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bon flic mauvais flic ou le quotidien d'un femme d'alcoolique

Par Profil supprimé

bonjour à tous,
Je poste un premier message sur ce forum, en me disant qu'au moins écrire me soulagera. Depuis 6 ans environ mon mari est alcoolique. Nous sommes ensemble depuis 14 ans. Tout a commencé avec la naissance de notre fille, événement angoissant pour tout jeune parent je pense, ajouté aux retrouvailles d'un de ses amis d'enfance qui était alcoolique.
Ça a empiré avec les années, surtout quand il y avait des soucis de boulot, de famille etc., il augmentait sa consommation. Mais depuis un ou deux ans tout va bien dans notre vie, nous avons deux enfants super, des boulots, on a acheté une maison... mais l'alcoolisme ternit tout.
Parfois il boit peu, genre une ou deux bières par jour. Parfois c'est une demi bouteille de whisky en une heure. Parfois, en général après une période d'excès, il arrête tout. Puis ça repart...
Je lui en veut, car je me dit que plus tard, quand je repenserai à ces moments bénis : la trentaine, les enfants petits, de l'énergie, de l'amour... tous ces beaux souvenirs des plus belles années de notre vie seront assombris par l'alcool.
je lui en veux aussi de ne pas être "digne", je veux dire par là que quand il boit il a l'air d'une serpillière, sérieusement, à dire "non j'ai rien bu" avec la voix pâteuse qui bute sur les mots.... et une heure après il avoue et il pleure comme un veau, et là pareil c'est pas très prince charmant, la morve au nez, les hoquets et les promesses qui ne seront pas tenues....
je lui en veux enfin de me faire jouer le rôle de la méchante, un peu de sa mère, qui le gronde comme un gamin. la mégère qui dit en soirée ou en repas de famille "t'as assez bu, non ?". Ou alors la gentille, qui pardonne, qui essaye de lui refaire confiance pour la millième fois.
Les mêmes soirées gâchées, les mêmes conversations, les mêmes résolutions....
Je m'use, je ne sais plus quoi faire. A chaque fois il promet d'aller consulter. il y va 2 ou 3 fois, plus quand ça va mieux il abandonne, puis il rechute....
Voilà voilà, je pense que d'autres personnes se retrouveront dans mon témoignage... Même si nous ne trouverons peut-être pas de solution, désespérons-nous ensemble si vous voulez, ça nous changera de nous morfondre dans nos coins.
Même si franchement l'ergonomie de ce forum, où on écrit en taille fourmi, est pas top, mr le modérateur!!
A bientôt & bonne nuit ou pas
Pulpette

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27 réponses


Profil supprimé - 02/06/2017 à 09h51

Il existe un mouvement, les ALANONs, crée par les AAnonymes pour les conjoints,
Tu peux consulter certains textes sur le forum public " De l'ombre à la lumière"
Il est sur que ton conjoint doit se faire aider pour rester sobre, et pas 2 ou3 fois,
cela dit, c'est pour Lui qu'il doit arrêter de boire,
le gronder ne fera que l'infantiliser davantage, il y a plein de bons trucs sur le site que je t'ai dit,
tu le comprendras mieux, toi tu vivras mieux, et du coup, ce sera plus facile de mettre les choses au clair avec lui.
Cordialement, un AA.

Profil supprimé - 03/06/2017 à 16h27

Bonjour Pulpette,

Votre texte est pertinent, vrai et tant ressemblant aux autres au fond.

Je me suis lassée au bout d'un an et demi, je ne pouvais plus mettre ça sur le compte de la passion. En ce qui me concerne, on se vouvoyait,ce qui n'empêchait pas Monsieur de me foutre à la porte, d'être vulgaire, sordide, aux yeux injectés, bref, un plouc déguisé en grand bourgeois, qu'il incarnait à merveille quand il était ivre mort.

Vous m'en direz, c'était facile pour moi, chacun avait sa maison , pas d'enfants ensemble, sur le fond de la grande bourgeoisie, comme dans un mauvais Chabrol.

Sobre il était sublime, d'une politesse esquisse, pour se transformer en porc écumant, vulgaire et bouffi.

Bon débarras, même si j'y pense, avec nostalgie, à cette politesse et élégance inée entrecoupée de goujaterie de camionneur.

Y a rien à faire je crois, sauf avoir un penchant martyre ou pathétique infirmière.

Pardon, mises à part des contraintes économiques évidement, quand on ne peut plus se retourner....

Profil supprimé - 06/06/2017 à 12h54

Merci pour ces réponses.
Momo, effectivement je pense que les AA pourraient être une aide, car contrairement aux consultations en centre addictologies, il se sentira compris et moins jugé. Et il pourra être vraiment épaulé. Reste à faire le pas d'aller à une première réunion.
Crista, j'ai aussi connu quelqu'un comme ça, sous des airs de dandy passionné artiste, on se réveille avec un poivrot au pastis dès le matin... Comme quoi je dois les attirer.. Mais mon mari n'est pas du tout comme ça, il n'est pas très sûr de lui et ne se la pète pas. Justement, l'alcool lui donne une impression d'assurance.
En tous cas apres deux jours de crise nous sommes en période de résolutions... Ne baissons pas la garde !!!
Merci encore!!

Profil supprimé - 06/06/2017 à 12h55

Et à Crista, il n'y a pas de mauvais Chabrol blunk

Profil supprimé - 06/06/2017 à 23h20

C'est évident, à chaque arrêt l'espoir renaît puis non au final ça revient inlassablement.

Profil supprimé - 07/06/2017 à 10h59

Oui, c'est vrai, et y a pas plus belle que Stephane Audran....

Ceci dit, pas plus tard que ce matin, une pulsion m'a guetté de tenter une approche, initiée par lui, suite à un échange des documents administratifs, échange très élaboré, la perche de sa part au rendez-vous.

Le problème au bout du compte c'est pas lui, c'est moi, j'étais revenue après chaque frasque...si ça marche....

Et puis j'ai du mal a verser une larme sur cette maladie, le cancéreux avec sa chimio souffre mais ne te t'insulte pas et ne te fout pas à la porte. Certes, sa dépression déteint sur toi, mais il ne se promène pas avec l'agression en bandoulière.

Et c'est sinistre aussi de frequenter Monsieur quand il boit pas, je ne suis pas la mère Vertu, aller au resto avec qq de tendu, frustré, qui ne doit penser qu'a ça,c'est pas très alléchant...

Il est aussi sinistre sans boire, ok, y a une vie sans alcool, mais pourquoi je m'alignerai moi sur cette tendance, étant festive et sociable à la base?

Bref, je voudrais le garder de loin, le fréquenter de temps à autre , comme si je portais une bague à mon doigt.

Je vais essayer de lui vendre la chose comme ça, y a une extravagance en lui qui me manque...Je ne pense pas qu'il a un choix pléthorique, il est très beau et well educated, mais elles ont toutes prit la fuite, y a eu une une belle brochette de foutues à la porte....

Imposez- vous Madame, ne devenons pas "BETTY" et finir comme Marie Trintignant.(moralement, si ce n'est que ça).

Je me suis retrouvée dans vos souvenirs artiste, j'ai été marié à un artiste peintre, toute la Fac de Beaux Arts tombait sous la table, ivres morts, mais au moins c'était pas l'isolement, le tete à tete désolant et angoissant avec le Bourgogne devant....

Tenez, je vais aller déjeuner dans une heure, je boirai un verre à vous...et à nous toutes içi.

Pas à eux, ils n'ont pas le droit!!!!

Profil supprimé - 07/06/2017 à 16h30

Crista,

Je comprend ta colère, mais tout de même,
nous ne sommes pas ici pour encourager la haine et la moquerie.
Si tu es en colère, ce n'est pas une raison pour devenir méchante.

Cordialement...

Profil supprimé - 07/06/2017 à 21h05

Momo, c'est vrai que c'est tentant de se "défouler" en nous, il vaut mieux ça que de se défouler sur nos hommes.
Crista, je vous propose de continuer notre échange en mp si c'est possible sur ce forum ?

Profil supprimé - 08/06/2017 à 21h55

Bon, apparemment pas de dialogue possible hors forum, sûrement pour preserver l'anonymat. En tous cas cette conversation m'aide à prendre du recul et à prendre ma part de responsabilité dans tout ça. Plus jeune j'étais obnubilée par les histoires d'amour romantiques, impossibles, tragiques. Je me voyais en Consuelo, ou en Eleanor chez Benjamin Constant. Betty, carrément. La dentelière aussi.. Bref, plein de références littéraires. mais quand je suis tombée sur un type comme ça, drogué, artiste, alcoolique, violent... je me suis rendue compte que ça n'avait rien de génial, et que c'était complètement invivable au quotidien. Ensuite j'ai rencontré mon mari, un homme merveilleux et très gentil. Et puis voila l'alcool est arrivé, et je me dis que peut-être, que malgré moi ça me plait de me retrouver à nouveau dans de grands drames... L'ado qui pleurait avec Werther serait encore bien cachée sous des dehors de maman raisonnable..

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