Tout a commencé, il y a plus de 25 ans.
Au debut, j’avais l’alcool festif partagé avec mes amis lors de soirées, repas, vacances.
Il m’arrivait dejà à peine majeur de m’enivrer jusqu’au trou noir. Mais cela etait ponctuel.
Progressivement, l’alcool est devenu plus qu’un compagnon sporadique et à pris la place métaphoriquement de mon meilleur ami.
Tel un sportif de haut niveau, mon endurance a l’alcool devenait de plus en plus forte.
J’augmentais progressivement mes doses jusqu’à atteindre un seuil où je vivais du matin ou soir dans un état d’ivresse permanente.
Le comble du comble c’est que les 15 dernières années meme les plus proches, ma femme incluse ne se doutaient pas une seconde de la quantité d’alcool que j’ingurgitais quotidiennement.
En semaine, ma dose journalière de croisière était de 200 grammes d’alcool pur soit quasiment une bouteille de whisky Et le week-end cela pouvait monter à 300 grammes soit 1,5 L de whisky le samedi et idem le dimanche. Et les jours de fêtes n’en parlons pas…..
J’avais pourtant un poste à responsabilité marié un enfant de bas age qui aujourd’hui va bientôt avoir 10 ans.
Une situation sociale et financière confortable.
Mais l’alcool commençait à me ronger d’un point de vue somatique ( sang dans les selles matinales, vomissements après avoir bu mon café , gueule de bois,… ), que je soulageais paradoxalement en ingérant de l’alcool vers 8 heures le matin en buvant brièvement en moins de 15 minutes 2.canettes de 8/6 à 8,6 degrés de 50 cl soit un litre en tout…..
Une guérison du mal par le mal.
Mais le pire, c’est l’impact psychologique nous croyons être maitre de nos actes mais que nenni.
C’est un mirage, une illusion la plus part des actions que je menais en état d’ébriété étaient décalées, exagérées, souvent imprévisibles voire violentes
Lors de mes moments de lucidité, je reprenais conscience de la portée de mes actes notamment en conduisant au volant de ma sportive…..une inconscience démesurée……des risques non calculés menant directement à sa mort mais aussi mettant en danger autrui……
Puis, le déclic c’est au travers de la peinture que j’ai vécu une catharsis je me suis rendu compte que je buvais de part des blessures liées à mon enfance enfouie au fond de ma conscience. Et l’alcool m’empêchait de les affronter.
j’avoue que ce qui m’a sauvé c’est avant toute chose ma volonté , et surtout celle de vivre dans un monde meilleur pour celui de mes proches, de ma fille, mes amis…..
Qui veut vivre dans un monde meilleur se doit de se changer lui meme et de faire une fois le tour de soi meme…
Il n’y a pas de miracle, la solution vient de soi meme. Être accompagné aide certes mais ce cheminement se fait seul face à ces démons.
La chimie aide dans le sens où les médicaments anxiolytiques et inhibiteurs soulagent un peu mais ne remplacent pas la puissance de la volonté et le courage de s’en sortir…
J’attendais au debut un rendez-vous dans un centre de désintoxication à Strasbourg … résultat en 2 mois 2 rendez-vous annulé le jour meme…. Catastrophique…. Comble du comble c’est à chaque fois le médecin qui était en arrêt…..une honte absolue bref….je veux pas faire de politique c’est pas le moment mdr
Je me suis dit maintenant tu es seul et tu affrontes ce periple avec courage quelques anxyolitques …du sport et surtout extrêmement important ma femme qui m’a soutenu dans cette épreuve ! Que je remercie du fond du coeur !
J’ai également tenu un carnet de bord où je notais tout les 4 heures puis 12 heures puis de façon journalière uniquement les évolutions positives.
C’est une très bonne technique pour encourager l’esprit a ne pas dérailler de la trajectoire du sevrage.
Les 4 premiers jours ont été une souffrance tremblements, sudations, insomnies, irritabilité anxiété hyper activité fatigue dépression et j’en passe mais peu à peu la lumière vient écarter les ténèbres.
Apres une semaine, je commence à découvrir un sommeil un peu plus réparateur une tete moins cotonneuse un peu plus lucide…..
mes idées semblent reprendre plus de sens de clarté
Puis la deuxième semaine, ce n’est pas encore une forme olympique mais le résultat positif se fait ressentir moins de tremblements, de plus en plus de minutes de bien etre qui progressivement se compte en heure.
Aujourd’hui, je vais terminer ma 3 eme semaine mon état est beaucoup plus stable , de tant en tant quelques cravings mais mon cerveau à retrouvé une partie de sa lucidité, un sommeil beaucoup plus réparateur, une estime de soi, une fierté aussi
Le combat continue, je sais que je serais à vie un alcoolique qui tourne à l’eau. Cet alcool, je l’ai sublimé avec ces nouvelles saveurs que me procure la vie. Je m’enivre aujourd’hui de cette vie tous simplement
J’écris ce petit témoignage pour aider meme si cela n’est qu’une petite bouteille jetée à la mer…..
Je souhaite de tout mon coeur à celle et ceux qui liront ce témoignage si cela pourra faire echo dans votre coeur et votre esprit !
Ce n’est pas grand chose mais des fois cela peu aider
Soyez fort
croyez en vous
Estimez vous
Ne gâcher pas la beauté de votre esprit et de votre âme
Et regarder cette lumière divine intérieure
vous le méritez tous !
Fraternellement