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aider mon conjoint à prendre conscience de son alcoolisme

Par Profil supprimé

67 réponses


Profil supprimé - 20/09/2017 à 10h43

merci Flo66

j'ai déjà réfléchi à des stratégies à mettre en place, tout doucement.
Par exemple, mon compagnon est persuadé d'être nul en dessin, art etc...
Or, je lui fais toujours remarquer qu'il a un esprit créatif très développé lorsqu'il s'agit de préparer le repas et surtout de le décorer; c'est aussi beau à voir que bon à manger
Du coup je l'ai surpris l'autre jour à fabriquer un petit tableau pour mettre dans la chambre de son fils.

Donc, avec le temps, dès que je sentirai ses moments de fragilité, j'aimerais le pousser à aller bricoler dans son garage (par ex) AVANT qu'il ne se précipite en douce sur les Spiritueux du frigo.

J'ai pris aussi l'habitude de verbaliser à voix haute SES émotions et SES stimulis, pour les sortir de lui-meme.
Par exemple : "Ce petit bruit là ? Ah oui, je comprends que ça t'énerve, c'est répétitif et on ne sait pas d'où ça vient"
Idem avec ses Tics/Tocs sur lesquels je greffe un peu d'humour et ça marche


Pour l'instant, depuis cette conversation où j'ai crevé l’abcès, mon compagnon a consommé de l'alcool (aux repas du soir) mais de façon non extreme. Et comme sur ce site, j'ai la chance de pouvoir partager , apprendre et comprendre des choses, je pense que mon attitude a du changer aussi. Je me sens apaisée (donc apaisante ...? ).

J'ai prévu aussi , dès que ce sera possible, de lui expliquer avec des mots simples ce qu'est un Hypersensible Réactif, et que ce n'est pas une tare mais que cela explique bien des choses.

J'ai confiance
en lui
en nous
Mon Homme est un mec bien et je le lui fais sentir tous les jours

et oui Flo66
vous avez raison, je dois le mettre sur le chemin de tout ce qui peut apaiser cette anxiete autrement que par l alcool et moi.

Merci encore à ce forum, j'ai de la ressource intérieure, mais j'avoue qu'écrire et échanger me permet d'y voir clair.

bonne journée à tous

Profil supprimé - 20/09/2017 à 11h15

Bonjour muschimu,
Merci beaucoup de votre réponse, j'en ai les larmes aux yeux, mais elle me réchauffe. Oui, ça a l'air "simple" comme ça. Il faut se jeter à l'eau.. Et puis se faire confiance aussi surtout.
J'ai mes propres blessures et le passé (difficile) me rattrape parfois, où je me dis que j'ai le droit à un peu de répit. Mais bon qu'est-ce que ça veut dire ? La vie est ainsi, épreuves, joies, choix... Et tant qu'ils nous font grandir.

Je sais qu'on peut s'apporter beaucoup l'un et l'autre. Il a aussi une très bonne écoute (en bon sensible qu'il est) et à moi de ne pas déséquilibrer notre relation, de ne pas le mettre dans une posture unilatérale où lui seul aurait besoin de moi... Une difficulté, je trouve, est de ne pas changer son regard, de ne pas le ramener uniquement à ça, et que ça ne devienne pas non plus une obsession dans le couple.

Aujourd'hui, c'est son anniversaire donc je vais profiter de ce bon resto que j'ai réservé avec lui et on verra pour trouver les bons mots bientôt.
Vous tenez le bon bout de votre côté. Il y aura des aléas mais finalement c'est beau d'avancer tous les deux !
Merci Flo également pour le complément d'info sur le lien entre addiction et sensibilité.

Bonne journée !

Profil supprimé - 22/09/2017 à 13h41

bonjour

gali, votre message me fait plaisir car j'y lis des choses sensées : pas de posture unilatérale, ne pas changer son regard, ne pas en faire une obsession . Vous aussi vous tenez le bon bout !


Aujourd'hui vendredi, nous récupérons les enfants pour le week end. Je ressens en lui les inquiétudes et angoisses renaitrent peu à peu, je le vois dans ses yeux, je le ressens très fort (c'est comme si des micro particules volaient dans la pièce et m'arrivaient directement sur la peau).

Hier soir, lors du repas, j'en ai profité pour aborder mon propre soucis passé avec l'alcool, comment cela avait pu affecter ma fille surtout, et surtout les contacts avec mes enfants. Et d'ajouter que "c'était pas la bonne solution, mais à l'époque, j'étais en grande solitude et que seuls la cigarette et l'alcool me maintenaient à flot".
Je sais que mes mots ont fait écho en lui.

et ce midi, un petit miracle : il me demande de faire des courses complémentaires en sortant du travail et ajoute "il faudrait aussi du vin rouge, mais NON, on fait pas, il ne faut pas"

On avance dans le bon chemin !!!! ... moins d'excès !!!!!! ouf !

En parallèle, je discute beaucoup avec sa sœur (en allemand car mon compagnon est de nationalité Allemande) pour expliquer l'hypersensibilité. Elle pourra m'aider auprès de la fille de mon conjoint, de manière à ce qu'on ne regarde plus Papa comme un alcoolo mais comme un être humain qui ressent TOUT à 200 %.

J’appréhende quand même un peu pour ce weekend

bonne fin de semaine à tous

Profil supprimé - 25/09/2017 à 13h56

bonjour
je suis encore très fière de mon compagnon
Nous avons passé un bon week end, sans excès.
Il a de lui-meme mis des limites aux enfants : se coucher tôt, faire les devoirs le samedi, se promener le dimanche, ne pas rester en permanence les mains aux manettes informatiques.

C'est super, je le "cadre" en douceur et cela retenti sur les enfants.

J'essaie de le faire parler de plus en plus de ses émotions, de verbaliser dès qu'il y a besoin.

Je pense que cela l'aide à ne pas se réfugier dans les alcools forts dès qu'il ressent un stress quelconque ou des stimulis trop forts pour lui.

Je suis confiante, meme le jour où il flanchera de nouveau (ça arrivera), ce ne sera pas dramatique. Il est plus fort qu'il ne le pense.


bonne semaine à tous

Profil supprimé - 26/09/2017 à 21h34

Bonjour,
La sensibilite est vraiment un angle interessant pour apprehender l idee d addiction a mon avis. Cela permet de remettre l alcool a sa juste place, celle d une protection inconsciente.
On peut ainsi retranscrire un peu de notre histoire, comprendre ce qui nous a amene la et changer des comportements.

L ultrasensibilite est la tres tot dans la vie, avant naissance parfois. Chez nous, ce n est pas pris en compte alors on evolue avec ces emotions plus fortes, ces ressentis plus fort un peu inconsciemment. L entourage, la famille, les evenements marquants vont faire que l on peut exprimer la part magnifique de cette sensibilite ou non. Cela va créer des equilibres ou des failles.

Nous sommes plus sensibles a l anxiete et surement aussi aux psychotropes. L alcool est present culturellement alors quel parfait anxiolytique avons-nous a disposition…
Quand je faisais du sport, quand j avais des equilibres assez solides dans ma vie je ne buvais pas regulierement, mais en fait, a chaque fois, je peux relié maintenant ceci a une forme d anxiete plus ou moins inconsciente. Et tres souvent il n y avait pas qu un seul verre.
Tout était en place pour que les problemes caches par l alcool se revelent un jour, lors de changement plus ou moins brutaux d equilibres.
Et a ce moment la, le medicament que nous avons est encore l alcool.

C est une drogue du niveau des opiacés et du fait de l accoutumance, les doses doivent augmentees pour avoir le meme effet apaisant. Cela change les secretions de dopamine et de serotonine et perturbe donc ainsi les notions de plaisir, d apprentissage de ce qui est bon pour nous ou pas. Cela rend tout anxiogene ou tres gris sans la dose pour etre bien.

Par exemple pour votre conjoint la venue de ses enfants est un declencheur de stress pour x raisons. Pour vivre ce stress la reponse est l alcool. Mais cette reponse est elle-même anxiogene car il sait ou cela l amene, et il pense ne pas pouvoir le gerer autrement. C est une spirale de stress.

Dans l addiction gerer la conso est generalement beaucoup plus galere en fait que gerer une non consommation.
Sans l alcool on se rend compte que le stress, l anxiete est la, plus forte au debut car on arrete un puissant anxiolytiquue, mais finalement beaucoup plus gerable que sous alcool.

En fait ce qui ressort a ce moment la, ce que nous avons enterre des annees dans la drogue, c est notre sensibilité particuliere. Le comportement addictif ne se limite generalement pas a l alcool, il n est qu un revelateur.
Cela peut se voir sur d autres psychotropes, sur la nourriture, le sucre, l affectif etc.. J ai l impression que cela peut concerner toutes les choses qui ont un lien avec la notion de plaisir, serotonine, dopamine entre autres, et/ou qui repondent a un mal etre en lien avec une forme de stress.

L arret des psychotropes ouvrent une dimension supplementaire dans notre perception de l ultrasensibilité. Cela laisse la place aux bons cotes de vraiment se developper. Cela leur permet de grandir en conscience.


Vous avez de bonnes intuitions avec lui, pour lui. Pour ce qui est de la sensibilite je pense qu il sera tres vite preneur d infos et je vous souhaite que cela joue sur sa motivation a, peut etre un jour, lacher completement l alcool. Car alors vous le decouvrirez pleinement, et puis plus de stress de savoir si ca va etre un peu ou beaucoup blunk

Bonne journee a vous




Profil supprimé - 26/09/2017 à 22h24

Bonjour muschimu,
Merci de nous tenir informé, ça donne un léger espoir. Lui parler de votre expérience doit lui permettre de décomplexer, de voir qu'il est humain et que tout est possible quand on se donne les moyens... Le faire extérioriser ses émotions me semble aussi une bonne chose que je retiens pour la suite.

Pour ma part, je n'ai pas encore abordé frontalement le sujet mais j'ai fait part de mes inquiétudes sur sa santé au regard de ses habitudes de vie (en plus de l'alcool, il fume comme un pompier, carbure au café et aime déclamer que "le gras c'est la vie" ) tandis qu'il refuse de faire des analyses de sang... Il a compris que c'était important pour moi mais pas encore (ça va faire le chemin) que ça l'était encore plus pour LUI.
Une première étape.
J'attends le moment idéal pour lui parler, de préférence sobre, dans un cadre familier, et avec les mots justes (ça, c'est pas gagné, je suis très maladroite quand je suis à fleur de peau).

Profil supprimé - 27/09/2017 à 15h56

Gali
vous trouverez les mots.

Je le lis dans ce que vous écrivez. L'idée fait son chemin en vous, vous saurez mettre les bons mots, parler avec la juste intonation, sans accuser ni agresser. J'en suis certaine...

Tenez nous au courant

amitiés
Muschimu

Profil supprimé - 09/10/2017 à 17h11


bonjour
je me permets de copier coller une définition de l'Hypersensible, trouvée sur un autre forum du site.
c'est mon conjoint tout craché...

"Je te mets ce qu'en a tiré un psychanalyste dans son bouquin "Hypersensibles : trop sensibles pour être heureux ?" de Saverio Tomasella.
- Rechercher l’authenticité
- Apprécier la beauté et plus particulièrement la beauté de la nature
- Se réjouir du bonheur des autres. Être sociable, joyeux, enthousiaste.
- Être affecté par les souffrances, les malheurs et les détresses d’autrui.
- Percevoir tout sans filtre, sans protection. Être perméable à tout.
- Sentir monter des bouffées d’émotions imprévisibles.
- Vouloir tout le temps faire plaisir aux autres.
- Avoir peur de décevoir et d’être rejeté.
- Avoir besoin de temps pour réfléchir et de solitude pour se retrouver.
- Être dépendant de l’affection d’autrui et avoir peur d’être abandonné.
- Être vif, susceptible, facilement irritable et contrarié.
- Se sentir profondément déstabilisé par les critiques et la contradiction.
- Être rapidement submergé par la honte.
- Ressentir de la culpabilité pour presque rien.
- Être soudainement pris de panique.
- Être sur ses gardes. Se croire maudit et persécuté.
- Rechercher le silence, la lenteur et le calme.
- Éviter les disputes et les conflits.
- Chercher à se cacher, se replier sur soi, fuir les autres.
- Sentir son identité vaciller pour des motifs apparemment anodins.
- Avoir une mauvaise image de soi et une faible estime "


Avoir compris tout cela chez mon conjoint m'aide énormément à le soutenir.
Depuis un peu plus d'un mois, monsieur "100 000 volts" a disparu pour laisser place à un homme certe dynamique, mais plus calme !
Sa consommation d'alcool est raisonnable, y compris quand les enfants sont là. Nous passons donc de bons week end, ambiance de plus en plus détendue, et les enfants eux memes se rendent compte que "ça se passe bien".
J'ajoute que pour eviter les poussées d'angoisse, je prépare toujours un petit mot sympa le vendredi matin sur la table de la cuisine, histoire de bien CONFIRMER que je suis là, avec mon amour, ma patience, mon soutien.

Il y a eu une légère rechute (à coup de spiritueux je présume) où il m'a répondu de façon très dure et méchante.
Je n'ai pas répondu, mais il a vu des larmes dans mes yeux et m'a demandé au bout de 10 minutes : "tu es fachée ? ".
J'ai simplement répondu "non, j'ai de la peine, c'est pas pareil".

Alors il m'a embrassée, a sorti une bouteille d'eau et a continué la soirée à l'eau plate.

Finalement, mes larmes ont joué le role de "limites" dépassées. Encore un indicateur pour lui. Donc j'estime que l'incident est plutot positif , non ?


Maintenant je peux me permettre de lui dire gentiment : "attention là,c'est trop" "tu conduis" "c'est pas raisonnable" et il l'accepte car, comme d'habitude, je ne l'agresse ni ne lui fais de reproches.

J'ai remarqué aussi qu'il se tient beaucoup plus droit maintenant.
Il gère mieux les enfants (devoirs à faire / heure du couchage )

C'est très positif
Dans tous les domaines de la vie courante, je pose ses fameuses limites dont il a besoin (mais sans imposer)
... et je continue à lui parler de lui, de sa sensibilité, j'amène le sujet quand c'est possible !

Lui et moi sommes de plus en plus soudés .
Bref, je suis toujours aussi fière de lui
et toujours aussi convaincue que c'est un mec bien (et je ne me prive pas de le lui dire ! )


à bientot
amicalement

M

Profil supprimé - 09/10/2017 à 19h13

Bonjour muschimu,
Merci pour vos messages, j'attendais qu'il y ait du nouveau pour vous répondre.. mais je n'ai toujours pas trouvé l'occasion, ni le courage (surtout ça sans doute) pour aborder le sujet. Je voulais commencer à en parler progressivement au gré des occasions qu'il m'offrait de le faire (cad après avoir bu) sauf qu'à chaque fois que cela s'est présenté, j'ai été - comme je le craignais - très maladroite ! Et la dernière fois, mon ton était même agressif (impossible de l'adoucir, je m'entendais, atroce) : tout l'inverse de ce que je voulais être, douce et attentive.

Bref, je souhaite évoquer le "gros dossier" au plus tard mercredi. Pour moi, c'est désormais essentiel pour avancer sereinement (je suis très angoissée ces derniers jours) et savoir où il en est vis à vis de sa consommation.

Ah et les caractéristiques de l'hypersensible, je m'y reconnais encore totalement ! Je crois que cela va être dur pour nous deux, car nous sommes face à nos propres miroirs.
Ceci dit, il m'a épaté dernièrement car il a été très présent et un réel soutien alors que je traversais une période assez fragile dûe un ensemble de choses : ma recherche de boulot qui n'aboutit pas, le deuil de ma mère (décédée il y a un peu plus de deux ans, il y a des hauts et bas), un sinistre dans mon logement et puis mon désarroi face à son alcoolisme...

En tout cas, je suis ravie de vous lire. Vos messages sont forts et donnent de l'espoir. Je suis convaincue que vous avez trouvé la bonne manière de fonctionner ensemble. Gardez courage (car clairement, je réalise qu'il en faut !), gardez l'amour mais ne vous oubliez pas non plus. J'espère qu'il reconnait aussi en vous, ce que vous reconnaissez en lui...

A bientôt !

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