Abstinent

Bonsoir myaguy.

Il semble qu'il faille au moins 3 mois au cerveau pour réussir à se défaire de l'alcool.
Il y a des étapes lorsque l'on arrête l'alcool, du moins je l'ai ressenti ainsi.
La 1ère. Une sorte d'euphorie, une sensation de vivre un peu sur un petit nuage. Les symptômes physiques s'en sont allés. La "zenitude". Disons les 2 premiers mois.
La 2ème. Une sorte de grisaille qui s'installe. C'est un peu morne tout ça. Mon cerveau aimerait bien avoir sa dose pour le shoot d'endorphine aussi. Avec l'alcool, c'était tellement rapide. Sans, c'est un peu moins drôle. On est face à soi-même....on s'ennuie peut être même un peu. Les "à quoi bon ?". Les "peut être que maintenant je peux me permettre un seul verre ? Je saurais gérer ?".
La 3ème. Celle où j'ai commencé vraiment à me pencher sur le noeud du problème. A savoir moi. Qui suis-je vraiment ? Qu'est-ce qui m'a amené à ça?Le pourquoi.
La 4ème. Accepter tout simplement. Me pardonner. Me libérer.
Et il en a sûrement d'autres à venir....

Non ce n'est pas simple d'arrêter mais plus difficile de réussir à s'en désintéresser vraiment sur du long terme. Les mécanismes mis en place sont bien ancrés et il faut du temps pour les remplacer par d'autres plus sains.

Je rejoins Mr le modérateur (bonjour à vous) sur le fait que le meilleur moyen de vaincre les cravings reste celui de les accepter. Ne pas leur donner plus d'importance qu'ils n'en ont. C'est une envie. Une idée. Par principe, elles sont éphémères donc vouées à ne pas durer. C'est ce que je me disais lorsqu'ils arrivaient "ok, j'en ai envie. Mais je sais que ça ne va pas durer. Il faut en moyenne 7mn à une envie pour s'en aller!". Ça m'aidait à l'accepter et elle s'en allait d'autant plus vite que je l'acceptais pour ce qu'elle était : une simple idée ".
Lutter contre, c'est contre-productif au final. Plus fatigant. C'est leur laisser de la place.
L'accepter, c'est la laisser s'en aller.
Pas facile au début, mais à force, ça marche plutôt bien.

Ce qui m'a aussi beaucoup aidé :
L'écriture. Ici pour les échanges, les expériences des uns et des autres. Sur un cahier pour moi seule.
M'être renseigner sur cette maladie.
Un suivi chez un psycholgue qui m'a accompagné et qui m'accompagne encore dans mon travail sur moi.

Félicitations à vous pour votre démarche, votre courage.
Si je peux me permettre, soyez heureux effectivement que votre épouse ait retrouvé l'homme qu'elle a épousé....mais soyez heureux avant tout pour vous seul de commencer à prendre soin de vous, de retrouver (ou découvrir) celui que vous êtes, celui qui se cachait derrière l'alcool.