Profil supprimé - 13/09/2017 à 17h58

Bonjour,
Je suis moi même alcoolique depuis 13 ans. le côté Dr Jekyl et Mr Hyde, j'ai déjà donné. Je suis quelqu"un de doux, tendre attentionné quand je suis Docteur Jekyl, mais quand j'ai atteins ma dose, je deviens insupportable (je me suis fait tabasser deux fois par deux ex alcooliques.....)Donc, ton homme, il a besoin d'aide (médecin, addictologue, groupes de paroles, psy) Si tu l'aimes, ne le laisse pas tomber. Il ne le sait peut être pas, mais il a besoin+++++de TOI.
Bon courage et bonne soirée.
Laurence

Profil supprimé - 14/09/2017 à 09h51

bonjour Hatchi, merci pour votre message

oui, il a besoin de moi
il ne le dit pas ouvertement mais me le fait comprendre

Je l'ai réellement compris un soir où il essayait de regler la télé sans succès ( il était un peu ivre et s'énervait ) , je me tenais à l'écart et il a dit "je veux.... je veux...."
j'ai répondu ".... tu veux une bière ? des chips ? "
et il a dit "non, je veux la personne qui me calme. Je veux ma femme, assieds toi à coté de moi".

C'est là que j'ai tout compris.
Son besoin d'alcool cache un tempérament émotif à fleur de peau, de l'angoisse, et un gros manque de confiance en lui meme.

En un an, il a beaucoup évolué et le dit de lui-meme. Maintenant il se sent beau, bien dans sa peau ; il dit que sa vie n'a rien à voir avec sa vie d'avant et qu'il est heureux (il me le dit à moi et aussi à ses collègues). Je continuerai donc à le booster dans sa confiance en lui et son estime de lui meme.

Restent les week end avec les enfants , ça le fragilise et je sens qu'il perd pied. Mais je suis là. J'aime mon conjoint, avec ses forces et ses faiblesses.

Et comme je lui dit souvent : "maintenant, on est deux"

bonne journée à tous

Profil supprimé - 18/09/2017 à 13h48

Depuis mon dernier message, c'est agréablement calme à la maison.
Mr 100 000 volts a complètement disparu du paysage (mais je sais qu'il reviendra).
Il fait même des siestes pour se reposer

Il n'y a pas d'excès d'alcool pour le moment, pas ou peu de "shoot". Je le sens bien dans ses baskets. Je continue à lui envoyer du positif, à détricoter ses angoisses et énervements inutiles, à parler aussi du futur ("nous vivons à la campagne, nous n'avons pas vraiment d'amis, nous devons nous créer une vie sociale en dehors de nos métiers respectifs".
Bref, j'ai pris les rênes tout en le laissant être l'Homme de la maison.

Je profite...

Profil supprimé - 19/09/2017 à 13h55

bonjour

En fouillant sur le net, je suis tombée sur plusieurs articles concernant la personne hypersensible.
Et là, j'ai eu un choc : en lisant le descriptif de personnalité de l'Hypersensible Réactif, j'ai reconnu les traits de caractères de mon compagnon...... mieux qu'un copié/collé !

Pour faire court : L'Hypersensible ressent les émotions et stimuli à 200% par rapport à une personne dite "normale".
D'où l'intolérance pour certaines odeurs, petits bruits répétitifs, d'où une grande susceptibilité, une inquiétude permanente sur tout et n'importe quoi, d'où une énorme empathie aussi et un manque de confiance en soi.

Ces émotions et stimuli , il ne les contrôle pas, elles arrivent sans limites..........d'où une difficulté pour lui de se poser lui-meme des limites (comportement, nourriture, boissons....)
Et j'ai lu que bien souvent, l'alcool peut servir d'anesthésiant lorsque l'Hypersensible reçoit trop d'émotions à la fois.

Voila
la situation me semble de plus en plus claire, je vois mieux comment réagir au quotidien .

J'aimerai expliquer tout cela à ses enfants, mais je les sens d'avantage dans l'accusation et le reproche que dans la bienveillance et la compréhension.

Je me dis que si je réussis quotidiennement à apporter ma petite graine de quiétude à mon compagnon, à un moment donné, cela aura des conséquences positives sur ses enfants, non ?
Et que si je pose tout doucement des limites à mon compagnon , lui-meme finira par réussir à en poser à ses enfants (nourriture trop riche, trop d'internet...), non ?

J'aimerai avoir votre avis s'il vous plait

bonne journée à tous

Moderateur - 19/09/2017 à 15h10

Bonjour Muschimu,

Puisque vous abordez le sujet de la sensibilité il est possible que vous soyez intéressée aussi, si vous ne l'avez pas déjà vu, par la lecture de ce fil de discussion du forum pour les consommateurs : http://www.alcool-info-service.fr...t-de-ma-sensibilite-dans-l-addiction

Bien à vous.

Profil supprimé - 19/09/2017 à 15h27

Bonjour muschimu,

J'ai été touchée (et surprise) par votre témoignage car je démarre à peine mes recherches et le premier sujet qui apparait sur le forum porte un titre que j'aurai pu écrire..
Je suis avec mon compagnon depuis très peu de temps, 3 mois, et j'ai très vite compris qu'il avait un problème d'addiction avec l'alcool (sans doute car j'ai été confrontée à cette situation très tôt dans mon enfance..). Malgré tout, c'est seulement aujourd'hui que j'en comprends l'ampleur, et qu'il ne sera pas évident ni de régler la situation ni de prendre la décision de rester...

Aujourd'hui, il n'a pas encore pris conscience (du moins consciemment) de son problème, car il a déjà été dans une consommation beaucoup plus excessive et, en comparaison, il estime que sa consommation actuelle est normale.
Je sais que je vais devoir aborder le problème avec lui mais je ne sais pas si je serai capable d'avoir les bons mots. Je tiens beaucoup à lui, c'est un homme intelligent et vraiment super en dehors de cela. Par ailleurs, aucune violence de sa part quand il est ivre, au contraire, beaucoup d'amour..

Et donc, votre témoignage me touche car j'y vois beaucoup d'ouverture, d'amour, de courage. Je ne sais pas si je serai capable d'un tel courage et c'est cela qui me fait peur. Quand je lis que votre compagnon est émotif, sensible, je retrouve totalement le mien. Je sais qu'il est prisonnier de ses angoisses, de sa peur d’être seul et de rater sa vie. Je tiens vraiment à lui et j'ai conscience que si nous entamons cette démarche ensemble, je devrais le soutenir sans faille.
Aujourd'hui je suis démunie.
Je pleure depuis ce matin.
Je ne sais pas quoi faire.

Merci de votre partage.

Profil supprimé - 19/09/2017 à 15h36

Par ailleurs, je découvre votre dernier post et le fil de discussion sur l'hypersensibilité. Je suis moi-même hypersensible, - mais ne suis pas tombée dans l'addiction de quelconques substances (en revanche je suis en psychanalyse depuis 10 ans, ça aide) - et cela me fait réaliser pourquoi c'est d'autant plus difficile pour moi de voir mon ami dans la déchéance et d'arriver à y faire face. Serai-je en mesure de l'aider ?

Profil supprimé - 19/09/2017 à 16h57

Gali

Si vous l'aimez, ne lachez rien.
Les mots , vous les trouverez, en douceur, sans reproches
Ce qu'il ressent, vous le savez aussi. Vous connaissez donc les mots et attitudes qui apaisent.
Mettez en relief ses points positifs, ses qualités, aidez le à grandir, à prendre confiance en lui.
Confiance et amour devraient peser dans la balance dans le bon sens.
Et parlez, surtout parlez. Le silence et le déni sont les meilleurs amis de l'alcool.

Parlez

bien avec vous

Profil supprimé - 19/09/2017 à 19h11

Bonjour,

J avais été touché par votre témoignage et j avais repondu. Malheureusement mon navigateur a planté et je n ai pas eu l occasion de reecrire.
Aujourd hui je dois dire que je me sens un peu « obligé » de repondre. Je vous rassure c est avec un grand plaisir

Tout d abbord pour vous feliciter de votre aide, de votre recherche de comprehension. Et puis pour vous remercier de faire ce lien entre l ultrasensibilité et l addiction. Tous les ultrasensibles ne sont pas addictes, et tous les addictes ne sont pas ultrasensibles. Mais quand meme dans ce dernier cas, souvent derriere l addiction on retrouve une grande sensibilité et j essaie des que je peux de faire passer ce message. Alors merci, vraiment

Et puis merci aussi au moderateur, ce petit geste pour le lien me touche aussi.
La fin n est pas tout a fait en rapport, c est plus une discussion, qui peut faire mal a la tete entre ultrasensibles

Je vous met ici un lien pour un pdf sur le travail de neurologues suisses. Ce fut une base de reflexion tres interessante pour moi, peut etre cela vous aidera t il aussi..
http://www.grea.ch/sites/default/.../neuroscience_broch_definitive-2.pdf
S il n est pas actif copier l adresse sur votre navigateur.

Comme le dit Hatchi une aide est souvent necessaire, mais vous pouvez aussi regarder tout ce que vous trouvez sur la gestion des emotions. C est une des clefs pour pouvoir apprehender plus sereinement l ultrasensibilité.
Le probleme dans l addiction c est qu il y a un contrôle tres relatif et difficile de la consommation.
Il semble que ses lachers prises lui ont enlevé une part de pression, d anxiete, mais vous avez-vous-même reperé ses declencheurs. Et l alcool est un anxiolytique puissant. Alors vous avez ce pouvoir de l apaiser, cependant pour ne pas vous y bruler essayez de le mettre sur le chemin de tout ce qui peut apaiser cette anxiete autrement que par l alcool et vous.
Apaiser l anxiete ( que l alcool aggrave, apres avoir été anxiolytique il a l effet inverse lors de consos importantes et nombreuses^^) et gerer au mieux les emotions.

Voila deux choses qui a mes yeux sont importantes.

Et puis un jour peut etre verra t il que tout cela est beaucoup plus simple sans alcool, et la demarche sera encore plus enrichissante.

Je vous souhaite a tous les deux de trouver les clefs pour que l alcool ne gere plus ses comportements, votre couple degage de l amour et ca fait du bien par ces temps un peu gris