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Clochouille - 15/12/2017 12:11:10

Ne t’excuse pas de ne pas avoir répondu sur le champ IteMissaEst, je ne recherche pas l’immédiateté à travers ces échanges ! Le simple fait de pouvoir s’exprimer en toute sincérité, sans faire semblant, en se sachant comprise, est déjà en soit très apaisant.

Lors de cette soirée de samedi dernier, je ne suis pas parvenue à refuser tout alcool. J’ai toutefois réussi à me préserver des abus en usant d’un petit mensonge dont je n’ai pas à être fière… Je suis arrivée très tôt, à l’heure où il n’y a encore que quelques personnes, pour repartir vers 21h30, en prétextant que je devais rentrer relayer mon père qui gardait mon fils. Un demi mensonge, mon père était effectivement venu exprès le garder chez moi, mais je n’avais aucune contrainte quant à mon horaire de retour, il m’avait même plutôt dit de profiter de ma soirée… Je n’avais donc aucune urgence, ni aucune nécessité d’être de retour chez moi aussi tôt. Mais j’ai eu trop peur que la coupe suivante soit celle de trop, celle qui ne me permette plus de savoir m’arrêter et j’ai préféré prétexter devoir rentrer.

Depuis que je prête attention à ma consommation d’alcool et aux réactions qu’elle entraine chez moi, je me rends compte que les circonstances, le contexte, jouent énormément sur la manière dont je bois. En l’occurrence, lorsque nous n’étions que quatre en tout début de soirée, le niveau de ma coupe de champagne ne descendait que très lentement. Au fur et à mesure que les invités arrivaient, je ressentais le besoin de boire plus vite, comme si cela allait m’aider à vaincre ma timidité.

Je ne suis pas très fière d’avoir usé d’un mensonge pour m’éclipser, mais j’étais assez contente de me réveiller le lendemain sans mal de crâne et surtout, sans ce sentiment d’avoir fait ou dit quelque chose de honteux. Je n’ai eu à m’excuser que de mon départ anticipé. Mon copain, qui travaillait ce soir-là, a également été rassuré je crois, de voir que j’avais pu aller à une soirée seule, et rentrer sans me mettre en danger. Il se fiche que j’ai menti pour rentrer plus tôt, ce qui compte pour lui, c’est qu’il a pu me faire confiance, j’avais promis de ne pas rentrer trop tard ni trop ivre, ça a été le cas. Une victoire en demi-teinte donc.

Tu sais Flo66, tu dis que je suis plus éveillée que tu ne l’as été, mais je n’ai pas de grand mérite non-plus, ma grossesse a très amplement contribué à cette prise de conscience sur ma consommation. Avant d’être enceinte, mon ami et moi buvions beaucoup trop, nous nous décrivions comme des consommateurs « festifs »… sauf que les occasions festives se multipliaient et ne devenaient plus que des prétextes, pour finalement en arriver à « j’ai passé une sale journée, on va boire un verre avant de rentrer ? ». Au bout d’un moment, je crois que les seuls jours où nous ne buvions pas étaient les jours de trop grosse gueule de bois…
Pourtant, nous n’avions alors aucun recul et pensions n’être que « des gros fêtards ».

Puis, l’envie de retrouver un rythme de vie sain pour fonder une famille s’est fait sentir et le sport m’a énormément aidée à compenser la diminution des sorties. Une fois enceinte, j’ai découvert qu’effectivement, une soirée sans alcool, lorsque tout le monde boit, n’est pas forcément une soirée plus folle… J’ai surtout pu avoir un regard clair sur ce que nous étions, tous, mon ami, moi, nos amis. De gros fêtards, certes, mais surtout des personnes qui cherchaient des prétextes pour continuer à boire, enchainer les tournées, pour évacuer un stress que nous n’arrivions pas à exprimer.

Aujourd’hui, mon ami et moi avons limité nos sorties à de rares occasions. Mon ami sort toujours un peu plus souvent que moi, mais lui parvient à se limiter, il sait s’arrêter lorsqu’il boit, pas moi. Et avec la perte d’habitude, avec une consommation ponctuelle, l’effet est encore plus dévastateur. Donc je me cache.
Tu vois, IteMissaEst, en terme de lâcheté, je pense que je te bats ! Ton attitude n’a rien de lâche pour moi, tu te tiens à ta décision depuis déjà un an et finalement, peu importe la manière d’y arriver, les résultats sont là. Je ne suis sans doute pas encore à même de donner des conseils, mais je pense qu’il ne faut pas brûler les étapes et faire les choses à hauteur de ce que l’on se sent en mesure d’assumer.

Tu as raison Flo66, mes amis proches sont en mesure de comprendre ma décision de stopper ma consommation – même si je n’y parviens pas encore franchement… Je leur ai fait part de ce mal-être violent après mes récents abus et ils comprennent et soutiennent mes démarches de vouloir y mettre un terme. Mais le fait que je ne sorte plus et que je ne boive pas régulièrement fait qu’ils ne voient pas trop l’intérêt de vouloir stopper. Un peu comme s’il n’y avait que deux catégories de personnes, les alcooliques, comme j’ai pu l’être par le passé, avec une conso massive presque quotidienne, et les personnes qui n’ont aucun problème.
Mais même si je n’ai pas envie de boire au quotidien, je ressens néanmoins un réel problème dans ma consommation, aussi ponctuelle soit-elle.

En parcourant ce forum, j’ai réalisé que le monde des consommateurs d’alcool ne se limitait pas à deux catégories, mais qu’il y avait au contraire presqu’autant de profils que de consommateurs, le point commun étant la difficulté à gérer cette consommation.
Avec ces récents questionnements, les lectures des discussions du forum ou les liens conseillés, je réalise surtout que lorsque l’on parle de drogue, il ne s’agit pas d’une tournure de phrase exagérée par le ministère de la santé, « pour faire peur ». Comme vous me l’avez tous les deux très justement signalés, je pense que dans mon entourage, peu de personnes (voire pas ?) sont capables de passer plus de quelques jours sans boire une goutte d’alcool. Quant à savoir, parmi ces personnes, combien se sentent véritablement à l’aise et sereines par rapport à leur consommation, c’est une vaste question !
Ce qui est encourageant, c’est qu’en vous lisant tous les deux, IteMissaEst et Flo66, je ne sens plus de doute et au contraire, beaucoup de stabilité dans votre décision. J’imagine bien que ça n’a pas toujours été le cas et que la réalité est sans doute plus difficile qu’il n’y paraît, mais c’est encourageant.  Ca me permet de constater qu’avec le temps, on parvient à assumer peu à peu et à s’émanciper de ses habitudes, pour parvenir à vivre tout ça avec plus de sérénité.

Je ne peux que vous transmettre une nouvelle fois mon admiration pour la facilité avec laquelle vous parvenez aujourd’hui à aborder les choses, face à moi qui me perds dans mes inquiétudes…
Et je trouve en tous cas vraiment réconfortant de pouvoir trouver de l’écoute et de la sollicitude et vous en remercie, encore ! 

Profil supprimé vendredi 15 décembre 2017 12:11:11