J7 sans alcool, je bois beaucoup d'eau, plate , pétillante, tisanes mais ça trotte dans la tête sans cesse c'est à devenir folle. Je m'imagine en train de craquer et boire mais en fait je pense à la culpabilité que je risque de ressentir et je me dis que cela va être pire après.
Ce que j'ai du mal à admettre c'est que je crois que je ne pourrai jamais boire "normalement", je suis à la limite de craquer en buvant une petite bière mais je sais très bien qu'elle ne suffira pas, je ne sais pas m'arrêter quand je commence je ne fais pas partie des gens qui passe un repas avec le même verre ou bien qui n'en boive qu'un.
Je crains aussi la reprise du travail la semaine prochaine et le soir en rentrant de ne pas boire, c'est comme si je m'étais enlevé une "béquille" qui en fait je le sais est empoisonnée ! C'est terrible comme sentiment.
Hier matin et ce matin j'y ai moins pensé dès le réveil mais les heures avançant c'est dur et surtout à la tombée du jour, je me sens seule face à moi-même et je sais que je buvais pour échapper à moi-même justement, c'est difficile à expliquer comme sentiment mais je pense que toi et d'autres peuvent le comprendre.....
Merci et courage aussi

phedon - 24/02/2023 à 08h51

Bonjour,

En fait ce que l'on vit c'est quasiment normal au vu de notre situation. Cela s'appelle "l'effet rebond". Kesako ?
"Plus une personne essaie de supprimer une pensée (par exemple : "ne pas penser à l’alcool"blunk, plus cette pensée lui revient à l’esprit et s’impose à elle de manière vécue comme inévitable".
(lien ici : https://clinique-saint-barnabe.ra...s-le-craving-%C3%A0-l%E2%80%99alcool )

En gros c'est parce que nous savons avoir une dépendance à l'alcool, que nous savons que la solution pour s'en sortir est de ne pas boire, que nous pensons donc du matin au soir à ne pas boire, que nous buvons. Paradoxalement. Le fait de se dire "je ne vais pas craquer" nous met à l'épreuve et tôt ou tard, nous craquons, . Ce qui m'est arrivé l'autre jour d'ailleurs.

Notre volonté n'est tout bonnement pas invincible, aussi forte soit-elle. L'addiction n'est d'ailleurs pas qu'une question de volonté, ce serait trop facile.

La solution, et je crois que c'est notre ami Today qui le répète souvent sur ce forum, c'est de ne plus lutter. Non pas se laisser submerger par l'alcool et continuer à se saboter et se détruire, mais accepter le fait qu'il soit justement plus fort que notre volonté, qu'il aura toujours le dernier mot. Et dès lors, à quoi bon se battre contre lui. Que choisir entre un ami toxique qui nous empoisonne et un ennemi bien trop fort à combattre ? Il y a un troisième chemin : l'acceptation qui aboutit petit à petit à l'indifférence, nécessaire je crois à une abstinence sereine.

C'est difficile. Mais il y a des outils. La méditation par exemple peut nous aider à travailler sur nos pensées et notre esprit.



Boubette - 25/02/2023 à 10h21

Bonjour, merci Phedon pour ce conseil avisé. Du coup j'appelle ce produit "la catastrophe" et ça marche plutôt bien. Ça avorte dès le départ son côté attirant. J'en suis au début de mon sevrage. Encore ces tremblements insupportables qui me rappelle sa toxicité. Bises à tous bon week-end.

Cocotte56 - 27/02/2023 à 13h51

Bonjour er merci pour ce lien très intéressant en effet !
Je serai à J12 ce soir, là je suis au travail je suis beaucoup mieux dans mes baskets et moins énervée, je ne me reconnais pas mais dans le bon sens et surtout je ne tombe pas de sommeil. J'ai eu une contrariété hier et j'ai eu terriblement envie de boire ce que j'ai à la maison mais dès que je pense à la culpabilité et au malaise que je vais ressentir si je craque ça m'arrête de suite alors j'espère tenir encore. Je n'avais jamais essayé d'arrêter et je me rends compte que l'on peut avoir plus de ressources que ce que l'on pense. Je commence à réussir à profiter de ma sobriété et je suis beaucoup plus patiente avec mon fils de 10 ans. Mon visage est un peu mieux aussi je veux à tout prix y arriver. Je précise que j'ai du xanax depuis longtemps et il m'aide là pour le sevrage aussi. Courage tenez bon ! Ça fait du bien d'écrire et de lire ce forum , on se comprend on vit la même chose.

Judith - 27/02/2023 à 18h34

Bonjour
Je suis nouvelle ici . J ai 39 ans , 3 magnifiques enfants une belle maison un conjoint adorable , un boulot stressant , infirmière …
Je suis alcoolique . C est un fait . Une vérité . Une honte , une culpabilité qui me ronge depuis presque 15 ans maintenant .
Ancienne boulimique vomitive j ai trouvé refuge dans l alcool pour ne pas succcomber a mes démons lié à la nourriture. Et depuis cela est devenu mon pire ennemi .
Je veux stopper mais je ne sais comment faire . J ai peur de l image que je donne à mes enfants . Ma motivation c est eux .
Alors je vais m accrocher . Aujourd’hui pas d alcool mais j avoue que je travaille de nuit et c est très Facil . Le plus dur sera mercredi sur mon repos et jeudi aussi …
Je veux y croire .
Un jour à la fois j ai lu . Alors on va commencer par le début .
A mercredi .
Bonne semaine à tous .

Boubette - 28/02/2023 à 18h38

Bonsoir Judith, je suis infirmière aussi. Je comprends le stress excessif que tu vis, qui n'est pas descriptible à mon sens et pas compréhensible pour les autres. Je suis aussi tombée dans l'alcool parceque du mal a quitter les problématiques de mes patients. Mon divorce ensuite. Et le covid a tout accentué...
Je suis maintenant infirmière dans un labo, heureuse dans mon travail et bien déterminée à ne plus me stresser pour les autres, mais prendre soin de ma santé avant tout. Le chemin pour moi à été long (1 an d'arrêt maladie pour dépression). Mais maintenant je pense avant tout à moi, pour mes enfants et pour pouvoir voir naître peut-être un jour mes petits enfants !
Ne plus penser à l'alcool, c'est aussi penser à soi, à se retrouver, retrouver ses passions, des plaisirs qu'on a perdu de vue et qu'on peut retrouver.

Boubette - 28/02/2023 à 19h11

Merci , Cocotte pour ton témoignage positif. Et pour avoir souligné les côtés positifs de ce changement.

myaguy - 01/03/2023 à 11h31

Bonjour à vous tous.
Je suis alcoolique abstinent depuis deux mois.
Quand j'ai stoppé l'alcool ça à été extrêmement difficile pendant +- 15 jours.
Je n'avais pas de symptômes physique mais le manque me torturait l'esprit.
Chacuns tente d'arrêter à sa manière moi j'ai décidé de ne rien prendre en terme de médoc,,juste parfois des fleurs de
Bach du genre sédinal+, rescue...
Cela ma aidé dans les moments de manque extrêmes.
j'ai retrouvé un sommeil réparateur, plus de sauts d'humeur une zen attitude c'est génial.
Mon épouse ma dit qu'elle avait retrouvé l'homme qu'elle avait épousé.
Fini de boire en cachette et devant elle de ne boire qu'une bière faisant croire que je n'avais presque pas bu, mais elle n'était pas dupe vu mon état.
En plus mon foie est atteint et je veux vivre ce qui me reste de vie sans artifice.
Rendez-vous service tenez bon ça an vaut vraiment la peine.
Certes c'est un cheminement difficile mais ne laissé pas ce poison gagné vous valez mieux que lui ; lui il vous tue
et tue votre entourage.
Bonne journée à tous .
Courage!

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