Être la femme d'un alcoolique

Bonjour vera.wxc, malheureusement, pour commencer, on ne veut pas forcer quelqu'un à se faire soigner s'il ne veut pas ou si elle ne prend pas conscience qu'il a un problème d'alcool. Je comprends parfaitement ce que vous vivez car je suis exactement dans la même situation. Mon mari boit dans son sous-sol en cachette depuis un peu plus de 2 ans. Tout y passe, à un point où je ne peux plus rien acheter en alcool même pour la cuisine sous peine devoir la bouteille disparaître. Au quotidien c'est un enfer. Il a eu également un accident, que matériel, mais quand même. Il a fracassé son camion dans la clôture d une maison, en arrachant le compteur de gaz , heureusement sans faire de victimes. Je pensais également qu il changerait mais en faite les choses ont empiré. Ma belle famille est également dans le déni malgré mon appel à l aide, j ai compris qu il ne fallait pas compter sur eux. mais heureusement que la mienne est là, en tout cas pour moi, pour me confier . Il n y a que 2 solution possible, soit une aide médicale ( impossible lorsque le malade est dans le déni) soit le quitter. Vivre cette vie est vraiment terrible pour les proches, j en sais quelque chose..

Bonsoir, votre message m'a beaucoup touché. Je suis comme votre mari, alcoolique dépendant depuis plusieurs années. Cela  eut vous paraître bizarre mais c'est je comprends très bien ce que vous pouvez ressentir, cette détresse, cette impuissance face à ce fléau et le sentiment que l'autre ne veut pas s'en sortir et reste dans le déni. Pour ma part, dans la vie j'ai tout ce que souhaiterai un homme pour être heureux, deux enfants géniaux, une femme que j'aime et qui m'aime, une vie professionnelle satisfaisante. Seulement voilà la dépendance à l'alcool va malheureusement au delà de ça, elle détruit tout sur son passage et je peux vous le garantir si je pouvais contrôler un temps soit peu ce démon qui est en moi, je ne serai pas là à vous parler. Ce qu'il faut comprendre avant tout c'est que ce n'est pas une question de volonté. Pendant un long moment j'ai caché moi aussi, comme votre mari j'ai usé de tout les stratagèmes en passant de la cave au grenier à la voiture et j'en passe. J'ai beaucoup menti à mes proches, je les ai blessé, trahi et surtout j'ai causé beaucoup de peine à mon entourage. Maintenant j'essaye tant bien que mal à aller de l'avant, de parler, de consulter, de ne plus mentir et de ne plus mettre en danger mes proches. J'essaye d'avoir une consommation encadrée et raisonnée, ma solution à moi: deux ou trois verres de vins par soir que je bois devant ma femme pour ne pas me cacher. C'est malheureux mais c'est toujours mieux que deux ou trois litres tout seul terré dans la cave. J'ai la chance inestimable d'être avec une femme qui a supporter jusqu'à maintenant tout ce que je lui ai fait subir et il lui en a fallu du courage, de l'empathie, de la patience...

Bref, tout ça pour vous dire que tant que votre mari restera dans le déni et qu'il ne prendra pas conscience de sa dépendance à l'alcool, vous pourrez toujours courir après lui, ça ne marchera pas. 

Je n'ai pas de solution miracle mais je sais que vous vous faites du mal en faisant ça., surtout préservez vous un maximum.

Ce que je peux vous conseiller c'est du dialogue, du soutien en lui expliquant que vous comprenez ce qu'il traverse et qu'on peut s'en sortir même si le chemin est long et compliqué. 

Il n'est pas seul et peut se faire aider mais il faudra que ça vienne de lui et de personne d'autre. 

Continuez à l'aimer tant que vous en avez le courage.

N'hésitez pas à me répondre.

Bonsoir vera.wxc, désolé de répondre que maintenant. J'aimerais apporter plus de réponses à vos questions mais j'ai peur de vous donner de fausses pistes, déjà parce que JE suis alcoolique et aussi parce que chaque personne est différente. Désolé... Dirigé vous peut être vers des psys ou tout simplement les alcooliques anonymes, ils sont là pour aider les proches. C'est ce qu'à fait ma femme, rien que pour parler dans un premier temps, ils arriveront peut être à trouver les mots pour vous soulager dans un premier temps. Je vous comprends, c'est très compliqué pour vous et vous devez certainement vous dire que c'est injuste que ça soit à vous de faire les démarches, les efforts et subir tout le reste alors que finalement le problème ne vient pas de vous et que vous n'avez rien demandé. C'est tout à fait naturel.

Je viens de m'inscrire récemment et vous êtes la première personne à qui je réponds, je trouve ça très bien de pouvoir échanger par écrit mais ça prend un temps fou. J'aimerais vous transmettre mes coordonnées personnelles pour que l'on puisse parler directement si vous en sentez le besoin bien-sûr. Malheureusement je ne peux pas afficher mes coordonnées directement sur le site. Si vous avez une idée, faite moi signe. Bonne soirée.

Bonsoir wera. J'espère ne pas vous avoir fait peur avec mon dernier message en disant que je souhaitais vous parler directement car je n'ai pas eu de réponse. Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas un piège, c'est juste que l'écrit me paraît moins spontané que l'oral. Malgré tout, moi aussi cela me fait du bie' de parler. Je vais tenter de mettre mon nom et mon prénom sur le fil de discussion, après tout mes proches sont au courant et les autres je m'en fiche un peu. Après je vais pas mettre mon numéro directement mais ça sera à vous avec les nombreux réseaux sociaux de trouver mon contact si vous le désirez bien-sûr. Voilà moi c'est Thomas Gxxxxx et maintenant je ne suis plus un alcoolique anonyme !!! D'ailleurs je trouve ça assez bizarre qu'il n'existe pas de terme contraire à celui-ci, comme alcoolique assumé 🙂 voilà, en tout cas j'espère vous parlez bientôt, petite précision à touts ceux qui voudraient diffuser mon nom ou autres mesquineries, je vous em..rde d'avance. 

Je comprends bien. Merci pour votre réponse et vos explications. C'est frustrant de ne pas pouvoir discuter directement avec cette personne pour l'aider.