Bonjour. Je suis avec mon conjoint depuis 21 ans et nous avons 2 enfants. Depuis plusieurs années mon conjoint boit beaucoup. Je dirais même qu'il est saoul tous les jours maintenant, dès le midi...il est agriculteur a son compte. Heuresement il a un ouvrier mais sa dépendance lui a déjà causé beaucoup de difficultés sur son exploitation. Et à chaque souci sur la ferme, c'est pire. La vie avec lui est devenue tellement difficile pour les enfants et moi même. Il reconnait avoir un problème mais dit ne pas être prêt a en parler à un docteur. je ne sais plus quoi faire pour l'aider. Et tout ça est en train de nous détruire tous les 4 c'est pour ça que je me tourne vers vous. Merci
Par vivementdemain
02/09/2024 à 17:38
Je connais exactement cette vie malheureusement. En couple avec mon mari depuis 19 ans, 2 enfants également et l alcool au milieu de la vie de famille. Mon mari est artisan, et il lui arrive de conduire en ayant bu, donc forcément, il a eu des problèmes, accident, perte de permis ... Suite a ça, soucis financiers, mais comme il n arrive pas a assumer ses actes et les conséquences surtout, il plonge de plus en plus dans l alcool. Notre vie , a mes enfants et moi, est devenu un véritable enfer. Malheureusement on ne peut pas aider quelqu'un qui ne souhaite pas changer. A chaque fois, il pleure, il promet, me jure que c est la dernière fois mais a chaque fois il recommence, et a chaque fois les mêmes prises de tête et les mêmes résultats, on n avance pas, ou du moins plus ensemble. Je pense tellement à la vie sans lui maintenant, ras le bol d être dans la peur du verre de trop.
Doit on subir cet enfer ? Non je ne pense pas, je cherche le courage de partir, pour mes enfants surtout, les sortir de cette vie de mer.., une vie dans l enfer de l alcool, dans les conséquences. Les enfants sont la porte de sortie, c est pour eux qu il faut sortir de tout ça, j en prends conscience de plus en plus, même si l avenir me fait peur. Avec lui depuis mes 23 ans, la moitié de ma vie a été avec lui, c est difficile.
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Par nomorestress
02/09/2024 à 21:59
Bonjour,
Tout comme vous mon mari est agriculteur et se tue au travail. Pas de salarié en soutien, un gros choc émotionnel il y a 3 ans quand il a découvert le suicide de son neveu....bref une accumulation qui l'a conduit a se tourner vers l'alcool pour tenir le coup. Il nous a fallu 2 ans à mon fils et moi même pour comprendre ce qui se passait.. les anti dépresseurs masquaient tous les symptômes, somnolence, agressivité, black out etc jusqu'au jour où j'ai commencé a trouver les bouteilles vides. Le choc passé on a essayé d'en parler et bien qu'il reconnaisse son addiction, il refuse catégoriquement de voir un addictologue ou de contacter un service d'aide
Il est maintenant suivi par un psychiatre mais rechute des qu'il est seul. Pour ma part je pars tous les jours travailler a plus de 50km avec une boule au ventre, je déclenche des crises de panique si je ne sais pas où il se trouve car il a eu aussi un accident sous emprise de l'alcool ... c'est une descente aux enfers pour nous son entourage.
Je passe par la colère,la culpabilité de travailler aussi loin, l'angoisse le stress permanent et envisage par moment la séparation car je n'y tiens plus émotionnellement.
Impuissance et solitude face a ce quotidien qui nous ronge. Alors oui j'en parle a mon entourage proche mais c'est loin d'être suffisant ...
Tant que l'alcoolique ne décide pas d'agir nous ne pouvons rien faire...c'est épuisant et destructeur pour la famille
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Par besoind'air
04/09/2024 à 08:00
Bonjour,
Je suis tellement désolée pour vous mais vous lire me fait sentir moins seule.
Mon conjoint boit depuis des années mais je dirais que cela c'est empiré depuis 4 ans. Il n'arrive plus a avoir la lucidité nécessaire pour les papiers de son exploitation, je travaille à l'extérieur à temps plein, alors je fais ce que je peux mais pas assez. Le manque de suivi à conduit son exploitation en redressement judiciaire.
Pour ma part je commence juste à en parler à une de mes soeurs et une amie. J'ai trop honte de ma situation. Tout le monde voit, juge, mais personne n'aide dans mon entourage, surtout pas ma belle famille. Mon beau-père et mon beau -frère ont aussi ce souci là.
Vivementdemain, je suis assez d'accord avec toi on ne devrait pas subir tout ça et nos enfants encore moins ! Mais comment faire ? Je serais incapable de priver mes enfants de leur père ( mon histoire, perso j'ai perdu mon père à 17 ans), et à la fois je ne peux plus lui faire confiance et ne pas être présente pour juger si ce soir on mangera tous les 4 ou non pour éviter un mot plus haut que l'autre. Mes enfants se rebelle de plus en plus contre leur père mais je parle beaucoup avec eux et comprennent que c'est une maladie et que c'est plus fort que lui. Alors ils pardonnent... Moi je n'arrive plus à pardonner car oui c'est une maladie mais quand on est malade on se soigne !
Chez moi il n'y a plus d'excuses depuis longtemps, il reconnait et dit ne pas être prêt à en parler avec un docteur. J'aimerai qu'il accepte de voir un psychologue pour l'aider mais il refuse, sa mère lui à tellement dit que c'était pour les fous étant jeune....
Nomorestress, s'il voit un psychiatre vous êtes peu être sur la bonne voix, je vous le souhaite. Je passe aussi par la colère et la culpabilité car si je ne travaille pas il ne se saoûl pas....
C'est vrai un enfer au quotidien, l'alcool ne détruit pas que l'alcoolique, il détruit tout l'entourage mais on ne peux pas faire interner en cure une personne contre sa volonté.
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Par vivementdemain
04/09/2024 à 22:38
Mes enfants également se rebelle de plus en plus contre leur père, surtout mon fils de 10 ans. Quand son père a bu , il ne le supporte plus. S il tente de l "embêter", mon fils se mets dans une colère que je ne connaissais pas . Et cette colère est uniquement contre son père, je ne l ai jamais vu comme ça à un autre moment .
Ce qui me fait mal c est de penser que mes enfants resteront traumatisé à vie de la maladie de leur père ( et là je parle en connaissance de cause, je l ai vécu avec ma mère et mon beau père).
Besoind'air je suis d accord que priver les enfants de leur père est tout simplement horrible ( pour ma part le mien n as jamais fait parti de ma vie). Mais en même temps ,personnellement, je n imagine pas lui laisser mes enfants . En tout cas pas tant qu il ne sera pas dans le processus de prise en charge de son problème. C est triste mais mes enfants passeront toujours avant lui même si ça me brise le cœur. Je sais qu il aime profondément ses enfants mais il n est plus capable de les "protéger" et de jouer son rôle de père.
Nous avons, malheureusement, déjà l habitude de vivre que tous les 3 ( repas, sortie, activités), au final une vie quotidienne d une maman presque solo.
C est certain que l' alcool ne détruit pas que la personne malade, la famille est autant détruite .
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Par besoind'air
09/09/2024 à 07:54
Vivementdemain je suis d'accord avec vous, mes enfants passeront toujours avant lui aussi. Il les aime mais à la fois, il les détruit. Mes enfants resteront marqués à vie par ces années sous l'emprise de l'alcool, même s'il arrête un jour.
Grâce à vous j'ai pris conscient que nous aussi nous vivions déjà à 3, et que finalement la vie y est plus sereine. Les derniers repas de famille auxquels il nous à accompagné furent très gênant pour les enfants et moi même car si avant il arrivait à se contrôler sur sa consommation ces jours là, ce n'est plus du tout le cas.
Je suis épuisée de cette situation mais je commence à entrevoir une lueur d'espoir, celle d'arriver à partir avec mes enfants. Merci.
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Par vivementdemain
10/09/2024 à 09:27
Je constate malheureusement, que nos histoires ont beaucoup de similitudes. Idem chez moi pour les repas de famille ou même entre amis. Même si les repas se font de plus en plus rare, j en accepte de moins en moins et certaines personnes préfèrent maintenant éviter les repas où forcément l alcool y sera également convié, le comportement de mon mari à atteint son niveau le plus haut ou le plus bas je ne sais pas trop.. mélange de honte, de colère et de tristesse, voilà le résultat de ses moments de " partage" en famille. Effectivement lorsque nous sommes tous les trois avec mes enfants, sans lui, l ambiance est beaucoup détendue et sereine. Aucune peur de le voir a nouveau dans un état pitoyable .
Écrire tout ce vécu me fait réellement de bien, me permet de prendre conscience que subir tout ça n est plus possible. C est extrêmement difficile de sauter le pas du divorce "réel" . Réel car en faite, en y pensant, il est en couple avec l alcool, pas de place pour une vie de famille. Impossible de conjuguer les deux.
J ai commencé quelques démarches pour une séparation, quelques affaires sont déjà emballées, il me manque ce petit courage, et accepter la fin de notre vie de famille, de couple, rien que d en parler les larmes me montent, mais je sais qu il est temps pour nous de sortir de cet enfer.
Car malheureusement la vie ne s améliorera pas, bien au contraire
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Par besoind'air
12/09/2024 à 07:56
Effectivement vivementdemain, je trouve aussi que nos vies ont des similitudes, en tout cas dans notre souffrance face à l'alcoolisme.
Le faite de pouvoir en parler avec quelqu'un qui vit la même chose me permet de parler sans avoir honte, ce que je n'arrive pas à faire avec ma famille ou mes amies. Les gens sont énormément dans le jugement autour de moi. Libérer la parole fais beaucoup de bien.
je vous trouve courageuse d'arriver à entamer les démarches, je ne suis pas encore à se stade même si j'avance et que je pense que je n'ai plus d'autre choix.
Dans le cadre de mon travail je sors d'une formation sur le risque suicidaire. On s'est appliqué à nous même, pour tester, les différentes échelles pour évaluer la souffrance mentale des gens, j'ai pris conscient que je n'allais vraiment pas bien. Non ce n'est pas normal de pleurer tous les jours ou bien d'être en colère continuellement… Je le savais mais je ne prêtais plus attention a moi même.
Je sais qu'il est temps pour moi de parler, alors j'ai décidé de me faire aider par un psychologue. Peux être qu'ensuite j'aurais le courage de mettre un stop définitif à tous ça.
Merci d'être là et d'échanger.
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Par vivementdemain
13/09/2024 à 17:44
On a tendance à s oublier avec une personne alcoolique, on a plus le temps de penser à nous, a notre moral. et avec des enfants c est impossible pour nous de craquer sinon que va t ils leurs rester à ces loulous. La vie est déjà assez compliqué pour eux.
Petit à petit le courage me vient mais il manque toujours ce petit plus qui fera la différence.
Là il pleure, s excuse, me demande pardon, je sais qu il est sincère, ça me fend le cœur, mais cela fait maintenant bien trop longtemps qu il me promet de se faire soigner et qu'il ne fait rien du tout, impossible de croire au changement promis car il prend conscience qu il nous perd ce qui explique son attitude.
Parler à ses proches n est pas toujours simple et ils ne sont pas toujours de bons conseillers , ils voient que l' on est en souffrance donc difficile pour eux d essayer d être neutre.
Votre décision d aller voir un psychologue est vraiment très bien, il faut que je le fasse également, ça pourrait me permettre, peut être, de me soulager.
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Par buisson
14/09/2024 à 20:12
Bonjour,
Je suis partie. Une autre vie est possible. Moi aussi je ne supportais plus le mal que l'alcool faisait à mes enfants. J'ai culpabilisé vis à vis de leur papa. J'avais peur de le quitter et le laisser seul. Il est malade....mais en même temps, je ne pouvais pas accepter que l'alcool abîme mes enfants. J'ai bataillé. Ca a été épuisant, éprouvant, financièrement compliqué...mais j'y suis arrivée. Mes enfants ont toujours compris ma démarche. En parallèle, il avait un suivi psy pour les aider. Moi aussi j'avais un suivi et je l'ai toujours actuellement.
Aujourd'hui après 2 ans de séparation, je ne regrette pas d'avoir bataillé et que nous ayons un endroit apaisé loin de l'alcool et que mes enfants vivent simplement leur vie d'enfants. Je reprends goût à une vie calme. Je n'ai plus cette angoisse, cette peur qui me tenaillait.
Je vous souhaite beaucoup de courage.
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Par vivementdemain
16/09/2024 à 20:26
Bonjour buisson,
J envie tellement votre courage et votre force, c est tellement compliqué d aller au bout des démarches. Il pleure, s excuse, et moi je culpabilise, espère toujours qu il arrivera à se prendre en main mais je sais que c est peine perdu. 2 jours après ses belles promesses, il recommence, je n en peux plus, je suis épuisée et tellement déçu de toute cette vie. Je me trouve lâche et j ai honte de faire vivre cet enfer à mes enfants sans agir, sans les sortir de cette vie de mer..
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