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Dois je le quitter

Par Louloute67

Je vis avec mon conjoint qui a 52 depuis 30 ans. Il est devenu alcoolique depuis 2015 suite au décès de notre fille de 22 ans en 2011. Il a enchaîné les cures, les hôpitaux psychiatriques, l’hôpital de jour. Il boit toujours et je n’en peux plus de vivre comme ça. Ma fille de 20 ans ne le supporte plus et moi non plus. Je voudrais le quitter mais il menace de se suicider. Que dois je faire ?

Mise en ligne le 17/08/2022

Bonjour,

Nous tenons à nous excuser pour le délai de réponse supérieur à notre engagement de vous fournir un retour dans les 48h. Nous avons fait face à une forte affluence de messages.

Nous sommes sensibles à ce que vous traversez. Le décès d'un enfant est une souffrance inqualifiable. Chacun-e fait son deuil de manière différente, et le recours à l'alcool peut donner l'impression de supporter l'insupportable.

Néanmoins, la douleur de votre conjoint ne justifie pas le chantage affectif qu'il vous impose. Vous l'avez soutenu et encouragé dans son parcours de soins, vous vous êtes montrée compréhensive et à l'écoute. Mais vous êtes un être humain à part entière, et vos besoins comptent tout autant. Vous avez le droit de prendre de la distance vis-à-vis de sa dépendance, et vis-à-vis de lui. Vous avez le droit de faire des choix pour vous.

La détresse d'un proche peut générer beaucoup de culpabilité, mais si vous aviez le pouvoir de sauver votre compagnon de son mal-être, soyez sûre qu'il se serait détaché de l'alcool depuis longtemps. Les conduites addictives, tout comme les conduites suicidaires, sont des mécanismes complexes, dont le rétablissement repose sur de multiples paramètres. Comme l'adage le dit: on ne peut pas sauver quelqu'un qui n'est pas prêt à l'être. Surtout pas au détriment de sa propre vie.

Si vous décidez de vous séparer et que vous redoutez qu'il ne passe à l'acte, vous pouvez discuter de votre projet de séparation à l'équipe qui l'accompagne. Elle pourra être davantage vigilante à son état, et mettre en place un suivi renforcé. Malheureusement, il n'est pas possible d'anticiper ce qu'il fera ou non. Vous n'êtes pas responsable de ses actes, ni de son état psychologique.

Malgré sa vulnérabilité, il reste responsable de lui-même. Il ne peut pas faire reposer sa survie sur vos épaules. D'autant plus que nous percevons qu'aujourd'hui, l'urgence c'est de prendre soin de vous. Votre fille et vous méritez de pouvoir vivre dans un environnement qui vous fait du bien. Vous méritez toutes les deux de pouvoir souffler, et de pouvoir continuer à vivre au-delà de cette situation éprouvante.

Nous vous encourageons à vous autoriser à faire de votre bien-être une priorité.

Si vous souhaitez être accompagnée dans votre réflexion autour de la séparation, il existe des espaces gratuits et confidentiels dans lesquels vous pourrez être soutenue et conseillée, notamment les Centres de Soins, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) qui accueillent également l'entourage. N'hésitez pas à recontacter notre service afin que nous puissions trouver des adresses qui vous conviennent, ou si vous ressentez le besoin d'échanger à propos de ce que vous traversez. Notre service est ouvert tous les jours sans exception, entre 8h et 2h, au 0 980 980 930.

Nous vous envoyons tous nos encouragements.

Prenez bien soin de vous.

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