Avis sur SELINCRO

Bonjour à tous, premier message sur ce forum. 

Parcours classique d'un buveur anonyme depuis plus de 20 ans, d'abord un alcoolisme """mondain"""" devenu insidieusement solitaire et de plus en plus massif. Cette dernière année j'étais à 10/15 unités d'alcool par jour, enfin le soir, essentiellement bière, vin et parfois whisky ... De plus en plus de répercussion sur ma vie personnelle, professionnelle et un sentiment de mal être m'ont poussé à consulter en CSAPA il y a deux mois. J'aime l'idée d'avoir une béquille pour m'aider à avancer et je me suis donc montré très favorable à un traitement par Selincro. Voici donc mes premiers retours, j'ai beaucoup apprécié lire les vôtres. 

J'ai profité d'une pause professionnelle, le week-end de Pâques en l'occurence, pour rester chez moi avec mon nouvel ami Selincro. 

J1: première prise à 17H30 (1h/2h avant le début des conso) - les effets secondaires ne tardent pas, je suis totalement dans le gaz, impossible de manger, nausée forte ... Nuit épouvantable, avec les fameux rêves qui n'en sont pas, des images qui défilent de manière incontrôlée, des spasmes musculaires, une érection durant des heures ... Je m'interroge franchement sur ma capacité à continuer en me levant tellement je suis mal ! 0 verres

J2: journée canap, je suis incapable de bouger et ne me demandez pas ce que j'ai regardé à la télé,  je n'en ai aucune idée. vision floue. Allez, j'attaque le deuxième cachet vers 18H00. Effet comparable, nuit toujours horrible. 0 verres

J3 : peut être un petit peu de mieux ce matin, c'est vraiment à la marge. 17H30, avec dégout j'avale mon troisième cachet. Il y a du mieux, la nuit n'est pas terrible mais bien plus calme. 0 verres

J4 : dernier jour avant la reprise du taff, ça me fait un peu stresser. journée comparable à celle de la veille et nuit toujours bizarre mais calme. 0 verres

J5 : le réveil est très compliqué, j'ai failli me casser la gueule en sortant de mon lit ! Journée au taff difficile mais tenable. Vers 16H30, une question me taraude ... Vais-je acheter de l'alcool en sortant du boulot comme à l'accoutumée ? Ce serait "intéressant" de voir quel est l'effet de la molécule en condition réelle, non ? Àprès tout j'ai pas encore bu sous Selincro ? C'est pour la science !! Cachet pris 1h plus tard et je crois que j'ai presque oublié d'acheter de l'alcool en rentrant, yaouh c'est dingue. 0 verres

J6 : réveil bien meilleur après un nuit passable. 

J'en suis là, je trouve cela prometteur mais je me connais trop bien pour fanfaronner,  je vous raconte la suite bientôt. 

Bonjour à toutes et tous,

Je tenais d’abord à vous remercier pour vos témoignages et la bienveillance dans vos messages. 

J’ai 37 ans et voilà environ 15 ans que je bois quotidiennement. 
Lorsque j’étais étudiant, je ne buvais qu’en soirée le week end. Ensuite j’ai vécu seul pendant des années et je pense que l’alcool venait combler une part de solitude. Je suis quelqu’un d’assez timide et anxieux, l’alcool m’apporte un certain apaisement et de la confiance en moi. 
Je ne bois que le soir, de la bière ou du vin principalement et de temps en temps de l’alcool plus fort à l’apéritif. 
J’ai aussi bu pendant plusieurs années dans des bistrots, après le travail. C’était devenu une habitude quotidienne. On ne se culpabilise pas dans ces endroits car on se trouve avec des personnes qui viennent comme vous, chaque jour, et qui pour certaines boivent beaucoup plus que vous. 
Toujours est-il que ça fait des années que j’aimerais limiter ma consommation et ne plus boire tous les jours. 
Chaque matin, je me dis « ce soir, tu ne bois pas ! ». Mais arrivée une certaine heure, c’est comme si une petite ampoule s’allumait dans ma tête et je dois consommer. Oubliée la bonne résolution du matin…

Et lorsque je prends le 1er verre, je ne peux pas m’arrêter là, je continue à boire jusqu’à ressentir l’effet de l’alcool. 
C’est comme si j’en avais besoin pour m’endormir et lâcher prise… 

J’ai donc vraiment envie de me sentir libre et ne plus avoir à me demander s’il me reste assez d’alcool à la maison pour passer la soirée ou si je dois m’arrêter sur la route pour acheter une bouteille. 

J’ai parlé de mon addiction à mon médecin. Je crois que c’est cette démarche la plus difficile car on a un sentiment de honte au fond de soi. Mais c’est la 1ere étape vers la guérison et ça traduit la volonté de s’en sortir. Et pas d’autre choix que d’en parler puisque je ne m’en sortais pas avec ma seule volonté. 

J’ai eu un 1er traitement pendant 2 mois mais ça n’a eu aucun impact sur ma consommation. 

Depuis 3 jours, je prends du Selincro. 

Quelle chance j’ai eu comparativement à certains d’entre vous ! 
Je n’ai quasiment pas eu d’effets secondaires hormis le 1er soir où j’ai fait une réaction 3 heures après la prise du médicament. J’ai eu des palpitations, sueurs et nausées. Ça a duré moins de 10 minutes et c’est passé. Et j’ai très peu dormi la 1ere nuit. 
Hormis ça, je me sens bien. J’ai pu faire toutes mes activités habituelles. 
Pour le moment, je continue de boire un peu le soir. Je n’ai pas remarqué de grosse diminution dans ma consommation mais ce n’est que le début ! 🙂

J’ai lu sur ce forum qu’il fallait se laisser du temps. 
L’étape la plus importante est déjà de la volonté de s’en sortir et de mettre en œuvre les moyens nécessaires. 

Bon courage à toutes et tous ! 

Bonjour, 

Je suis nouvelle sur ce forum et pas "habituée" à aller échanger sur un forum. Mais ce que j'ai lu de vos échanges, m'a encouragé à vous poster un message. 

Je suis alcoolique depuis des années, j'ai déjà essayé d'arrêter plusieurs fois.  Depuis presque 18 mois , je prends de l'acomprosate et du seresta. Je suis  aussi une thérapie. Mais je rechute régulièrement, et je commence à me dire que mon traitement ne m'apporte pas grand chose. 

Merci de me dire si vous aussi avez été dans cette situation et si un changement de traitement vous a apporté un plus. 

Bonjour Botanick, 

Je suis également inscrit depuis peu sur ce forum. 

J'ai commencé à prendre du SELINCRO depuis 2 mois. 

Contrairement à d'autres personnes, la prise de ce traitement ne m'a pas permis un arrêt radical. Pour le moment, je continue à consommer de l'alcool chaque jour et ne parviens pas à avoir des journées d'abstinence. 

En revanche, je remarque une baisse de ma consommation. 

Mon objectif est de baisser ma consommation et surtout de pouvoir consommer librement, quand j'en ai envie, pour une occasion mais de ne plus boire quotidiennement en semaine le soir. 

J'ai également entamé une thérapie .

J'espère parvenir à mon objectif prochainement. 

Au plaisir d'échanger avec vous.

Bonjour Hope, 

Je me suis donné le même objectif. Je peux être tout à fait raisonnable sur un temps, reconnaître les bienfaits et puis un jour "craquer". 

Comme je n'avais aucun soutien familial, si ce n'est des jugements, je me suis tourné vers une thérapie. Et j'avoue que je suis un peu "mitigée " sur le résultat. Le travail effectué dans une thérapie est lourd émotionnellement, voir déstabilisant, et je ne suis pas vraiment certaine que c'est ce qu'il me faut dans ce temps, d'où ma recherche sur ce forum, d'expérience, de compréhension et aussi de bienveillance.