Par chat

Chattez avec
Alcool Info Service

Par téléphone

Alcool Info Service répond
à vos appels 7 jours sur 7

Contactez-nous

Adresses utiles

Forums pour les consommateurs Télécharger en pdf Imprimer Envoyer à un ami

Journal de liberté

Par rewinder

385 réponses


Sunshine - 31/01/2024 à 23h34

Bonjour Rewinder, Liv, Olivier et tous les autres.
En somme, bonjour tout le monde !

C’est toujours un réel plaisir de vous lire. Je tenais à vous le dire, je ne participe pas forcément ou peu mais je suis par là régulièrement, faisant mon tour quasi quotidien du soir sur le forum, c’est devenu une habitude maintenant!
Courage Liv, bravo pour la justesse de tes mots et la clairvoyance dont tu fais preuve. C’est si difficile de s’analyser avec autant de justesse et de faire appel aux bons outils et aux bonnes personnes pour sortir la tête de « l’eau » si vous me permettez l’expression douteuse happy
Je suis dans une période sereine, pas de consommation depuis début janvier. Mais rien que vendredi dernier encore, sortie du boulot ça m’a pris comme on gratte une piqûre de moustique : sans prévenir j’avais ENVIE de me mettre la tête à l’envers. J’ai hurlé dans la voiture « NON NON et NON put**n! » je n’ai finalement pas acheté cette bouteille. Mais ce jour là j’étais lassée. Lassée de me dire que ce sera comme ça toute ma vie. Je n’étais même pas « fière » d’avoir résisté, j’étais juste fatiguée d’avoir à le faire. A d’autres moment, je suis euphorique la vie est belle, je réussis ce que j’entreprends, je me sens tellement mieux sans alcool etc etc. C’est les montagnes russes les yeux bandés : je ne peux anticiper aucun virage ni secousse, obligée de me laisser porter en étant extrêmement vigilante aux signes précurseurs d’un craquage… J’essaie d’appliquer la règle des 24h. Ça fonctionne bien c’est vrai et ça baisse la pression. Mais ça m’énerve quand même cette histoire des 24h lol.
Ça m’est inconcevable de visualiser la vie 24h par 24h. Parfois je ne sais plus par quel bout aborder cette addiction. Parfois j’abandonne et je pense à autre chose. Parfois je crie, parfois je chante (faux mais on s’en fout), parfois j’écris, parfois je ne dis rien parce que je n’ai rien à dire ou pas envie de parler….

Ne te décourage pas Liv on passe tous ou presque par là réalcoolisation. Tu as raison de remettre les compteurs à zéro, sois indulgente avec toi même c’est le meilleure récompense que tu puisses te faire. En plus tu as si j’ai bien compris un mari qui te soutient, ça c’est merveilleux.

Au plaisir de continuer à lire tous vos conseils. Merci à tous d’être quelque part sur cette terre.
Amicalement
Sunshine

Olivier 54150 - 01/02/2024 à 11h40

Bonjour à tous.
Comme j'aime bien ce genre de petites synchro Liv, tu parles des vertus de l'échec alors que je suis en train de lire "la rencontre, une philosophie "
J'ai découvert Charle Pépin il y à quelques mois seulement, j'aime beaucoup.
"la joie" vaut le coup d'être lu rien que pour la fin, elle m'a bouleversé.
J'attend que "vivre avec son passé" sort en poche... Les podcast, conferences sur YouTube donne les grandes lignes et ça donne vraiment envie.

Haa ! Les vertus de l'échec, qu'es qu'il en parle bien mr Pépin.
L'échec nous rend humble, compréhensif, empathique... Humain.
Quoi de mieux qu'une lutte contre une addiction pour nous apprendre les vertus de l'échec. Parce que finalement, sans échec pour arrêter un produit, pas d'addiction.
Addiction et échec sont indissociables.

Des centaines de fois j'ai dit, demain je ne bois pas, autant d'échec...cuisants, démoralisant...

Je crois que pour nous, la vertus de l'échec dans l'abstinence, c'est qu'il nous montre à quel point l'alcool à d'emprise sur nous et donc, à travers la resiliance, les avantages immenses à remplacer l'alcool par une introspection. Introspection qui nous change tellement.

On parle beaucoup des bienfaits de l'abstinence, mais sans cette maladie qu'est l'alcoolisme, pas d'abstinence et tout ce que ça implique. j'y pense souvent... Sans tout ça, ma vie serai...je n'aurai pas appris grand-chose, je saurais à peine lire...je serais encore dans le pur paraître à accuser le monde entier de mes moindres maux et pleurer sur mon pauvre sort...Alors oui, pour moi, avec pas mal de recul et un peu de philosophie, l'alcoolisme fut un cadeau car c'est bien la démarches vers l'abstinence qui m'a apporté un changement nécessaire et salvateur, une certaine sérénité...entre autre.

Je n'aime pas mon travail, j'y vais à reculons chaque jour, je sais pourquoi j'y vais, pour mon confort, mes chaussons et le temps libre qu'il m'offre.
Le meilleur boulot du monde, à un million de dollars par semaine (Matthew Perry) Ben je ne l'échangerai pas contre ma sobriété.

Liv, on te donne le prix Nobel à condition que tu boives trois litres de vin par jours tout au long de ta carrière. Ça va pas le faire hein ?

Bon, jsuis un peu braque là, je m'égare je crois, mais purée l'alcool est tellement destructeur pour nous, s'en défaire devrait être là priorité absolue.

On arrête de boire pour toujours, pour la vie, c'est la maladie qui veut ça. Alors je me dis à quoi bon compter les jours... Pourtant, personne n'y échappe, impossible de ne pas alimenter un compteur lorsqu'il s'agit d'abstinence, c'est fou.
D'abord parce que c'est un super outil de motivation... Le remettre à zéro nous hante. Mais au-delà, il marque le moment de basculement. Le avant et après. De la prison à l'air libre.
Et je crois à ce titre, que la date la plus importante n'est pas celui du dernier verre mais plutôt du jour où on a compris que "ça suffit" quand on à su que c'était l'alcool qui nous pourrissait la vie, le premier "help", la première démarche, le premier essai, quelque soit les "échecs", les dérapages qui on suivi...

Tu sais, l'alcool lune de miel ne reviendra pas, jamais, c'est fini. Alors même si tu as trop envie de boire et que tu reconsomme, le résultat sera décevant, à chaque fois, tu l'a dit, ce sera la vie d'avant...certainement en pire.

Tu as bien vu que ce moment dur que tu viens de traverser est passé. Sans alcool il serai passé aussi, et certainement avec moins de douleur...je crois...je sais pas.

Voilà voilà, n'oublie pas de relativiser... Un travail passion, un mari formidable, un frigo plein, un super bouquin à lire, un pays pas en guerre...tout va bien, l'alcool est obsolètes.
Oliv

Olivier 54150 - 01/02/2024 à 18h03

Sunshine je comprend la difficulté à s'imaginer un avenir sans plus jamais d'alcool...que cette histoire de 24h soit agaçant.
Les cravings comme celui que tu as vécu ne dure pas mais surtout s'espace avec le temps...résister à l'envie ne sera pas toujours aussi difficile. Bon, ça aide pas car tu sais déjà tout ça.
24h à la fois, c'est justement pendant ces envies que c'est utile...dire non, pas aujourd'hui.
Mais en dehors de ça, j'aime proposer de plutôt visualiser l'avenir.
Tu n'a pas bu janvier, un mois, donc tu peux deux mois. Là, tu sors des 24h, plus de questions à te poser, février sera sans alcool, point.
Penses à un avenir sans les galères de cette prison chimique, une vie qui s'améliore petit à petit dans tout les domaines.
Autant cela peut être difficile de ne pas y toucher lors de certaines émotions, si ces émotions son vécu à l'endroit et sans alcool, autant tu en ressortira grandi, à chaque fois un peu plus armée pour traverser ces envies.

Il me semble aussi important de dissocier les passages à vide avec l'alcool.
Pour chaque galère, chaque moment de déprime, chaque contrariété, une pensée alcool arrive... Mais quel rapport ? Parce que ces comme ça qu'on à toujours fait, c'était tellement facile ces quelque verres pour tromper le cerveau.
Sans l'alcool dans ces moments, on apprend à prendre patience et du recul, puis, on se rend compte très vite, que sans alcool les moment difficiles passe tout aussi bien...
beaucoup mieux même...
jusqu'à, par habitude, ne plus penser à l'alcool dans ces moments car notre état d'esprit a changé.
Courage.
Oliv

Helpgirl - 01/02/2024 à 22h22

Bonsoir. Voilà voilà nous y sommes. Après des mois de lecture...je me lance. Jeune quadra, Maman. Mariée....mais détruite. Perte d un enfant. Dans des conditions terribles. Pas d un bébé, un enfant. Qui par ailleurs restera à jamais mon bébé. Et me voilà. A errer... à lutter...je vous ai lus avec attention depuis des mois. Entre 2 pleurs de désespoir parce que je sais bien pourquoi je comble. Je paralyse la douleur temporairement qvec quelques verres. Tous les soirs. Je tiens donc mieux...je bois donc trop. Je bois donc tout court. Pour oublier que mon enfant, de 13 ans ne reviendra pas. Sans issue n est ce pas? A défaut d avoir les mots je sais trouver ici des paroles bienveillantes. Très bonne soirée à tous.

Carte - 02/02/2024 à 08h49

Nous sommes tous avec toi Helpgirl

J'espère que tu es accompagné par une aide médicale afin d'apaiser ta peine.
L'alcool ne réglera rien et tu le sais très bien.
Mais de flancher est humain et nous avons tous lâcher prise une fois dans notre vie. La perte d'un enfant n'est pas concevable et tu as le droit de te lâcher.... Personne ne pourra te faire le moindre reproche...;

Mais seul l'abstinence va te permettre de reprendre de la force et de la confiance. Peux importe les rechutes.... Du moment que tu prends le chemin de te battre et d'essayer de rester à l'eau , c'est déjà une très forte décisions et bravo à toi.

Sylvain

rewinder - 02/02/2024 à 09h50

Salut HelpGirl,

Je n'ai pas eu d'enfants, mais j'ai toujours imaginé la mort d'un enfant comme étant une des douleurs les plus insoutenables qui soient. Tu bois pour échapper à la terrible emprise de cette douleur... Les fonctions anxyolitiques de l'alcool te donnent l'illusion que la douleur s'apaisent... mais ce n'est qu'une illusion. Et le lendemain, la douleur est toujours là, et elle se double d'une anxiété nouvelle parce que tu te rends compte que tu bois trop.
La douleur, je le crains, ne s'effacera jamais totalement, elle sera toujours là, plus ou moins distante de toi. Mais cette anxiété, tu peux t'en débarrasser. L'alcool ne t'aide pas du tout, il est au contraire un accroissement de ton mal-être. Tu en es déjà à une consommation trop importante, mais tu n'en es pas encore à un stade de dépendance aggravée, qui arrivera tot ou tard si tu ne t'arrêtes pas.
La vie t'as imposé la douleur de la perte d'un enfant : mais la douleur de l'alcoolisme, c'est toi qui te l'imposes. Prendre le pas sur cette souffrance là, y mettre fin grâce à l'énergie qui est au fond de toi, même si c'est tout au fond, ce sera reprendre le pouvoir, un tout petit peu, sur ta vie qui se cabosse. Cette prise de pouvoir pourrait t'aider bien plus que n'importe quel alcool.
N'hésites pas, on est tous là. Comme je le dis à tous ceux qui mène ici ce combat - et je le dis doublement à toi qui mène deux combats : get up stand up, don't give up the fight.

rewinder - 02/02/2024 à 10h00

Oliv,

Perso j'ai le plus beau métier du monde (et pourtant je ne suis pas Matthew Perry). Mais je m'en passerais immédiatement si il m'imposait de renoncer à ma sobriété.

Une chose me semble de plus en plus évidente, depuis qu'en aout 2020 j'ai choisi de devenir sobre, et encore plus depuis que j'y suis parvenu : on boit pour combler un vide. Le bingewatching a toujours accompagné ma consomation d'alcool. Même pendant ma cure, j'ai remplacé l'alcool par les jeux sur tablette : je passais des heures absorbé là-dedans. Et la dernière chose que j'ai fait, avant de sortir de la clinique, a été de désinstallé ces jeux à la con.
Je tourne en rond autour de cet idée comme un teckel qui aurait trouvé un trou de taupe : la peur du vide...
Le taosisme, qui me fascine depuis longtemps, a une vision radicalement différente du vide. Il en fait l'objet de la méditation. Elle m'apprend a voir que le vide n'est pas du tout vide. Je l'ai compris aussi en m'allongeant dans l'herbe, devant chez moi, pour mater le ciel étoilé... Le vide, c'est juste l'endroit qui est prêt à accueillir tout les possibles. Le point zéro, à partir duquel tu peux tout imaginer. Le vide, c'est l'ultime Rewind...
Je crois que parmi tous les "changements de caps intime", c'est celui là, cet apprentissage du vide, qui est ma meilleure protection contre l'alcool.

Olivier 54150 - 02/02/2024 à 13h19


Comme je te rejoins Rewinder.
Le vide est la première chose auquel on est confronté lorsqu'on arrête une addiction.
Alcool, drogue, jeux, média, bouffe, achats comble nos vides tout au long de notre vie.
Sans tout ça, le risque est de se demander qu'esqu'on fait sur terre, ce n'est pas très confortables, voir insupportables.

Le sentiment que j'ai, c'est que confronté à ce vide, j'ai commencé à me poser ces questions existentielles, trop matérialiste, mes ambitions se sont disloqué. Sans l'alcool toute mes idées et convictions n'était que de pauvre châteaux de sable balayé en un rien de temps par le vent d'une certaine lucidité.
Une lucidité forcée dans un premier temps puis apprivoisé et nourri par toutes sorte de recherches, de philosophies, de résiliences à mon petit niveau...

Il y aurai tant à dire sur le vide. Mon préféré et celui de Nassim Haramein (l'univers connecté) : À l'échelle de plank, le vide et très dense. Chaque point assemblé comme une fleur de vie contient toute l'énergie et l'information de l'univers.
Vide et connection sont indissociables.

Olivier 54150 - 02/02/2024 à 13h42

HelpGirl. Les mots sont tellement dérisoire pour interpréter ce que tu vies..tellement inadmissibles, injuste, inconcevable.
C'est un plaie ouverte qui ne ce refermera jamais, elle fait partie de toi maintenant.
Rien ne peut guérir cela, juste apprendre à survivre en attendant et en espérant revivre.
Éventuellement te réconcilier avec les cycles de la vie...et les autres mondes.
J'ai beaucoup aimé lire, écouté Patricia Darré pour ça. Mais aussi Stéphane Alix et Jean Jacques Charbonnier.
De tout cœur avec toi, n'hésite pas à venir posé ta peine ici, t'alléger un peu...

Répondre au fil Retour