Par chat

Chattez avec
Alcool Info Service

Par téléphone

Alcool Info Service répond
à vos appels 7 jours sur 7

Contactez-nous

Adresses utiles

Forums pour l'entourage Télécharger en pdf Imprimer Envoyer à un ami

Alcool, enfant, divorce

Par Profil supprimé

Bonsoir,

Très sincèrement, je ne sais pas très bien si mon témoignage vous apportera quelque chose mais j'ai vraiment besoin d'évacuer, de balancer tout ce quon encaisse ma fille et moi.
Le père de ma fille de 4 ans est alcoolique. Chaque jour je reçois des insultes, de fausses accusations, des phrases violentes et déplacées. Certaines fois j'ai reçu des menaces telles que "touche encore une fois à la telecommande et je te coupe les mains connasse" ou "si tu vas voir ailleurs je te fais cramer vivante, je crame tout" etc. Parfois des menaces de suicide. En plus de ça, il titube et tombe sur des objets ou des meubles qu'il finit par briser. (Ordinateur, bureau, table basse, chaise de mon enfant, miroir de ma fille, verre, cendrier, lampe, bouteille etc). Il est même déjà tombé sur mon bébé. Il fait 100kg, ma fille en fait 16. C'est un enfer. Il dit à ma fille que sa mère est une connasse, une idiote. Il lui a déjà dit qu'elle etait stupide, inutile, qu'elle ne servait à rien.
Ajoutez à ça le nombre de fois où il a uriné dans notre lit, sur le canapé, sur le congel, dans la poubelle, sur les murs. Le nombre de verres renversés et il marche dans tous ces liquides, les étale partout. Le ko. L'odeur. Et on recommence le ménage encore et encore.
À l'heure actuelle, mon but n'est plus de l'aider à vaincre la maladie. C'est peut etre égoïste mais j'estime en avoir assez fait, en avoir assez bavé.
J'ai demandé le divorce. On vit toujours ensemble le temps que je trouve un appart. Lui a quitté son travail et a décidé d'aller en cure dans le but de guérir et de pouvoir voir sa fille après notre separation. Jattends qu'il parte avec impatience pour que ma fille et moi on puisse enfin souffler, rien qu'une journée sans insultes sera déjà un pur bonheur.
Si parmi vous un parent a divorcé d'une personne alcoolique, comment cela s'est il passé avec vos enfants?

Fil précédent Fil suivant

3 réponses


Profil supprimé - 19/09/2019 à 09h56

Bonjour,
C’est une vieille histoire qui date de 23 ans ...
J’ai quitté mon mari malade alcoolique, après 6 ans de vie commune, il y a 23 ans. Notre fils avait 3 ans.
J’ai fait le choix de « sauver ma peau » et de protéger mon fils après une seule et unique soirée de violences physiques à mon égard.
Nous étions en instance de divorce déjà. Il fallait juste attendre 10 jours pour que j’ai les clefs de mon nouvel appartement.
Après cette soirée de violences (pas trop grave hein) je suis partie chez des amis.
J’aurai pu utiliser cette situation et faire en sorte que mon fils ne voit plus son père, puisque notre fils le repoussait et refusait tout contact. Je ne l’ai pas souhaité. J’ai laissé passer 2 semaines et ils se sont revus dans un lieu public d'abord, et ce à ma demande. Mon fils a courru dans les bras de son père. Et progressivement nous avons installé un rythme de visite et d’hébergement. Parallèlement, mon ex mari a fait une première cure de 8 jours (c’était un des protocoles à l’époque). Suivie d’une ré-alcoolisation forte, que je n’ai pas jugée, cela peut faire partie du parcours vers l’abstinence. Il a eu un retrait de permis en même temps donc plus de parcours en voiture ! Ouff.
La 2 eme cure a été efficace et j’etais « présente » ( j’apportais l’eau et les clopes). Notre fils savait que, bien que séparés, je m’occupais un peu de son Papa.
Au final, 20 ans d’abstinence, un fils de 26 ans très au clair de l’ancienne maladie de son père, une vraie relation père-fils (la garde à été changée 3 fois de façon amiable en fonction des besoins de notre fils.
Et une tendre amitié nous lit maintenant depuis plus de 20 ans avec cet homme que j’ai bcp aimé. Nous passons même du temps tous les 3 ensemble parfois : les 20 ans, les 25 ans de notre fils et bientôt sa soutenance de thèse. Nous séjournons l’un chez l’autre 3-4 jours une fois par an.
Cette amitié, n’a pas été comprise par mon fils au moment de son adolescence. Lors d’un dîner au restaurant avec les parents il a eu ces paroles très fortes et très vraies «  arrêtez de dire Papa et toi que vous vous entendez bien. Ça n’a pas de sens pour moi : c’est moi l’enfant de parents divorcés et vous ne vous entendez pas suffisamment pour reconstruire «.
Oupsss cette souffrance je l’ai entendue et j’ai répondu « on ne s’aime plus d’amour et on ne peut plus être amoureux. « 

En conclusion, je dirais qu’il faut considérer la maladie alcoolique : elle se soigne si le patient va dans ce sens. C’est ce qu’il faut dire aux enfants tout en prenant les précautions nécessaires pour leur sécurité. Et surtout ne pas « profiter » pour couper les ponts.
J’espère que ces quelques mots peuvent vous aider à y voir plus clair.

Profil supprimé - 19/09/2019 à 21h29

Merci pour votre réponse et témoignage, j'espère que notre histoire aura une fin aussi sereine que la votre. Mais pour linstant, je ne pense qu'à la sécurité physique et psychologique de ma fille qui ne comprend pas pourquoi son père titube, brise tout ce qu'il touche, l'insulte et insulte sa mère et lui tombe dessus.
Tout se passera au mieux s'il se soigne et guérit. Il pourra voir sa fille et nos rapports seront amicaux autant que possible. Par contre s'il ne guérit pas, je me dois de protéger mon enfant.
La violence psychologique et verbale répétée qu'il exerce sur moi depuis des années m'a laissé des cicatrices, à l'intérieur. Elles sont invisibles mais existent pourtant. Je me suis souvent dit que j'aurai préféré me prendre une gifle que de subir ça, au moins après une gifle j'aurai pu porter plainte. Ma fille vit aujourdhui la même chose que moi mais moins frequement. C'est déjà trop.

Jade38 - 04/09/2020 à 13h17

Louloulou2, à mon avis tu as pris la bonne décision. Te sauver et sauver ta fille. Il y a certaines limites qu'il ne faut pas accepter de dépasser. Notamment la violence psychologique d'autant plus sur une jeune enfant. Bravo et j'espère que depuis 2019, tu tiens le coup.
Et Clara bleu, j'aimerai tant que mon histoire puisse finir comme la tienne, la séparation en moins. Mais je crois que parfois (souvent ? Toujours ?) la séparation est la seule issue. Pour nous déjà, nos enfants surtout, et en espérant que le conjoint ai ce fameux declic qui lui permette de "guérir", ou d'être abstinent, ou en rémission, peu importe le mot si les résultats sont là.

Répondre au fil Retour