Par chat

Chattez avec
Alcool Info Service

Par téléphone

Alcool Info Service répond
à vos appels 7 jours sur 7

Contactez-nous

Adresses utiles

Forums pour l'entourage Télécharger en pdf Imprimer Envoyer à un ami

Concubinage > séparation > crédit immobilier

Par Mag-Cha

Bonjour,
je suis tellement "soulagée" de retrouver ma situation de détresse dans vos situations !
ça fait longtemps que je réalise que ma survie ne dépend que de ma séparation d'avec mon compagnon alcoolique.
Mais je suis tellement épuisée après 12 ans à subir, à prendre sur moi, à mentir, je n'ai tellement plus de forces. Il ne me reste plus que la colère pour tenir debout, et la désolation quand je regarde ma fille de 10 ans s'effacer complètement devant toute cette tension.
Et je manque de réponses concrètes.
J'explique :
nous ne sommes pas mariés, pas pacsés, juste concubins.
Et nous avons acheté une maison en indivision 50-50 avec un crédit immobilier évidemment.
ça fait près de 2 ans que je lui dis que je ne veux pas continuer à subir et à faire subir à ma fille cette situation dégueulasse, et que je veux qu'on vende la maison.
Après toutes ses manipulations ("c'est toi qui crée des problèmes"blunk, ses insultes, ses promesses, ses dénis de la situation, il refuse catégoriquement de vendre la maison, ainsi que de racheter ma part ou que je rachète sa part. Sa plus grosse peur étant de se retrouver tout seul (il est incapable de gérer le quotidien), il préfère faire comme si de rien, rejeter ses moindres contrariétés sur les autres, faire subir l'horreur et nous "emprisonner", plutôt que d'agir comme une personne responsable et prendre les mesures.
Je sais que la vente de la maison exige notre accord à tous les 2.
De mon côté, étant solidaire du crédit immobilier, je ne sais pas si je peux partir et me désolidariser du crédit sans que ça porte à conséquences plus tard.
Je préfèrerai vendre dans l'état actuel de la maison (pas fameux d'ailleurs puisqu'il est incapable de l'entretenir), plutôt que de partir et de lui laisser, parce que je sais qu'il la laissera se dégrader très vite et qu'elle sera invendable ensuite.
Donc ma question centrale : COMMENT L'OBLIGER A VENDRE ?
Peut-être quelques-unes d'entre vous avez été dans la même situation : quelles ont été vos solutions ?
Merci d'avance à toutes
"La force est en nous"

Fil précédent Fil suivant

9 réponses


Mag-Cha - 01/11/2021 à 03h03

Bonjour,
je reprends le message que j'avais posté sur ce forum où j'ai trouvé ma détresse à travers la vôtre, mon désarroi à travers vos questionnements. Et parce que je commençais à laisser ma panique (mon instinct de survie peut-être) me guider vers la lumière, j'avais osé poster ce message, sans radoter vos désespoirs, en espérant y trouver des réponses concrètes qui me rapprocherait encore plus de cette lumière.

Qu'est-ce que j'ai pu les attendre vos réponses... Elles ne sont jamais venues.
A croire que les solutions ne font pas partie des possibilités.

Aujourd'hui, je relis quelques-uns des derniers posts sur ce forum. Toujours cette même détresse, ce même asservissement à une personne qui nous fait subir le pire.
Quel irrespect de soi-même pour accepter tout le mal que l'autre nous fait. Pour ma part : dépression, hypertension, 10 kg en +, sidération. Pour ma fille : complet effacement, anorexie. Et tous les "petits" maux que j'oublie et pour lesquels on trouve plein d'excuses extérieures. Après toutes ces années à ressasser, à me culpabiliser, à chercher à comprendre, à me (laisser) torturer, à SUPPORTER (= porter une charge beaucoup trop lourde), j'ai ENFIN compris qu'on ne fait pas le bonheur de quelqu'un contre son gré, et que non l'amour ne suffit pas. Il ne veut pas se soigner, et vous ne serez certainement pas à l'origine de son (im)probable déclic. Comment encaisser des années d'insultes, de manipulations, de mensonges, et penser que c'est lui la victime ? et se respecter encore ? et dire qu'on reste par amour ? Ce n'est pas en tombant en miettes qu'on va l'aider à se relever.

J'ai choisi de sauver ma peau, au prix d'efforts surhumains, en retrouvant la vue sur cette situation merdique dans laquelle je me suis laissée glissée, J'ai cru perdre la raison, j'ai perdu le sommeil, tellement son poison se diffuse dans mon esprit, tellement cette situation m'obsède jour et nuit m'empêchant de VIVRE, d'éduquer ma fille, de me concentrer, de bosser, de "relationner" avec les autres.
Aujourd'hui sur ce forum, vos "complaintes" me rappellent celles des femmes victimes de violence conjugale. Parce que c'est complètement comparable : alcool ou bourreau, c'est bien une maladie. Et la seule issue, pour la personne qui subit, c'est-à-dire VOUS, c'est la FUITE.

Vous attendrez peut-être des années son DECLIC. Votre entourage attend le vôtre.

Pepite - 15/11/2021 à 18h13

Bonsoir Mag-Cha,

Votre récit est essentiel dans ce forum et je regrette l'absence de réponses.

Il semble que vous avez cheminé vers vous, votre famille. J'en suis heureuse pour vous.

Le temps passe, dans notre société il court. Prenez soin de vous, de votre fille qui souffrait aussi.

Cette expérience vous apportera humainement. Vous avez développé des compétences de patience, d'empathie, de soutien, de compassion. Vous avez compris combien ces produits toxiques modifiaient les comportements humains.
Maintenant vous avez raison de prendre soin de vous.

Bien à vous,

Pépite

Louloute25 - 15/11/2021 à 20h56

Bonjour je me retrouve tellement en vous ....je suis dans la même situation complique bloquer avec une personne alcoolique à cause d'un crédit immobilier en commun.
Nous n'avons pas d'enfant et heureusement qq part ( c'est horrible de dire ça mais je ne me voyais pas faire grandir un enfant dans cette situation )

Aujourd'hui chaque jour il me ment un peu plus sur sa consommation d alcool n'est incapable de rien faire laisse ses bières traînées partout dans la maison je me sens comme sa femme de ménage.

Je voudrais partir mais je me sens prisonnière par ce crédit....

Pepite - 17/11/2021 à 08h37

Bonjour Louloute25,

Il est prisonnier de son addiction, vous êtes prisonnière du crédit.
Se soigner dépend de lui, de sa volonté de s'en sortir. Pour cela il doit prendre conscience de son problème qui retentit sur votre couple.

Pour vous, vous avez besoin d'être soutenue. Pour cela, rendez-vous à la Mairie, demandez à consulter une assistante sociale ou une conseillère économique et sociale.
Il existe des conseils gratuits comme le PAD (point d'accès au droit).

Ne restez pas seule avec ce malheur qui vous pèse. Prenez rendez-vous avec un psychiatre. Cherchez une association pour vous exprimer.

Enfin prenez soin de vous. Pour cela mettez en place des activités dans lesquelles vous allez vous ressourcer. Faites vous du bien.

Vous n'avez pas d'enfants et vous en êtes soulagée. Vous avez raison d'exprimer sincèrement ce que vous ressentez.
Écrivez tout ce que vous avez sur le coeur sans vous juger.

Bien à vous,

Pépite

Mag-Cha - 30/11/2021 à 16h30

Bonjour Louloute25,

comme vous dites : heureusement que vous n'avez pas d'enfants avec lui !

Si vous en êtes déjà à l'action de le quitter, je ne peux que vous conseillez d'en parler autour de vous (vos amies, votre famille, ses connaissances). Vous vous rendrez compte que beaucoup de personnes vous soutiendront, et ça c'est tellement important. Ils vous donneront leur son de cloche, et je vous assure que ça peut être très éclairant sur votre situation.
Ensuite, contactez un avocat spécialisé en droit des personnes, qui pourra vous expliquer que la violence que vous subissez n'est (j'espère) pas physique mais bien morale, et qu'un médecin peut en attester (commencez à parler de votre situation à votre médecin traitant). Si vous ne voulez pas lui laisser la maison (de peur qu'il ne l'abime), cette "conjugopathie" peut vous conduire devant un tribunal pour demander l'éviction immédiate de votre compagnon, et la jouissance exclusive du domicile. S'il ne veut (toujours) pas vendre, le tribunal pourrait demander la liquidation.
Un avocat vous expliquera ça mieux que moi, mais vous avez déjà qq billes pour lui en parler.

Pour ma part, je dois d'abord entamer une procédure JAF pour régler la situation pour ma fille, et ensuite j'aurai la procédure judiciaire pour la maison.

Bon courage à vous.
Ne tardez pas, on ne se rend compte que trop tard qu'on est au fond du gouffre, et que la montagne à regravir est terriblement décourageante.
Sauvez votre peau.

Je vous donnerai des infos "pratiques" (judiciaires) en ce qui concerne la façon de vous "désolidariser" du crédit immo, dus que j''en aurai.

Mag

Pepite - 01/12/2021 à 09h57

Bonjour Mag,

Du temps a passé depuis votre post et votre expérience personnelle profitera à d'autres, c'est indéniable.

Merci de continuer à réagir alors que vous passez à autres choses.
Votre partage est essentiel pour vous, pour nous.

Concernant la montagne à gravir, ce sont les petits pas qui comptent et le temps pour y arriver.
Donnez vous la main avec douceur dans ces moments pénibles.

Comment vous sentez vous ? Je perçois de la colère contre vous-même, je le trompe ?

Pépite

Mag-Cha - 05/12/2021 à 00h19

Bonjour Pépite,
la colère a toujours été ce qui me tient debout, le carburant qui m'aide à avancer et me battre.
Je suis en colère contre moi-même d'avoir attendu autant de temps pour passer à l'action (13 ans), alors que dès le début il y avait déjà tous les signes qui auraient dû me faire fuir. Mais l'amour est bien un sentiment qui rend aveugle. Aujourd'hui j'ai laissé ma fille de 11 ans vivre toutes ces années dans un contexte dégueulasse, rempli de tension,
J'ai vraiment cru que l'addiction amoureuse remplacerait l'addiction à l'alcool. J'ai vraiment cru en tous ses mensonges quand il me disait que j'étais son déclic.
Petit à petit, il a mis en place toutes les stratégies possibles pour me vriller l'esprit :
- ses cachettes sont introuvables
- il achète ses bouteilles avec de l'argent liquide (pas par CB et surtout pas avec la carte du magasin depuis qu'il a compris que les tickets de caisse se retrouvaient sur notre compte web du magasin)
- il change de médecin tout le temps pour éviter de lui rendre des comptes
- il ne fait jamais ses analyses de sang prescrites par le médecin
- il ne suit pas correctement son traitement au Baclofène et son suivi au centre d'alcoologie

Quand il est sobre et que je pose le constat de sa consommation et son attitude de la veille, il me répond que je suis une pauvre conne, que c'est moi qui fout la merde, que c'est moi qui traumatise ma fille à force de gueuler tout le temps, que "c'est pas grave, y'a pire que moi". Je comprends maintenant qu'il n'a pas (plus) du tout l'envie de sortir de son addiction.
J'appelle ça un manipulateur, qui te fait douter de toi-même, qui te culpabilise, qui te retourne le cerveau et renverse la situation pour se déresponsabiliser;

J'ai tout blindé autour de lui pour cacher la situation, pour rattraper ses conneries derrière lui, pour tout gérer à sa place, pour sécuriser ma fille. Je réalise que j'ai en fait fabriqué un cocon autour de lui. Maintenant il le trouve tellement doux pour son alcoolisme ! il y trouve son compte, il y est bien. Pourquoi changer ?

Aujourd'hui, à côté de mes amis qui me soutiennent et me poussent à m'en sortir, y'a tout ceux qui jette la faute sur moi : je suis irresponsable d'avoir laissé ma fille dans cette situation,

Alors oui je suis en colère d'avoir laissé le piège se refermer sur moi.

Sese - 22/01/2022 à 10h39

Bonjour Mag-cha,
Comme je vous comprends dans votre récit.. J'ai l'impression que c'est moi en vous.. Moi ça fait 18 ans.. 2 filles de 10 et 13 ans.. Je subis.. Mais moi je suis propriétaire seule et je n'arrive pas à le quitter de peur pour mes enfants pourtant mes enfants me poussent à le quitter... Je crois toujours dans ses promesses, ces paroles... J'ai été follement amoureuse de lui et il a tout fait pour Le détruire cet amour que j'avais pour lui, par tromperie, shit, drogue et maintenant l'alcool depuis 7 ans bientôt, j'aurais v
Du voir les signes dès le départ mais j'étais trop jeune seulement 23 ans et j'étais en manque d'affection car je n'avais pas eu de maman, un papa absent et une belle mère sorcière... Du coup je me suis achetée un appart et je l'ai rencontré et lui a l'époque 18.5 ans.. Je l'ai accueilli chez moi,, venue à ses besoins, appris à lui conduire, lui acheter sa voiture car il vient d'une famille de merde avec un père alcoolique.... Et j'en suis tombé raide dingue de lui... Mais aujourd'hui j'ai compris que l'amour ne faisait pas tout..on dit l'amour rend aveugle mais moi j'avais de la merde dans les yeux que je n'ai pas vu... Dans une vie de couple, on veut d'abord la sérénité et le respect... J'ai peur de rentrer le soir, je suis angoissée à me demander est ce qu'il a bu... Hier soir 5 bouteilles de desperados de 33 cl une demie bouteille de limoncello et une bouteille de champagne (2.65 litres) et en plus à chaud même pas frais dans des verres à eau donc il ne sait même pas boire...
Perrsonne ne me comprend...
Il me dit que j'en fait des caisses que je devrais mettre de l'eau dans mon vin...
J'en peux plus j'en peux plus...

Ella - 03/03/2022 à 21h47

Bonsoir,
Cela fait quelques temps que je viens de manière irrégulière sur le site et je n'avais jamais lu tes posts, Mag-Cha. Je suis désolée que tu n'aies jamais eu de réponses à ton premier post. Le deuxième, je le lis avec tellement d'échos à mon histoire.
Finalement, tu as réussi à partir ?
Moi, cela fait 3 ans que l'on s'est rencontrés, 3 ans qu'il m'a promis qu'il allait se soigner, 3 ans qu'il y a eu des soins, des hauts, des bas, beaucoup de bas. Il y a quelques mois, j'ai voulu le quitter. Il m'a demandé de rester, que ce serait différent cette fois. J'ai senti un déclic, j'ai essayé d'y croire. Il y a une semaine, je l'ai vu, encore, alcoolisé. Il y avait du mieux sur ces derniers mois mais petit à petit j'ai revu les vieux démons. J'ai douté, craignant mes traumas, mais si j'ai douté c'est sûrement juste car il a appris à mieux se cacher. J'ai bien cherché et retrouvé des bouteilles. Et je me suis rendue à l'évidence : il a recommencé à boire. Mon amie m'a répété ce que je savais déjà : tu peux continuer avec lui mais tu sais que cela risque d'être difficile.
Une goutte de trop, j'ai décidé que c'était fini. J'ai pris une location et je suis partie. Je sais depuis longtemps que j'ai voulu essayer, tout essayer. Mais je sais depuis le début que je ne veux pas de cette vie plus longtemps. Je lui ai dit et depuis il me demande de rester à nouveau, me dis que je lui fais trop de mal, que je gâche tout. Il me fait du mal avec ses mots manipulateurs et désespérés. J'essaie de rester forte, encore plus forte que toutes ces dernières années. C'est une décision difficile, la plus dure je crois. Je veux tenir, je veux rester éloignée et ne plus jamais revenir.
Depuis ces instants de recul que j'ai pris, je constate d'autant que l'alcool le rend manipulateur, mauvais, malsain. Comment aimer quelqu'un ainsi ? En effet, l'alcool peut-il tout excuser car c'est une maladie ? 3 ans à le penser suffisent pour mettre un terme à cet amour.
Avec ce peu de recul aussi, j'ai l'impression de me rendre compte de l'ampleur de la violence de ses mots. Il n'a jamais été violent physiquement avec moi. Mais, sous alcool, ses mots m'ont souvent fait du mal. Peut-on parler de violences psychologiques ? Je commence à y penser.
Nous n'avons pas de maison ensemble mais nous travaillons ensemble et avons un prêt en commun. On savait les risques en faisant nos choix de vie, et j'espère qu'une fois la pilule passée, le travail à 2 sera possible; ou bien qu'on pourra vendre notre bien en paix.
Courage à vous toutes.
Prenez soin de vous.
Pensez à vous.
On fait toutes le même constat, et c'est aussi ce que j'aurai encore plus appris de cette relation : nous vivons pour nous et seulement pour nous mêmes, nous ne changerons rien à celles et ceux qui nous entourent, mais nous pouvons changer ce qui nous concerne.
Courage.

Répondre au fil Retour