Je vous lis régulièrement, et cela m’apporte beaucoup de réconfort, car je vois je ne suis pas seule.

Aujourd’hui, je ressens le besoin de poser des mots sur ma situation.

Je vis avec un mari alcoolique, un mot que j’ai mis du temps à poser, à comprendre et à accepter. Chaque jour est un défi pour maintenir un équilibre pour nos enfants et moi. 

Quand nous nous sommes rencontrés, il n’avait pas ce problème, du moins je ne m’en rendais pas compte. Progressivement, l’alcool a pris de plus en plus de place dans sa vie, aujourd’hui et depuis 6 ans environs, je vis avec un homme que je ne reconnais plus tout à fait. Les disputes sont fréquentes. Les promesses de changement se succèdent, mais les rechutes sont nombreuses et rapide.

Au début, je pensais pouvoir gérer, que l’amour suffirait. Mais l’alcool a pris progressivement une place immense, il boit quasiment tous les soirs, souvent quand je rentre du travail il est déjà ivre. Je me sens épuisée de supporter tout cela. J’aimerais tellement retrouver la personne que j’ai rencontré.

J’ai souvent l’impression de vivre avec deux personnes différentes, celui qui est sobre et que j’aime, et celui qui est ivre que je déteste ! 

Quand il est sobre j’ai l’impression que tout va bien, que j’exagère d’avoir ses pensées et quand il est ivre j’ai cette impression de revenir à la réalité et je ne supporte plus ce yoyo émotionnel. 

J’ai souvent la boule au ventre de rentrer chez moi, car je ne sais pas dans quel état je vais le retrouver.

Ce qui me fait le plus mal, c’est cette responsabilité de protéger nos enfants, de leur offrir un foyer serein et stable. En tant que maman, je culpabilise de ne pas parvenir à leur donner ce qu’ils méritent. J’aimerais tellement les préserver de tout cela, mais je suis souvent dépassée, essayant de composer entre les crises et les moments d’accalmie.

Mon fils commence à se poser des questions, il a 9 ans, et quand il me demande « mais qu’est-ce qu’il a papa ? il est bizarre souvent le soir », je ne sais pas quoi lui répondre, et c’est très dur, je ne veux pas ternir l’image qu’il a de son père.

Pourtant, nous avons tout pour être heureux, cette addiction vient assombrir notre quotidien. Nous avons maison, une situation confortable, des enfants adorables. En apparence, nous avons tout pour être heureux, ce décalage entre ce que pourrait être notre vie et ce qu’elle est réellement me pèse. Malgré tout ce que nous avons construit, malgré les promesses, l’alcool a pris une place centrale.

La question qui me hante, c’est va-t-il un jour arrêter pour de bon ? est ce qu’un jour je pourrais réellement me dire que c’est du passé ? ou est-ce que ma vie ça va être ça ? si cela est le cas, je ne suis pas sûr d’avoir la force de rester...

Par Nej

01/12/2024 à 09:00

Cela fait six ans que je suis en couple avec un homme ayant un gros problème de comportement lié à l’alcool.

Au début de notre relation je n’ai pas vu que c’était une dépendance ancrée, seulement festive.

J’étais très amoureuse ,  ce qui a bien masqué bien des choses.

Je rentre dans le vif du sujet. Il a des crises destructrices à mon égard : condescendance, insultes, vandalisme sur mes affaires personnels et professionnels. Violence et agressivité. Jalousie infondée. Critiques malsaines etc…

Hors crise, généreux, doux, gentil.

Douches écossaises permanentes.

L’année dernière j’avais décidé de mettre un terme à ma relation.Pour me protéger. 
Je n’arrivais plus à me concentrer dans l’entreprise de mon projet d’auto entrepreneure. Il me déstabilisait en permanence jusqu’à ce que je doute sur tout. Mes capacités, mon projet, mon art.. mes créations !! J’étais psychologiquement au sous sol de ce que je valais.

Tout a été échec dans toutes mes entreprises et ma creativité.

Donc je désirais mettre un terme à cette relation toxique.

Je lui ai dit lors d’une phase de capacité à m’écouter mon désir de mettre un terme. Qu’il me détruisait psychologiquement.

Il consommait quotidiennement apéritif, vin, bière, whisky les bouteilles faisaient deux jours.

Tous les jours lorsqu’il rentrait du travail jamais de bonjour il se jetait sur son pastis puis deux et trois. Puis le vin au repas la bouteille y passée et le whisky devant son film.

Je précise que je ne bois pas, ne fume pas.

Donc lorsque ça devient destructeur pour moi je lui ai dit stop.

Le 2 janvier 2024 il a arrêté de boire. Sans aide ! Car monsieur est dure mentalement étant dans le domaine médical il dit avoir besoin de personne.

La blague ! Psychologiquement les failles les traumas ont été anesthésiés par les effets de l’alcool depuis 43 ans qu’il boit en faite.

Je l’ai amené à l’art ce qui lui a fait prendre conscience de bcp de choses. Et il a pris du recul sur son histoire de vie mais pas de ses comportements vis à vis de moi.

Il est dans un déni figé.

Donc depuis presque 1 an qu’il ne boit plus il a tjrs des comportements toxiques. Et refuse de consulter puisqu’il sait tout sur tout.

Je ne sais si je vais supporter encore.

Je m’occupe de moi et j’ai mis des distances avec lui. Je suis tjrs bienveillante mais cette fois ci d’une autre façon. Il n’est plus ma priorité.

J’ai conscience qu’il est tjrs malade et qu’il a besoin d’une thérapie  il le sait très bien.

Il me dit qu’il a besoin de moi, je suis tel un  pilier qui est  plié en deux prêt à se casser en deux.

J’ai perdu confiance en moi. Je déprime ! Je lutte, me remets au sport à la création sans saveur je m’y oblige  pour restait debout.

Je me sens seule et je ne trouve plus d’énergie pour lui !

Que faire !! Je suis telle une aidante face à une personne ayant un handicap !! L’alcoolisme est une maladie destructrice pour  celui qui consomme et pour  le conjoint et enfants qui vivent avec… 

Par paradoxconfus

01/12/2024 à 21:09

Je ne peux pas répondre à votre question avec beaucoup de précisions, je peux vous partager mon expérience. 

Il est possible qu'un jour il arrête, je connais des personnes qui sont aujourd'hui sobres après des années d'alcoolisme. Mais le chemin est long, et à moins d'un déclic fulgurant qui viendrait tout changer du jour au lendemain, arriver à la sobriété va certainement lui prendre des années. 

S'il choisit, et c'est bien lui qui doit être à l'origine de ce choix, il y aura certainement des rechutes, des moments plus difficiles que d'autres et l'alcool pourra être encore présent pendant un long moment. 
Mon ex-conjoint se "bat" depuis plus de 5 ans, et ce n'est pas encore gagné. Il a avancé, mais il y a encore des périodes d'ivresses, des périodes où l'alcool est moindre mais encore présent. 

Ce que je peux vous conseiller est de vous faire accompagner, pour vous et pour vos enfants. L'alcoolisme, c'est une maladie complexe qui demande beaucoup beaucoup de patiente pour les proches. 

Courage à vous ! Vous n'êtes pas seule face à ça, et je vous souhaite le meilleur

Par paradoxconfus

01/12/2024 à 21:12

Autre chose, pour les enfants, il existe des livres qui expliquent les choses : 

https://www.alcool-info-service.fr/a-lire-a-voir/thematique/livres-pour…;

Par Bambou24

02/12/2024 à 09:18

Bonjour,

Merci beaucoup pour votre réponse. Cela me touche vraiment.

Je comprends bien que la sobriété est un combat long et qu’il faut avant tout que ce choix vienne de lui, c'est justement ce qu'il m'inquiète, il y a beaucoup de paroles mais aucun acte, j'ai pas l'impression qu'il ai la volonté d'arrêté, mais entendre qu’il existe des personnes qui réussissent, même après des années, donne un peu d’espoir, même si je sais que chaque parcours est unique.

Je réalise que je ne peux pas tout gérer seule et qu’il est important de me préserver, autant pour moi que pour mes enfants. 

Encore merci pour vos encouragements. Ils me rappellent que je ne suis pas seule dans cette épreuve. Je vous souhaite également beaucoup de courage et de sérénité dans votre parcours.

 

 

Par clementinekruzinski

07/12/2024 à 23:49

Bonjour, 

Je me suis reconnue tellement fort dans vos mots.

Comme vous nous avions tout pour être heureux et mon mari a laissé ce poison gâcher sa vie, celle de nos enfants et la mienne.

Comme vous quand il allait mieux je pensais que c'était moi le problème et que j'exagerait.

Comme vous je rentrais chez moi la boule au ventre par peur de son comportement.

Comme vous mon fils de 9ans me demandait sans arrêt "qu'est ce qu'il a papa il est bizarre".

Et un jour je suis partie et je l'ai fais pour moi et les enfants. Il faut faire le deuil de la bonne personne qu'ils ont été et se protéger.

Ça a été la meilleure décision de ma vie. 

Depuis il m'enprisonne encore puisque je dois gérer seule les enfants et qu'il est menteur et manipulateur comme tous les alcooliques.

Mais au moins je suis sortie.

Je vous souhaite de vous faire accompagner et surtout protéger vos enfants. Les dégâts sur eux sont considérables .

J'ai emmené mon fils chez un psy pour la première fois la semaine dernière et c'est là que j'ai appris que son père était gravement tombé dans le metro, en sang, avec notre petite fille de 3ans dans la main.

Ils sont toxiques pour eux et tous leur proches. Les eloigner c'est se proteger.

Courage !

Par CaroCaro59

07/02/2025 à 22:49

Bonsoir Bambou24,

 

Quand je lis votre témoignage j'ai tellement l'impression que vous parlez de ma vie... Je subis malheureusement la même chose que vous, entre colère et espoir, qui n'est que de courte durée, je pleure presque tous les jours... Je culpabilise de ne pas être capable de le rendre heureux, d'être moins importante que sa "bouteille".

Quand je rentre du boulot et qu'il est à la maison j'ai tellement la boule au ventre... Comment je vais le retrouver... La plupart du temps ivre... Ses yeux le trahissent, ses messages insistants aussi ...

Quoi faire ? Je désespère...

Il voit un addictologue, il me dit qu'il fait des efforts, mais je n'en vois aucun... Rentrer et le trouver ivre devient insupportable...

Et dans cet état il me culpabilise beaucoup... " C'est toi qui a un problème". Quel culot, ça me met autant hors de moi que ça me détruit...

J'essaie de préserver nos enfants, qui ont l'air d'être heureux malgré tout...

Personne n'est au courant dans nos 2 familles et ça me pèse, je me sens très seule...

Je vous remercie pour votre témoignage qui me fait me rendre compte que je ne suis pas tout à fait seule finalement...

Par Dophinel

11/02/2025 à 12:50

@Carocaro, 

Vous n'avez pas à culpabiliser. 

Ce n'est pas votre mission de rendre votre mari heureux ! Vous pouvez participer à son bonheur, mais la seule personne dont vous être responsable du bonheur, c'est vous et uniquement vous ! 

Si vous ne supportez plus de le retrouver ivre chez vous, demandez-lui de partir, ce n'est pas un spectacle pour les enfants ... 

Vous avez le droit d'en parler à certains proches de confiance qui vont comprendre et pas juger ... c'est important de bien choisir les personnes à qui vous en parler parce qu'il faut qu'ils puissent vous apporter du soutien et pas vous mettre un poids en plus sur les épaules. 

C'est important de trouver les causes profondes de son alcoolisme, le mal être qu'il tente d'effacer avec ça ... 

Et en traitant cela, cela peut tout changer, encore faut-il qu'il accepte de voir les choses en face ! 

Par Bambou24

14/02/2025 à 11:00

Bonjour,

Je tiens à remercier chacun d'entre vous pour vos témoignages. Ils m'apportent du réconfort et me rappellent que je ne suis pas seul dans ce combat.

Il y a environ trois semaines, j'ai sérieusement envisagé de mettre fin à notre relation. Mais face à ses promesses – celles que je connais trop bien – j'ai choisi d'y croire encore. Il m'a assuré que cette fois, il avait compris, qu'il ne voulait pas tout perdre et qu'il arrêterait définitivement.

Il a tenu 11 jours. Pendant ces 11 jours, nous avons retrouvé une véritable vie de famille. Puis, un soir, il a voulu boire "un verre"... Finalement, c'est les trois quarts de la bouteille qui y sont passés. Ce soir-là, il s'en est énormément voulu et m'a dit que cela lui avait ouvert les yeux : il n'aimait vraiment pas ça et comprenait à quel point ce n'était pas compatible avec une vie de famille.

Il a tenu quatre jours de plus. Puis, il a recommencé à boire en cachette depuis deux jours.

J'avais mis tant d'espoir dans cette nouvelle promesse... Aujourd’hui, je tombe de haut. Était-ce sincère ou juste une façon de me retenir ? Je ne sais plus quoi penser...

 

 

 

Par Modérateur

14/02/2025 à 11:16

Bonjour Bambou24, 

Essayez de ne pas trop en vouloir à votre mari. Ses efforts ont été sincères et il ne faut pas douter que sa "promesse" était elle aussi sincère. Vous touchez du doigt ici la difficulté qu'il peut y avoir à réaliser ce que cela veut vraiment dire que d'être addict à l'alcool. Ce n'est pas qu'une question de décision ou de volonté pour s'en sortir. Votre mari a besoin d'aide pour en sortir et c'est ce que montre cet épisode. 

Je vous encourage à essayer de surmonter votre déception et à poursuivre le dialogue avec lui pour l'aider à tirer les conclusions de ce qui se passe. Il n'est pas "nul", il n'est pas un "incapable qui manque de volonté" et il n'est pas un "menteur" : non, il souffre d'une maladie qui est l'addiction à l'alcool. C'est, en quelque sorte, une maladie de la "volonté" car celle-ci est court-circuitée par le besoin de boire. Pour cette maladie il a besoin d'être aidé sur le long terme pour en sortir : par des soins avec des professionnels, par de l'entraide s'il le souhaite aussi. Vous pourriez d'ailleurs envisager de prendre ensemble contact avec un Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) s'il en est d'accord et si cela n'a pas déjà été fait. Il a besoin de ces professionnels pour comprendre son addiction et mettre en place un arrêt qui dure. 

Petit avertissement : cela peut être difficile pour lui d'accepter son impuissance et le besoin d'être aidé. Cela peut prendre du temps pour que l'idée chemine et qu'il trouve ses motivations pour franchir la porte d'un CSAPA. Cependant persévérez car il y a malgré tout un dialogue entre vous et il a montré qu'il souhaitait faire des efforts.

Cordialement,

le modérateur. 

Par Dophinel

14/02/2025 à 14:50

Bambou, 

Les rechutes font partie du processus, dans le sens où on est humain, c'est difficile. 

Le tout est d'avoir des stratégies pour éviter les tentations, pour gérer le stress, la contrariété autrement et surtout qu'il se dise qu'un verre, c'est beaucoup trop tôt. 

Au départ, il faut rester sur de l'abstinence totale pendant plusieurs fois. 

Je pense aussi qu'il était sincère, mais qu'il a besoin d'un accompagnement adapté pour parvenir à s'y tenir. 

Retourner à la liste des discussions

Échangez avec des professionnels

Chattez en direct avec Alcool Info Service

Se faire aider pour arrêter de consommer est souvent nécessaire.

Dialoguer avec un écoutant

Trouver un professionnel près de chez vous

Se faire aider pour arrêter de consommer est souvent nécessaire.

Commencer ma recherche