Bonjour à toutes et tous,

 

J'apporte mon témoignage après avoir passé des heures à lire beaucoup de fils. Peut être que cela en aidera autant que moi.
Comme beaucoup ici, l'alcool fait partie de mes combats journaliers et j'en profite pour féliciter tous ceux qui tiennent bon face a ce perfide faux ami.

J'ai bientôt 35 ans et je sens que je glisse petit à petit dans le néant à mesure que je vide mes verres.
J'ai une consommation journalière plus ou moins soutenue selon l'humeur et les événements. Le problème est que cela va en s'aggravant ces derniers mois, me cause des problèmes et m'empêche de finir mes projets à temps. Alors que j'adore mon métier ! C'est juste que je suis à mon compte et de ce fait, je peux m'absenter comme je veux et allez retrouver la bouteille. Tous les prétextes sont bons ! j'imagine que cela vous parle...

Je me suis bien sûr mis à dos à cause de l'alccol : ma compagne, sa fille et des amis ce qui renforce encore plus ce sentiment de mal être mêlé à un arrière goût de regret (parfum houblon)... J'imagine également que cela doit parler à certains ici

J'ai à plusieurs occasions essayé de m'arrêter par mes propres moyens, je n'ai jamais tenu plus de 3/4 jours maximum. J'ai aussi tenté avec le suivi d'un médecin qui m'a prescrit du valium, c'était pire, je buvais sous valium à la fin du traitement en perdant toute notion de réalité avec ce combo.

Cette fois je sens qu'il faut que je tente autre chose, d'où la venue sur ce forum

Je tiens un journal et un calendrier depuis des mois pour retracer ma consommation et voir les éléments qui me font plonger. Je me dis que de faire un journal lisible par tous pourrait changer la donne.

C'est avec l'envie profonde de m'en sortir que j'écris ces lignes, je n'en suis qu'à 12H d'abstinence et je sais que les prochains jours ne vont pas être les plus agréables ( manque, sommeil perturbé, solitude)

Je ne tolère plus d'être prisonnier de moi même et de l'alcool.

J'essayerai de venir tous les jours comme thérapie et d'être le plus transparent.

Je vous souhaite à tous de réussir ce que vous entreprenez, c'est un combat qui peut se gagner, j'en suis certain

 

Belle journée à tous

Par Gaël

05/08/2024 à 14:29

Le 5 Août, 14h20

J'ai décidé de prendre le taureau par les cornes et de prendre un RDV avec le CSAPA.
Chose assez étrange, j'étais déterminé et au moment de presser sur le bouton appel, j'étais comme décontenancé / perdu de devoir en arriver là.

Mais je ne suis pas démonté! Après tout surmonter ses craintes et doutes fait surement partie du processus de guérison et je pense qu'il faut passer par là.

Je n'ai pas encore de date étant donné la période estivale, mais ils me recontactent cette semaine pour fixer un RDV.

Pour le moment, pas de problème pour l'arrêt de l'alcool mis à part une consommation plus haute de cigarette qu'à l'habitué. Et je carbure au gingembre/ citron pour commencer à réanimer mon foie qui doit me remercier après tous les sévices que je lui ait infligé.

Tenons bon! 

Une pensée émue à tout ceux qui comme moi se battent pour s'en sortir

Par Gaël

06/08/2024 à 10:48

6 Aout 2024

 

Deuxième jour sans béquille alcoolisée, étrangement j'ai assez bien dormi.
Je suis allé au sport en fin de journée hier, histoire d'être sûr d'être KO technique le soir. 

Vraiment le sport est la seule chose qui me change les idées.
Enfin, il faut dire qu'avant j'y allais ivre avec un copain de beuverie, c'était toujours mieux que rien je me disais... Mais je ne vous raconte pas courbature plus gueule de bois..
J'avais même donné un nom à ça : la courbiture ( très drôle le type)

D'ailleurs, on m'a proposé de boire un verre hier soir après le sport que j'ai poliment décliné.

Ce matin, je ne ressens pas encore le manque ni d'effet de sevrage, il faut dire que je ne buvais jamais le matin peut être est-ce pour ça. De plus, j'ai beaucoup de travail en ce moment et ça m'occupe un peu les idées.

Je sais que c'est entre le troisième et cinquième jour que c'est le plus dur pour moi et qu'à chaque fois je rechute à cette période. Toutes ces tentatives d'arrêt (même si elles n'ont jamais abouties au but tant escompté) m'ont au moins appris comment réagir et à quel moment je suis le plus susceptible de rechuter.

Il y a aussi une chose que j'aimerais partager, je ne sais pas si vous serez d'accords. 

J'ai l'impression que chaque nouvelle tentative est moins dure que la précédente. Je parle surtout en termes d'effets de sevrage. La toute première fois, j'avais quand même des petites hallucinations, je voyais des bêtes dans ma salle de bain qui n'existaient pas.

Je dis surtout cela pour ceux qui tentent et qui retenterons en cas de chute si ça peut les motiver à ne pas baisser les bras.

Concernant le moral, j'ai l'impression d'avoir l'encéphalogramme plat, un peu vide quoi. C'est un peu mieux que hier, je sens que d'entreprendre cette démarche d'arrêt aussi difficile soit-elle me donne un but. Et un but c'est déjà un début !

Sobrement 

Par Gaël

06/08/2024 à 16:47

6 Aout 16h38

 

Je viens d'avoir le retour du CSAPA, j'ai eu un rendez assez rapide le 23 Août prochain.
RDV que je compte louper sous aucun prétexte !

Cet appel à déclenché chez moi un sentiment bizarre, cela a rendu mon alcoolisme réel comme si je me mentais avant que cela devienne concret. A la fin de l'appel j'avais la voix tremblotante un peu abasourdi parce qu'il venait de se passer.
En raccrochant les larmes me sont venues. J'imagine que c'est un effet du sevrage, je me sens assez hypersensible et à fleur de peau.

Je note aussi depuis ce début d'après-midi des tremblements qui commencent à pointer le bout de leur nez. Tremblements qui me font réaliser les dégâts que l'alcool a sur le cerveau.

Je vais aller au sport et couper mon téléphone pour ne pas avoir de sollicitions à aller boire un verre de fin de journée.

Sobrement

Tenons bon !

Par Today

07/08/2024 à 00:38

Bonsoir Gaël. 

Bienvenue à vous ! 

Bravo pour votre démarche et intéressant de tenir ici un cahier de bord ! 

Je rebondis à la lecture de votre ressenti suite à l'appel du csapa.....cela a un écho en moi de l'émotion que j'avais ressenti lorsque j'avais (enfin) lâché les termes "je suis alcoolique et je vais avoir besoin d'aide cette fois-ci " chez un médecin. Pas facile à dire, à s'entendre dire encore moins mais paradoxalement tellement libérateur (pour moi). Le boulot du sevrage restait à faire bien sûr mais j'ai vraiment eu l'impression ce jour-là de déposer le fardeau, de m'en délester. 

Prenez-vous un anxiolitique pour pallier aux désagréments/risques liés au sevrage? Vitamines b1 b6 pp peuvent aider aussi si vous n'en prenez pas déjà. 

Un jour à la fois, ni plus ni moins....et au fur et à mesure les jours/mois s'écoulent et vous amènent comme moi à quasi 3ans de sobriété joyeuse et sereine. 

Je vous le souhaite et espère pouvoir lire la suite de votre aventure. 

 

Par Gaël

07/08/2024 à 12:20

07 Aout 11h54

3ème jour

Je sais que je commence la phase qui pour moi est la plus dure, généralement c'est vers cette période que je retombe dans vices.

Petite anecdote du jour : j'ai eu une régul EDF autrement dit une mauvaise nouvelle.
D'habitude, mon reflexe premier à ce genre d'évènement est d'aller retrouver mon pire ennemi et de m'anesthésier l'esprit. Pas cette fois ! Au fil de mes tentatives j'ai réussi à identifier cette mécanique et je ne veux absolument pas repartir à 0. 

3 jours ça paraît tellement peu à l'échelle d'une vie, mais en se battant contre ses addictions le temps semble se jouer de moi et passe plus lentement. 

Ce matin, les tremblements sont de la partie plus intenses que hier, le moral n'est pas au rendez-vous mais je me persuade comme je peux que je suis sur la bonne voie.
Le plus ennuyant c'est que me concentrer pour travailler me coûte plus que d'habitude. Tiraillé entre les symptômes du sevrage et un moral défaillant.
Je n'ai pas encire eu réellement de phase de craving, mais je sais pertinemment que cela arrivera tôt au tard. Au moins je suis prévenu !

@Today : 

Bonjour Today, merci pour l'acceuil :) 

Félicitations pour ces 3 ans d'abstinence ! De voir des personnes qui y arrivent me remplis d'espoir et me renvoient un message positif : c'est que c'est possible !

Effectivement, le fait d'entamer des démarches concrètes rend la chose si réelle.
Il y a un côté libérateur, je suis tout à fait d'accord avec vous mais aussi pour ma part un constat qu'il y a deux choses qui clochent chez moi : 

- L'alcoolisme et la dépendance (forcément)

- Le fait de se mentir à sois même, minimisant le problème pour ne pas le voir tel qu'il est

 

@Today

Pour le moment, pas d'anxiolytiques. Et je préfère faire sans, la première expérience sous valium à été encore plus néfaste. A la fin du traitement je sortais sous valium et allais boire des bières en même temps...
J'ai encore mon stock de Vitamine B ( prescrits en même temps que le valium) que je prend tous le jours sans exceptions.

Comme vous le dites un jour à la fois, on a tendance à être trop pressés en tout cas pour ma part.
Je vous remercie énormément pour votre retour, cela me conforte dans mon choix d'abstinence totale et vous êtes la preuve que c'est possible sur le long terme.

C'est très motivant pour moi de vous lire

Je vous souhaite une bonne continuation dans votre sobriété joyeuse et sereine :)

Au plaisir de vous lire également

Par Today

07/08/2024 à 14:21

Bonjour Gaël. 

Patience, persévérance et bienveillance sont de mises. 

Oui c'est frustrant ce temps qui ne passe pas vite....qu'est-ce qu'on aimerait que ce soit derrière nous en un claquement de doigts ! 

C'est là que le "un jour à la fois" prend tout son sens....juste là maintenant. Ça permet de se recentrer sur l'instant, ce que l'on vit. Se recentrer sur soi ! 

Je ne me rappelle pas avoir eu de réel craving la première semaine ni réellement après. Des envies bien sûr, mais j'avais opté par le fait de me poser lors de ces moments-là, d'entendre cette envie mais de ne plus lui accorder plus d'importance qu'elle n'en avait au final. Une envie c'est une envie, rien de plus. Une fois que c'était posé, je la "regardais" s'en aller et passait à autre chose.  

Il y a eu un événement qui aurait pu me faire chuter deux mois après mon arrêt. Une rupture "amoureuse" par tel un soir. Sur le coup, ayant pourtant ce qu'il fallait pour à la maison, je n'y ai même pas songé. Le lendemain par contre au boulot, j'ai eu une envie furieuse de me prendre une cuite ! Mais le temps que ma journée se termine, l'envie s'en était allée ! Merci boulot ! 

Arrêter de boire, c'est accepter qu'il va nous falloir nous voir tel que nous sommes et les raisons profondes qui ont amené à cette addiction ! Nous ne sommes pas nés avec un biberon d'alcool dans la bouche (enfin je ne crois pas) ! D'autres, qui boivent ne sombrent pas dans l'alcoolisme non plus ! Alors pourquoi nous ? Des pistes sur un héritage génétique sont là...il y a souvent d'autres alcooliques dans la famille ! Mais il y a surtout ce que nous sommes, ce qui nous définit! Nos failles. 

L'alcoolisme n'est que la partie visible de l'iceberg. Le symptôme ! Un des symptômes. La partie la plus intéressante est de plonger plus en profondeur. Et pour cette immersion, se défaire de l'alcool durablement est la clé qui ouvre la porte de la connaissance de soi, de ce qui a été le terreau pour que l'alcoolisme prenne racine. 

C'est là que la bienveillance entre en jeu. Non pas pour se maintenir dans un rôle de victime, mais juste de savoir qu'on le mérite aussi. Nous sommes faillibles. Comme tous. Mais pas moins méritants pour autant. 

Mais pour le moment, c'est J3. Donc pas d'alcool là maintenant....et demain on verra ! 

Bonne journée à vous 

Par Gaël

08/08/2024 à 14:37

8 Aout 14h16

4ème jour

 

J'avais posté hier soir mais malencontreusement il s'est perdu dans les internets.

Hier soir je suis allé au bar avec un ami. Ne vous inquiétez pas j'ai tourné à la pinte sirop TEK,. Il fallait voir la tête du barman qui me connaît seulement sous mes mauvais jours.
Il a même fallu que je précise de l'eau et non une bière sirop! c'est dire !
 

Je suis assez fier d'avoir tenu mes engagements en me jetant dans la "gueule du loup".

Aujourd'hui, je vais faire le compte rendu des + et des - suite à l'arrêt total de 4 jours.


Physiquement : 
-j'ai le visage déjà moins bouffi et le teint moins livide

-Les tremblements sont toujours là même intensité que hier

-Cette nuit quelques douleurs légère au foie, je pense qu'il se nettoie 

(Est-ce normal ?)

-Plus actif au niveau de l'entretien gloabl de l'appartement

 

Moralement : 

- Je suis toujours hypersensible mes émotions sont très vives

-Le moral est très moyen

-Je ressens une petite fierté de mettre des pastilles vertes sur mon calendrier (jours sobres)

-En allant en courses je n'étais pas serein de peur de craquer, chose que je n'ai pas faite !

 

D'aillleurs, c'est une astuce que je conseille vivement ! 

Le fait de mettre une pastille rouge les jours où on a bu et une pastille verte quand on est sobres.

Cela permet d'avoir une représentation visuelle de notre consommation et cela donne une meilleure lecture de notre consommation. Personnellement , le fait de mettre une pastille verte le soir me motive ! c'est peut être bête, mais ça fonctionne chez moi, si ça peut en aider d'autres j'en serais ravi !

 

@Today

 

Bonjour Today, j'espère que vous allez bien.
Effectivement, je pense que je suis trop pressé par nature et vous avez raison un pas après l'autre, il n'y a pas de solution miracle.
D'ailleurs en parlant de temps, c'est fou le temps que boire nous enlève, je me rend compte que je suis plus actif (tâches ménagères). Je fais des choses que je repoussais au lendemain, au surlendemain, vous avez la suite...
Pour le fait d'arrêter , la où votre message m'interpelle c'est que je ne m'étais posé la question du fait que l'alcoolisme est le symptôme. Je dois l'avouer je n'avais vu cela sous cet angle est effectivement cela tombe sous l'évidence. Suite à votre message je pense me rapprocher d'un psychologue.

Je dois ajouter que vous tombez juste sur le fait que boire c'est se fuir soi-même et les autres par facilité. Arrêter c'est se regarder en face ce qui n'est pas le plus simple mais tellement instructif.

J'ai beaucoup réfléchi à votre message cette et vous en remercie pour votre bienveillance justement !

Après ces 3 ans, vous n'avez plus d'envies ou sont-elles atténuées avec le temps ? 

 

Belle journée à vous !

Sobrement

Courage à tous !



 

Par Today

08/08/2024 à 18:36

Bonjour Gaël. 

J4 ! Un de plus de fait, un de moins à faire ! 

Au bout de 3 ans, disons que ce ne sont pas les mêmes envies qu'au départ....je dirais que parfois une certaine forme de nostalgie de ce verre "convivial". C'est assez rare quand même. Rien qui ne prend aux tripes non plus. 

Je suis sereine face à l'alcool. Une certitude d'être "hors alcool" et pas que "sans alcool". 

Il n'y a pas de "tenir", juste une acceptation que ce n'est pas pour moi tout simplement. Pourrais-je reboire un jour ? J'avais viré cette question de l'équation lors de ma décision d'abstinence (d'autres s'en chargeaient pour moi en me disant que c'était une période qui me passerait !). Cette question, je ne me la pose toujours pas ! Elle n'a aucun intérêt aujourd'hui, pas plus qu'elle n'en avait au début.

Le principe d'un jour à la fois. 

Niveau moral, le temps du sevrage, j'étais stressée. J'avais peur du DT même si je ne consommais que le soir....d'où le fait d'avoir pris les anxios la première semaine. Ensuite, je me suis sentie comme sur un petit nuage le premier mois, un peu hors du temps, toute contente de ne plus boire. Il y a eu la fin de ce premier mois. Premier cap à passer où le moral à chuté, envie de rien, zone grise où je me disais que ça n'avait pas beaucoup de sens tout ça. Mais comme je savais qu'allait arriver cette période, j'ai attendu qu'elle passe....mon cerveau avait besoin d'un temps d'adaptation pour apprendre à vivre sans son shoot d'endorphines/dopamines rapides. Puis il y a eu le cap des 3 mois et celui des 6 mois. Mais quand on sait que ça va arriver, on s'y prépare et on prend son mal en patience car l'on sait aussi que ça va passer. 

Le passage au supermarché....disons que j'ai évité un peu le rayon alcool au début. Maintenant je passe dedans et achète pour mes convives sans souci. J'ai même de l'alcool chez moi car malgré le temps qui passe, il y en a toujours qui ont la bonne idée de m'offrir une bouteille ! Et puis au cas où aussi pour les invités surprise. 

Le piège vient parfois des propositions insistantes et/ou culpabilisantes de l'entourage avec les "bah allez ! Juste un verre !" ou "tu vas pas me laisser boire seul !"....mais un non reste un non ! C'est tout ! Et ceux qui ne veulent pas le comprendre ou le respecter, c'est "exit !". 

Peut-être une bonne idée de s'orienter vers un psychologue (ce que j'ai fait en amont de mon arrêt). De toute façon, au csapa il y a des chances qu'on vous le propose. 

J'ai continué le suivi car il y a eu cette question en moi de me dire à un moment "ok, j'ai arrêté de boire, mais j' en fais quoi maintenant ?" 

En tout cas ! Je suis bien contente pour vous pour votre 4ème jour ! Ça décoiffe pas mal, mais ça finit par être top ! Gardez cela en tête ! Viendra un temps où vous n'aurez plus à "tenir" 

Bonne soirée à vous 

Par Gaël

09/08/2024 à 21:57

9 Aout 21h18

5ème jour

 

Quelle journée étrange ! Ce matin j'étais exécrable, une patience plus que limité et une sorte de rage intérieure. Je n'ai que très peu travaillé au final, incapable de me mettre réellement dedans . J'ai réussi à temporiser une date de rendu de projet sur le fil.
L'arrêt de l'alcool accapare ce jour presque toutes mes pensées, non pas que j'ai envie de reboire loin de là.

Mais je pense à tout ce temps gâché à boire, à cuver, les lendemains de travail avec encore 1,5 Gr dans le sang., les embrouilles ivres. Que de temps perdu ! et d'argent aussi ! (j'ai fais mes comptes et je ne suis pas fier de moi.. le mois dernier je suis à plus de 600 euros en bars)

J'ai un sentiment amer d'avoir perdu une partie de ma vie au fond de la bouteille..
Le plus important c'est maintenant cet instant "T", je le sais. Je n'arrive juste pas à me défaire de cette idée pour le moment.

Je n'ai pas eu de craving; allez ! peut être un léger en courses où j'ai vu les bières que j'affectionnais tant cela m'a fait un flash : "boire" !!!! mais qui est parti instantanément.

Je dois aussi vous dire pour ceux qui lisent que le fait de me livrer ici est quelque chose de très positif pour moi. Premièrement cela me permets de suivre ma propre évolution et secondement le fait d'avoir des retours m'aide énormément à conscientiser et à dompter la bête.

Pour continuer dans le positif de cette rage matinale (inexpliquée) j'en ai fait un avantage ! je m'en suis servi pour remettre l'appartement en ordre et en vrai ordre ! Je pense que je peux manger par terre sans risque ! :)
Fini les plantes qui crient à l'agonie parce que le propriétaire cuve totalement sec à côté; Fini la montagne de vaisselle qui traîne attendant patiemment que quelqu'un vienne les remuer. Je crois que j'avais besoin d'ordre et me créer une sorte de cocon et non un taudis.

Je note que je prends plus soin de moi, nourriture équilibrée, fini les kébabs de sortie de bar qui finissent sur le tapis

Concernant le sevrage et ses symptômes au 5ème jour :

-Les tremblements s'atténuent légèrement je crois, mais j'ai quand même eu du mal à écrire une adresse postale au stylo...
-Irritabilité et sautes d'humeur

-Moral fluctuant  

Après avoir fais mon sport l'humeur était meilleure comme chaque soir après. Comme si ce shoot d'endorphines m'étais nécessaire et que je recherchais dans n'importe quoi ma dose.

 

@Today

Bonsoir,

Effectivement un jour de plus en moins ! il faut que je me martèle cette phrase !

Je sais que le verre "convivial" est impossible pour moi. Un verre veut dire finir totalement ivre sans limites. Mais j'imagine que comme pour vous, j'éprouverai une sorte de "nostalgie". J'ai la chance d'avoir des amis compréhensifs sur ce sujet. Ce n'est un secret pour personne que je dépassais les bornes.

J'appréhende un peu la suite je ne vous le cache pas, pour l'instant c'est la première semaine je suis plein de convictions. Mais dans un mois ? Trois mois ?
Pour éviter cette zone grise si elle m'arrive, je cherche dans quoi dépenser mon énergie et mon temps. Bénévole dans des associations ? profiter de l'argent économisé pour voyager de nouveau ?  Trouver de nouvelles activités sociales ?

Je n'ai pas eu le temps de prendre rendez-vous chez un psychologue encore mais c'est dans mes plans. Dans ma tête c'est le brainstorming permanent sur comment rester sur cette bonne voie et trouver quoi faire dans ma vie. Anesthésié par l'alcool je ne me posais pas ces questions, là elle me viennent sans prévenir.

J'ai hâte d'arriver au moment où "tenir" ne sera plus ce qui définira ma relation à l'alcool

Au plaisir de vous lire et je vous remercie pour votre message

Courage à toutes et tous !

Par Gaël

10/08/2024 à 16:38

10 Août 16h37

6ème jour

 

Toujours dans la course pour la sobriété ! :)

Aujourd'hui toujours le morale dans les godasses et énormément d'introspection.
En revanche les tremblements se calment enfin ce jour, je ne dis pas que je pourrais dessiner, mais je sens que ça revient.
Toujours aucune encore aucune de replonger même si des choses me tracassent en ce moment à titre perso. Ce qui d'habitude suffit à ce que je retrouve du houblon en quantité industrielle.

Ce soir je suis invité à un anniversaire, je stresse un peu... j'ai prévenu tout le monde de ma démarche pour ne pas que l'on me tente. La nouvelle a été prise au sérieux je crois, même si les gens ne comprennent pas pourquoi arrêter totalement.. Je leur ai expliqué qu'un SEUL verre serait me relancer en enfer ! Je suis content d'en être à 6 jours malgré le moral, je me dis que j'en suis capable et ma propre estime ça compte beaucoup !!

J'ai aussi pris une décision aujourd'hui, je vais faire une randonnée en solo de Besançon à Grenoble en passant par le Jura soit environ 275 km dans 2 semaines. J'ai créé une cagnotte en ligne pour que je puisse acheter le matériel manquant. Cela fait des années que je repousse ce genre de choses, cette fois c'est le moment ! En plus de l'arrêt de l'alcool cela me donne un second but ! Et de plus je pense que réussir cette Rando en solo me redonnera un peu de confiance en moi au passage !

 j'arrête de repousser et fait ce qui me donne envie !

Voilà c'est tout pour aujourd'hui, je vous tiendrai au courant de la soirée ! j'ai peur mais je suis assez confiant tout de même !

Courage à tous !

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