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Mon père boit je ne sais plus quoi faire.

Par Profil supprimé

12 réponses


Moderateur - 13/05/2015 à 12h13

Bonjour Clochette, bonjour SnowQueen,

SnowQueen, le conseil de Clochette est le bon : ne parlez pas seule avec votre père, cela doit être une mobilisation familiale, avec tous ceux qui sont intervenus et que cela concerne. Si vous voulez, c'est mieux, parlez ensemble avant de parler avec lui pour accorder vos violons. A plusieurs sa violence sera mieux contenue si vous êtes solidaires entre vous. Si pouvoir filmer ce qui se passe peut provoquer un électrochoc, peu importe en fait qu'il se souvienne ou pas de ce qu'il a fait. Vous pouvez déjà dire tous ensemble ce qui s'est passé et dire surtout ce que cela vous fait, comment vous vous sentez, pour lui faire sentir ou comprendre comment ce qu'il fait a un impact sur chacun d'entre vous. Il peut peut-être nier les faits, il ne peut nier vos sentiments et vos réactions communes.

Par ailleurs vous ne reparlez pas de l'idée de vous faire aider en tant que proches d'une personne alcoolique. Par un Csap ou une association c'est pourtant quelque chose qui pourra faire avancer chacun d'entre vous. Il n'y a aucun honte à demander de l'aide. Elle est faite et là pour cela, pour vous aider.

Clochette je n'ai toujours pas lu vos documents malheureusement. Je vais essayer de trouver du temps pour le faire. Par ailleurs oui, bien sûr, la violence n'est pas que physique et commence dès le comportement verbal. Dans cette situation la violence est présente mais, comme l'a dit SnowQueen, pas dirigée spécialement vers la famille qui, si elle est impuissante, n'est pas non plus dans la soumission ou en train de subir uniquement ce qui se passe. Par exemple SnowQueen a dit la première fois qu'elle avait réussi à canaliser son père. Sa belle-mère aussi arrive à le faire. Je ne crois pas que cela soit de la violence conjugale à proprement parler.

Cordialement,

le modérateur.

Profil supprimé - 14/05/2015 à 12h58

Bonjour Snowqueen,

pourquoi un alcoolique boit-il ?
De ce que j'ai pu vivre, entendre, lire, comprendre, je crois que ce sont des personnes qui, pour diverses raisons, ont grandit avec une profonde fragilité, et qui ont à un moment donné, rencontrés un produit qui leur permettait d'oublier et de dépasser temporairement leurs difficultés. L'alcool, dont l'éthanol est le plus puissant anxiolytique qui existe, très facilement accessible et socialement valorisé. C'est aussi un très puissant désinhibant, qui leur a permis d'aller vers les autres facilement, alors que a jeun ils en étaient incapables.

Et là commence le mécanisme de l'accoutumance, qui veut que pour obtenir le même résultat, la personne doit augmenter les doses, progressivement mais impérativement (principe d'homéostasie).
Dans les années 70, les chercheurs ont mis en évidence le rôle des endomorphines like fabriquées par le cerveau de la personne qui s'alcoolise, plus puissantes que les endomorphines naturelles (calmant). Tellement plus efficace que le cerveau qui reçoit fréquemment de l'alcool finit par arrêter de fabriquer des endomorphines naturelles. Même chose pour les gabas, qui permettent au cerveau de se calmer en cas de sur-activité. le cerveau anesthésié régulièrement par l'alcool, supprime progressivement des capteurs gaba pour ne pas être trop hors service, ce que cherche justement la personne alcoolique. Tant et si bien qu'à un moment, il ne reste à l'alcoolique pour se calmer que....l'alcool.
Et en parallèle, la dépendance psychologique s'est mise en place. Plus ou moins consciemment il attribue ses réussites amoureuses, personnelles et professionnelles à l'alcool, qui lui a permis d'aller vers les gens.

Bientôt des petits bugs dus à sa consommations apparaissent, il n'en tient pas compte, puis de plus gros, qui lui font prendre conscience que sa consommation est devenue problématique, mais comment le reconnaitre auprès de son entourage ? cela voudrait dire arrêter de boire et cela lui semble impossible. Dès lors il commence à cacher sa consommation, ses bouteilles, ses verres. Alors il nie, le dossier foiré au bureau, c'est le collègue untel, la voiture dans le fossé, un problème avec les freins, sa gueule de bois, c'est de la fatigue du travail. C'est toujours de la faute des autres.

Phase 1 pour l'entourage : le dénie.
On ne voit pas les excès, d'autant plus que l'on a grandi dans une famille d'origine dysfonctionnelle car c'est notre référence, c'est donc normal quelqu'un qui fait la "gueule" qui souvent nous critique.
Et quand on voit on valide les "justifications" de l'alcoolique.
Les critiques deviennent de plus en plus fréquentes et bientôt commencent à laisser la place à des insultes.
Les coups, c'est pour plus tard, en phase 2.
origines de la violence:

1/rabaisser l'autre :Le malade alcoolique voit son estime de lui s'affaisser, et son malaise est d'autant plus grand que voir son conjoint aller bien, amplifie son malaise. L'image d'un conjoint bien dans sa vie devient insupportable. Il s'agit alors de le "rabaisser" si possible en dessous de lui, pour qu'il soit rassuré sur sa propre valeur. C'est comme cela que commencent critiques puis insultes.

2/le statut de victime : en critiquant, en insultant, en étant violent psychologiquement ou physiquement, le malade alcoolique attend une réponse du même ordre en retour. J'ai du répondre à 5 ou 10 % des insultes de ma compagne mais j'étais surpris qu'elle s'en souvienne et me les ressorte 6 mois plus tard. Elle "oubliait" ses propres insultes et ne gardait en tête que les excès que j'avais pu commettre pour atteindre le statut de VICTIME.
Elle s'auto justifiait ainsi son malheur et donc obtenait ainsi à bon compte son droit à continuer de boire...

Désormais, le problème est devenu tellement évident que l'entourage comprend qu'il y a un problème avec la consommation d'alcool de la personne...



Profil supprimé - 18/05/2015 à 17h11

Phase n°2: l'entourage prend conscience du problème de consommation de son malade alcoolique...

... mais pas forcément de ce que cela signifie. C'est pour cela que je t'ai "retracé" un historique général de l'évolution de la maladie.

L'entourage après le dénie, puis avoir "couvert" les surconsommations du malade alcoolique, décide "D'AIDER" la personne à arrêter de boire..

Et là, le malade alcoolique, qui s'est lancé dans l'alcool quelques années plus tôt, pour ne pas avoir à traiter son problème initial, puis pendant des années a pris grands soins de dissimuler sa consommation, se voit acculé, dans une impasse, par un/e conjoint/e qui lui dit "ON" va prendre rdv chez le médecin, chez untel, chez des alcooliques sobres, ON va y arriver ON , ON, ON.....la tension monte en flèche....et la violence avec elle.

Mais LA PREMIERE CHOSE EST DE VOUS METTRE EN SECURITE. Pour les trajets voiture, en prendre deux, ou il ne vient pas. Et au plus tard, s'il y a danger physique, porter plainte et partir ou le faire partir si besoin.
Mais tout cela il faut effectivement le faire avec ta belle mère, et pas toute seule de ton coté.

c'est facile à dire, mais il faut poser vos limites et s'i; les dépasse, mettre à exécution ce qui avait été annoncé !!!


Courage à vous, pour ta belle mère il y a Al Anon, mais aussi d'autre associations d'entourage des alcooliques.tel que Vie Libre, Alcool Assistance....

Franck.

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