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Mon mari boit et il veut me faire payer pour son malheur..

Par jskose69

Mon mari est alcoolique.

Il boit des bouteilles de whisky ou des bières fortes. Hier soir, il a bu 1,5 litre de bière et 1/2 bouteille de whisky. Il devient violent avec moi et les enfants. Il nous crie dessus. Des fois, ça peut aller plus loin. Il fait des trous avec son poing, m'insulte, nous rabaisse, nous prend pour les responsables de son malheur. Nos enfants sont encore petits et ils ont rien demandé. Pourtant, il me dit qu'il a envie de nous faire payer et souffrir aussi comme ça on comprendrait son malheur.

Depuis des années, nous avons tout essayé. Boire modérément / ne boire que quand il y a des occasions / etc... Rien n'a marché. J'ai essayé de lui apporter le soutien, mais cela n'a rien donné. Il est suivi par un psychiatre qui ne fait pas grand chose, à part lui prescrire les médicaments. Il refuse d'aller voir un psychologue en disant que cela ne l'apporterait rien.

Ce qui est ironique, c'est qu'il travaille dans le domaine de psychiatrie... Personne n'est au courant de son addiction. Il tient énormément à son image qu'il montre aux autres, il n'en parle jamais. Ni de sa violence.
Il soigne ce type des patients.. mais il ne veut pas voir les problèmes que l'alcool peut engendrer..

J'ai le coeur serré toute la journée, l'estomac noué. Je lui parle avec douceur, mais il ne veut rien entendre. Que faire...? Qu'est ce qu'il lui faut pour qu'il ait une vraie prise de conscience? ....





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4 réponses


Covati - 03/12/2023 à 22h55

Bonsoir,

J'ai vécu la même situation que vous durant 7 ans mais les symptômes se sont accentués il y a deux ans à l'arrivée de notre fils. Il est devenu violent physiquement et je l'ai quitté le 14 juillet 2023 suite à des violences physiques à mon encontre devant notre fille de 6 ans.
La seule chose que je peux vous conseiller c'est de préparer votre départ car malheureusement cela risque d'arriver. Ecrivez sur un cahier les limites que vous n'accepterez pas car quand elles seront franchis vous n'aurez plus qu'a les relire, et vous serez qu'il faudra partir. Cela m'a aidé je n'ai pas eu besoin de réfléchir car j'avais écrit que je n'accepterai aucun coups sur ma personne.
N'oubliez pas vos enfants, je ne connais pas leurs âges mais sachez que cette violence sera forcement un traumatisme pour eux. PROTEGEZ VOUS ET VOS ENFANTS.
s'il vient a être violent avec vous, partez de chez vous avec vos enfants car comme un médecin me l'avait prédis....les violences vont s'aggraver avec le temps. ils n'ont plus de limite à partir du moment ou la victime (vous) ne dites rien et accepte. et ce médecin avait raison.

On n'impose pas de l'aide ou la propose. s'il n'en veut pas c 'est son problème mais vous n'avez pas subir sa maladie ni vos enfants.

n'hésitez pas à me répondre je reviendrai vers vous si vous le souhaitez.

faites attention a vous

Sunday - 15/12/2023 à 23h49

Rien,

strictement rien,

ne justifie la violence.




Pas même la maladie.

Le soin l'aidera. Vous pouvez le soutenir, l'écouter, l'encourager

Mais....

Vous ne pouvez pas subir violence verbale ni physique au nom du roi alcool.

Que l'addition règne sur son royaume c'est une chose. Que vous soyez mise a terre par la violence de ce roi en est une autre.

Bon courage a vous. Et surtout prenez soin de vous

SANDY60 - 29/12/2023 à 14h15

Bonjour,

Quand je vous lis "il tient énormément à son image" j'ai l'impression de voir mon compagnon,

Jamais il ne boirait en ayant le véhicule professionnel, il a trop peur que son patron connaisse son vrai visage. En revanche cela ne lui pose aucun problème de rouler avec un verre dans le nez pour emmener ses enfants.

Je ne comprendrais jamais les priorités de certains consommateurs.

Moi personnellement c'est les gens que j'aime en priorité, lui c'est opération séduction pour les "autres" et pour nous sa famille c'est mensonge et vrai visage de manipulateur.

Je n'arrive plus à passer l'éponge, je suis dans l'aversion, le dégoût.

Le mutisme dans lequel il se retranche ne fait qu'aggraver la situation, je sais qu'il sera TOUJOURS un alcoolique.

Courage à vous et à nous tous co-dépendants malheureux

EmelineP - 06/02/2024 à 01h51

Comment s'épanouir lorsque l'un de ses proches est malade alcoolique ?

Les enfants sont de véritables éponges et bien souvent ils appliquent les règles que leurs parents leur demandent de respecter. Que celles-ci soient justes ou non. Comme d'autres enfants, par amour pour mes parents, j'ai accepté de subir certaines règles qui ne me convenaient pas. Maintenant que j'envisage de fonder moi-même une famille, je réalise combien il est important pour un parent d'être stable émotionnellement pour élever ses enfants le mieux possible.

Mon père était alcoolique. Aussi loin que je me souvienne, il l'était avant ma naissance et cela a toujours fait partie intégrante de mon héritage familial.

Malgré une femme aimante et le soutien de ses enfants, mon père souffrait d'un profond malêtre que rien ne semblait parvenir à soulager. L'alcoolisme est une maladie du silence et il est plutôt facile de tromper les apparences. Dans ma famille, chacun gérait dans son coin la maladie. Plus ou moins bien. Et la loi tacite était de n'en parler à personne en dehors de la famille, sous peine de trahir la confiance de mes parents. Pour l'extérieur, tout allait parfaitement et nous faisions tous très bien semblant. L'entourage d'une personne alcoolique est parfois démuni face à ce problème. Se confier aux amis et aux proches a ses limites. En tous les cas, ignorer le problème ne vous mènera nulle part. Bien au contraire. Il est plus sain d'avoir conscience qu'un travail de votre part est nécessaire.

Aujourd'hui j'aimerais apporter de l'aide et de l'espoir aux personnes dont un proche est alcoolique. Vous devez absolument vous déculpabiliser car vous n'êtes pas responsable de la maladie. Et, même s'il est difficile de l'accepter, vous ne pourrez pas forcer un malade à cesser de boire et à se sentir heureux. Prendre conscience de ces deux aspects m'a demandé des dizaines d'années. Ils sont la clé de votre bien être.

Mon conseil serait : « transformez votre vécu en force ». Personne n'a une vie simple et parfaite. Vous forgerez votre caractère et construirez votre propre équilibre à travers vos choix, tout au long de vote existence. Etre fataliste ne vous mènera nulle part. Concentrez-vous sur les aspects pouvant être améliorés et sur lesquels vous pouvez réellement agir. Ne gaspillez pas votre énergie à essayer d'influencer le comportement d'un proche alcoolique. Le déclic doit venir de lui.

L'entourage est indirectement victime de la maladie alcoolique. Mais victime néanmoins.

Pensez à vous, votre équilibre, et ne vous laissez pas happer par la maladie de votre proche alcoolique. Je ne vous conseille pas l'indifférence ou l'égoïsme, loin de là. Juste une distance qui vous permettra de vous préserver et vous évitera de sombrer avec le malade alcoolique.

A partir de mes 35 ans, j'ai enfin fait la paix avec mes parents en mon for intérieur et je ne ressens plus de colère envers eux. J'associais l'alcoolisme à une faiblesse. Et je ne parvenais pas à la tolérer. La jeunesse nous rend parfois intransigeants, en particulier vis à vis de nos parents. Puis les épreuves de la vie nous aident à comprendre que personne n'est égal face à la difficulté. Et que le courage ne se manifeste pas de la même façon chez tout le monde. Un malade alcoolique essaie de faire face, à sa manière, à différents traumatismes. Et l'entourage fait comme il peut pour vivre à ses côtés.

Si vous ressentez le besoin d'être soutenu, n'hésitez pas, car vous battre seul vous épuisera. Une lutte collective est plus efficace. Sachez que d'autres ont traversé ou traversent les mêmes épreuves.

J'ai rencontré de nombreuses difficultés en cherchant des structures d'accompagnement et d'écoute destinées à l'entourage, et non au malade alcoolique. Selon votre préférence, différents types de structures existent. Comme il n'est pas évident de trouver facilement des informations pratiques sur internet, voici celles qui m'ont été utiles :

CSAPA et centres d'addictologie => l'avantage de ces centres est qu'ils proposent des rendez-vous individuels ou en famille. A noter : les créneaux de rendez-vous peuvent être rares et l'ambiance est très « médicalisée » donc un peu impersonnelle. Si vous avez besoin d'informel et de chaleur humaine, je vous recommanderais plutôt les groupes de parole Al anon.

Al anon => l'avantage de ces groupes de parole est d'échanger, dans l'anonymat, avec des personnes bienveillantes vivant des expériences similaires, qui vous comprennent et ne vous jugent pas. Vos proches ne sont pas toujours les mieux placés pour vous écouter et vous ne serez pas aussi libres de vous exprimer face à eux que dans un groupe Al anon. A noter : les groupes de parole se réunissent parfois dans des salles de paroisse et comme le concept vient de chrétiens protestants, Dieu est évoqué. Si cela vous met mal à l'aise ou ne correspond pas à vos croyances, choisissez une autre option. Votre première session de groupe de parole sera gratuite, mais à terme chaque participant a l'habitude de contribuer à hauteur de ses moyens, lors d'une quête à la fin de la session. Le montant de votre contribution est libre. Vous pouvez également acheter un livre pour suivre les sessions, mais aucune obligation.

Psychologue ou psychiatre => vous pouvez avoir besoin d'un suivi psychologique individuel sur le long terme et si prendre la parole devant plusieurs personnes n'est pas envisageable, orientez vous vers des professionnels qui vous guideront pour y voir plus clair. L'avantage par rapport à un centre CSAPA sera une prise de rendez-vous plus facile et certainement une proximité géographique qui simplifiera vos déplacements.

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