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Bilan en sortie de cure

Par Lenor

Bonjour, Merci beaucoup pour ce que vous faites et pour votre dernière réponse. On constate bien que vous prenez le temps et celle-ci m'a permis de redescendre en colère contre mon mari et de voir les choses un peu différemment. Une réponse = un pas de géant pour moi sur mes questionnements, merci ! Je me permets une nouvelle question. Mon mari est sorti ce jour de cure de 7 jours. Il m'indique rentrer en période de "craving" et qu'il ne peut pas boire sur cette période pour l'instant. "Pour l'instant" me pose question. Le medecin addictologue lui aurait indiqué qu'il n'est pas addict car pas de sueurs ni tremblements pendant la cure. Il prends depuis 6 ans des shoots d'alcool fort (flasque de whisky par exemple) lors d'une émotion forte et en cachette et en mentant. Pas de souci en effet sur le vin ou lors de week end entre amis ou diner. Il consomme beaucoup de vin, un peu trop mais uniquement au repas, n'a pas de limite mais il a en effet déjà été capable plusieurs fois de ne pas boire pendant quelques jours. Il semblerait qu'elle lui ai dit plus d'alcool fort mais passé cette période ok pour du vin ou alcool soft de temps en temps. IL doit apprendre à reboire "normalement" et ne pas lier l'alcool à l'émotion, ce qui semble être son problème. Il a deux rdv avec le psy et doc addicto de la clinique juste 2 prochaines fois et c'est tout. Ca me semble trop facile... Il indique qu'il a aussi pris conscience qu'il avait un gros travail psy à faire avec l'abandon de son père quand il était petit et sa paternité aujourd'ui, vous aviez mis le doigt sur ce point. (Il a été dans le déni pendant des années sur le travail qu'il devait faire) Ce qui m'angoisse c'est qu'avant son séjour, il prenait ses shoots presque tous les jours sur 2 mois (son temps de chômage), en gros il était ivre presque tous les jours malgré la présence de nos enfants en bas à ages, il était complètement HS. Avant de rentrer en cure il me disait déjà qu'il pensait bien qu'on allait lui dire qu'il devrait arrête l'alcool fort mais qu'il pourrait toujours rester épicurien de temps en temps...Comme par hasard c'est la conclusion de sa cure ?? Il reprend son nouveau travail lundi prochain et me dit que ça ira, c'est parce qu'il tournait en rond...Je ne crois bien sur plus rien de ce qu'il me dit et ai du mal à croire aussi le bilan de son médecin addictologue. Qu'en pensez-vous, est-il possible de reprendre une vie classique de consommation après cette cure ? on lit ça parfois qu'en effet il y a une différence entre un alcoolique qui boit du matin au soir et l'alcoolique "binch drinking" ? On dit qu'il faut laisser le malade prendre ses responsabilités, ne pas faire à sa place mais c’est presque impossible pour moi après 6 ans de mensonges de lui faire confiance de suite. Dois-je exiger d'être au prochain rdv addicto ? Merci de votre aide à nouveau. Cordialement,

Mise en ligne le 09/03/2022

Bonjour,

Nous vous remercions tout d'abord pour votre retour. Il est toujours appréciable pour nous de lire qu'une réponse a été aidante, en l'occurence ici concernant l'appréhension que vous éprouviez dans l'attente du retour de cure de votre mari.

La question de la confiance, qui a été grandement fragilisée durant ces 6 années, semble le point central de votre demande. Finalement, personne ne peut garantir la suite du parcours de consommation de votre mari ni prédire son comportement avec l'alcool dans les mois à venir. 

Il est vrai que "l'abstinence à vie" n'est plus nécessairement le seul objectif des soins et de plus en plus de prises en charge s'orientent vers un réapprentissage des consommations, un travail sur la gestion émotionnelle, etc. Mais dans la présente situation, vous ne pouvez avoir aucune certitude de ce qui a été suggéré à votre mari.

Dans ces cas là, il est fréquent et compréhensible que la crainte liée au mensonge entraîne chez l'entourage une envie de contrôle et de "vérification." C'est une façon de gérer la peur de souffrir à nouveau, de se rassurer et de tenter de retrouver de la confiance en l'autre. Cependant, il y a un revers de médaille, puisque ce mécanisme entraîne généralement un effet totalement inverse du point de vue de la personne consommatrice.

Par exemple, si vous vous rendez au prochain rendez-vous avec l'addictologue, vous risquez de faire sentir à votre conjoint que vous ne le croyez pas et donc de mettre à mal sa confiance en lui et son estime de lui.

Nous vous réinvitons à aller discuter de cette question de la confiance dans un espace encadré par des professionnels de l'addictologie. Vous pourriez y aller seule dans un premier temps, ou avec votre mari si il en partage l'envie.

Nous espérons avoir pu vous apporter à nouveau des réponses à vos questionnements et vous souhaitons bon courage.

Bien à vous,

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