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bon flic mauvais flic ou le quotidien d'un femme d'alcoolique

Par Profil supprimé

27 réponses


Profil supprimé - 09/06/2017 à 01h42

Bonsoir, à cette heure tardive.

Déjà je suis navrée d'avoir été cynique et ironique, ceci pour Momo, c'est surtout mon esprit de dérision.

Pulpette, je ne pense pas que ce soit possible de discuter en privé, j'aimerais.....

J'ai connu en fait ce Monsieur suite à une rupture après 15 ans de vie commune, et un enfant de 10 ans.

J'étais dévastée, j'avais quitté un milieu très intello, je me suis retrouvé seule, en passant de diner sur diner avant à une solitude sinistre. Je suis très sociable, j'étais perdue, un monde qui s"écroulait.

Il ne m'aurait jamais chopée dans un autre contexte, aussi longtemps, comme amant peut-être deux, trois mois.

Avec le recul, je me sens manipulée, c'était pas mon état normal, j'étais fragile et en quête de la reconstitution d'une famille.

Il avait un discours très protecteur et extremement moral.

Au bout du compte, j'ai perdu un an et demi, ma préoccupation constante et centrale c'était ses sevrages et ses reprises.

Ce n'est pas mon problème , mais cet aspect était si envahissant qu'il était incontournable.

Il est très lucide face à ça, il a fait des dizaines de cures prestigieuse en Suisse , plutôt pour se marrer et arrêter le taxi en sortant chez Nicolas.

Il sait comment ça marche, aucun déni.

C'était sinistre, aucune vie sociale possible, qu'il boive ou pas. C'était une prison, j'étais contente de m'échapper quand ça dégénérait.

J'ai le sentiment d'avoir été utilisée, il a retrouvé un équilibre à mes dépens, en tout cas disons sur 12 mois il n'a bu que 8.

Je me suis retrouvée aussi en quelque sorte, j'ai passé cette periode dévastatrice pour moi, c'était un dérivatif, j'ai pensé à autre chose, pas au drame de ne plus être avec mon mari.

Je ne l'aurai jamais fait dans un état d'esprit normal, y a eu des épisodes humiliants et sordides, la honte vis à vis des gens au restaurant, la violence verbale, le quotidien vulgaire en compagnie d'une épave décrépite.

Aussi beau que Maurice Ronet , ivre comme lui dans "Le Feu Follet" , sans la depression en plus.

Un vrai porc vulgaire tout de meme, ivre, blessant et insultant.

J'ai rompu une quinzaine des fois et je suis revenue chaque fois car il me courrait après.

Je ne le ferai plus, ce n' pas une vie, jamais j'aurai pris le risque d'habiter avec et trainer mon enfant dans tout ça.

J'aurai perdu toute estime de moi meme et celle de mon fils.

Prenez soin de vous , surtout de vous.

Je crois qu'il n'y a rien de plus ingrat q'un alcoolique, surtout s'il s'en sort un jour. J'aurai laissé ma peau si j'y restais


Profil supprimé - 09/06/2017 à 10h05

Bonjour,

Je me retrouve énormément dans ce que vous dites. J'ai pas votre âge, un pied dans la tombe, j'ai 50 ans avec une allure de danseuse classique que j'ai conservé. Je garderai toujours cette allure, mais je me sens enfermée dans un vieux corps, "le locked in syndrome", rires.

A 30 ans une femme est sublime, vous avez le cerveau visiblement qui va avec. Vous pouvez tout faire, faire la loi surtout. Vous avez un choix dithyrambique à votre âge.

Je suis une fausse féministe, je penche tj pour la conservation du couple.

L'alcoolisme c'est pas un truc anodin, vous pourrez pas contourner la chose.

Ce qui m'a sauvé moi, j'étais très éprise, un peu comme à 16 ans, j'avais besoin de ça pour oublier, ce sont les témoignages de femmes içi, ça m'a rendue verte de rage la soumission, "je peux pas, je l'aime toujours, ça dure depuis 20 ans", avec des enfants traumatisés au milieux.

Les histoires sont identiques, des victimes perpétuelles, les mêmes , à degrés différents d'envergure neuronale.

Je revois cette image désolante assise à table avec la bouteille devant, les mêmes discussions, je sentais mes neurones se dissiper pour disparaitre, la prison, les gens heureux autour, légers, qui déconnaient bon enfant.

Vous êtes jeune, ne vous bradez pas s'il n'y a pas d'issue.. Vous êtes intelligente surtout, la victimologie ne devrait pas avoir de prise.

Je suis navrée d'être abrupte, mais contemplez votre date de naissance et dites vous que vous avez 200 ans à vivre, pimpante en plus!

Sauf miracle...

Profil supprimé - 09/06/2017 à 21h41

Bonsoir, Crista je vous propose qu'on se retrouve sur babelio pour discuter plus librement ? Mon profil est pulpette cecile. Au pire si on se lasse de parler de nos hommes éthyliques on pourra causer bouquins happy

Profil supprimé - 10/06/2017 à 00h10

Bonjour Crista,
Votre ressenti est comprehensible, largement comprehensible, cependant je voudrais reagir a ceci:

Je crois qu'il n'y a rien de plus ingrat q'un alcoolique, surtout s'il s'en sort un jour.

A mon humble avis vous vous trompez de cible dans cette colere.
Oui un alcoolique qui consomme peut avoir un comportement ingrat. Comme tout toxicomane, on est guide par ce produit, psychotrope tres puissant, alors avoir sa dose est une preoccupation importante. Avec le temps le discernement, la reflexion sont faussees, le cerveau destructuré. L alcool nous semble vital. Je vous laisse alors reflechir quand a la notion de libre choix de certains comportements, surtout dans une societe qui glorifie la prise de ce psychotrope, et qui le fait connaitre au plus tot aux enfants. Si il y a une colere a mettre c est peut etre la dessus...

Par contre le surtout quand il s en sort ne reflete que votre prore experience.
Pendant un temps le reequilibrage de la dopamine entre autre, la depression si on est en galere sentimentalement, financierement, socialement ( vous connaissez cet effet que peut avoir la solitude..), fait que l on peut etre un peu tourne vers nous meme, il faut reapprendre a vivre des emotions sans fuite, sans filtre et apprendre a gerer le manque que nous propose chaque jour la vue d alcool.
Et ca c est un temps, pas pour tout le monde en plus.
Apres vous pouvez vous dire qu il est manipulateur, violent car il est alcoolique mais pour ma part je n ai jamais insulté ou taper la femme avec qui j etais, et la manipulation n etait pas la base de ma personnalité et pourtant j en ai bu des litres.. Nous ne faissons pas tous non plus 15 cures en suisse pour rigoler... happy
L alcool amplifie certains traits de caractere, et au fond c est de la douleur qu il y a.
Quand on arrete il peut rester des souffrances, des choses a vif qui ressortent, la gestion des emotions est souvent difficile, l alcool est un anxyolitique. Mais il n y a plus "l ingratitude"liee a la toxicomanie. Au contraire...
Au final moi je trouve mon banquier bien plus ingrat que tous les alcooliques qui se sont liberes de leur came que je cotoie ici ou la, je le nourris chaque mois et rien, aucun geste d affection, il remue meme pas la... main pour dire bonjour ou aurevoir happy

Plus vous activerez cette colere plus vous serez en lien avec votre passé, avec ce que vous rejetez...

Ce que je pense au fond pour cet homme n est pas specialement doux, c est pas la Suisse qu il lui faudrait, c est le denuement et sentir la mort de bien pres, pour a nouveau se sentir vivre, savoir ce qui est essentiel. Une cure dans le desert avec des touaregs, en amazonie avec des indiens, en asie avec des moines...
J avais cette forme d autodestruction, c est beau quand c est douloureux, mais vous m auriez donne un flingue je n aurais pas appuyé. Et si lui oui, ben alors vous n auriez rien pu faire pour le changer.

Vous savez j ai parfois des jugements tres negatifs quand je vois un bon pillier de bar, c est finalement une forme de moi que je vois, tout le degout de cette came qui ressort, la peur de ce que j aurai pu etre, de ce que je peux encore etre. Et la seule chose qui me libere de ce lien, de cette colere qui ne sert a rien a part me bouffer, c est l empathie. A partir du moment ou je ne le juge plus ca glisse...
La colere, la violence ont pratiquement toujours a leur source une peur. Si vous apaisez la votre, vous n aurez plus cette colere et c est important car vos messages, votre experience peuvent en aider beaucoup ici et ailleurs je crois. Comme vous je suis souvent touché par la facon dont beaucoup supporte l insupportable. S ils sont guides par la colere du a un homme ils sont moins porteurs...

Et a mon avis, dans tout ce qu elle peut degager, une femme peut etre sublime meme bien apres votre age blunk
Je croise tous les jours une mamie, elle marche avec une canne, exilee espagnole, fait je ne sais combien de kilometres par jour, elle traine son mari qui a veillit beaucoup plus difficilement, elle a un regard clair, droit, limpide et son bonjour est vrai. Et bien je la trouve magnifique. Il se degage une force d elle, quelque chose que l on ne peut aprehender...


Bonne journee a tous et courage a toi Pulpette, protege toi des souffrances dans les phases d alcoolisation, n hesite pas a penser a toi, a tes enfants. Les reactions pour toi lui seront peut etre utiles, il faut des "chocs"plus ou moins forts pour se rendre compte que c est important. Si tu peux bouges quand il est bourré, prend tes enfants et week end campagne chambre d hote ou autre. Le truc c est de lui faire comprendre physiquement que l alcool toi et lui ca va plus mais que par contre tu es la pour lui quand il ne boit pas.
Il y a toujours des causes a une reprise, et a un arret aussi, ca peut etre pas mal de regarder ca...

Profil supprimé - 10/06/2017 à 21h39

Crista, je vous conseille le reseau social cher à Borges, j'y suis inscrite blunk mon précédent message n'a pas été publié , je tente une approche plus subtile )

Profil supprimé - 12/06/2017 à 09h47

Merci flo pour ce message très juste et qui remet un peu les pendules à l'heure. Décidément ce forum est un vrai bol d'air. Je vais suivre tes conseils avisés. J'aime mon mari, il est génial, et je pense que la part de sa personnalité qui le pousse à boire est la meme que celle qui lui faire faire des galipettes dans les parcs ou jouer aux playmobils avec les enfants... Un coté gamin fou fou, un grain de folie qui fait aussi de lui ce que j'aime. S'il était responsable à 100%, chemises repassées et attaché case, je ne serais pas là ! Merci en tous cas!

Profil supprimé - 12/06/2017 à 20h09

Bonjour Pulpette,
Je suis content de t apporter un peu d air happy Je t ai relu et je vais essayer de te répondre un peu plus précisément.

A chaque fois il promet d'aller consulter. il y va 2 ou 3 fois, plus quand ça va mieux il abandonne, puis il rechute....

Il y a cette possibilité de se croire bien, de penser que l on va gérer un verre et de reprendre a cause de ca. Cela dit, avec un suivi de 2,3 fois, et 2,3 expériences de ce style je pense qu il sait qu un verre le ramene vers ce qu il ne voulait plus vivre. Aussi peut etre que c est quand ca ne va pas que les reprises se font…
Il peut se retrouver face au manque, ne pas résister a la pression permanente de l alcool. Ces envies sont tres vives au debut, mais finalement assez superficielles, et il y a des petits trucs pour les faire passer. Et elles passent.
Puis quand la conso était importante ou quand on est dans l addiction et non pas juste la dependance ( si tu veux en savoir plus, dans le fil sur ce qui nous a aidé sur le forum des consommateurs, j ai mis un compte rendu d etudes de neurologues qui met en avant cette difference), tu peux etre a peu pres sure que l alcool est venu inconsciemment en protection de quelque chose. Il y a plusieurs sources possibles dans les addictions mais je remarque que tres souvent cela se manifeste par une « mauvaise »gestion des emotions et un etat de fond anxieux, une sensibilité particulière a la vie.
Tu vois j essaie de ne pas parler d histoire personnelle, d annees de psychotherapie pour trouver des nœuds, d une part car c est un chemin personnel (necessaire pour certains ou a certains moments, inutile( ou bloquant) pour d autres) , et d autre part cela permet d essayer des choses » concretes » pour apaiser le mal etre.
Si il a en lui l envie profonde d arreter, pour lui, pour toi, pour les enfants, a travers ses reprises il peut savoir ce qu il est venu apaiser, juste le manque ou quelque chose de plus profond. Il peut voir si il se retrouve a nu, trop sensible a ce qu il peut ressentir, voir si une vaguelette émotionnelle peut se transformer en tsunami. Il peut voir si l effet anxiolytique de l alcool était vraiment le truc qui lui a fait aimer ca. C est pas evident, faut se rappeler de ses premieres murges, la ou on aurait du se dire que c est degueulasse et dangereux, etre le plus honnete possible avec soi.
Je pense que la part de sa personnalité qui le pousse à boire est la meme que celle qui lui faire faire des galipettes dans les parcs ou jouer aux playmobils avec les enfants...
Je pense que tu penses pas mal happy
Je souris car l enfant se retrouve aussi dans ses cuites… Alors la peur de grandir, de ce que cela implique, la place de la mere, un psy se regalerait happy Et pourrait surement faire sauter quelques nœuds, mais moi j y vois de la sensibilité, une sensibilite de mome oui, quand on est pas encore dans le jugement permanent, quand on peut encore imaginer des mondes, quand on vit encore un peu dans le moment present. Une sensibilite qui rend certaines emotions boulversantes.
Je crois qu il est possible de la garder cette sensibilité et d apprendre a mieux gerer ses extrêmes, sans recourir a l alcool. Et alors vous avoir comme equilibre, toi et les petits, une fois les premieres difficultes passees, sera une aide precieuse je pense.
En attendant tu peux aussi agir dans ta facon de communiquer sur ce sujet. Bon ou mauvais flic ? J ai envie de dire pas de flic dans ce cas c est pas mal happy Et si tu y arrives tu vas toi aussi evoluer je crois.
En fliquant tu mets une pression de jugement, et crois moi dans ces moments on a pas besoin de ca, c est générateur de stress et du coup donne envie de boire. Plus tu poseras des choses calmement en amont des problèmes, plus cela sera neutre, sans jugement. Par exemple tu n en peux plus de le voir en serpillere. Tu peux lui dire ce que ca te fait dans ces moments, ce que tu vis et que tu as decide pour toi et les enfants de ne plus le vivre, donc de passer ces moments ailleurs sans lui alcoolisé. Ce n est pas un jugement, c est juste une affirmation de toi, du droit que tu as de ne pas subir les excès d une toxicomanie. Et si tu en discutes bien avant tu peux le faire sans colere, en gardant de l affection, de l amour. Si tu dissocies bien son comportement, guide par l alcool, de lui, de ce qu il est, de ce que tu aimes, tu peux peut etre creer de la motivation a ne pas reboire..
Et les groupes de paroles peuvent aussi l aider, il faut qu il trouve ses clefs, qu il essaie plusieurs pistes. Ce qui a motivé ses arrêts précédents est aussi intéressant, c est assez fort pour le faire reagir.

Voila j espere ne pas avoir été trop brouillon( n hesites pas a poser des questions sinon happy ) et que cela pourra t aider et l aider un peu.
Bonne soiree a tous





Profil supprimé - 15/06/2017 à 10h19

Bonjour Flo 66,

Je rebondis sur la "glorification" du vin proférée par la société.

Soyons honnête, il n'y rien d'aussi sublime q'un bon vin, jouez pas au renard dédaignant les raisins....

Je suis par ailleurs "fashion victim" et acheteuse compulsive, mais ce n'est pas la faute du styliste qui pond des trucs sublimes que j'ai 20 vestes en velours et une centaine des jeans identiques....

Et je vous assure que ça m'amusait à fond de claquer, ce n'est que l'angoisse de l'avenir qui me pousse de me calmer.

Ceci dit, je ne faisais du mal à personne et je ne foutais pas le honte aux autres en société, vulgaire, transpirant et radotant les mêmes inepties.

Le vin reste sublime, un bon plat est inconcevable sans, ce n'est pas parce-que vous ne pouvez pas plonger le museau qu'il faut incriminer la société.

Mon ex cher alcoolique était d'ailleurs de mon avis, aurait trouvé horrible que je ne boive pas moi, même quand il n'y touchait pas....

Puis pour ses états âme enfouis y a des psy qui se font payer pour ça, pas l'infirmières de fortune dégotées en urgence..

Intellectuellement j'ai régressé pendant 2 ans à tourner autour de sa picole.

Il n'était pas non plus Hemingway, ni Chabalier,, juste un sombre pochetron faible et tenu en laisse par la bouteille, se vengeant en retour de sa faiblesse.

Bon débarras, c'était sinistre, je le redis, quand il buvait ou quand il ne buvait pas, frustré et pressé de quitter la table du restaurant de peur d'y mettre le nez dedans.....

Je me sentais à moi toute seule porteuse de toute sa misère psychique et j'avais envie de deguerpir à la table d'à coté pour être dans la vie qui me convenait....

Un seul regret, il était sublime physiquement, comme Maurice Ronet. Mais il avait commencé a avoir des stigmates, y a de jours ou il avait une bonne tronche d'alcolo vulgaire.

Ceci dit félicitations d'avoir trouvé votre voie et l'apaisement, pour ma part ce n'était pas suffisant d'accompagner quelqu'un dont le projet le plus abouti de sa vie ce serait de ne plus picoler. C'était très enrichissant pour moi....

Je le redit, il n'était pas Richard Burton non plus pour que je fasse un effort surhumain.

Profil supprimé - 15/06/2017 à 10h30

Bonjour pulpette, merçi de me soupconner de m'adoner à la lecture, le dernier ouvrage étant un tirage des "tarots de Marseille"et les forums ici.

Je suis dans un projet d'écriture, une chronique mondaine, d'une parisienne snobe, dépensière, infidèle, etc.

J'ai replongé dedans, ça fait un bien fou, je devenais débile à la longue contemplant le ballet chancellant des verres de vin....

Ceci dit je ne suis pas totalement à l'abri de le revoir, je passe de phases de flottement à l'indifférence pure....

Je meurs d'envie de correspondre d'avantage avec vous, je vais trouver le link que vous m'avez indiqué.

Je déteste autant que vous le cadre dynamique pendu à sa fausse cravate Hermes ou même la vraie, cela ne change rien à son coté sinistre.

Je vous embrasse.....




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