Bonjour
J'ai tendance à boire quotidiennement et ce depuis beaucoup d'années.
J'ai 55 ans. Je vis seule depuis quelques années et le soir il m'arrive régulièrement de boire jusqu'à une bouteille de vin. Sur le coup cela me rend joyeuse et après je suis très déprimée.
L'alcool me fait dire des bêtises, me rendant excessives et les gens avec lesquelles je communique doivent me trouver différente et bizarre. Après coup cela me donne des grandes bouffées de honte.
Le lendemain je me sens fatiguée et cela me rend triste.
Je suis décidée à arrêter.
Par cielbleu
10/04/2024 à 09:01
Bonjour Palomita,
les phrases que vous employez résonnent beaucoup en moi.
Vous avez cette capacité d'introspection et d'analyse qui aident beaucoup, je pense, à tenir la bouteille à distance.
Ce retour vers soi est beau, encore faut-il pouvoir l'accueillir.
Et vous vivez en ce moment plein de belles choses que vous inscrivez à jamais en vous et ces moments de bien-être, vous pourrez les visualiser à nouveau à tout moment, si jamais la bouteille se rapprochait à nouveau. Vous avez senti à quel point la vie peut être douce sans alcool, alors, pourquoi s'en priver? :-)
Bonne journée!
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Par Palomita
16/04/2024 à 16:20
Bonjour à tous.
Cielbleu merci pour vos douces paroles. Je pense la même chose de ce que vous écrivez, à moi et aux autres.
Le reportage que vous mettez en ligne m'a beaucoup intéressé et la femme alcoolique puis abstinente que l'on voit
enfant avec son frère, dansant au soleil pour ensuite adulte sombrer inéluctablement dans l'alcool, beaucoup
touchée. Ainsi que les formidables équipes soignantes.
Je termine une semaine de vacances avec ma mère avec elle qui boit très généreusement et moi
toujours abstinente. Du coup finis les coups de barre d'après repas, les exaltations et parfois les paroles trop
spontanées qui blessent et créent des tensions.
C'est vrai que je me sens souvent comme amputée d'un membre, la bouteille, les verres de vin que j'avais bien
accrochés au cœur et au corps. Mais la femme nouvelle qui émerge semble plus forte de semaines en semaines
(trois à présent) et je sens qu'elle change, que sa personnalité se dessine et change au fil des jours. Je suis
heureuse bien qu'encore amputée et désorientée. J'espère tenir le cap. Au départ je voulais continuer à boire à
l'occasion et très raisonnablement et de plus en plus, je me dis que dans mon cas, avec le long parcours
d'addiction (drogues douces ado et jeune adulte et alcool toujours en toile de fond) il est préférable d'arrêter
définitivement.
Merci à tous pour vos témoignages et générosité qui nous soutiennent tous, les abstinents et ceux qui le seront un
jour. J'ai 55 ans, la vie est longue, ne nous décourageons pas, le changement, les rechutes, les miracles, il y a de
la place pour tout cela, sans honte et sans reproche. Moi enfant, j'ai vu depuis ma naissance les bouteilles de vin
constamment sur la table de mes parents (mon père était un alcoolique qui contrôlait sa consommation mais
buvait 2 grandes cannettes de bière à 8h du matin avec le petit déjeuner puis 50 cl de vin au déjeuner, puis re deux
bières à 4h puis à nouveau du vin au diner, les cigarettes allumées les unes après les autres et les failles des uns
et des autres. Ce n'est pas une excuse, je n'en cherche pas, nous ne sommes pas coupables! c'est un contexte où
les adultes pansent leurs plaies comme ils peuvent devant des enfants qui s'imprègnent et auront du mal ensuite à
ne pas sombrer eux-mêmes. Cesser de consommer c'est s'offrir le luxe de casser un contrat tacite et inconscient
avec des fonctionnements familiaux pas toujours constructeurs. C'est s'offrir le luxe de se faire du bien et pas du
bien qui fait du mal, du vrai bien.
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Par Palomita
21/04/2024 à 12:42
Bonjour à tous,
Tournée générale : eau pétillante saveur agrume pour tout le monde!
Je fête 4 semaines sans alcool moi qui régulièrement buvais du vin le soir, souvent jusqu'à la bouteille entière et toujours au moins la demi bouteille et le week-end idem en rajoutant le midi. Ne parlons pas des vacances....J'espère continuer ainsi pour toujours!
J'abandonne le vin récompense (je l'ai bien mérité....) et le vin compensation (ça a été dur alors j'ai bien le droit non?) pour me noyer dans les bulles d'eau toutes douces.
Bizarrement et paradoxalement, ce qui m'aide c'est de me connecter à ma tristesse, en écoutant des musiques tristes et en apprivoisant enfin ce sentiment que je fuyais.
Là je l'accueille, m'y habitue, comme on s'habitue à une émotion désagréable. Pas le choix, elle est là. Je sais que régulièrement le soir j'ai mes rendez-vous tristesse ou mélancolie, souvent à la tombée de la nuit, mais parfois aussi en plein jour, avec moi-même et cela ,ne m'empêche pas de me faire plaisir avec un bon roman policier, de la musique, un film. Triste et heureuse car abstinente en même temps
La tristesse ne tue pas contrairement à ce que mon inconscient de petite fille croyait peut-être.
Bon courage à tous, les dépressifs, les hyper sensibles, ceux qui se débrouillent comme ils peuvent avec la vie, je vous embrasse solidairement, les encore picolos et les alcooliques abstinents qui s'accrochent ou recraquent, les vivants!!!!!
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Par cielbleu
22/04/2024 à 12:15
Bonjour Palomita,
c'est chouette de te lire dans ton beau voyage de découverte de toi-même.
Il est vrai qu'en arrêtant de boire, on se prend ses émotions en pleine face mais si on arrive à leur faire un peu de place, alors elles ne sont pas si encombrantes.
Quand je buvais, j'avais la sensation d'être sans cesse sur le fil du rasoir. Aujourd'hui, j'ai retrouvé beaucoup plus de stabilité; d'ancrage avec les centaines d'émotions qui me traversent tous les jours.
Tu parles de la tristesse, c'est quelque chose que je connais aussi. En ne buvant pas, on la laisse venir, puis repartir, en faisant une activité, en passant à autre chose, ce que l'alcool ne permet pas. Il nous fixe dans ces émotions. Il nous empêche de trouver des solutions (j'ai lu ou vu quelque part que l'alcool détruisait notre pouvoir créatif) et nous fait repartir inlassablement vers les mêmes réflexions, le même ressassement, la même issue.
Bravo pour tes 4 semaines et pour ta liberté retrouvée!
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Par Palomita
23/04/2024 à 19:20
Merci Cielbleu pour vos encouragements
C'est vrai que quand on boit, on est un peu comme un disque rayé.
En plus on fait des mauvais choix et on peut rester longtemps enlisé dans des situations qui ne nous conviennent pas, et comme on est focus sur l'alcool, le reste on n'y prête pas garde.
Dommage car les années filent vite.
C'est chouette quand on rompt avec ce qui nous faisait du mal inutilement, personnes, substances.
Un petit être neuf nait alors, il est un peu fébrile, un peu insatisfait, il a besoin de prendre des forces mais il est là. A nous de le traiter avec respect et gentillesse, enfin!!!!
Je vous embrasse
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Par Palomita
28/04/2024 à 19:06
Bonjour à tous,
Je termine la cinquième semaine sans alcool.
Je me sens de plus en plus résolue à arrêter de boire de l'alcool de manière définitive quitte, pour les occasions, à laisser les gens me servir un peu de vin et à ne rien boire. Comme ça pas besoin de dire non. Juste à mon verre que je dis non.
L'emprise du produit me semble de plus en plus forte socialement.
Dans les magasins, les bouteilles sont partout, prêtes à tenter le quidam. Bien disposées, 2 pour le prix de 3, en tête de gondole. Qui veut mon blanc, mon rouge, mon rosé, sans omettre les alcools forts.
C'est triste vraiment car cela provoque beaucoup de malheur et de mal-être.
Pour moi, une consommation raisonnable est impossible et ne m'intéresse pas. J'aime l'ivresse et les émotions qu'elle procure. En fait j'adore boire, c'est pour cela que je m'arrête. Je me sais à cet égard, totalement alcoolique. Donc je préfère renoncer. J'apprends à dire non au produit. Je pourrai même dire que j'apprends à dire non tout court et que c'est nouveau pour moi.
Non, non, non !
Bon courage à tous et à toutes.
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Par cielbleu
29/04/2024 à 20:31
Bonsoir Palomita,
je te rejoins!
Je pense déjà à la suite et me demande parfois: "et si une consommation raisonnée était possible...?"
Mais non! J'aime trop l'ivresse. Je ne pourrais jamais me contenter de 2 verres!
La vie me semble tellement plus simple depuis que j'ai arrêté de boire.
L'anxiété a quasiment disparu, la honte et la culpabilité également en totalité!
T'imagine la légèreté!!
Je me demande même comment j'ai pu m'infliger ce traitement pendant tant d'années!
Combien de fois je me suis mise en danger, en rentrant seule ivre chez moi dans une grande ville. Si j'avais été agressée je n'aurais certainement pas eu les moyens de me défendre. Les black-out, les regrets, les relations moyennement consenties....Je me suis abimée avec l'alcool et j'ai regagné tellement de respect et d'estime de moi aujourd'hui que c'est juste impensable de repartir dans ces travers.
Je me découvre aussi de moins en moins tolérantes envers les gens qui boivent. Je pense que c'est un mouvement de rejet passager et que ca va évoluer mais j'ai du mal à discuter avec les gens alcoolisés aujourd'hui. L'élocution qui part en vrille, les gens qui ne t'écoutent qu'à moitié, qui radotent, qui braillent, qui ouvrent leur cœur alors qu'ils ne le font jamais sobres, tout ca me soule en fait!
Ce rejet est peut-être une stratégie de mon inconscient pour consolider ma décision...je ne sais pas!
En tous cas, je suis heureuse et j'assimile cette nouvelle vie à une renaissance.
Je suis née il y a presque 8 mois :-)
Bonne soirée Palomita!
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Par Palomita
05/05/2024 à 20:05
Bonsoir Ciel Bleu,
C'est vrai que d'arrêter de boire c'est comme une naissance après des années de souffrance et de mensonges que l'on s'infligeait. Des envies d'arrêter, des tentations, des minimisations, tout ce blabla que l'on s'infligeait.
A cet égard la radicalité du non est parfaite, simple et directe comme un uppercut.
Bravo à toi grand bébé de bientôt 8 mois. Le grand bébé que tu es peut être heureux d'avoir une maman sécurisante que tu es également.
Bonne semaine en toute vérité et liberté.
Palomita
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Par cielbleu
06/05/2024 à 19:37
Palomita,
merci pour tes mots :-)
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Par Sunshine
06/05/2024 à 23:19
Bonsoir Palomita & Cielbleu,
Je suis très heureuse de vous lire ; je me reconnais tellement dans vos dires. Moi ça fait 4 mois maintenant, avec 1 dérapage en cours de route. Mais ça ne m’a pas empêché de retrouver mon chemin si durement tracé vers la guérison : l’abstinence totale.
Je suis bluffée par l’analyse si juste et si douce que vous avez, la clairvoyance avec vous même et votre regard sur le monde qui vous entoure. Surtout ça m’amène beaucoup d’émotions car je pourrai écrire ces lignes.
Je passe par plusieurs phases également : parfois je ne supporte pas les gens alcoolisés et parfois j’en ris. Parfois je détourne le regard des têtes de gondoles des bouteilles d’alcool comme si ça allait me brûler les yeux et parfois je passe dans les rayons spiritueux/vins si c’est sur mon chemin, de façon tout à fait détendue, limite avec une certaine arrogance en quelques sortes. Parfois j’achète une bouteille de vin pour des invités, parfois je me sens incapable d’avoir une bouteille d’alcool présente chez moi.Tous les états d’esprits y passent, défilent les uns après les autres. Je les laisse venir et repartir.
Je me suis enfin retrouvée, comme vous, en paix avec moi même et bien plus sereine. Parfois ma motivation n’a pas de limite et je me programme des grosses journées et parfois je bouine la journée entière à lire, me reposer, penser… Bref, je suis vivante. Depuis que j’ai fait sortir l’alcool de ma vie je suis tout simplement vivante.
Au plaisir de continuer à vous lire. Je vous souhaite plein de belles choses :)
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