Bonjour à tous,
c'est les doigts tremblotants et avec une dextérité au clavier très relative que je viens m'exprimer ici, car après plusieurs phases d'hésitation, le doute n'est plus permis. J'ai un problème avec l'alcool et mon corps me le fait clairement comprendre aujourd'hui.
Des gueules de bois à passer la journée pâteux et deux de tension, j'en ai connues. En général ça s'estompe dans la journée et ça passe totalement après la première nuit. Mais aujourd'hui, j'ai l'impression de ne plus maitriser mon corps et de ne garder qu'un lien fébrile avec mon esprit. Les pensées sont confuses, la mémoire flanche au point que j'oublie ce que j'ai fait quelques minutes auparavant. Bref, je suis complètement à l'ouest.
Ca fait un an environ que je vois une psy parce que j'ai le sentiment d'être dépressif, en retrait, beaucoup moins réceptif à ces choses qui m'enthousiasmaient avant. De rire moins, de m'intéresser moins aux autres. De ne plus profiter de la vie. On a fait le tour de mon passif, y'a des causes évidentes à mon état, mais chaque fois que j'ai évoqué (seulement depuis quelques semaines) ma consommation d'alcool, ma psy n'y accordait qu'une attention très secondaire. Je lui racontais notamment qu'il me fallait me retrouver dans l'état de désinhibition de quelques verres pour apprécier enfin le contact social et en particulier en groupe. Un état plaisant que j'ai pourtant connu auparavant sans avoir besoin de boire mais qui aujourd'hui me parait inaccessible autrement. J'ai cette impression que ma consommation d'alcool a créé un déséquilibre (hormonal?) en puisant dans mes ressources de bonheur et de bienêtre lors des phases de consommation, pour me laisser ensuite à sec une fois la descente entamée.
S'ajoutent à ça des (gros) problèmes de sommeil, une fatigue permanente, de grosses difficultés à me lancer dans des activités et d'autres désagrément que j'associe aux retombées de ma consommation, indissociable à mon sens de mon état dépressif.
Passé ce constat sans appel qui m'incite à entamer dès aujourd'hui une reprise en main si je ne veux pas finir dans un état irrécupérable, j'avoue ne pas savoir quelle méthode adopter pour arrêter cette consommation. J'ai pu lire ici et ailleurs que seul un arrêt définitif permettait de s'en sortir, mais est-ce que l'arrêt brutal est la meilleure solution ?
Je commence un nouveau boulot assez exigeant lundi (après des années au même poste, dans une telle zone de confort que je pouvais donner l'illusion d'être très investi au prix d'efforts très relatifs) et à mes craintes de ne pas être à la hauteur vient s'ajouter celle de faire une crise qui laisserait une très mauvaise et première impression à mes futurs collègues. Est-ce judicieux de (tâcher de) ne plus prendre une goutte dès à présent ou est-ce le risque d'être au plus mal au pire moment ?
Je me doute qu'il n'y a pas de recette miracle et que chaque personne est un cas à part, mais à vous qui êtes passés par là ou qui avez pu côtoyer des consommateurs en détresse, si vous avez le moindre conseil, je suis preneur. Je crois d'ailleurs que ce sont ces témoignages auxquels je pourrait m'identifier qui me donneront la force de poursuivre.
Merci à vous et à très bientôt, je vais installer ma tente dans les parages pour les mois à venir !
Prenez soin de vous les gens !