Voilà maintenant deux ou trois ans que l’alcool a pris une grande place dans ma vie, indépendamment de ma volonté. Je n’arrive pas à savoir si je dois considérer mon mari comme alcoolique ou non.
Nous avons toujours adoré boire un coup avec les copains. Mais depuis deux voir trois ans, ça dégénère. Il rentre au minimum trois fois par semaine saoul. Mais ne l’admet pas. Le pire c’est que ça le rend méchant. Envers moi heureusement et jamais nos enfants. Il a des mots très durs et vexants mais ne s’en souvient pas qqs heures plus tard. Jamais de violences physiques, que de la violence verbale. Mais l’impact psychologique est très dure, je passe mon temps à pleurer quand il rentre dans cet état. Je suis démunie face à la situation et il est fermé à la discussion. Pour lui pas de problème, c’est uniquement moi qui le fait passer pour un alcoolique auprès de tout le monde. Je ne le laisse jamais seul avec les enfants, tellement j’ai peur qu’il boive quand il s’en occupe. Alors que quand il est sobre c’est tellement un amour et un bon père. Je n’envisage pas ma vie sans lui, j’aime la vie et tout ce qu’on a construit ensemble. Une belle famille, une entreprise qui tourne bien, une maison. Et j’angoisse à l’idée que tout ça s’arrête un jour à cause de l’alcool. Je ne sais plus quoi en penser. Dois je le considérer reelement comme un alcoolique ou est-ce moi qui ne voit plus que ça ?
Par Force2Courage
06/11/2024 à 15:09
Bonjour,
Je pense que votre réflexion ne doit pas se concentrer sur son état alcoolique ou pas. Le diagnostic n'a pas vraiment d'importance. La véritable question qui doit vous occuper est "son comportement est-il acceptable?"
J'ai vécu ce que vous vivez aujourd'hui. Je me suis focalisée sur sa maladie, et j'ai loupé le fait que j'arrêtais de vivre et que j'acceptais d'être traitée comme de la merde sous prétexte qu'il n'allait pas bien et qu'il était alcoolique. Et que son comportement à jeun compensait ses mauvaises paroles saoules. Puis avec le temps, il est de moins en moins à jeun. Et ses paroles dérapent même quand il est à jeun... Et puis avec un gros travail de décryptage de ma situation, j'ai réalisé qu'une parole saoule n'est que l'expression d'une pensée sobre. Ça ne change pas la personne, ça retire juste le filtre de correction. Il a beau me dire que toutes les vilaines paroles sont des mensonges, je sais maintenant que ce n'est pas vrai, c'est son moi profond qui s'exprime, et ce n'est vraiment pas une belle personne!!! Il y a aussi le mécanisme de transfert, il est possible que votre mari cherche à se détruire à travers vous, en reportant ses propres reproches à votre personne.
Dans tous les cas, ce genre de comportement est extrêmement destructeur pour la famille, les séquelles sont profondes. Qu'il soit malade d'alcoolisme ou non, c'est vous qui souffrez à ce jour, et c'est vous qui porterez les blessures. Et il n'existe à ma connaissance que trois solutions : se faire détruire, ou partir, ou se désengager totalement émotionnellement (c'est ma vie aujourd'hui).
Bon courage à vous, et protégez vous. Gardez en tête que la violence verbale peut déraper vers la violence physique. Définissez dès maintenant vos limites acceptables. (Par exemple, que faire à la première gifle? à la première empoignade? quand il vous jette quelque chose dessus? Pour certains, il s'agit de violence pour d'autres non...). Définissez dès maintenant une solution de repli. (s'il se passe quelque chose, je vais où, comment, etc...) Savoir ce genre de plan à l'avance permet de tenir ses propres limites.
Tant qu'il est dans le déni de son comportement (et donc de son comportement face à l'alcool), il n'y a rien à faire, vous vous battez face à un mur. Certaines ont filmé leur mari pour leur faire comprendre le lendemain. Moi je l'ai jamais fait. Mais même avec des témoins ou des preuves, le mien est dans le déni. Puis il s'arrange pour oublier et ensuite traite quiconque de menteur si les événements sont à nouveau abordés.
Pour ma part, il m'a fallu être accompagnée par un psychiatre puis un long suivi psychologique pour comprendre ce qui se passait, comprendre que sa violence verbale me poussait d'une certaine manière au suicide, et que les mécanismes de manipulation et de destruction qu'il mettait en place ne devaient plus avoir de prises sur moi, je devais me détacher. Dans l'absolu, j'aurai dû partir, mais ça, j'y arrive toujours pas.
Soyez forte, et ne vous oubliez jamais. C'est votre vie, vous méritez comme chacun d'être heureuse, vous n'avez pas à vous sacrifier au nom de sa maladie... Et vous êtes une belle personne, vous pouvez en avoir des preuves tous les jours au travers de votre entourage, vous ne vivez pas que pour son regard à lui.
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Par Cazaya
18/11/2024 à 15:35
Bonjour,
Moi je pense au contraire qu'il faut avoir la réflexion sur ses états alcooliques et non sur est-ce que son comportement est acceptable?.
Vous le dites bien, quand il est a jeun, c'est un mari et un père adorable. Vous l'aimez encore et vous aimez aussi ce que vous avez construit ensemble. Alors pourquoi ne pas engager une discussion sérieuse loin de la maison, loin des enfants, pour qu'il tente de comprendre vos inquiétudes.
C'est ce que j'ai fait, d'abord il m'a fallu du temps pour réaliser qu'il y avait un problème sur ses consommations puis j'avais trop pris l'habitude de me dire que son comportement m’agaçait quand il avait bu. C'était évidemment plus profond que cela. Peut -être avant tout, engager un vrai dialogue sur la problématique et voir ensemble des pistes de réflexion. Ensuite évidemment, le but c'est qu'il prenne conscience et qu'il ne soit pas dans le déni des choses. vous pouvez lui ouvrir les yeux sur ce sujet mais ensuite à lui d'avoir le déclic pour se faire soigner, aider, accompagner. (je me rappelle avoir filmé une scène complétement délirante, et lui faire visionner lorsqu'il était revenu à lui pour appuyer mes inquiétudes...) C'est une idée comme une autres; A l'époque, je n'avais trouvé que ça.
Si rien n'a été engagé en amont rien ne sert de partir, je pense. Vous êtes ensemble et avez des enfants ensemble, une décision comme celle de partir est beaucoup plus complexe que ça. Vous pourrez ensuite dire que vous avez tout tentez et que ça n'a pas fonctionnait.
Courage à vous
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