Bonjour à tous,
Pour avoir lu beaucoup de témoignages très intéressants sur ce forum, j'aimerais vous faire partager mon expérience et les difficultés que je rencontre avec mon abstinence.
J'ai 48 ans et j'ai commencé à consommer de l'alcool seul et à tomber dans la dépendance à mes 25 ans.
Ceci, combiné à un diagnostic de bipolarité et à des troubles obsessionnels compulsifs, m'a conduit à faire une tentative de suicide et finalement à quitter mon travail pour me consacrer à mes soins.
J'ai donc débuté un suivi en addictologie il y a maintenant 10 ans. Il m'a fallu plusieurs années pour arriver à mes premières semaines d'abstinence puis, après plusieurs rechutes, à mes premiers mois.
À ce jour je suis abstinent depuis 8 mois.
Pourtant le problème de l'alcool est évidemment toujours présent :
On ne guérit pas de l'alcoolisme mais on peut arriver à devenir alcoolique abstinent.
Le véritable problème que je rencontre aujourd'hui est celui-ci : il y a un an, on m'a diagnostiqué une fibrose du foie, de modérée à sévère.
Comme vous pouvez vous en douter, cela a été un véritable facteur de motivation pour arrêter mes consommations.
Lors de ce diagnostic, le gastro-entérologue m'a fixé un rendez-vous de suivi à un an.
J'ai observé une abstinence de près d'un an, à l'exception d'une rechute d'une semaine.
Il y a 15 jours je me suis rendu à ce rendez-vous de suivi et les examens ont montré que mon foie avait récupéré et se situait dans la normale.
Aussi le gastro-entérologue n'a pas jugé nécessaire de poursuivre le suivi.
Et c'est là que l'on arrive au problème que j'ai actuellement : comme j'ai été rassuré sur l'état de mon foie, la motivation pour le maintenir en bonne santé a perdu en intensité et l'idée de reconsommer fait petit à petit son chemin.
C'est extrêmement déplaisant parce que j'avais anticipé cette possibilité et que malgré tout je rumine chaque jour cette idée, idée dont j'étais quasiment libérée auparavant.
Je connais parfaitement le cycle infernal dans lequel je rentrerai à nouveau si je devais reprendre une consommation,
et combien il serait difficile d'en ressortir...
Je sais aussi combien cela affecterait, mon moral, mon estime de moi, mon entourage, ceci pour trois quart d'heure d'ivresse à peu près confortable dans la soirée.
Sur le papier il n'y a donc pas la place à la moindre discussion.
Mais si je suis conscient des conséquences d'une telle rechute, cela ne suffit pas à raisonner mes ruminations.
J'aurais souhaité savoir si d'autres personnes étaient passées par ce chemin et par quels moyens elles l'avait franchi.
Merci à tous pour votre lecture et pour vos conseils,
Uturn