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aider mon conjoint à prendre conscience de son alcoolisme

Par Profil supprimé

67 réponses


Profil supprimé - 10/10/2017 à 10h51

Bonjour Gali,

Le meilleur moment pour discuter de tout ca n est peut etre pas quand il a bu. D une part ecoute et reflexion ne seront pas forcement au top pour lui et toi cela te met devant un etat de lui que tu n aimes pas. Et face a ce que l on n aime pas, face a ce qui nous fait peur, notre reflexe premier n est pas la tendresse, l attention happy

Tu peux aussi essayer de dire ce que tu ressens face a ces comportements. Tu peux comme ca dissocier ses actions sous alcool de l homme qu il est sans alcool, et exprimer tes sensations sans forcement le mettre face a un mur. Par exemple tu peux remplacer" quand tu as bu tu fais ca, c est innaceptable, horrible, etc.." par "quand tu as bu ca me fait ca, je ressens ca".

Et puis si c est trop difficile en parlant parce que tout se bloque, tu peux aussi ecrire...


Dans cette sensibilité l expression des emotions semble parfois difficile, pour pleins de raisons, mais au fond je crois qu elle est essentielle pour nous. Et j aime bien cette vision des choses: etre hypersensible c est etre hyper informé. Ce que vous pourrez ressentir de vous sera subtil...
Pour l instant l alcool est un peu sa facon de pouvoir « vivre » sa sensibilite, cela va etre son chemin de decouvrir ca. Tu peux l aider bien sur, et le plus simple est de t aider toi aussi, en prenant soin de cette facon particuliere que nous avons de ressentir les choses.


« https://m.youtube.com/watch?v=liU48qo93pk

A 27min40, cela prend 3min...


Pour tous ceux qui se sentent dans cette ultrasensibilité mais plutot refractaires a des formes de "spiritualité", mettez juste le curseur sur 27min40, sans vous demandez quoique ce soit d autre et voyez si cela vous parle... »

Nous sommes un peu toujours face a un miroir je crois dans nos relations aux autres, et ce qui est chouette c est que l on peut en apprendre beaucoup sur nous si on regarde ou il faut, ou avec un autre angle de vue.
Et peut etre que si je change quelque chose sur moi, l autre, en face dans le miroir, change aussi... blunk


Je te souhaite d arriver a faire parler un peu tes nœuds au ventre, de trouver l energie pour ca. Centre toi sur ce que tu ressens, exprime le sans te juger, sans le juger. Ca fait du bien, vraiment du bien d enlever des poids…


Profil supprimé - 13/10/2017 à 14h08

Bonjour
Je me sens un peu perdue et peinée aujourd’hui. Il y a eu rechutes.
Mercredi soir, colère de mon compagnon pour un truc mal rangé dans le lave-vaisselle…avec des mots qui fusent. A un moment j’ai dit doucement : « ok, j’ai mal mis ça dans le lave-vaisselle, tu es en colère, mais cela ne vaut pas le coup de t’énerver ainsi ». Silence de sa part. Dodo et on oublie

Jeudi soir rebelote : je rentre du travail fatiguée ; après avoir rangé la maison, je m’allonge pour dormir un peu…. Et je l’entends prendre des shoots d’alcool. Nous mangeons puis à la fin du repas il se met en colère pour 2 verres que je devais laver et que cela n’était pas encore fait.
Et les mots qui fusent « … j’en ai marre, toujours fatiguée…les collègues du bureau… toujours malade ». Là, ça fait TRES mal : effectivement, après avoir subi une longue maladie, j’ai des moments où je peux être en baisse de régime. Qu’on me le reproche, ça blesse !

On a passé la soirée à regarder un film, l’un à côté de l’autre. C’est au moment du coucher que j’ai parlé. J’ai dit tranquillement que j’allais peut-être dormir ailleurs car j’avais envie de pleurer.
Et puis le reste est sorti « tu as bu une demi bouteille de Pineau »
« non, c’est pas vrai » « si si , une demi bouteille de Pineau et quand tu bois , tes mots dépassent des pensées »
« probablement » « tu es un amour, un super mec mais l’alcool te change, ce n’est plus toi, faut que tu arrêtes »
Dodo, et moi je n’oublie pas.

Aujourd’hui vendredi midi (il le sentait bien que j’étais triste), il a profité d’être dans mes bras pour dire de lui-même « tu as raison, je dois arrêter de boire en dehors des repas, ça me rend méchant ». J’ai dit que oui, qu’il avait bu une demi bouteille au goulot, qu’il fallait bannir les alcools forts, car ils lui détruisent les neurones et surtout le reste…(nous, ses proches), qu’il a le droit d’avoir le caractère qu’il a, mais qu’avec l’alcool c’est un autre homme qui prend la parole et que ça, c’est pas normal, que je suis heureuse avec lui et que j’ai envie que ça dure longtemps. Il m’a alors demandé de vider les bouteilles.

Il a insisté. Je l’ai fait. Ai-je bien fait ?

M.

Profil supprimé - 13/10/2017 à 18h33

Bonjour Mushimu,

Bon… Je sais pas trop par oú commencer. Mon but est de faire passer un message et je ne voudrais pas que tu te sentes vexee ou en trop grand desaccord avec ces idees de facon a pouvoir y reflechir.

Je trouve vraiment tres bien ce que tu fais avec lui, ce que tu lui proposes, ta facon de voir les choses. Cela peut etre un soutien enorme.
Mais je te propose de revenir sur l addiction, ce qu en disent les neuros suisses, les membres du forum consommateurs, et d entrevoir vraiment ceci :
Je ne peux pas te dire que c est une verite absolue mais la tres grande majorité des personnes addictes a l alcool avec qui je parle, dit qu il est plus facile de ne pas boire plutôt que de chercher a gerer une conso reguliere. Ce n est pas sans raison…

Tu as parfaitement ciblé le role protecteur qu avait l alcool. Maintenant hors ce role cela reste une came. Et en plus d etre un protecteur il y a l effet que l on aime.
Avec des consos repetees, regulieres il y a, en plus du phenomene d addiction qui enleve un peu le bouton off, l accoutumance et la dependance.

Ce que je veux dire avec ca, c est que de part ce que tu fais, ce que tu es, tu peux apaiser son anxiete, lui donner des reperes, mais par contre il t est difficile de remplacer l effet de l alcool, la sensation d « ivresse ». Encore plus du fait que l alcool est encore tres regulierement present. Et quand il y a un verre l irrepressible envie du second sera la.

Il y a des differences entre les alcools oui, mais au final c est tous de l ethanol. Alors les alcools forts ca semble moins gerable, ca monte plus vite, d autant plus qu on ne sait pas se maitriser, ca tape plus fort et certains peuvent rendre plus con que d autres. Mais avec la biere, le vin, il y a toujours la presence d alcool. Et ca reste le souci numero un quand t es addicte et dependant a l alcool. Tu parles de rechute mais en fait de mon point de regard c est juste une continuité…
C est obligé que ca tiraille je crois.

Je vous souhaite d avoir des equilibres sereins avec une presence d alcool journaliere, je me dis juste qu avec une impregnation assez forte du produit ca doit pas etre facile, facile.

Pour toi il y a un risque a gerer cela toute seule. Celui de t investir profondement emotionellement dans une relation un peu therapeute /»malade » et du coup de prendre ces moments 2 fois plus durement dans la figure. Tu souffres de revoir apparaitre ses exces et tu peux souffrir de te voir en »echec ».

Il n y a pas de chemins predefinis, identiques pour tous, mais si l idee est de le faire reflechir a tout ca, pour qu il envisage a terme un rapport encore plus eloigné a l alcool, peut etre que tu pourrais aller voir une asso, un groupe de parole.
Déjà pour toi ca peut faire du bien( ou peut etre pourrais tu apporter ton experience et en aider d autres..) et pour lui cela peut le faire un peu plus percuter sur la profondeur du probleme. Si tu as besoin d accompagnement c est que t es pas bien, et c est en lien a l alcool. Et qui boit ? Moi… ( par exemple… ) Et peut etre lui faire naitre le desir un jour de t accompagner.
Ca ne ferait absolument pas tout, c est sur, mais ca peut faire un peu bouger les choses, son regard sur lui et le prod, sur lui-même, pourrait evoluer. Et c est qu une idee il y en a surement d autres qui te correspondent plus.

« pour info ça fait plus de 140 mois que je n'ai plus bu un verre et suis sûr que ma descente absolue ayant provoqué mon incarceration était MA façon d'arrêter l'alcool.Ne pouvant le faire seul, j'ai trouvé cette solution qui m'a convenu »
Cette phrase est de Morteus et je le trouve extremement juste. Nous trouvons les murs necessaires a une reaction.

Alors meme si bouger tout ca lui creera du stress, lui fera connaitre des phases d exces, essaies de garder ca en tete...

Et est ce que tu as bien fait de vider ces bouteilles ? Ben en tout cas t as pas mal fait blunk

Courage Muschimu, ca prend un peu de temps tout ca, le temps de se decouvrir, d admettre vraiment ou on en est, et d agir… Proteges toi un peu aussi.





Profil supprimé - 16/10/2017 à 18h07

bonjour Flo

je suis tout à fait d'accord avec vous sur les points que vous soulevez, la came, l'addiction.

C'est vrai qu'il peut etre facile de tomber dans une relation patient/thérapeute - ce que je ne souhaite pas.

Je reste consciente de mes limites :
je ne suis ni mère Thérésa, ni une infirmière, je suis sa compagne et par amour je peux le soutenir et l'aider à mettre des mots sur ses maux. Je peux lui faire face et lui dire "là, tu as exagéré" .
Mais ça s'arrete là.

Je n'ai plus 17 ans depuis longtemps, j'ai vécu et je sais une chose : on ne sauve pas les gens contre leur volonté.

Or , dans le cas présent, mon compagnon ne nie pas, et se rend compte qu'il devient un autre sous l'emprise de l'alcool.

Je comprends que cette distinction entre alcool fort et alcool plus léger soit discutable.
Mais je regarde l'homme dans sa globalité :
comme je l'ai expliqué plus haut, il est Allemand. Là bas, la bière se boit comme du petit lait à partir de 17 h, par pinte, et pas qu'une ..... ! c'est un mode de vie, c'est CULTUREL . Le Français va culpabiliser sur 33 cl de bière bue, alors que l'allemand (ou l'allemande !!! ) va boire plusieurs pintes sans probleme, tous les jours
Vous allez au bar du coin, on vous sert de la bière dès que le verre est vide sans meme avoir commandé. C'est une autre vision , à la télévision allemande, on voit de la pub pour la bière en permanence.
Vu son métier, il y a des sorties du soir avec des clients (ce qui se fait peu en France) donc on boit.
Et si on a trop bu, on prend un taxi.

c'est pourquoi je persiste à l''aider à ne pas se shooter. Parce que pour etre honnete, s'il arrete du jour au lendemain, non seulement il deviendra dingue, mais en plus il replongera deux fois plus en déplacement en France et surtout en Allemagne.

Mon but n'est pas de le faire arreter, mais, comme le dit mon fil de discussion, de lui faire prendre conscience de son alcoolisme.
En cela je pense avoir réussi
et je n'ai pas d'autres prétentions.
Depuis fin aout (où j'ai mis les pieds dans le plat la première fois) , les week end avec les enfants se passent de mieux en mieux, on a meme fait un jeu de société samedi dernier et on a bien rigolé.
Il nettoie le jardin, pense décoration maison et bricole.

Quant à me protéger, pour l'instant ça va.
Je ne dépends en rien de lui (argent, boulot, j'ai un chez moi)
Il est un remarquable soutien pour moi, il me protège, veille sur moi, m'aime très fort
Je l'aime très fort aussi , mais je suis une personne lucide : si je sens que je patis de la situation et qu'il me tire vers le bas, alors je prendrai la décision qui s'impose.


Mais je n'en suis pas là.
Je souhaite cimenter la confiance qu'il a en moi pour le moment, juste pour que le dialogue continue.
Il m'a demandé de vider les bouteilles, je l'ai fait ; mais je sais qu'il peut très bien repasser au supermarché un de ces jours pour recréer sa réserve. Mais au moins, on pourra en reparler calmement puisqu'on l'a déjà fait, non ?


Il est parti pour la semaine en déplacement. Retour samedi je pense , et avec les enfants en meme temps, ça va peut etre faire beaucoup...

merci Flo pour vos mots, ça me fait du bien

M

Profil supprimé - 17/10/2017 à 18h13

Bonjour Mushimu et Flo,
Merci à toutes les deux de prendre le temps de répondre, soutenir et enrichir ce fil.
Merci Flo pour la vidéo et l'extrait que j'ai trouvé intéressant ! je m'y reconnais et ça aide : vive les hyper informés !

J'ai finalement réussi à lui parler, mardi dernier, en englobant l'alcool dans un package plus fixé sur le mode / l'hygiène de vie, histoire de ne pas dramatiser mais aussi pour qu'il réalise que ça impacte tout le reste. Ceci, en orientant mon discours sur mes besoins, mes objectifs pour être heureuse... et en l'invitant à partager ses propres besoins et objectifs, pour nous aider à bâtir des bases solides. Car, de mon coté, même si je suis très attachée, je ne sais tjs pas comment me positionner sur notre histoire. Il devait réfléchir avant de me répondre, je nous ai laissé respirer le reste de la semaine et nous nous voyons demain.

Victoire personnelle : aucune accusation, aucun jugement de porté sur lui, ni sur moi. En matière de communication, c'était déjà un énorme progrès pour moi !

Evidemment, ça a eu l'effet immédiat (dans un élan qque peu provocateur) de lui faire faire exactement l'inverse de ce que j'avais évoqué avec lui. Je sais, par ex, qu'il a vu des amis et beaucoup bu ces derniers jours..
Donc j'avance petit à petit dans cet accompagnement vers la prise de conscience. Mais clairement, son déni est fort.

Mushimu, j'espère que le moral est mieux. Nous le savions, il y aura des hauts et bas. D'autant, qu'en effet, il n'a pas encore entamé d'arrêter... donc la tentation est tjs là. Et je suis également intimement convaincue que la confiance construite au sein du couple est indispensable (sans parler de l'amour évidemment, c'est la base).
Ca a l'air de faire son chemin en lui, et s'il vous a demandé de vider les bouteilles, je pense que vous avez bien fait !
Pour finir, et dédramatiser, je dirai aussi que les disputes sont le lot de tout couple, avec ou sans alcool...

A bientôt !

Profil supprimé - 18/10/2017 à 15h05

Bonjour Gali

Bravo ! Sincèrement Bravo !
Vous avez mis le pied dans la porte comme on dit. Vous avez fait le plus dur : crever l’abcès.
« Evidemment, ça a eu l'effet immédiat (dans un élan qque peu provocateur) de lui faire faire exactement l'inverse de ce que j'avais évoqué avec lui. Je sais, par ex, qu'il a vu des amis et beaucoup bu ces derniers jours.. »
Oui mais maintenant, à chaque fois qu’il portera un verre à ses lèvres, il repensera à votre conversation (et à vos conversations futures). Vous avez planté la petite graine : laisser là germer et ne lachez rien.
Et bravo aussi pour les non reproches, la non agressivité.
Vous avez englobé cela dans le theme de l’hygiène de vie et c’est un bon début. Petit à petit, en en reparlant (ça sera dur à chaque fois Gali ) , vous pourrez doucement aborder le probleme d’un peu plus près.

De mon coté j’ai déjà anticipé ce que je lui dirai la prochaine fois :
1/que bien sur je me fais du soucis pour sa santé et que je souhaite autant que lui que notre couple dure.
2/ mais aussi lui demander ce qu’il souhaite pour plus tard :
Détruire ? auquel cas, c’est bien parti car avec le temps ses enfants le fuiront, ses futurs petits enfants ne lui seront pas confiés, et moi je risque bien de prendre mes jambes à mon cou
Construire ? et là c’est à lui de prendre les dispositions nécéssaires ( avec mon aide bien sûr )

Je crois ( les modérateurs plus habitués que moi diront si je suis dans l’erreur) qu’il est important de projeter dans l’avenir le malade alcoolique/dépendant.
Car en fait, boire répond à un besoin présent qui efface tout, qui endort tout, un besoin spontané, immédiat. C’est une pulsion.
Mettre dans la balance les effets à long terme que cette pulsion engendre, cela me semble important. Je souhaite lui dire à haute voix : à ce rythme là, tu prends le risque de finir ta vie seul, à cause de l’alcool. Et ça, je sais que ça lui fait peur.

Bref, je n’en suis pas encore là
J’attends le retour de mon héros ce week end et ( cela me fait très plaisir ) lui qui d’après ses enfants et famille ne donne jamais de nouvelles et ne répond pas aux SMS, il répond aux miens. La communication est donc toujours au rendez-vous.

Bon courage Gali
Tenez nous au courant
M.

Profil supprimé - 18/10/2017 à 17h19

Bonjour Mushimu,

Je vous comprend, je comprend aussi la necessité des etapes. Et d aout a octobre avoir déjà passe le deni sur une forme de conso c est déjà enorme ! Certains y passent des annees… blunk
Vous avez déjà changé son regard sur une partie du probleme, et ca c est super. Vraiment…
Et de plus aborder le truc avec l angle des alcools forts n est pas bete, ca fait moins peur, moins de chance de se braquer, et apres la vie fait que l on aura besoin ou non d autres prises de conscience.

Mon point de vue sur la prise de conscience est plus radical, il prend l alcool dans sa generalité, quelque soit sa forme. Je sais que c est a l ethanol que mon corps reagit.
Je me dis aussi que de lui-même maintenant il va sentir le lien qu il a à ce produit, en conscience. Il ne l avouera peut etre pas rapidement, car cela confrontera a de grandes peurs, mais il y aura une part de lui consciente, meme vis-à-vis de la biere.

Pour ce qui est du coté culturel je ne crois pas que l on ait grand-chose a leur envier aux allemands happy

En ce moment je me bat pour que l education nationale me reponde sur un instit qui amenait des momes de 7 ans faire du vin, participer a la mise en bouteille, ect.. Chez moi vous tournez la tete a droite, a gauche c est des vignes que vous voyez. Le vin c est pas de l alcool c est le sang de la terre. Quand je sors voir les jeunes du village ou quand je squattais avec eux les bieres c etaient des 50 cl et personne ne culpabilise. Si on boit pas on est pas un homme, si on resiste bien juste a cause de l accoutumance on est un boss, quelqu un qui assure. Si on boit pas on est malade. Ah oui tiens, si on boit trop on devient malade aussi…

Que cela soit en Allemagne ou en France, c est culturel . On a juste trouvé mieux de pas appeler drogue l alcool histoire de consommer peinard dans les deux pays. Biere la bas, vin ici, mais enlevez l un ou l autre et vous verrez la culture trouver vite un autre alcool pour faire l affaire.

Je donne l impression de raler ( c est parce que je le fais un peu quand meme happy), mais c est pas contre l alcool en lui-même, c est sur l hypocrisie.

La bas ou ici c est sur qu arreter de boire fait sortir d une norme. Avec tout ce que cela comporte de difficile et de positif.



« Je crois ( les modérateurs plus habitués que moi diront si je suis dans l’erreur) qu’il est important de projeter dans l’avenir le malade alcoolique/dépendant. »

Je tente une reponse et apres je vous explique ma vision des choses.

Je pense qu il est difficile d apporter une reponse categorique. Tous les »malades alcoolique/dependants » sont ils les memes ? Et surtout en sont ils tous au meme stade d alcoolisation, ont-ils tous une famille, un job, les memes equilibres ?
A mon avis si l impregnation de l alcool est assez forte, l evocation d un futur a long terme ne sert pas grand-chose. Oui cela peut créer une image positive d un futur, mais elle sera tres vite balayée par la puissance du produit, par la pulsion.
Par contre apres un arret, une diminution, la cela prend un autre sens. Ce qui fait tenir etant la motivation, ca cadre pas mal.

L idee de construire ou detruire est tres juste, je ne crois pas qu il soit necessaire de la limiter a du long terme. Car c est déjà ce choix la au fond.

Maintenant, pour ma part je n utilise pas le mot »malade alcoolique ». Je comprend que ca rassure, que ca puisse aider, par rapport a un vice c est déjà une evolution ! happy Mais je trouve ca absolument reducteur. Le pire etant quand on y rajoute abstinent et a vie.

C est quoi en fait un malade alcoolique ?

Pour moi l alcool est un psychotrope comme les autres. A partir du moment ou les prises sont regulieres, ou tout le temps associées a une activité, on risque une dependance. De mon point de vue quand on est dependant, quand on ressent un manque si le produit n est pas la, on est alcoolique.

Alors apres quand des equilibres de vie sont boulversés, que les prises s accentuent, ca se voit plus, on gere plus aux yeux des autres et la on devient malade alcoolique, ca serait ca l idee ? C est a partir du moment ou cela pose des problemes ?
Ok ca je peux le concevoir a peu pres.

Mais quand meme c est un peu un filtre a la reflexion. Ca permet de mettre des cases qui rassurent les buveurs reguliers, d apparence sans probleme.
Oui l alcool a été un probleme pour moi, oui il m a rendu malade, physiquement malade. Oui il peut rendre psychologiquement malade. Mais la mise en danger était la des ma premiere cuite. A 15 ans je ne consommais jamais d alcool, et pourtant ce jour la j ai bu jusqu a l inconscience. Alors etais je déjà malade alcoolique ou y avait il autre chose ?
Il y avait bien sur autre chose, cela montrait juste un comportement addictif. Si il y a une maladie a trouver pour moi ca serait l addiction. Dans la mesure ou je la relie a l ultrasensibilité est ce vraiment une maladie ? Je veux dire qu il n y en a pas beaucoup des maladies avec autant d effets positifs.

Alors c est un cas particulier, qui doit ressembler a 15 a 20% des consommateurs, mais rien que pour ca, ce terme limite énormément.

Je comprend ca ferait mal de dire a tous ceux qui boivent 3 verres tous les soirs, ah mais en fait vous etes alcooliques la. On met des degres officiels..

Par contre un gars qui fume 2 joints tous les soirs, qui prend un trait de coke ou autres, lui sera cocainomane, toxicomane. Et avec raison a mon avis happy

J ai été alcoolique, je reste a vie sensible a la molecule ethanol, je ne me sens pas malade alcoolique abstinent a vie. Voila le poids d une telle identité happy

Bon voila, ca fait un peu prise de tete sémantique mais il y a beaucoup parfois derriere les mots..



Je vous souhaite une bonne journee et pleins d autres week end souriants et sereins. Et encore bravo pour ces dialogues avec lui, ce rapport humain ! blunk





Profil supprimé - 18/10/2017 à 18h21

Bonjour Gali,

Je me joins aux bravo de Mushimu ! happy

« Victoire personnelle : aucune accusation, aucun jugement de porté sur lui, ni sur moi. En matière de communication, c'était déjà un énorme progrès pour moi ! »

Ca fait ca affronter certaines de ses peurs blunk C est la l essentiel, ce que tu fais pour toi. Tu ne pourras pas gerer entierement ce que cela fait en lui, mais ce que ca fait en toi tu le ressens là, et mieux tu seras plus tu pourras l aider.

"Evidemment, ça a eu l'effet immédiat (dans un élan qque peu provocateur) de lui faire faire exactement l'inverse de ce que j'avais évoqué avec lui. Je sais, par ex, qu'il a vu des amis et beaucoup bu ces derniers jours.."

Ce n est pas sur que cela soit de la provocation. Tu sais c est vraiment puissant ce lien a l alcool. En parlant tu bouges des choses, et c est necessaire pour toi. L echo de ces mouvements peuvent perturber car on sait que ca sonne juste, on entrevoit une verite que l on connait mais que l on ne veut pas voir. Il y a mille sensations en peu de temps, un mal etre, des peurs immenses, le manque avant meme qu il ne soit la, tout ce que l on fuit de nous memes depuis des annees.

Alors dans cet exces il y a un peu de tout ca, c est la reponse inscrite en nous. Cela peut aussi avoir un gout d autodestruction…

La provocation c est ce que tu ressens surtout, car j imagine que cela te touche. Et meme si il le presente comme tel je crois que ce qu il faut lire derriere c est la recherche de son mur, et une facon de dire que tu n as pas tort, une facon d exprimer des emotions trop perturbantes…


Oui hyper informés… J aime beacoup cette facon de voir les choses. Tout est energie et nous captons facilement certaines formes de cette energie.

J ai fait la rencontre d un matou de rue, malade, un regard tres particulier. C est instantanné, le ressenti de son mal etre était la, en moi. Avant cela se melangeait tres vite a mes propres ressentis, alimenté en plus par des pensees, ca faisait naitre des emotions pas vraiment a moi ou pas en lien direct avec mon vecu.

Là le fait de pouvoir le concevoir sous forme d energie degagee, j ai pu beaucoup plus facilement pu faire la difference entre lui et moi. J ai ressenti, j ai pris l info, mais je n ai pas amener sa douleur avec moi. Et c est marrant car d une certaine facon cela m a permis de ressentir mon energie le fait de la differencier de la sienne.

Ce n est qu un chat mais le principe vaut pour tout je crois happy Et ce n est qu une forme basique de la lecture de ces energies il me semble. Mais déjà ca peut faire du bien, ca peut liberer un peu plus de ce que l on ressent des autres.

Bravo encore pour cette discussion, ce que tu fais pour toi sera a plus ou moins long terme utile pour lui…

Bonne journee



Profil supprimé - 19/10/2017 à 14h30

Bonjour,
Aujourd’hui, je me sens bien, je suis soulagée ! je sais qu’une étape importante, essentielle a été franchie ! fiioooooooouuuuu
Résume du retour de mon compagnon :
même s’il aurait préféré aborder le sujet plus tard (ah on ne choisit pas hein),
- il adhère à ce que je lui propose (en substance, un mode de vie sain pour nous deux),
- il a admis boire trop (et a reconnu que la bière n’est pas pour lui une boisson à risque … un peu comme les allemands à croire blunk ),
- il est prêt à tenter de ne pas boire d’alcool plusieurs jours consécutifs (il me dit être capable de ne pas boire une journée mais je ne l’ai jamais vu faire) … et j’ai réalisé qu’il a dit « on peut tester », sans doute que c'est important pour lui que je sois à ses côtés, qu’il sait que tout seul ce sera vain ( ?),
- et il a exprimé lui-même le besoin de plus en plus présent d’arrêter la cigarette.

Voilà. On en est là. Maintenant, je veux laisser la graine germer happy, le laisser venir. Moi je reste observatrice, on verra. Je sais que l’alcool s’immisce déjà entre nous, il gâche certains moments. C’est ma / notre rivale. donc il n’y aura pas de concession possible … enfin chaque chose en son temps !
Pour l’instant, je veux que les prochains jours soient légers (j’en ai besoin !!!!!), je veux qu’on se fasse du bien.

Vous avez raison Muschimu et Flo, ça bouge de l’intérieur, ça fait écho en lui, et ça doit faire mal.

J’ai été émue ce matin, car on a aussi parlé ensemble du « lâcher-prise » et il m’a envoyé en allant au boulot une définition philosophique… lui aussi prend soin de moi... aucun doute qu’on s’est rencontré pour quelque chose !


Aaaaah les émotions qu’on doit laisser à ceux qui les provoquent : tout un programme… que j’ai entamé

Je lis toutes vos contributions, rapport à l’éthanol, projection dans le futur, effet destructeur à long comme à court terme, terminologie face à une réalité à différents degrés (dépendance, maladie, manque, addiction…), lien à l’hypersensibilité... tout ça nourrit mes connaissances et m’aidera pour la suite.

Merci pour vos encouragements !

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