Bonjour , je viens vers vous pour des conseils car je suis désemparée. Par amour pour mon compagnon j'ai accepté d'héberger son frère dans un studio séparé dans ma villa. Il sortait d'une cure de désintox et était sdf. Il y a 4 mois. Tout s'est bien passé durant 3 mois , il est logé , nourri , et je lui donne 400€/mois pour s'occuper du jardin. Il est entouré et dîne avec nous. Malheureusement Il recommence à boire depuis un mois , peu à peu les doses augmentent. Mais surtout il veut retourner voir ses collègues sdf et alcoolos comme lui , en journée , tout en conservant ce que je lui offre. Et cela devient insupportable. Je lui ai expliqué qu'il devait faire un choix entre sa vie chez moi et son ancienne vie de sdf , il l'a très mal pris et me fait la tête depuis hier. Mon compagnon adore son frère et je risque de le perdre. Pourriez-vous me conseiller ? Depuis 6 mois j'ai perdu mon mari et ma mère , je ne veux pas de cette vie infernale. Merci !

Mise en ligne le 17/11/2021

Bonjour,

Nous comprenons que votre position soit délicate dans la mesure où il vous est devenu difficilement supportable  d'être témoin des reconsommations d'alcool de votre beau-frère, mais que pour autant vous ne souhaitez pas blesser votre compagnon qui semble prendre la défense de son frère.

Nous allons tenter de vous répondre le plus précisément possible. Si vous souhaitez dialoguer avec un.e écoutante de notre service suite à cette réponse, n'hésitez pas à nous contacter par téléphone (au 0 980 980 930, 7/7j de 08h à 02h), ou par tchat sur notre site internet, 7/7j de 08h à 00h.

Tout d'abord, nous vous invitons peut-être à essayer de trouver une position commune avec votre compagnon, en commençant par communiquer le plus calmement possible sur vos besoins respectifs.

Il tient à son frère et a été peiné de votre réaction. Il semble donc judicieux de pouvoir lui expliquer posément vos sentiments et les raisons qui vous ont conduite à poser cet ultimatum (si ce n'est pas déjà fait). Dans la colère, il est parfois difficile de trouver les mots justes mais il semble que votre réaction soit une réponse à une lassitude  qui s'est accumulée depuis un mois.

Vous avez l'impression que par sa conduite, votre beau-frère "choisit" l'alcool plutôt que l'aide que vous lui proposez et nous comprenons bien que cela soit source de frustration et d'agacement.

Etant donné que les reconsommations font partie du parcours de soin, il faut parfois plusieurs cures ou tentatives d'arrêt pour parvenir à l'abstinence. Il serait donc peut-être intéressant de discuter de la possibilité pour votre beau-frère de se faire aider en "ambulatoire", c'est à dire d'avoir des rendez-vous médicaux hors cure dans un Centre de Soin, d'Accompagnement, et de Prévention en Addictologie (CSAPA) pour tenter de maintenir son abstinence.

D'autre part, si ses consommations d'alcool en journée impactent le travail pour lequel vous le payez, alors il est justifié que ces conditions soient rediscutées, avec votre compagon et avec lui. Si en revanche, il respecte ses engagements et réalise les tâches convenues, alors on peut aussi se dire que sa manière de dépenser l'argent gagné lui est personnelle..

C'est un débat complexe et c'est là qu'intervient la question de votre souhait à vous, c'est à dire, ce que vous êtes encore prête à accepter ou non. Nous vous invitons à prendre un temps pour clarifier de votre côté les priorités et les sentiments qui vous traversent dans cette situation. Vous pouvez par exemple les écrire sans vous censurer sur un brouillon. Il sera plus facile ensuite de les comprendre pour vous même, et de les exprimer à vos proches.

Nous espérons que ces pistes vous permettent d'avancer dans votre réflexion et vous souhaitons bon courage,

Bien cordialement,