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Par Luciole69

11 réponses


Durdurdur - 15/01/2023 à 09h15

Bonjour à tous
Je viens de lire certains de vos messages et je me retrouve dans pas mal de situations.
Je suis avec lui depuis plus de 20 ans et nous avons 2 enfants et il a toujours eu plus au moins l'alcool mauvais mais avec le temps et une dépression, ça s'est aggravé.
Aujourd'hui je suis fatiguée de ses émotions non gérées et de sa colère qui me retombe toujours dessus.
Il y a quelques années il m a embrouillé devant toute la famille.
Depuis ce moment, il le fait facilement des qu'il a un peu d'alcool dans le sang.
A l'extérieur, j'ai toujours peur de ce côté imprévisible.
J ai peur qu'il se mette en colère en public.
Mes enfants ont vu plusieurs fois leur père énervé, agressif.
J'ai moi même des mots durs avec mon fils au sujet de son père et j'en arrive à échanger avec mon fils sur : papa il a bu?
Tout cela genere du stress au quotidien, que j absorbe.
J'ai l'impression qu'on ne va jamais s'en sortir.
Il refuse de consulter.
Je ne le supporte plus des qu'il boit une goutte.
On a essayé de faire un pacte et il ne le respecte pas.

Je suis fatiguée de devoir gérer ses émotions.
Je suis dans un cercle vicieux.
Pour la famille , pour les enfants.
Il aime ses enfants .
Ses enfants l'aiment.
Je dois encore l'aimer pour rester là.
Il fume aussi du cannabis et c est la seule chose qui l apaise. C est horrible toutes ses addictions.
A chaque fois, a chaque crise, je n'attends que ça, qu'il aille fumer.
Pour qu'il soit détendu et posé et que je puisse lui parler.
Je suis fatiguée.
Le climat familial est pénible.
Delà avec les enfants qui se chamaillent au quotidien, et les crises que ça genere. Ça n'aide pas.
J'ai honte d'en parler.
J'ai déjà tenté auprès de sa soeur mais c'est gênant.
Elle me conseille d'en parler à ses amis.
J'ai tenté mais ça reste délicat.

Je ne sais plus quoi faire et je me dis toujours que je dois consulter quelq'un pour moi et peut être que mes enfants devraient aussi.

Luciole69 - 16/01/2023 à 22h02

Bonsoir Durdurdur, ami29, golden77, chers tous,

Je suis triste de vous lire, triste de voir que nous sommes si nombreux à partager ce quotidien difficile, et qu'ils sont si nombreux à vivre en étant presque morts...

Je suis triste de voir que presque tous ont des enfants, et que ça fait autant de gosses qui voient leurs parents se déchirer à cause de cette foutue bouteille.

Je suis triste aussi de voir la souffrance que cela génère chez tous ceux qui restent pourtant debouts, à leur côté, qui rament comme ils peuvent mais qui n'abandonnent pas, qui croient à la guérison et à des lendemains meilleurs.

J'ai envie de vous partager un peu d'espoir, parce que ca fait trois mois qu'il y a un mieux chez nous. Je ne dirai pas que la situation est parfaite et idyllique, et je ne suis pas dupe, elle est surtout très fragile.

Mais elle est toujours... et elle s'est nettement améliorée. Aux vacances de Toussaint, je vivais avec un zombi, méchant, torturé, détestable, idiot, bourré, pervers, mauvais, toxique, et j'oublie sûrement plein de jolis qualificatifs encore. J'allais partir, ma décision était prise. Rdv avec le banquier, l'avocate, c'était presque fait. Si bien que j'avais commencé à en toucher deux mots autour de moi, et même un troisième aux enfants.

Et alors, sans que je ne puisse dire vraiment ni pourquoi ni comment, un sursaut a eu lieu de son côté, et peu à peu, il a fait des efforts et j'ai retrouvé un peu de celui qu'il était.

Je ne peux pas dire que tout est réglé, deux ans et demi de ce mal laissent forcément des traces. Il m'a fallu aller au bout de moi-meme, faire une pelade, chercher sans répit une issue, être toujours sur le qui-vive, en état d'hypervigilence permanent pour mes enfants, bref... tout ça m'a coûté une énergie démentielle, réellement !

Et aujourd'hui encore je sais que rien n'est gagné. Parce qu'il n'a entrepris aucun suivi réel, et que je le sens encore très fragile. La consommation n'a pas disparu complètement mais il limite à des niveaux acceptables et qui ne le transforment plus. Si j'ai tjs peur que ça chavire de nouveau (je sais que ca peut être demain, dans un mois ou dans 3 ans...), j'essaie quand même de prendre ce qui est bon à prendre, de l'encourager, de verbaliser aussi mes peurs et de tenir fermement sur le fait que je ne repasserai pas par les étapes que j'ai vecues.

Aujourd'hui nous sommes ensemble, nous fetons nos 10 ans ce soir, et je veux vous dire que je crois qu'on a raison de nous battre autant qu'on le peut, parce que ce sont des personnes qui ont une mesestime d'eux-mêmes très profonde, et que si nous les lâchons ils risquent de sombrer un peu plus.

Mais je veux aussi vous dire qu'on ne doit pas tout accepter! Que quand on a la tête dans le guidon on ne sait plus très bien par quel bout prendre les choses, qu'on s'enferme, qu'ils nous manipulent, qu'ils nous tuent à petit feu, mais qu'on ne mérite pas ça. Que parfois il faut savoir dire stop! La pause dans les hostilités ici m'a permis de me ressourcer, de réapprendre à m'aimer un peu, à vivre, à aimer, et à considérer aussi ma propre vie. Nous ne sommes pas (que??) Des sauveurs (ou sauveuses bien souvent), et nous avons une vie à vivre, et bien souvent des vies à protéger. J'ai pris conscience aujourd'hui que, involontairement sûrement, l'alcool les rend violents psychologiquement, et que si les bleus ne sont pas visibles, la destruction que cela opère chez nous n'en est pas moins dramatique et irréversible.

Je vous dirai donc à tous de lutter autant que vous le pouvez car il y a tjs quelque chose à sauver tant qu'il y a de l'amour, mais je vous dirai aussi de vous protéger! Parce qu'on ne peut pas tout accepter par amour, et parce que c'est la meilleure des choses à transmettre à nos petits bouts quand il y en a.

Tout ça pour vous délivrer un message d'espoir: il peut y avoir du mieux. Mais aussi vous dire de vous préserver.

Ici, c'est très clair, j'ai toutes les cartes en main, et s'il rebascule durablement un jour dans ce qu'il a été, je pars avec les enfants, et je leur expliquerai la maladie de leur papa. Je me le suis promis.

Courage à tous, prenez du temps pour vous et soufflez! C'est vraiment une situation complexe. Mais après la pluie vient parfois le beau temps...

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