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Mon mari est alccolique, que nous réserve l'avenir ?

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Bonjour à tous

Je viens sur ce forum après avoir maintes et maintes fois lu vos commentaires, histoires diverses depuis plusieurs mois. Je franchis le cap... Je vais faire un récit très complet pour ceux et celles qui me liront et qui se retrouveront peut-être dans mon histoire.
J'ai 36 ans, maman de deux enfants de 4 et 7 ans, et je connais mon mari depuis bientôt 10 ans.

J'ai déjà un passif lié à l'alcoolisme, car mon père l'était. Ça s'est très mal fini, violence physiques et psychologiques, séparation de mes parents, et j'ai fini par ne plus le voir pour me protéger. Il a suivi une cure de désintoxication suite à un délirium, et je ne l'ai donc revu que des années plus tard, une fois sobre, et j'ai pu retrouvé mon papa de mon enfance. Ça c'est pour situer le contexte.

Depuis des années, mon mari boit un apéro tous les soirs. Bon, me direz-vous, ce n'est qu'un apéro. Je n'y prêtais donc pas trop d'attention. Et le temps a passé, l'apéro c'est transformé en 2 apéros, les doses ont augmentées, au Ricard du soir s'ajoutaient des bières en journée, et du vin à table... J'ai commencé à surveiller les niveaux en cachettes, ce qui me faisait culpabiliser car je le vivais un peu comme un manque de confiance de ma part. Un jour en janvier, en nettoyant un placard, j'ai trouvé 3 bouteilles sous l'évier. Je n'ai rien dit, j'ai vu quelques jours après qu'une bouteille pleine avait remplacé une vide tout au fond, et je lui en ai fait la remarque, et là, il m'a menti. Comme quoi je m'étais trompée, qu'il ne savait pas que ces bouteilles se trouvaient là... Il s'est complètement braqué, j'ai donc laissé tomber et continuer à surveiller les niveaux. Mais la question de son alcoolisme s'est vraiment posée, j'ai arrêté d'être dans le déni.

Je lui ai une fois fait part de mon inquiétude, c’était en février, et il m'avait confirmé avoir un problème, et promis de faire attention. Ce qu'il a fait, pendant quelques semaines..

Et c'est reparti... Je ne surveille plus les niveaux, je n'y arrive plus, il a plusieurs bouteilles en route. En octobre, j'ai compté les bouteilles dans la poubelle de tri. Et là... la réalité m'a rattrapée, j'ai calculé une consommation moyenne d'1 bouteille d'alcool fort tous les 2 jours, plus biere + vin, la je n'ai pas fait le compte... Mais la situation m'échappant complètement, après beaucoup d'hésitations, j'ai décidé d'en parler. J'avais eu l'expérience de ma mère qui n'avait rien dit, et qui a fait face au mépris de son entourage lors de son divorce. J'ai donc appelé sa mère, qui vit dans le Sud, pour lui faire part de la situation. Elle s'en doutait, mais pas à ce point. Mais le soucis, c'est qu'on n'osait pas lui parler de crainte d'une réaction très explosive de sa part (il se braque facilement). Récemment, j'ai craqué, je lui ai demandé à nouveau s'il se rendait compte qu'il avait un problème, il m' a dit oui, mais ne fait rien. Il refuse de voir quelqu'un, de se faire suivre. Il n'a pas arrêté, mais à diminué. Pour combien de temps ? J'en ai parlé à son médecin, j'espère qu'elle arrivera à l'amener en douceur à se faire suivre lors d'une prochaine consultation.

Je réagis maintenant car depuis quelques mois, je subis des crises d'angoisse, à tel point que je suis sous anxiolytique depuis quelques jours. Je ne sais pas de quoi sera fait l'avenir, avec mes 2 petits bouts, j'y pense sans arrêt. Je sais que s'il ne fait rien, je finirai par le quitter, car je ne peux pas vivre avec un alcoolique, pas après ce que j'ai vécut avec mon père. Mais je sais que c'est une épreuve que je ferai subir aux enfants, que ça risque d'aggraver sa situation, je n'ose pas non plus imaginer lui laisser les enfants sachant qu'il boira et ne sera pas apte à pouvoir agir en cas de problème grave. Sans compte les soucis logistiques que cela poseraient, vente de la maison, etc...

Je garde cela pour moi depuis trop longtemps et ici je peux enfin m'exprimer librement, ceux qui me liront pourront m'apporter des conseils sur la conduite à tenir : peut-il arrêter seul ? Que dois-je faire ou ne pas faire pour l'aider ?
Et selon votre propre vécu, quelqu'un peut-il m'apporter des témoignages comme quoi la situation peut s'arranger ? Ou comment vous avez réussi à gérer ?

Sincèrement, je perds espoir : pour moi, je vais droit dans le mur, je ne peux rien y faire et j'ai peur...

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84 réponses


Profil supprimé - 27/11/2014 à 12h50

Bonjour Sayann,

Merci de ton récit ! et bienvenue sur ce site.

Nos histoires se ressemblent un tout petit peu, elles diffèrent en ceci que je n'ai pas d'enfants, et que je connias mon compagnon depuis à peine plus d'un an.
L'alcool que j'avais réussi à faire sortir de la maison à la fin de la vie de mon père, est revenu cet été, exactement comme chez toi, sous le même prétexte de l'apéro du soir, lors de la visite d'un proche (d'un tiers, donc), présent une bonne semaine. J'ai mis un petit moment à comprendre quoi faire et à réagir.

Je suis restée ferme, faisant comprendre que l'alcool je n'en veux pas chez moi, et ça a été progressif mais maintenant c'est fini. (il consomme encore un peu à l'extérieur mais la maison est redevenue sans alcool).
Quand j'estime qu'il a un peu dépassé la dose, il dort chez lui. Je trouve un moyen de lui faire comprendre, même si ça ne lui plait pas.

J'étais ferme et encourageante.
Mais je suis intervenue au bon moment; je n'ai pas laissé l'alcool s'installer dans MA vie.

Il connait mon histoire familiale, j'ai été très claire et posée en la lui disant (je n'ai aucune honte).
Ce que j'essaye surtout de favoriser c'est notre bonne entente, notre complémentarité, les activités que nous menons ensemble.
Bref, sur ce qui fait lien entre nous.
Je refuse une vie de stress et de sacrifice. J'ai assez donné.

Assez parlé de moi.
Que faire ou pas pour aider ton mari, c'est le plus délicat des équilibres à trouver.

Mais surtout, ne reste pas seule :
je te recommande vivement d'appeler Alcoo-info-service.
il y a des groupes de parole dans des associations, qui me semblent très bien.
tu peux entamer une psychothérapie - c'est efficiace, même si long et cher. Il y a de très bons professionnels.

et sortir avec tes copines, renouer des amitiés qui te fleurissent la vie.

Bon courage! et au plaisir de te lire.
Hoplà.

Profil supprimé - 27/11/2014 à 13h15

Bonjour Sayann,

J'ai senti beaucoup de maturité sur le sujet dans ton témoignage. Je pense que tu n'es pas là par hasard. En effet, tu souffres terriblement de l'alcoolisme de ton mari, je le comprends parfaitement car je suis aussi alcoolique ( maintenant abstinent) et j'ai fait souffrir mon entourage de la même façon. C'est terrible parcequ'on en arrive à une destruction générale dans le couple, dans la famille, dans l'entourage ... Une chose est sûre, tu ne pourras pas boire de l'eau à sa place et c'est uniquement lui qui peut faire quelquechose. Il doit être dans un tel mal -être qu'il ne peut plus réagir et qu'il doit s'efforcer de gérer au mieux sa consommation pour éviter les drâmes.
Je te conseille de te rapprocher d'un groupe de paroles pour les co dépendants ( Al Anon par exemple) ou tu pourras t'exprimer et mettre des mots sur tes maux. Ceci afin que tu puisses vivre avec un peu plus de sérénité car pour le moment et dans l'état, ce n'est pas vivable. Ton mari est victime de cette grave maladie qu'est l'alcoolisme et crois moi, c'est bien malgré lui. Pour commencer, je pense qu'il faut essayer de te détacher au mieux de cette situation quotidienne. Ne contrôle plus les bouteilles comme tu le fais et ne prends pas les décisions à sa place. ( perso, j'ai vécu et ça me faisait picoler encore plus) Tente le dialogue avec lui dans le calme et quand il est a jeun, dis lui que tu comprends ses souffrances mais que tu ne peux plus les endurer, dis lui que tu es prête à l'aider s'i l'a décidé mais ne l'oblige à rien, ce serait forcément échec.

Je te souhaite beaucoup de courage.

Sébastien

Profil supprimé - 27/11/2014 à 17h25

Bonjour, Sayann

Effectivement tu te poses beaucoup de questions et c'est légitimes je pense comme mes collègues, fait toi aider par des proffesionnelle, va voir un psy, des association, ne reste surtout pas seule, c'est important.

Parle avec ton mari quand il est sobre en lui expliquant pourquoi tu est inquiète de part ton passé et que TU REFUSE de subir/vivre ça et que tu ne le fera pas subir non plus à tes enfants car en tant que parents notre role est de les proteger.

Et vois comment il réagit a ton discour, aurat-il du coup un déclic et une envie de se soigné pour sauvé son couple et sa vie de famille ou n'en aura-t-il pas envie?

Après reparle de tout ça avec des professionnelle et ici si tu le désire car nous sommes là pour t'écouter,
le tout est que

TU PRENNES SOIN DE TOI ET DE TES ENFANTS tu dois TE PROTEGER ET EUX AUSSI,

alors ne reste pas seule prend du recul si tu en as besoin ça te fera du bien je pense, si tu peux prend des vacances va chez ta mère ou chez des amis qui pourront t'acceuillir dans un cocon d'amour et de bienveillance toi et tes enfants.

cela laissera le temps a ton homme de se poser des questions (j'espère)

si tu as besoin pour le coté "logistique" comme tu dis si cela doit aller plus loin (diorce, garde des enfants, vente de la maison ect..)

le mieux est que tu prennes RDV aec un avocat et un notaire pour poser toutes tes questions au moins tu auras toutes les infos, et cela te laissera le temps de refléchir car tu risque d'avoir beaucoup d'infos d'un coup et il faudra que ça décante.

Tu pourra par la suite prendre une decision en fonction de l'évolution de la situation.

a +

Profil supprimé - 28/11/2014 à 14h55

Bonjour

Merci pour vos réponses, c'est vrai que depuis que j'en parle (la semaine dernière, à mon médecin) je me sens un peu mieux, et de pouvoir échanger avec des personnes qui ont vécu cela en tant que proche ou bien qui sont alcoolique comme Sébastien me soulage énormément.

D'abord les proches, qui savent ce que je ressens, comme Hoplà et Clochette, c'est énorme. Je réalise que je ne suis pas seule, qu'on est hélas nombreux à vivre dans l'ombre de l'alcool, et merci à Sébastien qui peux me faire comprendre ce que mon mari ressent. En effet, je le sens très malheureux, je me suis même posée la question d'une dépression. Je sait qu'il tient énormément à nous, qu'il ne veut pas nous faire de mal, mais que c'est plus fort que lui. On en a parlé la semaine dernière, sans conflit, ni colère, je le sentais vraiment très malheureux, mais dépassé par son problème. Non, je ne l'oblige pas, je sais que s'il fait quelque chose, ce doit être d'abord pour lui, mais c'est difficile...

J'essaie de prendre du recul, vous avez raison, c'est important. Je ne suis pas partante pour voir un psy comme me l'a proposé mon médecin, car pour moi, le problème vient de lui, pas de moi,(je me trompe peut-être en attribuant finalement un rôle très réducteur au psychologue) mais peut-être prendre contact avec un groupe de co-dépendant. C'est marrant ce terme, car au final, c'est exactement ça, de la co-dépendance... Je ne suis pas encore "mûre", mais déjà, venir sur ce forum est un grand pas en avant. Quant à sortir, j'aimerai bien, j'essaie quand je peux, mais c'est toujours source de conflits, car il me le repproche à chaque fois, je les restreints donc bien malgré moi.

Je vais laisser passer les fêtes de Noel, voir comment la situation évolue, et s'il ne fait rien, je lui fixerai mes limites et reprendrai le contrôle. Car je ne pourrai plus revivre la même année, sa personnalité n'est plus du tout la même, il est parfois adorable comme je l'ai connu (c'est quelqu'un de vraiment gentil), mais sous alcool il devient parfois très très méchant dans ses paroles (jamais physiquement, heureusement) : il y a eu trop de disputes, trop de mots prononcés qui n'auraient pas du l'être (il se met dans des colères terribles, ma fille l'a entendu une nuit hurler et dire qu'on allait se séparer, ça je ne veux plus) et ça me touche trop. C'est malheureux, mais je sens que sans electrochoc, il ne fera rien. C'est peut-être de cela dont il a besoin. Et toi Sébastien, c'est peut-être indiscret, qu'est-ce qui t'a fait comprendre qu'il fallait que tu réagisses ?

Je vous remercie de m'avoir lue et de m'avoir apporté un peu de votre vécu... même si ce n'est que virtuellement, je me sens moins seule...

Profil supprimé - 28/11/2014 à 17h36

sayann

ne voit pas le psy parce que Tu as un problème MAIS pour T'AIDER à y voir clair dans ta relation et les souffrance que cela engendre, c'est une soupape de sécurité que je te proposais dans ma précédente réponse.

Désolé si j'ai mal formulé, je ne voulais pas que tu le prennes pour toi. Mille excuse si je t'ai bléssé.

Quand tu dis :
-"je lui fixerai mes limites et reprendrai le contrôle"

De l'experience que j'en ai (en tant que professionnelle de santé et au niveau personnelle) tu ne pourra pas reprendre le controle, car c'est à ton mari de reprendre le contrôle de lui même.

Si il n'en à pas envie, tu ne pourra rien faire, inutile de sauvé une personne qui se noie si elle ne le veux pas.

Désolé d'être dur et aussi cru, c'est important que tu comprenne bien que sans prise de conscience REEL de la part de ton mari Rien ne changera.

CA NE PEUT VENIR QUE DE LUI


la seule chose que tu peut controler c'est TA VIE.

bises

Profil supprimé - 28/11/2014 à 18h55

Bonsoir Sayann,

je réponds très rapidement :
- pour ce qui concerne consulter un psy: tu me rappelles exactement ma réaction la première fois que j'ai consulté : "je viens vous voir parce que X a un très gros problème" - et ce problème, il me faisait souffrir, moi, au-delà du dicible; le psychologue/thérapeute est le spécialiste de la souffrance, c'est ma définition, et on ne peut soigner que la sienne propre.
- mon ami a un problème de personnalité, il est quelquefois irascible, indépendamment de sa consommation d'alcool (qui n'arrange rien évidemment) - il aimerait restreindre mes relations, lui aussi; ça, je ne peux pas le supporter; j'ai repris mes activités associatives, je vais à des spectacles sans lui (pas les mêmes goûts), mais sans exagération; lui aussi aime quelquefois passer du temps avec ses amis à lui, dans l'asso dont il fait partie;
- c'est SA démarche à 100% (j'ai l'air très autoritaire dans mon message précédent); il m'a dit "ça fait maintenant depuis 4 jours que je n'ai pas bu d'alcool" - et j'ai dit oui, j'ai bien remarqué, je te félicite! etc... et tout doucement on parle de la dépendance. (il n'est pas tout à fait "sorti"blunk
- à une époque je considérais que mon père buvait (bière) pour mettre un écran entre lui et la dépression; c'était un dépressif caché, un buveur caché; ça allait de paire;
- oui, moi aussi ça a été un soulagement énorme le jour où j'ai entendu dans une émission que l'alccolisme était une MALADIE - je le savais déjà, mais que des tiers professionnels le disent aussi, ça m'a enlevé un tel poids!! je crois que c'est à partir de ce moment là que j'ai commencé à faire confiance aux professionnels; on était tous dans le secret et le déni*; j'ai consulté un alcoologue et ensuite j'ai osé l'aider avec plus de confiance en moi.
(*ma famille vivait en milieu très très fermé et suspicieux de tout/tous)

Un peu long, quand même expéditif; et désolée d'utiliser ton fil pour raconter ma vie; je prendrai le temps d'ouvrir le mien un de ces jours.

Bises, et aussi à Sébastien et Clochette, grâce à qui j'apprends tous les jours.
Bon courage à vous tous.
Hoplà.

Profil supprimé - 29/11/2014 à 18h05

Bonjour Clochette

En effet, quand je parlais de reprendre le contrôle, c'est le contrôle de MA vie, car ça fait trop longtemps que je calque la mienne sur cette dépendance, d'où cette perte de contrôle car je subis les évènements. Je comprends mieux l'intérêt d'un psy, c'est une option à laquelle je n'avais pas pensé...

De toutes façons ça ne peut plus durer éternellement, car je ne le supporte plus quand il a bu : il est provocateur, sent l'alcool (je déteste cette odeur écoeurante), n'arrive plus à parler correctement, et fini par s'écrouer en ronflant...à ce rythme mes sentiments finiront par disparaitre totalement dans quelques mois.

Parler m'a fait du bien, mettre des mots sur ce mal-être finallement me permet d'exterioriser me s angoisses au lieu de les garder à l'intérieur et de me ronger. Pas pris d'anxiolitique aujourd'hui happy

Profil supprimé - 01/12/2014 à 11h53

Je vous souhaite du courage, vous pouvez vous en sortir avec le soutien de votre famille et de vos amis. Les conseils cités au dessus sont très bons, suivez-les !

Profil supprimé - 01/12/2014 à 12h51

Bonjour Sayann

Comment va tu ? tu es consciente qu'il faut que tu reprenne le contrôle de ta vie et de prendre enfin soin de toi, c'est très bien, pour le psy a toi de voir si tu aller consulté, tu ne peu effectivement pas rester dans une situation qui ne te convient pas et te fait souffrir, tu as le droit d'être heureuse.

Tu prend quelque chose de plus naturelle que les anxiolitique ? ou tu en as juste plus besoin, car le brouillard se dicipe ?

soit forte je pense a toi?

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