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sortie de crise

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Bonjour,

J'ai 51 ans, je vis avec ma plus jeune fille de 19 ans et son père âgé de 58 ans, un homme à la personnalité difficile, aussi attachante qu'horripilante et que je suis capable d'adorer ou de détester...parfois les 2 en même temps . Je vis dans cette dualité depuis plus de 25ans ; ensemble nous avons affronté pas mal d'épreuves: son divorce, la faillite de son entreprise, des procès, des ruptures familiales, bref, de ces accidents de la vie qui n'épargnent personne. Lui même a réussi à surmonter une enfance difficile en se créant tout un système de protections et de stratégies qui à mon avis sont responsables en grande partie de ses difficultés relationnelles et dont il est tout à fait incapable de se départir. C'est un travailleur acharné qui se sent désinvesti quand il est en congés , il voue un culte au pouvoir et à l'argent et vit dans la nostalgie de l'époque où il vivait sur un grand pied.

Il a tendance a toujours être tendu et méfiant, il est d'ailleurs très instinctif, mais il a recours à l'alcool pour baisser sa garde et être détendu en société...il apprécie beaucoup les bars et s'est tissé tout un réseau relationnel autour de cette fréquentation. Atteint d'une malformation du pancréas et compte tenu de sa consommation d'alcool il a déjà fait 5 pancréatites, et suite à la dernière il y a 5 ans , est ressorti avec la contre indication absolue de boire de l'alcool. Il est tout à fait capable d'être abstinent pendant de longues périodes sans prise en charge particulière et puis il replonge progressivement...à la bière , au vin au champagne , jamais d'alcool fort mais je pense au minimum au moins 1 litre par jour. Quand il est ivre , il n'est jamais violent physiquement mais il nous harcèle et cherche à nous faire sortir de nos gonds. Quand mes filles étaient plus jeunes je quittais la maison pour les emmener chez des proches, au restaurant ou au cinéma le temps que la crise se passe. Je sais que poussée à bout , je peux être violente et agressive dans ces moments là, et c'est ce que mon mari recherche... que je le bouscule et que je me mette à l'insulter. J'ai suivi une psychothérapie, j'ai fait suivre une de mes filles...mais nous ne faisons que réagir à son comportement et à son déni.
Dernièrement suite à une période de surmenage professionnel il s'est saoulé au point que nous avons dû aller le récupérer sur la place du village voisin...fort heureusement il avait perdu la clé de sa voiture. A la maison , les choses ont dégénéré , je me suis acharnée à le repousser dans la chambre à coucher pour qu'il aille cuver et il n'en finissait pas de me poursuivre et de me harceler; ma fille a appelé la police. Devant les policiers, j'étais au bout de ma vie, effondrée et mon mari lui, avait fait volte face et repris le contrôle et nous faisait passer pour 2 hystériques. Jamais je n'ai eu autant l'impression d'avoir été manipulée. La nuit en question nous avons fini par le laisser seul à la maison. Le lendemain j'ai prévenu mes proches de mes intentions et j' ai eu une discussion avec lui en lui expliquant que j' envisageais une séparation mais que j'étais prête à l'accompagner dans une démarche de soin. L'intervention de la police et le fait que mes proches aient étés mis au courant l'ont beaucoup remué. Cette crise a correspondu au début de ses congés et il n'a pas consommé d'alcool depuis. Il est venu avec moi hier voir la remplaçante de notre médecin traitant et elle lui a expliqué qu'il devait prendre rendez vous au CSAPA de notre ville.... J'en suis là pour le moment, toujours tiraillée entre mon réel désir de le sauver de lui même et celui bien réel aussi de me tourner vers une autre vie. Je réalise qu'il faut que je sorte de cet enfermement et que j'ai besoin de soutien pour évoluer, et j'ai pensé que seules des personnes concernées par ce problème seraient à même de m'aider à y voir plus clair.

J'ai besoin aussi de parler de la culpabilité qui me tenaille vis à vis de mes filles que je n'ai pas toujours su protéger. Il y a eu des moments où je me suis retrouvée seule à assumer la survie de la famille financièrement, mais aussi sur le plan affectif, éducatif et scolaire tant leur père avait perdu les pédales. Souvent je me dis que j'aurais du le quitter pour les protéger de tout ce qu'elles ont subi pendant certaines périodes. Je suis consciente qu'elles se sont adaptées et surtout ma grande pour ne pas m'en rajouter...Elles vont bien , leurs sentiments pour leur père sont forcément ambivalents . La plus jeune le rejette totalement en ce moment ...Ma grande crainte est que tout cela les rattrape un jour. Moi c'est aussi mon métier qui m'a permis de résister et de faire face à ces mauvais passages . Je suis infirmière (et oui 100% St Bernard...) et mes soucis, j'ai toujours pu les mettre de côté en enfilant ma blouse et ils étaient toujours moins pesants en repartant...mais mes filles n'avaient pas ce recours...la grande n'a jamais voulu voir de psy ...elle s'était confiée à une petite copine à l’école primaire et celle ci s'est empressée de la traiter de fille d'ivrogne devant toute la classe...elle ne m'en a parlé que bien des années plus tard...
voilà, j'ai l'impression d'avoir déposé un peu de mon fardeau ici. Peut être que tout cela peut vous parler ou vous aider aussi dans votre propre cheminement...je pense que c'est le but de ce forum de s'entre aider et je remercie d'avance ceux qui voudrons me faire partager leur vécu et ceux qui gèrent ce forum.

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