Bonjour/bonsoir à toutes et à tous,
Ca fait un petit moment que je n'étais pas revenue sur le forum et encore plus que je n'avais pas posté. Et ca me fait bien plaisir de vous lire de nouveau, de découvrir de nouveau parcours, questionnements, de nouvelles confidences, et de belles histoires aussi.
La dernière fois que j'ai créé un sujet, c'est parce que j'avais rechuté après 1 an et 9 mois d'abstinence. Autant dire que je n'étais pas au milieu de ma forme. J'avais reçu beaucoup de soutien à ce moment, j'avais même appelé le standard une journée où je me sentais vraiment mal, ces journées où tu dois faire bonne figure mais où c'est vide à l'intérieur, un vide qui te rend tellement triste que les larmes coulent dès que tu es seule. Et causer dans ces moments, de ces choses, ces envies et ce mal-être si intimes avec une voix humaine, ca fait un bien fou.
Si je suis revenue récemment sur ce forum que je fréquente de près ou de loin depuis quelques années maintenant, c'est que j'en ressens le besoin. Comme j'ai pu l'indiquer dans certaines réponses récente à certains posts, en ce moment ce n'est pas la grande forme.
Certes, dans deux jours, cela fera 6 mois que je me suis relevée de ma mauvaise chute, et que je n'ai pas bu. 6 mois, alors que je paniquais à l'idée de rester deux ou trois jours sans consommer, ça donne presque le vertige. Et justement, force est de constater que je ne me sens pas encore tout à fait sûre de moi.
Ces derniers temps (je dirais depuis le changement d'heure, voire un peu avant), je ne vais pas vous mentir, j'ai des envies quasi quotidienne de consommer. Souvent le soir, à l'approche de la nuit. L'année dernière, c'est exactement à cette période (en décembre plus précisément) que j'ai rechuté.
Je suis en train de réaliser que cette entrée dans l'hiver a un effet ravageur sur mon envie de consommer : le froid, la chaleur des cafés, la nuit qui tombe tôt, les rues illuminées. Celles et ceux qui fréquentent Paris à ces périodes savent de quoi je parle. Cette atmosphère presque chaleureuse avec les bistrots éclairés, les odeurs qui changent dans la rue. Les soirs de weekend l'ambiance, la musique, la fête (et aussi "les" fêtes qui approchent). Peut être ajouté à cela la fatigue, une petite faiblesse morale et un zeste de mélancolie. Comme tous les hivers pour moi et pour tant d'autres.
Tout ce que je viens d'énoncer ci-dessus sont mes déclencheurs. Je n'avais jamais posé de mots dessus mais je viens de le réaliser ces derniers temps. Et en réalisant ça, j'ai eu un coup au moral. Comment résister ? Devrai-je toute ma vie lutter tous les ans à chacune de ces périodes ? Me reclure pour éviter certaines sorties ?
J'admets que je doute de mon courage, de ma force et de ma volonté, car vous qui me lisez et qui êtes dépendants à l'alcool, vous savez tout autant que moi combien lutter contre ces envies est difficile et fatiguant. Je me sens épuisée parfois, parce que lutter contre une envie ce n'est pas forcément la déception, et les baisses de moral, c'est aussi faire une croix sur certaines activités qui nous plaisent, peiner à trouver le sommeil car on y pense (et aussi qu'on abuse un peu sur le café pour compenser, hum), éviter de passer par certains endroits, regarder les autres picoler en les enviant. Et d'autres choses encore.
Malgré tout, j'ai décidé de tout mettre en place pour ne pas reprendre le fichu premier verre qui me tente tellement, celui qui m'attend les bras ouverts. Car j'ai conscience que ce produit, c'est la mort pour moi. C'est la maladie, c'est la dégradation physique et mentale, c'est la pauvreté, la destruction de soi et de son entourage. Ce premier verre c'est la fatigue de vivre et la tristesse qui suit l'ivresse inévitablement.
C'est pourquoi aussi je m'exprime pas mal en ce moment sur les plateforme (d'ailleurs ça commence à faire un bon pavé...), que j'ai réinstallé quelques applis (je ne sais pas si on peut en faire la promo ici, mais sachez que vous pouvez trouver des compteurs de sobriété sous forme d'application qui peuvent grandement aider, surtout pour un début d'abstinence), que je vais certainement retourner en réunion AA prochainement.
Je cherche des armes, du soutien, des discussions et des conseils. Une espèce d'armure intérieure pour pouvoir lutter contre ces envies et ces tentations qui sont bien nombreuses en ce moment.
Et c'est aussi une question que j'aimerais vous poser : Quels sont vos déclencheurs à vous ? Est ce qu'après une longue abstinence il vous arrive encore d'être tentés ? Quel stratagème utilisez vous pour refreiner une envie ?
J'espère que parler de tout ça pourra nous aider et aider celles et ceux qui nous liront. Identifier notre ennemi, quelque part c'est le début de la victoire ?
Peu importe qui vous êtes et où vous en êtes, je vous remercie de m'avoir lue et je vous souhaite le meilleur.
Zora