deBonjour, Nous sommes parents d'un jeune homme de 26 ans, atteint d'une maladie rare impliquant un retard cognitif, des problèmes de diction,, titulaire d'une carte d'invalidité 80%, travaillant en ESAT à Paris 19ème et qui sombre dans l'alcool un peu plus chaque jour, cela depuis trois ans mais avec une accélération certaine depuis six mois. Chaque jour, à la sortie de son travail, il fait la tournée des bars et boit deux, trois demis (des vrais, 50 cl) puis, une fois rentré à la maison, s'attaque au whisky, au rosé, au rouge... et se met à table vers 21h45, totalement ivre. La vie de famille devient impossible. Les menaces, les conseils, les promesses, les discussions, rien n'y fait et nous avons besoin d'aide en tant que parents afin de trouver le moyen d'aider notre fils à se sortir de là. Il a été à quelques séances au CMP du coin (75012) mais on lui a donné des médicaments sans l'écouter plus que ça et il a refusé de les prendre et de continuer à consulter au bout de trois,quatre séances. L'alcool le rendait gai, il le rend agressif, violent, replié sur lui-même. Il a une petite amie qui ne boit pas et commence également à s'éloigner. Il avait une chienne qu'il adorait mais d'elle aussi il s'est éloigné, l'alcool étant prioritaire. Il ne boit pas (encore) au travail et ça se passe bien car il est considéré comme l'un des meilleurs, mais pour combien de temps ? Mon épouse et moi réagissons différemment mais sommes en souffrance et notre couple est également en danger. Je ne cherche pas de témoignages d'amour, de patience et de compréhension, je cherche une solution. Merci de nous aider si vous le pouvez.

Mise en ligne le 09/02/2016

Bonjour,

Nous entendons votre désarroi quant à la situation que vous vivez. Il est effectivement très difficile de vivre avec une personne qui a un problème d'alcool. Lorsque les discussions, les promesses, les conseils voire les menaces ne marchent pas, la famille se retrouve alors en grande souffrance car impuissante pour faire cesser une consommation devenue fort problématique.

Une consommation d'alcool dégénère parce que la personne y trouve quelque chose de "bon", quelque chose qui fait du bien, qui apaise un malaise, un mal-être. C'est donc avant toute chose une tentative de solution avant d'être un problème, et aborder les choses sous cet angle permet parfois d'ouvrir le dialogue sur d'autres perspectives que la stricte focalisation sur la consommation en tant que telle.

Vous semblez aujourd'hui au bout de ce que vous pouvez supporter en tant que parents, famille, c'est pourquoi nous vous encourageons vivement à vous rapprocher d'un Centre de Soins, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA). Ces centres reçoivent toute personne concernée par un problème de consommation, soit directement, soit pour un proche. Vous pouvez donc les solliciter en tant que parents. Les adresses dans votre département sont disponibles via le lien en fin de message, n'hésitez pas à les contacter.

Votre fils souffre très probablement ; vous aussi. Le CSAPA pourra vous accompagner et envisager avec vous si pas une"solution" pour le "sortir de là", au moins des pistes pour qu'il se sorte de là par lui-même, des pistes pour que vous, ses parents, puissiez respecter son rhytme en vous accomodant de cette impuissance le moins mal possible. Ces pistes seront faites de soins professionnels -nécessaires pour chacun d'entre vous au vu de ce que vous décrivez- autant que d'amour, de patience et de compréhension...

Pour d'autres renseignements, ou pour en parler de vive voix avec l'un de nos écoutants, vous pouvez nous appeler au 0980 980 930 (Alcool Info Service, appel non surtaxé depuis un poste fixe, anonyme, tous les jours de 8h à 2h du matin).

Vous souhaitant de trouver dans les temps qui viennent un apaisement pour vous, pour votre fils, votre couple, votre famille,

Bien cordialement.