Bonjour,
J'ai 29 ans. Cela fait 11 ans que je vis avec mon compagnon. Il avait 23 ans quand je l'ai rencontré et il buvait déjà. Quand nous nous sommes installés ensemble, il buvait, mais surtout dans le cadre festif, avec des amis. Puis sa consommation n'a cessé d'augmenter avec les années. Du week end, nous sommes passés à la semaine une canette de bière à la fin de la journée de travail. Puis 2 canettes, puis 2 canettes et une bouteille de vin... Et tous les week end sans exception, il fallait boire un coup, il s'est mis au whisky et à la vodka... Son alcoolisme restait supportable bien que je lui demandais d'arrêter, ou de limiter voyant l'ampleur que ça prenait.
Depuis le mois d'avril, il s'est mis à "vriller", l'accusant de le tromper, et a levé la première fois la main sur moi. Depuis, il m'a étranglée et giflée à plusieurs reprises. Nous sommes aller au tribunal, depuis il tente de ne plus lever la main sur moi, et me fait croire qu'il ne boit plus. Mais en fait il boit en cachette, à sa pause midi ou entre ses 2 emplois. Il revient à la maison comme si de rien n'était, mais je vois bien quand il boit. Je trouve régulièrement des bouteilles cachées par ci par là dans la maison, des opercules de bouteilles de vin dans la poubelle. Et quand je les lui montre, il me dit que ça fait longtemps.... Cela fait toujours longtemps que ces bouteilles sont là, et pourtant je fais le tri régulièrement....
Lorsque je lui fais la réflexion, désormais il se met à m'insulter de tous les noms et se met dans des états déplorables (il parle et insulte en dormant, dort par terre et casse tout). Et quand je pars m'aérer pour éviter le conflit, il m'insulte encore plus et me dit que je pars le tromper.
A ce jour je n'en peux plus, nous devons acheter un appartement très prochainement. J'ai peur qu'acheter lui donne carte verte pour ne plus changer.
Je ne sais plus quoi faire, j'envisage de partir, mais c'est tellement difficile, car en dehors de ces crises, il est adorable, tendre, affectueux et attentionné. Je sais qu'il m'aime, et je l'aime aussi .
Mais la situation n'est plus vivable, il ne se passe plus 15 jours sans disputes au sujet de l'alcool.
Il suit un parcours de soin ( obligatoire suite à notre passage au tribunal) mais je ne crois pas qu'il veuille réellement s'en sortir, ou il n'y arrive pas. Il est alcoolique depuis au moins 15 ans et je perds sincèrement espoir.
Que faire ? Faut-il que je prenne mon courage à 4 mains pour partir ou puis-je espérer une amélioration ? Dès que j'entame des démarches pour la séparation, il me dit qu'il ne boira jamais plus et se montre sous son meilleur jour, mais cela ne dure jamais, et les insultes reprennent. Je commence à m'essouffler.
Mais d'autre part, l'idée de partir me fait très peur, j'ai peur de regretter notre complicité car au fond ce n'est pas quelqu'un de mauvais.
Je suis perdue, merci pour vos réponses
Par Fleur2Lys
09/09/2025 à 11:51
Bonjour,
Tout d'abord, je vous déconseille l'achat de l'appartement à deux. En cas de séparation, vous pourrez toujours le vendre mais à l'heure actuelle, cela risque plutôt d'être une source d'inquiétude.
Je sais qu'on se dit parfois qu'un projet fort aidera l'alcoolique mais ce qui l'aidera sera avant tout sa volonté à s'en sortir.
Le parcours de soin ne lui sera pas d'une grande aide s'il ne s'implique pas mais c'est un premier pas. Quand viendra son déclic (s'il arrive), il saura vers qui se tourner.
Mon conjoint boit depuis plus de 20 ans maintenant et il a fallu plusieurs tentatives et déconvenues avant qu'il prenne réellement conscience que la vie qu'il souhaitait était une vie sobre.
Ce n'est pas toujours facile car l'alcool le suit depuis son adolescence. Il n'est pas seulement question de volonté, il faut aussi désamorcer petit à petit des schémas de pensée qui sont ancrés depuis des décennies.
Dans tous les cas, cela reste son parcours et cela ne signifie pas que votre conjoint aura le même. Par contre, je vous encourage à mettre en place ce qui moi m'a aidé à reprendre pied et savoir si je souhaitais toujours le soutenir ou partir.
Pour commencer, je suis venue sur ce forum où j'ai lu et participé à plusieurs fils. Cela m'a permis de comprendre qu'il n'était pas si différent et qu'il y a tout de même un certain schéma qui se dessine quant à l'évolution de l'alcoolisme. De même, les conjoints avons la fâcheuse tendance à nous oublier pour vouloir sauver à tout prix l'autre. On prend énormément sur nos épaules.
Pour ma part, il m'a fallu me décharger de ce poids. Je me suis inscrite dans une salle de sport. Cela m'a permis de voir autre chose que la maladie et mon moral s'en est mieux porté. J'ai aussi pris mon courage à deux mains pour me confier à mes proches. J'éprouvais de plus en plus de difficulté à mentir ou à déformer la vérité pour protéger mon conjoint quand il était absent par exemple. S'il n'est pas présent à cause d'une rechute, je ne le cache plus.
Enfin, je suis suivie par une psychologue depuis un an et demi. J'avais déjà fait cette démarche avec un autre psychologue l'année d'avant mais sa manière de fonctionner ne collait pas à ma façon de penser.
Toutes ces petites choses m'ont aidé à me recentrer et me permettent aujourd'hui d'être encore à ses côtés. C'est un choix conscient. Il n'est plus subi.
L'important, c'est d'abord de penser à vous et à l'instant présent. La situation vous est inconfortable, que pouvez-vous faire pour améliorer les choses ? La question actuelle n'est peut-être pas de partir ou rester. Après tout, elle fait si peur cette question. Peut-être existent-ils des questions plus faciles par lesquelles commencer ?
Courage à vous
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Par Chocoperle
09/09/2025 à 18:15
Bonjour Fleur2Lys,
Merci pour votre réponse, cela fait du bien d'échanger avec des personnes ayant vécu les mêmes choses.
Oui au fond de moi je sais que je ne dois pas acheter l'appartement, mais nous sommes dans une location accession, et donc pressés par le temps . Si nous n'achetons pas l'appartement d'ici à l'année prochaine, nous serons dehors. Alors j'angoisse d'autant plus car je n'ai que 2 solutions pour le coup : acheter ou partir, mais si je pars je ne me vois pas partir avec lui. Mais il est aussi très difficile de m'imaginer abandonner la relation.
Nous avons essayé également plusieurs fois le sevrage, par médicament sans médicaments, le dialogue, la bienveillance tout....mais rien n'a fonctionné, c'est pourquoi je m'interroge. Il semble avoir la volonté quand je le menace de partir, mais pourtant il n'arrive jamais à arrêter de boire plus d'une semaine. Il ne semble pas se préoccuper plus que ça de son cas, et n'a pas l'air de prendre ses rendez vous d'addictologie au sérieux. J'ai pu l'accompagner une fois à un rendez-vous et à l'entendre, il pense pouvoir arrêter quand il veut... Je crois qu'il ne pense même pas que sa consommation est problématique et s'il décide d'arrêter, c'est simplement parce qu'il ne veut pas que je parte. C'est pourquoi ça ne dure jamais, au fond, il aime boire... ou la dépendance est trop forte ? Mais je sais bien que seul l'amour ne pourra pas lui faire arrêter.
Je ne me vois pas vivre 20 ans avec ces contraintes, et suivre un psychologue alors que sans lui, ma santé mentale se porterai bien. Je suis également inscrite en salle de sport, mais dès que je passe la porte, les problèmes reviennent instantanément.
Quant aux proches, je n'ai pas la chance d'être entourée, je ne peux malheureusement en parler à personne, à part à sa mère qui ne sait pas trop non plus comment se positionner.
Au final, je sais qu'il n'y a pas de solution miracle, et faire un choix est tellement difficile...
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Par Felise
09/09/2025 à 22:08
Bonjour Chocoperle,
Je me permets de répondre également surtout pour réagir à la réponse de Fleur2Lys que je trouve très pertinente et pleine de recul. Effectivement, même si je comprends que ça puisse représenter une grosse déception, je vous déconseille d'acheter un appartement avec lui maintenant. Cela compliquerait une potentielle séparation plus tard, avec des conséquences financières non négligeables. Il vaudrait mieux d'abord résoudre la question de savoir si vous souhaitez vous projeter sur le long terme avec lui. Le chemin vers une amélioration sera malheureusement long et sinueux et sans aucune garantie de succès. Cela vous prendra du temps avant de savoir ce que vous désirez vraiment construire ou pas avec lui. Vous êtes au moins dans une situation où vous n'avez pas de dépendance ni financière ni familiale avec lui, donc vous pouvez vous concentrer sur votre ressenti profond. Obtenir de l'aide extérieure pourra vous aider à y voir plus clair pour prendre la meilleure décision pour vous.
Je tiens aussi à réagir sur les situations que vous décrivez: les mensonges, les bouteilles cachées, les embrouilles pour dire que ce sont de vieilles bouteilles... je vis exactement la même chose ici. Je constate que je passe trop d'énergie à essayer de lui faire admettre la vérité et l'absurdité de ce qu'il me raconte. J'en ressors frustrée, fatiguée et en colère. Les rares fois où il est obligé d'admettre, je n'en suis pas plus avancée: cela ne provoque absolument aucun changement. Tant qu'il ne se prendra pas en main, rien ne changera. Donc j'ai arrêté de le fliquer (bon parfois je craque...), ça m'a au moins enlevé un poids psychologique.
Bon courage à vous
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Par Fleur2Lys
10/09/2025 à 15:58
Bonjour,
Si vous achetez, dans tous les cas, ce n'est pas irrémédiable. Ce n'est pas comme avoir un enfant, dans ce cas-ci la rupture ne suffit pas à couper les ponts, on reste co-parent.
Concernant les tentatives de votre conjoint, cela m'évoque celle du mien. Je l'ai toujours connu annonçant qu'il était alcoolique. Au début de notre relation, c'était surtout les week-ends, toujours seul. C'est un buveur solitaire qui n'arrête que lorsqu'il tombe dans un sommeil comateux. J'ai essayé le dialogue au début jusqu'au jour où il y a eu un ultimatum. De là, il est resté abstinent quasiment un an. On a passé le confinement dans la sobriété. Malheureusement le retour à la vie "normale" s'est accompagné d'une rechute. Il y a eu mélange avec des médicaments, police, urgences...
Je remuais ciel et terre pour trouver des solutions. J'ai lu beaucoup de livres. Je lui trouvais des spécialistes. Des plantes. Il a commencé à être suivi dans un CSAPA. On a changé de région, acheté une région. Il a fait des cures. On s'est séparé deux fois.
Toujours, il a m'a tenu le discours qu'il souhaitait arrêter. Jamais, il n'y parvenait. Au plus haut de son addiction, c'était une semaine de beuverie pour une semaine de sevrage.
Pendant longtemps, il a cru qu'il pouvait arrêter quand il le voulait car, par le passé, en effet, il arrivait à s'interrompre de longues périodes. Avec le temps et la dépression, il ne s'est plus contenté de bières. Il s'est tourné vers l'alcool fort. Il y a eu de la violence verbale et une fois, un coup après une dispute entre nous où j'ai moi aussi levé la main sur lui. Il a été jugé pour cela et il m'a fallu un long moment pour savoir si je souhaitais revenir. Lors de cette dispute, j'étais à bout, je ne me suis pas reconnue. Je ne l'ai pas reconnu. J'ai espéré le fameux déclic dont on entend parler, il n'est pas venu.
Il l'a eu plus tard, seul dans notre maison quand rien n'indiquait que je reviendrai. Ce qui a changé par rapport à avant ? Il a admis qu'il avait besoin d'aide. Auparavant, il faisait les choses car il sentait que c'était ce dont j'avais besoin. Il ne les faisait pas pour lui car oui, il aimait boire. Il aimait cette sensation de déconnexion.
Aujourd'hui, il n'est pas sorti d'affaire mais ses périodes d'abstinence se prolongent, il n'y a plus de violence entre nous (grâce à son comportement mais également le mien) et surtout il se projette à nouveau dans l'avenir. Il a conscience de tout ce que l'alcool lui a pris et surtout il a pris peur. Son corps n'a plus 20 ans, ses rechutes abiment sont corps et son esprit. Lors d'un sevrage, il a notamment expérimenté le delirium tremens.
Tout ça pour dire que votre conjoint peut entreprendre des choses mais les fait-il vraiment pour lui ? C'est un cheminement qui est long et la guérison derrière l'est tout autant.
Sans vouloir prêcher la psychothérapie, j'y suis d'abord aller pour savoir comment me libérer de ma relation. Chaque fois que je songeais à partir, je trouvais toujours des "et si.." pour repousser la décision. Chaque fois que j'ai réussi à partir, c'était sur un coup de tête et parce que je craignais pour ma sécurité. À chaque fois, je ne l'ai pas fait car je le voulais mais car je le devais. Or je voulais pouvoir et surtout m'y tenir et mettre de côté, mes inquiétudes et ma culpabilité.
Finalement, cela m'a permis de reprendre confiance et surtout d'avoir du recul sur mes interactions avec lui. J'étais devenue passive à m'effacer pour éviter le conflit. Maintenant, je sais désamorcer le conflit avant même qu'il existe et je me respecte pour qu'il me respecte. Je le soutiens mais si demain cela devenait invivable pour moi, je sais que cette fois-ci, il n'y aura pas de retour possible. Je n'ai pas la maîtrise de son existence, seulement de la mienne.
Je comprends votre situation. J'aimerai une boule de cristal pour estimer qu'elle est la meilleure décision qu'on doit toutes prendre mais malheureusement ce n'est possible. Je pense qu'il important d'être en accord avec notre choix et surtout de ne pas s'en sentir prisonnière.
Je rajouterai une dernière chose, si votre santé mentale va bien (tant mieux!), on rentre souvent dans une relation de co-dépendance avec un alcoolique et, malgré nous, dans le triangle de Karpman. Poser des mots et/ou les partager via des associations permet de mettre un peu de distance sur tout ça et peut aider à comprendre puis à avancer.
Courage à vous !
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Par Force2Courage
10/09/2025 à 20:17
Bonjour à tous et toutes,
Je me reconnais tellement dans vos descriptions de vie, mais pour ma part cela fait plus de 20 ans que je suis avec lui, et le déclic n'a jamais eu lieu, et n'aura jamais lieu, j'en suis maintenant parfaitement consciente.
J'ai appris moi aussi à reprendre ma vie en main, je vois mes amis seule, j'ai libéré la parole et suis transparente avec mes proches sur ce que je vis et ce que je ressens. J'ai aussi appris à ne plus entrer dans son jeu qui amenait à la violence qu'elle soit verbale ou physique. Je reconnais chaque piège, je désamorce, j'esquive. Pas une seule dispute depuis maintenant 4 ans, alors que les années précédentes ce n'était que ça du matin jusqu'à tard dans la nuit. Super, quelle belle réussite. Eh ben non, en fait quelle perte de temps et d'énergie.
Il y a 4 ans, il m'a fallu une thérapie pour sortir de son emprise, comprendre les mécanismes, et me reconnecter avec moi-même. Vivre des choses par moi-même et pour moi-même, prendre soin de moi. Je pensais que c'était suffisant, mais très progressivement je réalise que ce ne sera jamais assez.
Il s'en fout tellement de ma vie, je ne communique plus du tout avec lui, il s'écoute juste parler et je suis là à lui tenir compagnie quand il se parle à lui-même à travers moi. Il s'agace quand j'exprime une opinion différente de la sienne. Et il continu de m'accuser de le tromper, ce à quoi je réponds "pense ce que tu veux, de toute façon, il n'y a jamais aucun moyen de se défendre". Il fait tellement la gueule quand je vais voir mes amis, que par économie d'énergie je passe mon tour et reste sagement à me faire chier à mourir à la maison.
Je me rend compte que je passe à côté de ma vie depuis 20 ans. J'ai perdu mes plus belles années, je n'ai pas vécu les belles expériences d'une vie. Je suis engluée dans un truc pourri. Et j'attends juste d'être libérée par je ne sais pas quoi (une grâce divine, un coup du sort, un déclic de ma part sans doute pour prendre mon courage à deux mains???)
Bon courage à vous, je sais que j'en ai moi-même bien besoin
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Par Fleur2Lys
11/09/2025 à 12:10
Bonjour Force2Courage
J'ai connu cet abattement dont vous parlez et cette attente de quelque chose pour me libérer. J'ai parfois eu cette pensée terrible où je me disais que l'alcool finirait bien par l'emporter.
Je me suis longtemps interrogée sur les raisons pour lesquelles je restais alors que j'avais conscience que ce n'était pas ça le bonheur. En vrac, en voici quelques unes :
- L'amour, mon conjoint et moi avons la chance de nous aimer, communiquer énormément et être très complices.
- L'espoir, s'il essaye, il y a une chance, non ?
- L'orgueil, j'ai investi des années de ma vie à le soutenir, ce ne doit pas être pour rien. Nos proches me jugeront-ils pour l'abandonner ?
- La facilité, ne rien faire est plus facile que choisir. L'alcool aura sa peau, de toutes façons.
- Les biens matériels / sa famille, je ne suis pas prête à me séparer de cette maison ou à rompre avec des gens que j'estime.
- La crainte du lendemain. Je vieillis. Arriverai-je à aimer à nouveau ? Qui pourra le remplacer ?
- Se sentir utile. Il le dit, il a besoin de moi et c'est vrai, si je ne lui tenais pas la tête hors de l'eau, qui le ferait ?
- La culpabilité. Si je pars, il me menace d'en finir.
- La peur. Il vivra mal la rupture. Ce sera un combat de chaque instant. Il saura appuyer où ça fait mal.
- La lassitude, il est ivre. Ce n'est pas la première fois. Ça ira mieux dans quelques jours. Prend sur toi.
Voilà pour celles qui me reviennent. Je pense qu'il y a toujours un moment où on est au bout du bout et qu'on aimerait juste redevenir cet enfant pris par la main et guider vers un avenir meilleur. On s'épuise à vouloir les aider, on se perd. Rien n'est simple. Notre incapacité à agir nous ronge. On veut mieux mais sans être capable de nous l'offrir.
Je sais juste que comme toute montagne qui se dresse face à nous, il faut y aller petit pas par petit pas.
Le plus important est de rester la personne qu'on aime le plus car personne ne saura mieux nous aimer que nous-mêmes. Il faut savoir se pardonner, s'écouter et se motiver quand il le faut. Nous restons humaines avec nos forces et nos faiblesses.
Courages à toutes !
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Par Gill
11/09/2025 à 21:58
Chocoperle,
Il faut penser à vous !
Ce que vous décrivez de votre conjoint, on est nombreuses à l'avoir vécu, à le vivre encore : une consommation festive, puis de plus en plus présente, puis tous les jours, même seul, et jusqu'au point où ça part en vrille.
Il a levé la main sur vous, il vous a "étranglée et mis des gifles à plusieurs reprises" : partez ! Personne ne doit faire ça à une personne qu'il aime. Et l'alcool n'est en aucun cas une excuse (en justice, c'est même aggravant), car une personne violente aura encore moins de conscience et de contrôle si elle a bu.
Dans tous les témoignages de femmes, conjointe de malade alcoolique, que j'entends, je vois la même chose : vous n'êtes plus (nous ne sommes plus) la compagne, mais vous êtes l'infirmière, la psychologue, le médecin, l'assistante sociale, la "mère" de votre conjoint. Ce n'est pas votre rôle... Quand on a aimé une personne ou qu'on l'aime encore, on a envie d'être là pour elle, de l'aider, mais on ne peut pas endosser tous ces rôles, et surtout on ne peut pas aider une personne qui ne s'aide pas elle-même.
Je vous suggère de vous poser les bonnes questions : premièrement, si on oublie le passé, tout ce qui fait que vous êtes tombée amoureuse de cette personne, tous les bons souvenirs que vous avez, et que vous vous concentrez uniquement sur aujourd'hui, est-ce que vous aimez la personne que vous voyez en face de vous ? Si on regarde juste les derniers mois qui viennent de s'écouler, est-ce que vous aimez cette personne, est-ce que vous aimez ce que vous avez vécu ces quelques derniers mois ?
- À votre avis, va-t-il changer ? A-t-il réellement la volonté de changer, ou le fait-il juste pour vous faire plaisir ? S'il veut changer, en a-t-il les capacités ? S'il essaie, ça prendra certainement du temps, le chemin est long et difficile. Vous sentez-vous assez forte pour l'accompagner sur des mois, des années, avec les risques de rechute, etc. ?
- Êtes-vous prête à subir de nouvelles violences physiques ?
Partir demande du courage. Ça semble souvent plus facile de rester, même si on n'est pas heureuse comme ça. Sans compter la culpabilité "d'abandonner" la personne.
Mais chacun a son chemin à parcourir. Le chemin de votre conjoint n'est pas le vôtre. Vous pouvez l'accompagner un moment, mais vous ne pouvez pas faire le chemin à sa place. Et s'il a tendance à vous faire du mal (physiquement et moralement), il est peut-être temps de prendre un autre chemin. Prenez un chemin parallèle, pas trop loin. Et s'il s'en sort, vous vous retrouverez peut-être un peu plus loin.
J'ai eu la chance d'avoir un ami qui m'a donné le meilleur conseil, après 10 ans passés aux côtés de mon ex-mari alcoolique : "Franchement, est-ce que tu as un espoir, est-ce que tu penses que la situation va changer ? (Non)... Alors, pars. La vie est courte, elle passe comme ça. Tu as encore le temps de vivre plein de choses et d'être heureuse." Par moment, il faut savoir être égoïste et penser à soi.
Lui ne pense pas à vous, ce n'est pas qu'il ne le veut pas, mais il ne le peut pas. Il est malade et devra se soigner. Il n'y a que vous pour penser à vous-même et prendre soin de vous.
Ce sont des décisions très difficiles à prendre et à assumer. Mais elles sont parfois nécessaires, voire vitales ! Vous vous en féliciterez certainement quand vous aurez retrouvé une vie "normale", saine, sereine, sans angoisse, sans culpabilité, sans crainte de ce qui va se passer, de l'état dans lequel il va être...
Vous devez penser à vous, à ce qui est le mieux pour vous. Vous avez déjà fait beaucoup, maintenant vous avez le droit d'être égoïste.
J'espère que mes propos ne paraitront pas trop cash ou directifs ! Mais j'ai l'impression que, souvent, on sait au fond de nous qu'il y a peu d'espoir que ça change et qu'on reste quand même pour je ne sais quelle raison. Mais à un moment, il faut ouvrir les yeux et prendre SA vie en main.
Il faut du courage, et je suis sûre que vous en avez. Soyez forte !
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Par aurore89
16/09/2025 à 16:02
Bonjour et courage .
Je me retrouve un peu dans votre histoire ….
Honnêtement achetez pas d appartement car vous n aurez plus aucune porte de sortie …
C est difficile je comprend car sans l alcool c est un homme bien …. Mais s il ne se soigne pas complètement , il continuera de boire et la violence verbale et physique ne fera que s accentuer…. Croyez moi ….
Je sais difficile de vivre avec un homme alcoolique, on se raccroche à la merveilleuse personne qu il est sans l alcool ….
Malheureusement s il n arrive pas à s en sortir vous allez y laisser de plumes comme on dit .
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