Bonjour
j’éprouve le besoin de parler du problème qui me poursuit depuis l’enfance.
J’ai vécu avec un papa dépendant affectivement addict à l’alcool, il a été élevé lui-même dans une famille addictive, le vin coulait à flot dès le plus jeune age.
Je me souviens que mes grand-parents paternel nous donnait du vin rouge l’hiver pour nous fortifier.
Le problème d’alcool de mon papa l’a éloigné de ses enfants et de son épouse, de qui il était très dépendant, ce qui l’a fait sombrer bien des fois.
Le climat était tendu entre mes parents à l’époque où ils vivaient encore ensemble, et puis tendu quand ils devaient se croiser pour la logistique des enfants, un weekend sur deux et pendant les vacances.
J’ai soutenu mon papa dans sa mélancolie et à l’âge adulte nous avons même réussi à le sortir de ses travers.
Il est mort deux décennies plus tard et a pu profiter de ses petits enfants comme il ne l’avait jamais fait avec ses enfants.
Je suis en couple depuis 30 ans avec le même homme qui n’avait aucuns problème d’alcool ni de dépendance.
Mais depuis 15 ans je me bats régulièrement contre mes envies de lui crier au visage tu deviens alcoolique, je m’explique au début ce n’était que lors d’occasion spéciale (fête de famille ou entre amis) puis c’est devenu plus fréquent, apéritif en compagnie de voisin presque chaque soir et puis apéro tous les soirs seul, ou bière de l’après-midi et sans modération.
Il ne reconnaît pas ses limites, et son comportement change à chaque gorgée, tantôt amoureux transis tantôt soupe au lait.
Nos enfants reconnaissent son regard et me demande combien ? depuis quelle heure ? Et je ne peux que les comprendre car moi-même je ne supporte pas ce regard.
Il connaît mon histoire et quand je lui fais une remarque sur sa consommation, il me dit que c’est moi qui ai un problème avec l’alcool , que je me monte des films parce que je compare la situation de mon père avec la sienne.
A la mort de mon père il avait arrêté de boire durant presque 6 mois, notre vie était redevenue celle d’avant. Sans tension ni malaise devant son état second.
Il achète lui-même son alcool, car je lui ai dit un jour ne pas vouloir être la responsable de son état d’ébriété, il m’a répondu qu’il est assez grand pour connaître ses limites, que l’alcoolisme est une maladie et qu’il n’est pas concerné.
Quand je lui demande pourquoi ce besoin d’avoir de l’alcool, s’il est malheureux ou si sa vie ne lui convient plus ; il me répond qu’il est heureux comme ça.
J’ai beau lui avoir montré les conséquences sur sa santé rien ni fait, je ne sais pas comment l’aider et lui faire comprendre qu’il est addict.
La dernière fois que je nous avons eu cette conversation il m’a demandé d’aller voir un psy pour régler mes problèmes avec l’alcool au lieu de les reporter sur lui.
Donc est-ce moi qui vois le mal partout dès qu’on aborde le sujet de l’alcool ?
Je ne sais plus quoi penser, j’aime mon mari le matin de bonne heure et le soir avant ses murges, ensuite je le diabolise, je compte les verres, les cannettes, je maudis les cadeaux qu’il reçoit à son boulot ( qui sont très souvent des bouteilles vins, spiritueux…) je le hais quand il me regarde le regard vide ou qu’il a du mal a s’exprimer après son « apéritif », je lui trouve des excuses auprès des amis et de la famille.
Suis-je obsessionnelle ? Suis-je encore traumatisé de mon parcours ?
Est-ce moi le problème ?
Merci à ceux qui m’auront lu et merci a ceux qui peuvent relater d’une expérience similaire.