Bonjour à toutes et à tous,
Je lis vos témoignages et je m’y reconnais. Dans mon cas, c’est d’une femme dont je vais parler.
Nous étions en couple, chacun avec notre enfant. Les deux s’entendaient très bien, ce qui donnait vraiment l’impression d’une petite famille soudée. Ça renforçait mon envie d’y croire, malgré les difficultés.
Entre elle et moi, il y avait une vraie complicité et même une connexion physique passionnelle. C’est ce mélange de tendresse et de passion qui m’a longtemps retenu auprès d’elle.
De l’extérieur, elle donnait une image parfaite : une femme très classe, avec un bon poste dans une banque. Elle ne buvait jamais au travail et paraissait irréprochable. Mais dès qu’il y avait repas, soirées ou sorties, l’excès d’alcool arrivait vite. Et là, tout le monde savait qu’il fallait se taire, enfants compris. La tension devenait immédiatement palpable.
Quand elle avait bu, je devenais sa cible. Tout était retourné contre moi. Elle savait utiliser les mots pour me provoquer, jusqu’à ce que ça dégénère. Les disputes pouvaient aller jusqu’aux mains. Et à force, on s’habitue à cette violence verbale, on finit par perdre sa dignité. Mais la dignité, ce n’est pas rien : c’est ce qui nous permet de rester debout. N’oubliez jamais qu’il y a des mots répétés qui ne se pardonnent pas, même si on a tort.
Ce que je supportais de moins en moins, c’était sa lourdeur et sa bêtise quand elle buvait. Cette dégradation me révoltait, et ça me poussait moi-même à exploser. On entrait alors dans une spirale destructrice, où tout le monde finissait abîmé.
L’alcool la rendait aussi paranoïaque : elle se voyait sans cesse victime de mon entourage, de mes ex, comme si tout le monde lui en voulait. Je devais sans arrêt me justifier, défendre des choses imaginaires, ce qui ajoutait encore plus de tension et d’épuisement.
Je me suis usé à espérer qu’elle change, à tenir pour les enfants, à sauver le couple. Mais à la longue, je me suis retrouvé vidé, abîmé, isolé. Et pourtant, je pensais encore aux moments lumineux que nous avions vécus. C’est ça qui piège : on s’accroche aux bons souvenirs, en oubliant tout le reste.
Avec du recul, je sais que rester aurait fini par me détruire.
Si je témoigne ici, c’est pour dire à celles et ceux qui vivent la même chose : vous n’êtes pas seuls. On croit qu’on peut sauver la personne qu’on aime, mais tant qu’elle est dans le déni, tant qu’il n’y a pas de vraie volonté de changer, on s’oublie soi-même. Et l’amour ne suffit pas.
Courage à toutes celles et ceux qui traversent la même épreuve.