Comment éviter de rechuter ?
Vous avez réussi à arrêter l’alcool. Bravo ! Voici une liste de conseils pour tenir sur la durée.
Sommaire
Une priorité : ne pas prendre le premier verre
Juste « un petit verre », cela ne paraît pas grand-chose. Mais si vous êtes dépendant à l’alcool, ce petit verre peut en entraîner bien d’autres. Ne pas rechuter, c’est d’abord refuser à tout prix de prendre un premier verre.
Mettez toutes les chances de votre côté
Être sevré n’enlève pas votre sensibilité à l’alcool. Alors prenez quelques précautions pour éviter les situations à risque.
- Ne gardez pas d’alcool chez vous.
- Ne restez pas en contact avec des personnes qui vous « poussent » à boire.
- Évitez les situations où il vous sera difficile de ne pas boire.
- Évitez les lieux où vous achetiez ou consommiez de l’alcool.
- Faites une autre activité dans les moments où vous aviez l’habitude de boire.
- Voyez votre abstinence à l’alcool comme une libération et non comme une contrainte.
- Demandez à vos proches de faire attention à ne pas vous proposer d’alcool.
Nos conseils pour dire « non »
Dire « non » au verre d’alcool qu’on vous propose peut être difficile. Voici quelques conseils pour vous y aider :
- Un simple « non merci » peut suffire, vous n’êtes pas obligé de vous justifier.
- Vous pouvez inventer une excuse médicale (« je suis malade », …).
- Vous pouvez dire que vous faites une pause pour le moment (« pas aujourd’hui »).
- Osez faire entendre votre voix : soyez ferme avec ceux qui insistent (« non, c’est non »).
Des conseils pour faire face aux envies soudaines de boire ? Lisez Comment résister aux envies de boire.
Alcool info service présente
L’addiction, on s’en parle ?
Comment faire face à la rechute ?
Dre. Morgane Guillou, Psychiatre addictologue au CHU de Brest
Dre. Amandine Luquiens, Psychiatre addictologue au CHU de Nîmes
Marion, 32 ans :
« J’étais sobre depuis six mois, mais j'ai craqué lors d'une soirée entre amis. Je me sens vraiment coupable. J'ai l'impression de repartir de zéro. »
Dre. Morgane Guillou :
Le sentiment de culpabilité lors d'une reconsommation est naturel, mais il faut vraiment être attentif
à distinguer la notion de reconsommation, qui peut être occasionnelle, d'une rechute. Il faut aussi avoir en tête que le processus de rechute fait vraiment partie de l'addiction et du processus de guérison et qu'à chaque rechute, vous allez apprendre à mieux vous connaître et à mieux connaître votre maladie. Il y a des facteurs qui sont contextuels, extérieurs. Ça peut être de se retrouver dans une situation où habituellement on consommait ou une situation où on vous propose de l'alcool et vous n'allez pas anticiper forcément le risque de rechute à ce moment-là. Mais il existe aussi de nombreux facteurs plutôt internes, qui vont être liés à des émotions qui peuvent être à la fois positives suite à des événements agréables de votre vie ou des situations émotionnelles plutôt négatives suite à des évènements plutôt tristes dans votre vie et c'est important de savoir l'identifier et de pouvoir en parler, ce qui vous aidera aussi à ne pas rechuter.
Dre. Amandine Luquiens :
Il faut voir que l'addiction est comme un peu un virus informatique. Toutes les ressources de mon cerveau qui d'habitude m'aident à faire le bon choix, à prendre des décisions qui me rendent service et à éloigner les choses qui me mettent en danger, vont être utilisées par l'addiction pour me faire reconsommer de l'alcool et maintenir ce comportement. Ça prend du temps de reprogrammer le cerveau. Vous ne repartez pas de zéro.
Jean-Baptiste, 40 ans :
« Ça fait trois ans que j'ai arrêté et j'ai peur de craquer. J'aimerais savoir s'il existe des conseils pour éviter les rechutes. »
Dre. Amandine Luquiens :
Il existe beaucoup d'outils pour prévenir la rechute. Ça peut être rééquilibrer son style de vie, introduire plus d'activités pour prendre soin de soi, mais aussi éviter certaines situations qui sont trop à risque pour moi, où je ne me sens pas confiant. Ça peut être aussi développer un plan d'urgence. Qu'est-ce que je peux faire si j'ai vraiment une grosse envie de consommer ? Par exemple, je peux appeler un proche avec qui je me suis mis d'accord à l'avance et qui est OK pour ça.
Émilie, 49 ans :
« Après ma dernière rechute, je pense que j'ai besoin d'une aide professionnelle, mais j'hésite car je ne sais pas bien ce qu'elle peut m'apporter de plus que mon entourage. »
Dre. Amandine Luquiens :
Contrairement à votre entourage, les professionnels de santé sont extérieurs à la situation. Ils sont moins impliqués émotionnellement. Par contre, ils sont formés à vous accompagner. Ils ne seront pas déçus si vous rechutez, ils seront toujours là pour vous aider à avancer. Ils pourront vous aider à faire le point pour comprendre ce qui a précipité la rechute. Comprendre les freins peut-être, qui sont là et qui vous empêchent d'avancer, mais surtout vous proposer une aide adaptée après avoir évalué vos difficultés sur le plan psychologique, social, professionnel et l'ensemble de votre situation.
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Être accompagné, c’est mieux !
Avoir des personnes avec qui parler diminue le risque de rechute :
- Trouvez le soutien de proches de confiance.
- Parlez-en régulièrement avec votre médecin.
- Entamez une démarche de suivi dans un Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA).
Dans tous les cas, même longtemps après avoir arrêté de boire, restez vigilant, en particulier dans les moments difficiles ou festifs.
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